Rupture des ligaments croisés : comprendre, prévenir et traiter

Ils se trouvent au niveau de l’articulation du genou, dans le genou, entre le fémur et le tibia. Il y a donc deux ligaments parmi nos ligaments croisés qui participent à la stabilité de nos genoux :
Le ligament croisé antérieur et le ligament croisé postérieur.
Le ligament antérieur empêche le tibia de glisser à l’avant du fémur et le ligament postérieur empêche le tibia de glisser vers l’arrière.
Ensemble, ils participent à la stabilité du genou, surtout sur les mouvements rotatoires. Ils contribuent au contrôle de nos mouvements. Autrement dit, c’est grâce à ces ligaments que le corps peut changer d’orientation rapidement : ils agissent comme des protecteurs de notre articulation du genou.

La rupture des ligaments croisés est une blessure très fréquente en sport, elle représente 80 % des cas de lésion. Elle touche souvent les sportifs amateurs qui, à la différence des athlètes de haut niveau, ont parfois une préparation physique insuffisante. Voici les principaux facteurs de risque :
- Le sport pratiqué : les sports avec des pivots rapides comme le basket, le handball, le ski ou le football sont plus risqués.
- Le manque de renforcement musculaire : un déséquilibre entre les muscles des quadriceps et des ischio-jambiers, ainsi qu’une mauvaise proprioception, peuvent contribuer à la blessure.
- Fatigue et obésité : la fatigue musculaire et un excès de poids augmentent la probabilité de rupture.
- Périodes menstruelles : chez les femmes, la laxité des ligaments peut être plus forte pendant les règles, augmentant ainsi le risque de rupture.
- Hygiène de vie : une mauvaise hygiène de vie peut rendre le corps plus vulnérable aux blessures.

Julien Henneuse me donne quelques détails sur la façon dont la rupture des ligaments peut se produire. Il me rapporte que cela survient généralement lors d'un mouvement brusque de rotation du tibia, souvent associé à une flexion et un mouvement vers l'interne du genou. Ça me donne mal au genou de l'écrire, mais je vous précise les sensations : cela se manifeste par une douleur vive, un craquement, une sensation de dérobement, suivie d’un gonflement rapide et important. Dans la majorité des cas, le genou ne peut plus être fléchi ni tendu correctement.

Si vous avez ressenti la description précédemment citée, que vous suspectez une rupture des ligaments croisés du genou et que vous sentez une certaine instabilité, il est important de consulter un·e professionnel·le de santé. Deux tests sont souvent utilisés pour confirmer la blessure :

- Le test du tiroir : le médecin ou le kinésithérapeute tire doucement sur le tibia pour évaluer sa mobilité par rapport au fémur.
- Le test de Lachman : une pression est exercée sur le tibia et le fémur pour vérifier l'instabilité de l'articulation.

Ces tests doivent être réalisés par un·e professionnel·le pour éviter tout diagnostic erroné ou une manipulation douloureuse inutile.

Dans certains cas, il est possible de continuer à pratiquer du sport sans opération, mais cela dépend de la gravité de la lésion et de la stabilité ressentie dans le genou. Cependant, sans ligament croisé intact, l’articulation est moins protégée : vous pouvez ressentir beaucoup d'instabilité, ce qui peut entraîner des entorses répétées, des lésions aux ménisques et, à terme, de l'arthrose.

Des sports à faible impact peuvent encore être pratiqués, comme la course à pied lorsqu'elle est bien dans l'axe (privilégiez une course sur tapis ou encore le vélo elliptique). Le mieux, pour ne pas aggraver la douleur ni la blessure, est d'évoquer son besoin de pratiquer à son/sa professionnel·le de santé, il/elle vous proposera des activités adaptées à votre état. Cela peut être pire de fermer la porte au mouvement durant cette période qui peut s'avérer compliquée aussi sur le plan moral.

Julien Henneuse vous donne quelques conseils pour renforcer votre genou et limiter les risques de traumatisme du genou :

● Renforcement musculaire
- Le moyen fessier :réalisez des squats en vous déplaçant sur le côté comme un crabe. Vous pouvez également ajouter un élastique autour de vos cuisses pour plus de résistance.
- Les quadriceps : squat, fentes, chaise, tous ces exercices participent au renforcement de vos quadriceps. Vous pouvez également ajouter de la charge afin de développer votre force musculaire.
- Les ischio-jambiers : exercices excentriques ;
- Les muscles profonds, transverse et obliques.

● Proprioception : améliorer l’équilibre et la stabilité est essentiel pour éviter les mouvements brusques qui fragilisent le genou.

● Échauffement : un bon échauffement avant chaque entraînement prépare les muscles autour du genou et les articulations à l'effort.

Ajoutez ces exercices dans votre routine sportive et réalisez-les 1 à 3 fois par semaine pour un résultat efficace.

Football, ski, gym, etc. Comme dans tout sport, lorsqu'il y a un arrêt important, la reprise après une blessure, telle que la rupture partielle ou complète des ligaments croisés, implique d'être progressif·ve dans sa charge d'entraînement. Ce travail doit se faire en collaboration avec votre kiné, votre chirurgien.ne et votre coach. Donnez-vous le temps, soyez à l'écoute de vos sensations. Et si l'appréhension est plus importante que prévu, n'hésitez pas à vous entourer de préparateur·rice mental·e ou de psychologue du sport.