Vous avez toujours rêvé de tenter la course Paris Roubaix ? C'est possible ! Sur 70, 145 km ou 170 kilomètres, Paris-Roubaix Challenge vous tend les bras ! Mais comment s’y préparer ?
Amandine, Lucie, Aurélie, cyclistes amatrices, et Aurélien, cycliste amateur et coach sportif, nous racontent leur préparation à la version amateur de l’“Enfer du Nord”, Paris-Roubaix Challenge.
Paris-Roubaix Challenge est le pendant amateur de la course cycliste Paris-Roubaix. C’est un moyen de donner un aperçu de cette course à celles et ceux qui veulent l’affronter, et rouler sur les pavés foulés par les grands noms du cyclisme professionnel. Paris-Roubaix Challenge est ouvert à tou·tes, et comporte trois parcours :
• Un 70 km, comportant huit secteurs pavés, soit 9,5 km de pavés
• Un 145 km, comportant 19 secteurs pavés, soit 32,5 km de pavés
• Un 170 km, comportant 30 secteurs pavés, soit 50 km de pavés
L’arrivée se fait au sein du célèbre Vélodrome de Roubaix, comme pour les pro. “Tu finis par un tour du Vélodrome, ce qui est assez mythique, quand même”, explique Amandine. Franchement, la classe, un peu ! Pour découvrir les parcours du Paris-Roubaix Challenge et les points de ravitaillement, rendez-vous sur le site web officiel de la course.
Dans le monde du cyclisme, les hommes occupent encore pas mal le terrain, mais brisons d’emblée les a priori : non, Paris-Roubaix Challenge n’est pas un défi réservé aux hommes.
Amandine, Aurélie et Lucie ont toutes trois relevé le défi du 70 km en 2022. “On a souvent l’impression qu’il y a des codes secrets à découvrir avant de se lancer dans ce challenge, mais ce n’est pas forcément le cas”, précise Aurélie en riant. De quoi dédiaboliser quelque peu ce challenge et peut-être vous donner envie à votre tour de tenter l’expérience !
“Paris-Roubaix, c’est mythique dans la région”, souligne la cycliste, “Depuis que je fais du vélo, je suis le Paris-Roubaix depuis le bord de la route à chaque fois”. Cette course, créée en 1896 par Théodore Vienne à l’occasion de l’ouverture du Vélodrome de Roubaix, a pour particularité d’être ponctuée de sections pavées particulièrement rudes pour les coureurs et coureuses. La passion d’Aurélie pour cette cyclo la pousse à suivre ses coéquipières, Lucie et Amandine lorsque Lucie décide à 10 jours de la course de se lancer dans Paris-Roubaix Challenge pour les besoins d’un reportage.
Les trois amies sont donc inscrites, mais à dix jours de la course, comment appréhende-t-on les 70 km d’un tel challenge ?
Bin oui, commençons par la base : quel est le vélo idéal pour se lancer dans Paris-Roubaix Challenge ?
“Si vous ne vous faites pas encore confiance quant au passage des pavés, vous pouvez opter pour un gravel qui vous facilitera un peu la tâche”, souligne Aurélien, “Il parait qu’il ne faut pas trop le dire, mais si les pavés vous font trop suer pendant le parcours, un gravel vous aidera aussi sur les côtés boueux des secteurs pavés, et donnera un peu de répit à votre fessier”.
Aurélie et Lucie ont d’ailleurs opté pour ce choix. “On croise de tout au Paris-Roubaix Challenge : des VTT, des gravels, des vélos de route…”, précise Aurélie, “Nous, on a choisi de prendre un gravel”. Quant à Amandine, c’est à VTC qu’elle a suivi le parcours avec ses coéquipières.
Les VTT sont également un allié de choix, pour lequel optent bien des cyclistes !
Le vélo de route, c’était le choix d’Aurélien lors de son premier Paris-Roubaix Challenge, pour le 145 km. Et côté pneu aussi, il lui a fallu faire des choix. “Sur le parcours, vous croiserez des fous du guidon qui dévalent les pavés avec des pneus de 28 mm”, explique Aurélien, “Seulement voilà, si vous n’êtes pas encore très à l’aise sur les pavés, vous pouvez opter pour le confort du 32 mm. Le but, ce n’est pas de vous dégoûter de cette course, mais bien de vous y amuser”. De son côté, lors de son premier Paris-Roubaix Challenge, Aurélien a opté pour du 30 mm, “histoire de gagner en confort et en stabilité”. Côté performance, le cycliste a parcouru les 145 km en un peu moins de 7 heures.
La question qui brûle les pneus de tout·e cycliste qui souhaite se lancer pour la première fois dans une telle course est bien celle-ci : comment gérer le passage des sections pavées sans y laisser un pneu, un bras ou ses fesses ? Ça tombe bien, nos interviewé·es ont quelques conseils à vous prodiguer en la matière !
“Mon vélo full carbone, peut-être que je ne le prendrais au Paris-Roubaix Challenge”, explique Aurélie, “Mais après, un vélo, c’est fait pour l’aventure, et je le traite en conséquence”. En réalité, si vous préparez correctement votre vélo -et notamment le gonflage de vos pneus- pour que celui-ci absorbe suffisamment les chocs engendrés par les pavés, le seul véritable risque reste la crevaison. C’est pas fun-fun, mais rien de grave en soi. Ne gonflez donc pas à bloc vos pneus avant la course, et privilégiez des jantes plates si vous le pouvez. Un guide de conseils pratiques est disponible sur le site de Paris-Roubaix.
Pas besoin donc de vous tourner vers un bolide spécialement conçu pour cette pratique, à moins que vous ne visiez une performance particulière.
Premier conseil, et non des moindres : pour affronter un ennemi (ici, les pavés), mieux vaut apprendre à le connaître en amont de la confrontation (ici, Paris-Roubaix Challenge). Et quoi de mieux que le terrain pour se préparer ? Pour Amandine, Aurélie et Lucie, le timing était serré, mais fort heureusement, les trois cyclistes sont parvenues à battre le pavé (ah ah) avant la course. “On avait déjà une sortie ‘pavés’ de prévue”, précise Aurélie, “On a fait pas mal de secteurs du Paris-Roubaix Challenge, ça nous a donc bien préparées à ce qui nous attendait quelques jours plus tard”.
Pour Aurélien, la préparation s’est faite de manière plus anticipée. “Je me suis fait un plan d'entraînement de deux mois avant la course, parce que j’avais envie de performer, de voir ce dont j’étais capable”, explique-t-il, “Je peux confirmer qu’il est important de s'entraîner sur les pavés avant la course si on veut véritablement s’y préparer pleinement”.
Enfin, “tranquillité”, c’est un grand mot… Parce qu’il faut l’avouer, ces pavés vont vous donner du fil à retordre ! “L’astuce, c’est de mettre son cerveau de côté, et de foncer”, rit Amandine, “Plus sérieusement, sur les pavés, on a tendance à se raidir, alors qu’il faut au contraire se détendre au maximum”. Le risque en arpentant les pavés de manière tendue, c’est de se retrouver avec de sacrées ampoules sur les mains, et des avant-bras en souffrance à la fin de la section concernée.
Le deuxième conseil de la part d’Amandine concerne cette fois-ci la vitesse à laquelle vous prendrez les pavés. “Roulez le plus vite possible au milieu des pavés”, conseille la cycliste. Et Aurélie d’ajouter : “Ou bien sur les côtés, mais ne prenez pas les pavés là où les pneus de voiture ont laissé leur trace et où les pavés sont donc abîmés”. Et si vous êtes sensibles des paumes de main, Aurélie conseille de vous munir de gants et de vous bander les mains au besoin.
Côté fessier, optez pour un cuissard en conséquence (oui, les pavés, ça fait tout drôle à cet endroit, quand même).
“Les pavés ne sont pas seulement désagréables à cause des vibrations qu’ils provoquent, mais aussi parce qu’ils ont tendance à vous ralentir considérablement”, précise Aurélien, “Pour se préparer à déployer l’énergie nécessaire dans ces secteurs, je ne peux que conseiller à celles et ceux qui veulent se lancer dans ce challenge de travailler leur seuil anaérobie (ndlr : une allure qui peut être tenue entre 20 min et 1h avant que l’organisme ne puisse plus tenir l’effort, à cause du surplus d’acidité accumulé dans les muscles) grâce à des exercices de fractionné”. Eh oui, pour supporter les pavés, il va falloir y mettre un peu d’huile de coude (ou plutôt de genoux).
La course Paris-Roubaix a un petit surnom : l’Enfer du Nord. Et si l’on pourrait croire qu’il le doit à ses sections pavées, c’est en réalité des paysages ravagés par la Première Guerre mondiale que la course tient son surnom. C’est le journaliste Victor Breyer qui le lui attribue dans un article publié à l’occasion de la reprise de cette course après cinq ans d’absence, en 1919. Il y écrit : "Ici, c'est vraiment l'Enfer du Nord".
“Il y a deux ans, trois jours avant le challenge, j’ai eu l’excellente idée de faire un apéro avec des potes”, se souvient Aurélien, “Au cours de la soirée, mes amis décident de me lancer un défi supplémentaire, et parient que je n’oserai pas faire le Paris-Roubaix Challenge… à V’Lille (ndlr : les vélos en libre-service de la Métropole Européenne de Lille)”. Joueur, le cycliste décide de relever le défi, emprunte un V’Lille la veille du départ, et se lance dans la course avec ce vélo un peu lourd pour l’objectif. Bon, très, très lourd, en fait.
“Je n’ai même pas retenu ma performance sur cette course, je suis arrivé éclaté à la fin du parcours”, explique Aurélien, “Bon, ça n’avait aucun sens, mon vélo faisait un bruit d’enfer sur les pavés, j’ai cru qu’à tout moment, il allait me lâcher et finir en mille morceaux, mais en tout cas, j’ai bien rigolé et j’ai réussi le pari”. On aimerait vous dire qu’aucun V’Lille n’a souffert de cette expérience, mais ce serait vous mentir. En revanche, ce que l’on peut vous dire, c’est qu’Aurélien a entièrement payé les conséquences de son petit pari, et que celui-ci n’a donc pas coûté un sous à la ville (et donc à vous, par extension).
Pour une course un peu plus sereine, on vous conseille de suivre les premiers conseils donnés, et de ne pas prendre exemple sur Aurélien et feu son V’Lille. Allez, on se retrouve sur les pavés du Paris-Roubaix Challenge ?
Pour s’inscrire et découvrir les parcours du Paris-Roubaix Challenge, c’est par ici !