Sport et cancer : une influence bénéfique

Chaque année près d’1 Français sur 200 est diagnostiqué d’un cancer.

Les quatre cancers les plus fréquents en France touchent :
• le sein chez la femme
• la prostate chez l’homme
• les poumons chez les deux sexes
• le côlon et le rectum chez les deux sexes

Ces cancers ne sont pas nécessairement les plus mortels.

🗣 Eric Solary : « chez la femme, le cancer du sein est tellement fréquent qu’il est la première cause de mortalité. Mais 87% des femmes diagnostiquées sont encore en vie cinq ans après ».

🗣 Laurence Vanlemmens : « Beaucoup de personnes en guérissent grâce au dépistage permettant un diagnostic précoce ».

Quand on pense au cancer, on évoque souvent avec fatalité les facteurs de risque sur lesquels nous ne pouvons pas agir : l’âge, l’hérédité ou l’environnement. Mais en réalité, 40% des cancers sont liés à nos modes de vie et pourraient donc être évités.

👉 le tabac : principal facteur chez l’homme et la femme.
👉 l’alcool : déclenche des cancers des systèmes respiratoires et digestifs
👉 les UV : augmente les risques de cancer de la peau.
👉 la sédentarité : « le niveau de sédentarité, lié au temps passé devant les écrans notamment a fortement augmenté chez les adultes et les enfants ces 10 dernières années » (INC).
👉 l’alimentation : votre alliée si elle est variée, équilibrée et moins sucrée !
👉 l’obésité : « 20% de cancer en moins pour ceux qui ont une activité sportive régulière » rappelle le Docteur Solary

Et vous ?  Où en êtes-vous dans vos habitudes et hygiène de vie ?

On vous propose un test ludique pour vous évaluer et prendre votre santé en main.

Quels que soient vos résultats, rappelez-vous, rien n’est figé ! Vous pouvez encore agir pour votre santé !

L’enquête VICAN5 (2018) révèle que le cancer peut avoir des répercussions sur la vie des malades sur le plan physique, psychologique, émotionnel, sexuel, social et spirituel et ce, jusqu'à cinq ans après le diagnostic.

Lors d'épreuves comme le cancer, le corps est mis à rude épreuve par la maladie et les traitements peuvent entrainer des effets secondaires variables d’une personne à l’autre comme d’un cancer à l’autre. Parmi les plus incommodants pour la pratique sportive, il y a : fatigue, douleurs (articulaires entre autres), problèmes digestifs, toux chronique, inflammations, troubles neuropathiques (concentration altérée) ou psychologiques (image corporelle modifiée, stress, anxiété). Autant d’effets secondaires que de possibles freins à la reprise d’une activité physique et sportive.

🗣 Docteur Laurence Vanlemmens : « ces répercussions sont souvent sous-estimées, notamment la fatigue, très souvent présente pendant et après un cancer ».

Et pourtant, « le seul traitement c’est l’activité physique ! » explique le docteur Bouillet. Il ajoute : « Vous améliorez votre qualité et philosophie de vie et votre image corporelle. Brusquement, vous devenez votre propre thérapeute ! »

Selon l’OMS, « les personnes physiquement actives sont moins sujettes à un bon nombre de maladies dont le cancer ».

Depuis 2011, la Haute Autorité de Santé reconnaît quant à elle l’activité physique comme une option thérapeutique non médicamenteuse. Les programmes d’Activité Physique Adaptée (APA) sont aujourd’hui prescrits par les médecins et remboursés par l’Assurance Maladie.

Depuis, dans les hôpitaux, les traitements s’accompagnent de plus en plus d’une prise en charge globale du patient. Un suivi physique et psychologique pour lutter contre les effets secondaires de la maladie et des traitements pour soutenir le processus de guérison.

🗣 Docteur Éric Solary :  "aujourd’hui dans tous les services d’hématologie (maladies du sang), il y a un vélo dans la chambre des patient·es. On leur propose un programme d’exercices physiques car on s’est aperçu qu'avec ça, ils allaient mieux et que cela les aidait à tenir".

Le sport-santé permet de maintenir une forme physique et améliore la tolérance aux traitements. S'il est compliqué de suivre ces traitements, faire de l'activité physique "rend les patient·es plus résistants mentalement et physiquement !" explique le docteur Solary.

Enfin, grâce à cet exercice, le sommeil des patient·es est lui aussi amélioré.

Au Centre Oscar Lambret à Lille, le programme « Mon Sport santé » est proposé pendant et après la prise en charge du cancer. Les patient·es peuvent pratiquer des séances collectives et être accompagné·es par un·e professeur·e en APA, formé·e à l'oncologie et aux effets secondaires du cancer.

🗣 Docteur Laurence Vanlemmens : « On explique les bienfaits de l’activité physique pour qu’elle fasse partie du quotidien des malades ».

🗣 Docteur Laurence Vanlemmens : « Avant, certain·es médecins disaient « reposez-vous, arrêtez tout ! » mais aujourd’hui, c’est le contraire, on a tendance à dire : « continuez de bouger, mais écoutez-vous !" car des études nous montrent désormais qu’il faut associer l’aérobie (l’endurance pour travailler les capacités cardio-respiratoires, comme le vélo ou la marche nordique) à du renforcement musculaire pour faire travailler nos muscles et lutter contre la sarcopénie (diminution de la masse musculaire). Pour cause, les personnes avec une masse musculaire faible, peuvent être moins tolérantes aux traitements. »

🗣 Docteur Thierry Bouillet : « le sport stimule le système immunitaire, il régule aussi les hormones sexuelles et les œstrogènes qui parfois développent des cancers. »

La pratique d’une activité physique libère aussi des endorphines dans le cerveau qui réduisent la sensation de douleur et amplifient celles du plaisir. Pour comprendre l’influence du sport sur l’organisme et le système immunitaire, découvrez notre article booster son système immunitaire grâce au sport.

Les bénéfices de l’activité physique pour lutter contre le cancer sont indiscutables.

🗣 Docteur Thierry Bouillet : « la pratique d’une activité physique diminue la fatigue, les troubles du sommeil et de concentration. »

Les bénéfices de l’activité physique sur le cancer :

• améliore : qualité de vie, fonctions physiques, estime de soi, vie sexuelle
• agit sur : dépression, anxiété, système immunitaire, organisme
• influence : vie sociale, lutte contre la sarcopénie
• diminue : fatigue, douleurs, effets secondaires liés aux traitements, temps en hôpital en action pré-opératoire, risque de mortalité et risque de récidive
• favorise : reprise du travail

🗣 Docteur Laurence Vanlemmens : « Plus vous faites d'activité physique, plus vous avez des bénéfices, sous réserve d’en faire dans la durée et de manière adaptée »

« Une activité physique adaptée, progressive et régulière » répondent à l’unisson nos experts.

🗣 Docteur Thierry Bouillet : « Vous pouvez faire tous les sports dans lesquels le mouvement vous fait plaisir, tant qu’il est respectueux du corps, sans danger, et génère une intensité forte et progressive ! »

L’âge, l’histoire personnelle et médicale des personnes créent des besoins différents. La CAMI Sport&Cancer, développe des programmes de thérapie sportive dans 27 départements de France et forme des accompagnant·es au sport-santé dans les services de cancérologie.

Une méthode sportive a même été créée à la CAMI : le Médiété® ou « l’art du juste milieu, une technique sécuritaire qui permet de mobiliser toute la chaîne musculaire » explique le docteur Bouillet. Elle est conçue pour répondre aux attentes et aux limitations des patient·es atteint·es d’un cancer. C’est aussi un art de penser et de se mouvoir pour améliorer son rapport au corps.

À Oscar Lambret, dans le programme « Mon Sport santé », c’est le ou la soignant·e qui s’adapte aux patient·es, et non le ou la sportif·ve qui s'adapte aux profs comme en salle de sport.

🗣 Docteur Laurence Vanlemmens : "S’assurer d’avoir une activité physique chaque jour, sortir marcher en utilisant un podomètre, bien s’hydrater, se nourrir, se relaxer, ce n’est pas forcément faire des choses difficiles mais adaptées à chacun".

À Oscar Lambret ou à l’Institut de Cancérologie Lille Métropole (ICLM) des programmes connectés sont créés pour permettre aux patient·es atteint·es du cancer et en rémission de continuer à bouger. Ces coachings en ligne comme eMOUVOIR du Centre Oscar Lambret ou l’application « APA en avant » pour les suivis de cancers du sein et digestif sont autant de solutions ludiques pour poursuivre les efforts sportifs des malades.

La CAMI a été co-fondée par le docteur Thierry Bouillet et Jean-Marc Descotes, ancien vice champion du monde de karaté-do.

🗣 Docteur Thierry Bouillet : « ce sont les malades qui ont fondé la CAMI ! Le plus beau témoignage de patient, c’est celui de Nicolas, 55 ans qui arrivent dans mon bureau et me dit : « je viens vous voir pour un deuxième avis ». Il devait mourir mais il a fait du karaté. Après 3 ans d’entrainement, sur le dojo, je me suis retrouvé à frapper mon malade et il a tout bloqué ! Un homme dans le noir, à qui vous mettez un kimono blanc et une ceinture, cette bande noire, c’est celle de la vie !
Dans le sport, les personnes retrouvent un morceau d’eux-mêmes, renouent avec leur corps et gèrent leur santé. Cela fait 42 ans que je fais ce métier, et la CAMI c’est le lieu où vous rendez les patients heureux ! C’est un outil de transmission d’espoir. »

🗣 : " Aujourd'hui je suis en hormonothérapie, mais dans ma tête je suis guérie ! En milieu hospitalier, on nous explique que c’est important d'inscrire le sport dans notre thérapie. Il faut être un peu têtu·e et tenace, car on a toujours plein de prétextes pour ne pas y aller. Mais si je n'avais pas fait de sport, je pense que je me serais plus facilement écroulée. Mentalement et physiquement. Pendant ma maladie je marchais tous les jours 5 kilomètres, et maintenant 10 kilomètres. C’était important de me lever, et de me dire que j'étais normale, que j'allais bien. En faisant du sport on reste actif·ve on ne s'apitoie pas sur son sort. Un jour j’ai piqué les baskets d’une copine et j'ai fait mon premier jogging. Depuis je prépare mon troisième Triathlon avec l’ARC."