Jeunes et sédentarité : le mouvement avant tout !

Jeunes et sédentarité : le mouvement avant tout !

Contrer la sédentarité : un enjeu de santé publique dès le plus jeune âge ! Découvrez les effets et les solutions avec l'activité physique.

Si je vous dis qu’en 2023, la plupart des enfants de 7 ans ne savent pas sauter à la corde et que 3 à 4 sur 6 d’entre eux·elles, ne savent pas rattraper une balle ou même faire un cloche-pied pour jouer à la marelle… vous réagissez comment ?

La sédentarité et les jeunes, par le professeur François Carré

« C’est la maladie du bouger bouger, faut pas t’asseoir mon ami, faut bouger bouger ! ». Vous reconnaissez ? C’est la chanson de Magic System. À appliquer sans modération pour lutter contre la sédentarité ! Toutes générations confondues et surtout dès le plus jeune âge.
Pourquoi ? Parce que c’est un enjeu majeur de société et de santé qui impacte toutes les fonctions physiques, mentales et sociales de l’être humain. Les jeunes, en pleine croissance, sont donc bien concernés ! Pour comprendre les mécanismes de la sédentarité sur le corps, les bénéfices de l’activité physique et nous aider les jeunes à se mettre plus en mouvement, j’ai interviewé celui que la sédentarité fait bien bouger depuis 40 ans : le professeur François Carré, cardiologue et médecin du sport, lauréat du Prix Jean Bernard 2022 (prix pour la recherche médicale).

Comment vont les jeunes ? 

En 2023, l’étude "Inverser les courbes" révèle l’état de santé des jeunes. Menée par le Professeur Carré sur plus de 9000 collégiens et collégiennes de 3 régions (Auvergne-Rhône-Alpes, Bretagne et Hauts-de-France), cette étude* démontre l’urgence de remettre le mouvement au coeur du quotidien des jeunes et ses bénéfices et résultats rapides !

Car a priori physiquement les jeunes ne vont pas très bien… : « 3 à 4 enfants sur 6 ne savent pas enchaîner 4 cloches-pieds et 3 sur 6 ne savent pas rattraper un ballon. » rappelle le Pr. Carré. « Pourtant ce n’est même pas du sport, mais de la psychomotricité ! ».


*En lien avec le collectif “Pour une France en forme”, la Fédération Française de cardiologie, la Fondation Matmut et le ministère des sports.

Inverser les courbes

Côté santé, celle des jeunes n'est pas au beau fixe, mais les courbes sont inversables :
« Aujourd’hui, nos enfants ne sont pas en bonne santé, car en 40 ans, la capacité physique moyenne des collégiens français de 10 à 12 ans a baissé de 25 %. Capacité physique qui représente leur capital santé ». À nous, adultes, de leur montrer l’exemple pour qu’ils intègrent l’activité physique (AP) à leur vie !

Arrêter de s’asseoir

« L’addiction à la chaise » est la cause principale de ce constat quelque peu alarmant. En effet, « la sédentarité tue plus que le tabac » et c’est tout le combat depuis 40 ans du Pr. Carré d’alerter sur ce « tsunami d’inactivité physique » chez les jeunes (mais pas que chez les jeunes…).

Rééquilibrer la relation aux écrans

Avez-vous déjà assisté à cette scène désarçonnante d’un enfant qui ne parle pas encore, mais qui réussit pourtant à débloquer le téléphone portable de ses parents ?
Depuis leur naissance, les jeunes générations entretiennent une relation privilégiée avec la télévision, l’ordinateur, le téléphone portable, les tablettes, les consoles de jeux, etc. Autant d’occasions de s’asseoir et de ne plus bouger. La société a su saisir les opportunités pour vivre plus confortablement, mais sûrement un peu trop !

Changer la recette du cocktail quotidien 

Ainsi, il faut changer la recette du combo qui pousse à la sédentarité : manque d’AP + un temps journalier passé assis·e ou allongé·e trop prolongé, le tout saupoudré d’une utilisation amplifiée des écrans, car c’est un cocktail délétère pour la santé de ces futurs adultes !

À noter que ces différents facteurs ont été accentués par les confinements de la crise sanitaire de 2020. En effet « entre 30 et 60% des enfants et adolescents ont diminué leur niveau d’activité physique pendant le premier confinement et 60 à 80% d’entre eux ont augmenté leur temps d’exposition à un écran. Cette tranche d’âge a été plus affectée que les adultes et les personnes âgées. » rappelle le Report Card 2022.

Pourtant, les courbes sont inversables ! Chaque mouvement compte et peut faire la différence sur la durée ! Et si vous partagiez à votre ado ce test pour évaluer ses niveaux d’AP et de sédentarité pour amorcer ce combat ?

Car la bonne nouvelle est que tous ces facteurs sont des habitudes sur lesquelles il est toujours possible d’agir pour lutter contre l’inactivité physique et la sédentarité au quotidien !

Jeunes et sédentarité : le mouvement avant tout !

Pourquoi les jeunes doivent-ils faire une activité physique ou sportive régulièrement ?

Ancrer une habitude santé 

Plus un jeune bouge tôt, plus son corps va imprimer les plaisirs associés au mouvement et redemander le sain cocktail d’hormones que génère l’effort physique ! Donc bouger deviendra un besoin et une habitude de santé !

Grandir et s’épanouir 

Il va sans dire que faire de l’AP régulièrement aide au bon développement physique, psychique, émotionnel et social de l’enfant. Car tout dans le mouvement participe à rendre nos cellules vivantes et agit donc à nous rendre plus vivants, épanouis, équilibrés et heureux !

Éviter les risques de maladies

« On observe chez les jeunes d’aujourd’hui des maladies qui étaient auparavant des maladies de personnes plus âgées » explique le Pr. Carré. Obésité, diabète, dépression, même « la capacité cardio-respiratoire des enfants d’aujourd’hui est moins bonne que celle de leurs propres parents et grands-parents au même âge » rappelle le Report Card 2022. « Il y a 30 ans, le diabète de type 2 n’existait pas chez l’enfant ou l’adolescent. Aujourd’hui oui… et sa fréquence augmente chaque année ! Même chose pour les dépressions… ».

La chaise est toujours en cause… et plus largement la sédentarité, car plus l’on reste assis·e, plus la pression artérielle et le taux de sucre montent. Ainsi le corps “s’encrasse”, ce qui favorise le développement de la plupart des maladies chroniques qui pour une partie ne guérissent pas.

Pas de fatalité pour autant, rappelons-nous que la courbe peut être inversée ! Il suffit de diminuer son temps de sédentarité (temps assis·e ou allongé·e) et d’augmenter son AP et de s’y tenir chaque jour.

enfant qui fait l'avion

Profiter des bénéfices de l’activité physique

Les bénéfices de l’AP chez les jeunes sont nombreux et surtout tangibles assez rapidement :

psychomoteurs : meilleurs tonus musculaire, densité osseuse, coordination, équilibre, vitesse, souplesse; autant de fonctions importantes, nourries avec une AP régulière pour une croissance et un bon développement chez ces futur·es adultes

physiques : moins de fatigue, un meilleur système immunitaire, moins de risques de maladies cardiaques, de diabète ou de cancers à l’âge adulte

émotionnels : l’apprentissage des émotions passe aussi par la pratique d’une activité physique. L’estime de soi peut être améliorée, le stress réduit et l’empathie bonifiée.

personnels : un·e enfant peut apprendre à canaliser ou déployer son énergie à travers les activités physiques et sportives, devenir plus attentif·ve, réussir à mieux se concentrer, apprendre, créer et entreprendre !

sociaux : les aptitudes relationnelles sont grandes grâce au sport ! Les sports d’équipe apportent des clefs pour favoriser les chances de se socialiser et de comprendre comment se comporter en groupe. L’occasion aussi de développer des valeurs de cohésion et de respect.

L’AP a cette vertu de favoriser le vivre ensemble en réduisant la violence et en augmentant l'écoute de l’autre.
Et pour bénéficier au mieux de ces effets, le Pr. Carré conseille de jouer sur le triptyque santé vertueux : activité physique suffisante + sommeil de bonne qualité + nourriture équilibrée, car « plus je bouge, mieux je dors et mieux je dors, mieux je mange. »

Conseil Sport, le podcast bien-être, santé et nutrition de DECATHLON

Découvrez tout des bienfaits du sport pour les enfants, avec Brigitte, professeure à la faculté des Sports de Lille - docteure en psychologie, et Céciliane, coach certifiée Baby Gym.

Quelles sont les recommandations d’activité physique pour les jeunes ?

(Recommandation ANSES - Agence Nationale de Sécurité Sanitaire de l’Alimentation)

moins de 5 ans : 3h d’AP par jour. Comment ? Par le jeu, le plaisir et la diversité : marche, course, sauts, lancers, équilibre, découverte du milieu aquatique. Et pour limiter la sédentarité, pas d’écran avant 2 ans et les restreindre à moins d’1h par jour entre 2 et 5 ans.

de 6 et 11 ans : 1h par jour d’AP d’intensité modérée à élevée  (être essoufflé·e ou dans l’incapacité de parler pendant l’effort). À cet âge, les activités collectives sont appréciées et les habitudes s’ancrent (ex : trajets quotidiens à pied ou à vélo). Pour les écrans, pas plus d’1h par jour avant 6 ans et ne pas dépasser les 2h par jour après 6 ans.

de 12 à 17 ans : 1h par jour d’AP d’intensité modérée à élevée. Toutes les activités sollicitant les muscles et l’endurance, ainsi que la souplesse seront bénéfiques. Gymnastique, escalade, danse, jeux de ballon. Côté écrans : ne pas dépasser 2h par jour et limiter le temps passé sans rester plus de 2h consécutives en position assise.

Et comme le rappelle le Pr. Carré : « Chaque minute en moins sur la chaise et chaque pas en plus tous les jours, c’est bon pour ma santé ! » 

Comment faire bouger les jeunes à la maison ?

Tout commence à domicile ! Ce sont les parents qui donnent l’exemple et l’AP peut se faire en famille.
Quelques pistes à développer :

créez une routine d’éveil musculaire le matin. Affichez des dessins pour suivre cette routine de 5 min à la sortie du lit, pour aider votre enfant à ancrer le mouvement comme une habitude. Et pourquoi pas tester le yoga pour les enfants ?

➔ si possible, allez à l’école à pied, à vélo, en rollers ou en trottinette (non électriques bien sûr !)

➔ au moment des devoirs ou quand il s’agit d’être assis·e (écrans, jeux vidéos ou autre), installez une musique/alarme qui rappelle de bouger 5 minutes toutes les heures. Vous pourriez même l’appeler « le quart d’heure de folie ! »

pratiquez une AP ensemble en semaine ou le week-end : inscrivez-vous à un cours avec votre enfant (badminton, tennis), randonnez, faites du vélo, suivez un cours de sport parents/enfants, ou même une vidéo YouTube de type Just Dance ou cours avec coach dans le salon

jardinez, entretenez et arrosez les plantes du jardin familial ou partagé

promenez le chien et faites découvrir un circuit de balade à votre enfant pour qu’il·elle puisse le reproduire seul·e plus tard

créez une décoration ludique et « activante » dans leur chambre ou salle de jeux pour leur donner envie de bouger pendant des temps « d’ennui » (marelle, mini-panier de basket, jeu de fléchettes, labyrinthe de rubans,etc.)

➔ choisissez un bureau ergonomique (assis-debout ou mieux un pédalier sous le bureau) pour les devoirs

Témoignage de Tiana, mère de Raphaël, 13 ans, autiste

“Le gros problème avec Raphaël c’était la concentration, car il est atteint de troubles depuis sa plus tendre enfance. Un jour, lors d’une conférence du Pr. Carré, j’ai entendu : « on est maître de notre santé ». Son intervention m’a tellement interpellée que j’ai voulu tenter cette expérience de marche quotidienne pour résoudre les problèmes de mémorisation de mon fils.
30 minutes tous les jours pour aller et revenir de l’école, ainsi que de la natation deux fois par semaine. Les résultats sont incroyables ! Il a maintenant presque 15 de moyenne et ses professeurs témoignent d’une meilleure concentration et d’une vraie mémoire pour ses devoirs de la veille. Il arrive en classe « échauffé », comme stimulé corporellement. À la maison, c’est pareil, parfois avant les devoirs, je propose juste des flexions et le fait d’être dans le jeu l’aide à se mettre au travail plus rapidement et à se concentrer… Il n’y a pas de coïncidence, et pour moi en tant que maman, j'observe et je vois une corrélation entre l’AP et ses résultats ! Il faut essayer et surtout persévérer, car les résultats s’observent jour après jour.”

Comment faire bouger les jeunes à l’école ?

L’école est aussi « promotrice de santé », un relais des familles pour donner des clefs pour une bonne hygiène de vie !

Allumer le cerveau

« Le cerveau de l’enfant qui arrive à l’école le matin sans avoir bougé avant, dort. Rien n’est allumé ! » explique le Pr. Carré. Mais si vous le faites bouger 10-15 minutes avant de s’asseoir, tout s’allume et il est prêt à recevoir, à apprendre et à retenir !

Se brancher sur « 30 min APQ »

« 30 min APQ » c’est 30 minutes d’Activité Physique Quotidienne à l’école ! Il ne s’agit pas d’imposer un cours de sport, ni de remplacer le cours d’EPS, mais simplement de faire bouger les élèves chaque jour 30 minutes, même 2 fois 15 min, entre ou pendant les cours, pour soutenir leur santé.  C’est un dispositif national, lancé en 2021 par le Ministère de l’Éducation Nationale et de la Jeunesse. 

Témoignage à l’école Paul Bert de Nogent/Marne 

Cette école est la première école à avoir mis en place les APQ de 30 minutes par jour il y a 3 ans.

Sylvie Daffix, directrice :

« Je ne vous cache pas que c’est un peu compliqué parfois de faire 30 minutes par jour, alors parfois, c'est 20 minutes de pause active. Certain·es collègues essaient de faire de l’apprentissage en même temps que de l’AP. Par exemple, les enfants apprennent les multiplications en allant physiquement chercher le résultat de l’autre côté de la pièce. Les enfants disent que ça leur permet de se défouler et de se vider la tête pour revenir plus concentrés et plus attentifs. Dans certaines classes, on observe une cohésion, des enfants plus à l’aise, contents de venir à l’école et plus ouverts.”

Émilie Rocherelle, institutrice en CE1 :

« L’APQ est inscrite sur le planning soit en début de journée, soit avant la récréation. S’ils ne voient pas l’étiquette APQ, ils la réclament ! L’APQ ce sont des jeux et des activités pour bouger, pas un cours de sport. 6h assis sur une chaise ce n’est pas possible ! Alors avec ma collègue, on a essayé de développer des activités en mouvement comme en français avec des conjugaisons-relais. Ils vont chercher une étiquette pour associer le pronom au verbe. J’ai aussi fait de la géométrie dans le préau avec du matériel pour créer des lignes et leur faire déplacer des objets dans l’espace. Souvent, ils disent qu’ils se sentent « posés », ressentir une bonne fatigue qui leur permet de se concentrer et même de mieux dormir le soir. Selon les enfants, certains « bouillonnent » et sentent le besoin de bouger, d’autres, et c’est parfois la limite, sont plus excités après avoir bougé, mais aucun n’a les pieds de plombs et globalement, ils se sentent mieux dans leur tête et leur corps !”

Utiliser du matériel simple

À ce jour, 17 000 écoles ont déjà reçu un kit de matériel pédagogique pour les aider à mettre en place ces activités. Peu de choses suffisent : formations et fiches pratiques sont mises à la disposition des enseignant·es volontaires sur le site et un document d’accompagnement disponible.

Innover pour donner envie de bouger 

Depuis un an, DECATHLON France travaille sur de l'innovation sociale au travers d'un laboratoire d'expérimentations en partenariat avec l'éducation nationale ou des collectivités locales pour donner envie aux jeunes de bouger. L’objectif est d’amener le sport là où il n’est pas encore et de donner le goût de se mettre en mouvement ! Globalement, c'est l’idée du sport pour toutes et tous partout ! Le collège Pierre Mendès France à Tourcoing est un exemple dynamique de la région des Hauts-de-France. En effet, le principal du collège a un jour remarqué que les enfants ne réussissaient pas à courir plus de 100 m au cross. Prenant le sujet de la sédentarité à bras le corps, il a intégré plus d’heures d’EPS au collège et vient d'accueillir un design actif dans la cour de récré de son collège. C’est un marquage au sol ou au mur qui incite les jeunes à utiliser leur environnement pour bouger.

Laurence Fischer, cheffe du projet Innovation Sociale explique : « le sport ça leur fait peur. Ils veulent quelque chose de ludique sur lequel ils peuvent tous partir sur un pied d’égalité ! » Cet accompagnement se poursuit dans d'autres collèges de la région comme celui d'Armentières (Jean Rostand). En 3 cours de technologie, les jeunes d'une classe de 5ème ont créé une application qui leur permet de se lancer aujourd’hui des défis mensuels pour bouger ! Tout l’enjeu de ce laboratoire d’expérimentation est donc de tester des solutions ludiques pour recréer des liens par le sport. Que le sport ne soit pas ou plus un mauvais souvenir de cours d’EPS forcé, mais bien un vecteur de lien et de rencontre pour bouger par plaisir !

garçon qui joue à la marelle

Faire intervenir un·e sportif·ve de haut niveau

Grâce à ce dispositif, chaque école peut aussi faire appel à l’un·e des 150 sportif·ves de haut niveau de « l’équipe de France des 30 minutes d’AP » mobilisés par le Ministère des sports pour intervenir dans les écoles.

Comment faire bouger les jeunes sur leur temps libre ?

Et quand l’école est finie ?
La société regorge de personnes motivées et de structures engagées pour accompagner les jeunes dans cette mise au sport.

Chercher en local

En mairie, il existe toujours un service sports et loisirs et/ou jeunesse. Souvent sur leurs sites, les associations, les fédérations, les clubs sportifs, les maisons de quartiers proposent des activités physiques et sportives comme par exemple le Challenge Raid, un évènement intercommunal en métropole Lilloise. Il existe aussi dans les grandes villes des structures comme le LUC (Lille Université Club) qui propose depuis près de 100 ans des stages pour les jeunes de 2 à 17 ans pendant les vacances scolaires.

Chercher des relais

Pensez à regarder dans les salles de sport qui proposent parfois des activités parents-enfants les mercredis, weekends ou pendant les vacances scolaires. Il existe aussi d’autres mouvements éducatifs tels que le scoutisme (laïque ou religieux) pour permettre aux enfants de bouger à l’extérieur et de se développer. De même, chez DECATHLON des stages sportifs sont proposés toute l’année sur Decathlon Activités.

Suivre des personnes motivantes

Si les dits “influenceurs” prennent la parole sur les réseaux sociaux aujourd’hui, c’est bien pour nous motiver à prendre certaines directions. Alors autant utiliser intelligemment ces réseaux et suivre des personnes comme Yanis (@YaniSport) qui s’engage à combattre la sédentarité, “fléau, car il y a de plus en plus de jeunes sédentaires et pourtant plus de clubs créés”. Yanis a commencé par faire un tour de France pour sensibiliser les jeunes du primaire au lycée. “Je leur explique que la priorité, c'est d’abord la santé et après éventuellement l’esthétique et qu’il n’est pas bon de se comparer aux autres, car les métabolismes sont différents”. Yanis lance aussi des défis en ligne comme “faire 4 kilomètres de marche en forêt”, “boire uniquement de l’eau pendant 1 journée”, “réaliser 20 répétitions assis-debout sur le lit”. « Je donne des idées aux parents sur les réseaux sociaux pour que ça soit ludique ». Ludique vous dites ? Oui, car le but est de casser les idées reçues sur le sport qui serait par exemple une activité qui fait souffrir… Yanis est aussi à l’origine de La Marche des Champions, une aventure humaine et sportive pour nous motiver en prouvant que les défis sportifs sont accessibles à toutes et à tous.

Comment motiver les jeunes à bouger ?

1. Viser le sport plaisir

Une première étape est de choisir une activité physique ou sportive qui inspire l’enfant et surtout dans lequel il·elle éprouve du plaisir ! Cela lui donnera envie de la poursuivre sur la durée. Pour cela, pensez à choisir aussi une activité adaptée à son âge pour lui permettre de se sentir au niveau, en phase avec son développement et non en échec.

2. Miser sur le ludique !

Plus c’est ludique, plus les jeunes suivront !

3. Motiver les ami·es pour partager une activité ensemble


L’effet de groupe est puissant chez les jeunes ! Alors si vous rassemblez copains et copines pour partager une activité ensemble ? Motivation assurée ! Côté parents, et si vous motiviez les autres parents ami·es pour partager avec vous les conduites et créer des relais d’organisation ? Vous pouvez aussi profiter du temps d’activité de votre enfant pour vous mettre aussi en mouvement. Tout le monde sera gagnant !

4. Expliquer les raisons santé

Quand on sait pourquoi on fait les choses, c’est souvent plus facile de se motiver ! Ainsi, ça vaut le coup de rappeler les raisons de santé qui poussent à bouger régulièrement. Prendre soin de soi dès le plus jeune âge est un gage d’estime et de rapport à soi équilibré pour leur future vie d’adulte.

5. Encourager

Transformez-vous en coach pour encourager vos enfants à apprécier leurs progressions, leurs victoires ou tout simplement apprécier et nommer leur plaisir et sensations à s’être dépensés et dépassés.

Jeunes qui font du roller dans un parc

Quelles activités physiques ou sportives proposer pour faire bouger les jeunes ?

Selon les tempéraments, les besoins et centres d’intérêt sont différents.

- Bouger pour faire ensemble et favoriser l’esprit d’équipe : volley, badminton, handball, football, rugby, hockey, basket.

- Bouger pour se dépasser et nourrir la fibre de compétiteur·rice : course à pied, natation, escalade, gymnastique, athlétisme, cyclisme

- Bouger pour se mesurer à un adversaire individuellement : escrime, tennis, karaté, tennis de table, judo

- Bouger pour s’amuser en musique : danse contemporaine, modern-jazz, classique, hip-hop, breakdance, zumba, salsa

- Bouger pour se muscler et se détendre : yoga, taï-chi, pilates

- Bouger au quotidien : faire du roller, sauter à la corde, prendre le vélo ou le skate pour aller voir des amis, organiser des matchs

Au placard les clichés : filles comme garçons peuvent pratiquer tous les sports !

Remerciements

Merci au Professeur François Carré pour son infaillible disponibilité et soif de partage ! Merci à Tania Randria, YaniSport, à l’école Paul Bert de Nogent/Marne pour leur témoignage, à Laurence Fischer, cheffe de projet Innovation sociale et relais inclusion agglo lilloise chez Decathlon France et au Ministère de l’Éducation Nationale et de la Jeunesse. Merci également à Thibault Dufoix, ostéopathe pour sa relecture appliquée et assidue.

Sources

⚬ Étude « Inverser les courbes », 2022, Professeur François Carré , cardiologue et médecin du Sport, CHRU Pontchaillou, Rennes - lire un article de l’ONAPS
⚬ Lire le REPORT CARD 2022 en PDF  
⚬ Consulter : l’Agence Nationale de Sécurité Sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail (ANSES)
⚬ Trouver des ressources en ligne pour les “30 min Activité Physique Quotidienne” (APQ) :
⚬ Découvrir la grande cause nationale “Pour une France en Forme
⚬ Consulter les articles de la Fédération française de cardiologie
⚬ Écouter un podcast France Culture sur la sédentarité

À vos marques, prêt, partez ! C’est le moment de lancer la course contre l’inactivité physique, la sédentarité et tous les maux qui
nous menacent.

Embarquez pour le pays de l’activité physique, ludique et créative pour transformer chaque mouvement en une occasion joyeuse de se déplacer, d’apprendre et de rencontrer les autres !

photo de la rédactrice

Agnès Vanhems

Rédactrice conseils

Journaliste et fan de sports en équipe, de Pilates et de natation. Passionnée de témoignages. Toujours enthousiaste pour rencontrer, écouter et encourager les autres !