Le sport fait-il grandir ?
On connait les bienfaits de l’activité physique sur les habilités motrices des enfants : le sport favoriserait la coordination, l’équilibre, la flexibilité, le développement psychomoteur de l’enfant. On sait également que la pratique sportive joue un rôle sur la santé mentale des enfants : les enfants actifs ont une meilleure estime d’eux-mêmes, une meilleure socialisation, ils sont moins enclins au stress et à l’anxiété.
À écouter, notre épisode de podcast dédié : Le sport, solution pour construire la confiance et l'estime de soi de son enfant ?
Mais peut-on dire aussi que le sport fait -littéralement- grandir ? En vérité, aucune étude n’a pu le démontrer catégoriquement.
Pourtant, les enfants sportifs ont tendance à être légèrement plus grands que les autres : l'explication résiderait dans le fait que ces enfants se dépensent tellement pendant leur pratique sportive que la durée de leur sommeil lent est plus importante, entraînant ainsi une augmentation de la production des hormones de croissance. C'est une possibilité, mais cela n'est pas prouvé.
Ce qui est sûr, c’est que l’activité physique peut définir des caractéristiques musculaires : « Un boxeur ou une boxeuse, même petit.e, va avoir une énorme élasticité musculaire à force de donner des coups de façon très rapide. Le message nerveux transmis au muscle sera plus rapide qu’un enfant qui va faire de la danse classique et qui, lui, aura une maîtrise du corps dans l’espace ».
Mais, l'activité physique ne va pas changer fondamentalement une taille, selon Jean-Baptiste Crépin, médecin du sport. « Si un enfant est destiné à faire 1,90 m adulte, même s’il fait de la gymnastique, il ne fera jamais 1,70 m ». Le sport n’a donc pas d’influence sur notre taille : celle-ci est définie par notre patrimoine génétique avant la naissance.
En revanche, « on peut parler de modification génétique, reconnaît notre expert, par rapport aux sports qu’on pratique pendant la croissance. C’est l’épigénétique qui étudie ce phénomène : nos gènes se transforment un peu pour s’adapter le mieux possible à l’activité qu’on pratique, mais il n’est pas possible de modifier la taille de l’être humain de façon conséquente, c'est-à-dire passer de quelqu’un qui, d’après son patrimoine, devrait être petit, à quelqu’un de grand ».