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Comment lutter contre la sarcopénie et maintenir son autonomie ?

Saviez-vous que vos muscles vous aident à rester jeune ? Voici comment lutter contre la sarcopénie et améliorer sa qualité de vie grâce à l'activité physique.

Les muscles ne servent pas uniquement à être fort·e. Ils jouent un rôle santé essentiel et grâce à eux, on peut rester autonome plus longtemps. On vous dit tout pour retarder au maximum la dégénérescence musculaire et la survenue de la sarcopénie.

Comment lutter contre la sarcopénie et maintenir son autonomie ?

Qu'est-ce que la sarcopénie ?

La sarcopénie est définie comme la perte progressive et généralisée de la masse et de la force musculaire. Elle est reconnue depuis 2016 par l'Organisation Mondiale de la Santé comme une maladie. 

La sarcopénie touche principalement les seniors (15 % des plus de 50 ans et 30 à 60 % des plus de 70 ans), même si des jeunes peuvent être affecté•es. En Europe, une personne sur 5 de plus de 55 ans souffre de sarcopénie*.

Cette pathologie a des conséquences sur les performances physiques, peut altérer la marche, les déplacements, les mouvements. La sarcopénie constitue donc un facteur de fragilité des personnes âgées et est souvent associée à la perte d'autonomie et d'indépendance.

💡 Le saviez-vous ?

La masse musculaire se développe jusqu'à l’âge de 20 à 30 ans et à partir de là, elle diminue d’environ 1 % par an. Un processus qui s'accélère à partir de 50 ans avec une perte de l’ordre de 3 à 8 % par an. 

« On estime qu'autour de 80 ans, on a perdu la moitié de sa masse musculaire, affirme Jennifer Goin, coach Fitness Park. Mais ceci est surtout vrai pour les personnes sédentaires. Les faiblesses musculaires seront moins importantes chez celles qui continuent de s'entraîner ».

Comment savoir si on souffre de sarcopénie ?

La sarcopénie est une pathologie qui évolue en trois stades différents

Au 1ᵉʳ stade, ou présarcopénie, seule la masse musculaire diminue. Au 2ᵉ stade de la maladie, la force ou les performances physiques du ou de la patient•e sont aussi affectées. Au 3ᵉ stade, on parle de sarcopénie sévère, c'est à la fois la masse, la force et les performances physiques qui sont touchées. On a alors une augmentation du risque de handicap physique et de diminution de la qualité de vie.

Des tests simples de force, de préhension, d’extension et de flexion des genoux permettent de savoir si on est à risque d'atrophie musculaire. Certains signes doivent alerter, comme :

  • des difficultés à marcher 400 mètres, à monter 10 marches ;
  • des difficultés à lever ou porter des charges de plus de 4,5 kilos ;
  • des difficultés pour se lever d'une chaise sans s'aider des mains ;
  • un amaigrissement involontaire (plus de 4 kilos par an) ;
  • une sensation de fatigue ;
  • la sédentarité ;
  • des chutes fréquentes.
La mesure de la circonférence du mollet, de l'impédancemétrie (masse corporelle), la vitesse de marche, un test d'équilibre, réalisés par un•e médecin de médecine physique, permettent également de détecter une éventuelle sarcopénie.

Quelles maladies font perdre la masse musculaire ?

Plusieurs facteurs peuvent participer à la fonte musculaire : le manque d'activité physique, la sédentarité, des modifications hormonales, des apports alimentaires (notamment en protéines) insuffisants, des changements métaboliques liés à l'âge (moins de synthèse de fibres musculaires). Certaines maladies, une immobilisation, un séjour à l'hôpital, une dénutrition vont également favoriser cette fonte.

Les muscles étant essentiels d'un point de vue fonctionnel, mais aussi pour la santé en général, on n'hésite pas à consulter son ou sa médecin en cas de doute.

Quelles sont les conséquences de la sarcopénie ?

Les muscles jouent un rôle dans de très nombreuses fonctions métaboliques et fonctionnelles. La diminution de la masse musculaire n'est pas anodine. Cela réduit nos mouvements, notre mobilité, augmente le risque de chutes et de fractures, la durée d’hospitalisation, on a des difficultés à marcher, à conduire… Lorsque l'on souffre de sarcopénie, on est aussi plus sujet·tes aux rhumes et infections (les biscotos jouent un rôle dans notre immunité).

« Perdre du muscle, ce n'est pas qu'une question esthétique. On perd par la même occasion cette barrière protectrice autour des articulations, cela altère la commande nerveuse, les connexions neuromusculaires, on perd également en sensibilité, explique la coach. Le mouvement fait partie de la vie, moins on bouge et plus on développe des problèmes à différents niveaux ».

Par ailleurs, la sarcopénie est associée au développement plus rapide de maladies liées à l'âge comme l'ostéoporose (les muscles protègent les articulations), les problèmes cardiaques. Une étude de 2016** révélait par ailleurs qu'une masse musculaire trop faible multipliait par deux le risque de décès.

Comment lutter contre la sarcopénie et maintenir son autonomie ?

Comment guérir de la sarcopénie ?

Le renforcement et l'exercice physique restent la meilleure façon de lutter contre la fonte musculaire en général et la sarcopénie, le tout associé à un régime adapté, diversifié et riche en protéines.

Comment ne pas perdre de la masse musculaire en vieillissant ?

En vieillissant, c'est inéluctable. Le phénomène fait partie des conséquences de l'âge. Mais, il est tout à fait possible de ralentir sa survenue et son intensité en continuant à s’entraîner toute sa vie. Maintenir un bon niveau de masse et de fonction musculaire est essentiel pour limiter les effets de la sarcopénie et cela passe par la pratique d'activités physiques.

Même si l'exercice et la musculation peuvent être entourés de nombreux préjugés, surtout en vieillissant, ils sont notre meilleur allié pour rester en bonne santé et continuer à se construire un corps fort et tonique

« Pour que la fonte ne soit pas aussi importante avec l'avancée en âge, il est important de se constituer un capital musculaire dès le plus jeune âge et de l'entretenir tout au long de sa vie » assure Jennifer Goin. La prévention demeure la meilleure des stratégies.

Si des exercices de musculation adaptés sont une chose, l’alimentation est l’autre pilier indispensable pour entretenir et conserver sa masse musculaire à un bon niveau le plus longtemps possible.

Quels sports privilégier pour lutter contre la sarcopénie ?

Le renforcement musculaire et la musculation

Même si les exercices d’endurance restent très importants, ils ne suffisent pas à lutter contre les risques de sarcopénie. Les exercices de résistance sont les plus efficaces.

« Pour construire du muscle il faut chercher l'hypertrophie musculaire qu'on obtient avec un travail en résistance » explique Jennifer Goin.

Le renforcement et la musculation ne doivent pas faire peur. Ils sont accessibles au plus grand nombre pour peu que l'on s’entraîne avec des charges adaptées et de façon progressive. « Dans un premier temps, l’entraînement peut se faire au poids de corps, ça permet de maîtriser les mouvements, de corriger sa posture. Puis, on peut utiliser des élastiques, un TRX, du petit matériel et enfin passer aux charges. Des petits poids pour démarrer et on augmente au fil des semaines ».

En vieillissant, il peut être intéressant de prendre pour base d’entraînement des gestes de la vie de tous les jours pour construire sa routine sportive : des squats et l'exercice de la chaise pour continuer à s’asseoir et à se lever sans difficulté, des exercices de tirage pour porter facilement ses courses ou réussir à atteindre des assiettes sur une étagère en hauteur.

Pour celles et ceux qui ont la possibilité d'aller en salle, les machines guidées sont un excellent moyen de s’entraîner : « On travaille un peu plus en isolation avec ces machines, mais elles accompagnent le mouvement, ça peut être plus rassurant pour les personnes qui ont un peu peur de la musculation ». 

💡 Demandez aux coachs présent•es sur les plateaux de musculation pour avoir des infos sur l'utilisation des machines.

Comment lutter contre la sarcopénie et maintenir son autonomie ?

Utiliser les bandes élastiques avant de passer aux poids

Pour la coach, ils sont hyper efficaces et peut être moins impressionnants que des poids pour certain·es. 

« Les élastiques sont géniaux, car on peut toujours les avoir avec soi, à la maison comme en vacances. On peut aussi bien travailler le bas du corps que le haut du corps avec les élastiques ». Il en existe de différentes résistances en fonction du groupe musculaire ciblé et de son niveau.

Le yoga et le Pilates, c'est bien pour se muscler ?

Oui, complètement. Ces disciplines sont douces et sans impact. Elles permettent de travailler la souplesse, la mobilité, la respiration, la relaxation, elles peuvent aussi aider à retrouver confiance en soi par le mouvement. Toutefois, pour construire du muscle, ce n'est pas suffisant.

« Le yoga et le Pilates permettent de travailler les muscles profonds qui sont aussi très importants, car il s’agit des muscles stabilisateurs qui nous permettent par exemple d'éviter les chutes, les pertes d'équilibre, ils nous aident aussi à lutter contre le vieillissement prématuré, ils sont très importants. Mais pour renforcer les muscles superficiels, il faut de l'intensité » insiste la coach.

Le yoga et le Pilates sont donc tout à fait adaptés pour les seniors, mais en complément, ils ne peuvent remplacer les exercices de musculation.

La routine muscu essentielle de Jennifer Goin

Pour développer une masse musculaire harmonieuse qui nous renforce pour nos gestes du quotidien, on opte en priorité pour des exercices polyarticulaires (qui travaillent plusieurs groupes musculaires à la fois). « Je préfère privilégier des exercices qui nous servent au quotidien », souffle la coach.

Des squats, pour rester autonomes, réussir à s’asseoir et se lever facilement de sa chaise, de son lit. À effectuer avec une barre, des haltères ou un poids dans chaque main.

  • La chaise, pour travailler la force des cuisses.
  • Des pompes, sur les genoux ou les pieds, pour travailler le haut du corps.
  • Le développé-couché, avec une barre ou des haltères, à faire en salle.
  • Le Superman, allongé sur le ventre, des élastiques au niveau des poignées, on tend les bras devant et on ramène les coudes le long des côtes.

Quels aliments manger pour prendre de la masse musculaire ?

Côté alimentation, à partir de 55/60 ans, il est recommandé de consommer suffisamment de protéines pour lutter contre la fragilité musculaire et continuer à entretenir un corps fort. « Elles sont essentielles pour construire et développer de la masse » affirme Jennifer Goin.

Une étude des années 2 000 rapportée par l'INSERM a démontré que « des apports protéiques suffisants réduisent de près de 60 % le risque de fragilité » chez les personnes âgées, que ces protéines soient d’origine animale ou végétale. « Les protéines jouent un rôle primordial. Elles évitent par ailleurs les fringales, aident à réguler la glycémie » poursuit Jennifer Goin.

L'apport en protéines peut se faire par l’enrichissement de ses plats (du fromage râpé par-ci, des œufs ou du lait en poudre par là, du fromage blanc en collation...). Si ce n'est pas suffisant, on peut aussi prendre des compléments alimentaires sous forme de poudre. Cela peut aider à atteindre son quota quotidien de protéines, « mais uniquement si on a du mal à atteindre ses apports recommandés » précise la coach Fitness Park.

Parmi les aliments les plus riches en protéines, on retrouve :

  • L'œuf : 12,7 g pour 100 g
  • Le blanc de poulet : 24,8 g pour 100 g
  • Le bœuf : 22 g pour 100 g (3 portions max par semaine)
  • Le thon en boîte : environ 30 g pour 100 g
  • La sardine grillée : 19,5 g pour 100 g
  • Le Skyr, yaourt grec, Petit Suisse : environ 10 g pour 100 g
  • Le parmesan : 30,5 g pour 100 g
  • Le fromage de chèvre : 29,9 g pour 100 g
  • Les lentilles corail sèches : 27,7 g pour 100 g
  • Les pois chiches secs : 20,5 g pour 100 g
À la question, "combien de protéines consommer par jour ?", sur le site du CHU de Bordeaux, le Professeur Dehail, chef du service de médecine physique et de réadaptation, répond : « Au moins 1 à 1,2 g de protéines par kg de poids corporel. Pour les personnes âgées sous-alimentées ou à risque en raison d’une maladie aiguë ou chronique, l’apport quotidien devrait tourner autour de 1,2 à 1,5 g par kg de poids de corps ». « Pour les personnes de plus de 70 ans, en pleine sarcopénie, les médecins recommandent de passer à 2 g par kilo de poids de corps » ajoute Jennifer Goin.

Pour une meilleure synthèse protéique, on conseille également de consommer les aliments les plus riches en protéines facilement assimilables en première partie de journée et de les associer à de la vitamine C et D.

Du côté de la supplémentation, certains acides aminés vont stimuler la synthèse de protéine, augmenter la masse musculaire, favoriser la régénération des fibres. C'est le cas notamment de la citrulline, la leucine, « de la glycine ou du collagène. Ils sont intéressants, car ils favorisent la croissance musculaire. Par ailleurs, l’association vitamine D et citrulline est souvent recommandée dans le milieu médical » appuie la coach.

Ces suppléments sont autant de coups de pouce pour la régénération des tissus. En effet, lors d'un entraînement en hypertrophie, on crée des lésions au niveau des fibres musculaires. Malheureusement, en vieillissant, le corps perd en capacité de régénération. D'où l’intérêt d'ajouter à son assiette des aliments et des compléments qui vont soutenir cette régénération pour des muscles plus forts et une vie en toute autonomie.

Le sommeil, autre facteur important de la régénération musculaire

Le sommeil est vital. Pendant que l'on dort, de nombreux processus de réparation se mettent en action. Or, un sommeil de mauvaise qualité a, lui aussi, des conséquences sur nos capacités de régénération musculaire. « En cas de dette de sommeil, on n'atteindra pas les résultats escomptés » prévient la coach. Pour un capital musculaire au top, on essaie de se coucher avant 23 heures et d'avoir 8 heures de sommeil quotidiennes, en fonction de ses besoins et en respectant son chronotype.

Si l'hypertrophie est l'atout N°1 pour entretenir son capital musculaire et lutter contre la sarcopénie, l'alimentation est le carburant N°2. Rester en forme le plus longtemps possible demande de mettre en place des choses simples, une stratégie santé à la portée de tous et toutes !

Comment lutter contre la sarcopénie et maintenir son autonomie ?

Jessica Xavier

Journaliste et rédactrice conseils

Journaliste forme et bien-être depuis près de 20 ans, j'aime bouger au maximum pour garder un corps en pleine forme. Pour moi, le mouvement, l'alimentation équilibrée et plaisir, le sommeil sont le gage d'un corps qui vieillit en pleine forme et d'une meilleure qualité de vie !

Sources :

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