Être influenceuse, sportive et partager sa grossesse sur les réseaux sociaux n’est pas de tout repos. C’est en tout cas l’expérience faite par Mariechachaaa, influenceuse sportive sur TikTok et Instagram. Mais alors, faire du sport en étant enceint·e, c’est ok ou pas ? On a posé cette question à Marie-Charlotte et dans son cas, c’est un grand oui.
Pour Marie-Charlotte, qui entame son sixième mois de grossesse, le sport est un indispensable dans sa routine, y compris enceinte. Une activité régulière qu’elle partage sur son compte Instagram et TikTok, qui n’a malheureusement pas été au goût de tou·tes ses abonné·es…
Une fois enceint·e, de nouvelles questions existentielles (ou non) viennent nous tarauder : est-ce que je peux manger tel aliment ? Ce sport est-il adapté à ma situation ? Quand ne verrai-je plus mes pieds ? La majorité de ces questions trouveront leurs réponses au cours de votre suivi médical.
“Pour en avoir discuté avec des médecins, dans le cadre de grossesses non pathologiques, le sport est recommandé”, souligne Marie-Charlotte, influenceuse, éducatrice sportive et elle-même sportive, “Et pourtant, beaucoup de femmes disent qu’elles n’ont pas fait de sport elles-mêmes durant leur grossesse. Ça installe de fait une sorte de rivalité, j’ai l’impression…” Une rivalité qui s’est muée en cyberharcèlement pour l’influenceuse sportive. “Ça a commencé sur Instagram avec des questionnements, pour certains bienveillants, comme ‘est-ce que ça ne peut pas faire de mal au bébé ?’”, relate Marie-Charlotte, “Puis en est venu TikTok, où mon mari a fait une vidéo sur une sortie de 140 km à vélo, en tandem, à la suite de laquelle on s’en est pris plein la tête, avec des messages très méchants, provenant en majorité de femmes, envers ma maladie”.
En effet, Marie-Charlotte vit une grossesse complexe due à ses trois pathologies : myopathie, lupus et endométriose. “Pour autant, aucun médecin ne m’a dit d’arrêter le sport, alors même que je vais devoir accoucher dans une maternité de catégorie 3. On m’a simplement dit ‘les trois premiers mois sont les plus compliqués, il faut que le bébé s’accroche’”, confie Marie-Charlotte, “Les médecins nous informent bien mieux aujourd’hui qu’auparavant”. L’éducatrice sportive est donc suffisamment encadrée pour savoir ce qui est bon pour elle et pour son futur bébé à naître. Un encadrement totalement occulté par les internautes, au vu des messages reçus par l’influenceuse. Or, une chose est sûre : le stress généré par ces commentaires, lui, n’apporte rien de bon et peut-être néfaste pour la future maman et son bébé. “On me dit que si je ne veux pas recevoir ce genre de commentaires, je n’ai qu’à fuir les réseaux sociaux, mais je ne suis pas d’accord”, poursuit Marie-Charlotte.
Suivi médical, pratique sportive ajustée en conséquence, et connaissance de ses propres limites font que, du côté de l’influenceuse, tous les signaux sont au vert. Charge à chacun·e, de fait, de mesurer la diffusion d’un discours en décalage avec la réalité de Marie-Charlotte. À chacun·e son corps, ses besoins et ses limites.
Durant le suivi médical de votre grossesse, vous pourrez aborder cette question avec un·e professionnel·le de santé, à même de vous conseiller plus spécifiquement concernant votre situation personnelle. Il n’existe donc pas de réponse universelle, et nous ne sommes pas médecins (eh oui, grosse surprise, je sais bien).
Si votre médecin vous donne le go tant attendu, voici quelques sports vers lesquels vous tourner !
Qu’on se le dise d’emblée, l’écoute de soi et tous les conseils médicaux du monde n’empêchent pas une fausse couche, et le tabou qui pèse autour de ce sujet laisse encore trop de place à la culpabilisation des personnes enceintes lorsque cela arrive.
Toutefois, pour éviter de se restreindre outre-mesure et de chambouler de fait son quotidien, l’écoute de soi (toujours en complément des conseils de professionnel·les de santé) peut vous ouvrir les portes d’une pratique sportive sans entrave pour votre grossesse. “J’ai dû adapter ma pratique et m’écouter. Par exemple, j’ai arrêté la musculation au premier trimestre, parce que ça me provoquait des douleurs et tiraillements dans le bas du ventre”, explique Marie-Charlotte, “Je suis donc passée à la natation ! Comme quoi, il faut s’écouter.”
Pour Marie-Charlotte, les bienfaits physiques du sport durant sa grossesse sont nombreux. Au téléphone lors de notre échange, la jeune femme met du sourire dans ses paroles lorsqu’elle les évoque, et ça fait du bien ! “J’entame mon sixième mois, et je n’ai aucun maux de dos, je n’ai pas les jambes lourdes ni gonflées”, explique-t-elle, “Pareil sur la prise de poids, je suis tout à fait dans la norme.” Autant de points positifs qui permettent à la future maman de vivre sa grossesse plus sereinement.
Bon, des questions sur sa pratique, Marie-Charlotte s’en est posées, bien entendu. Notamment pour le vélo ! Des inquiétudes rapidement balayées par ses médecins. “Je me suis posée la question pour le vélo, parce que je ne connaissais pas la balance bénéfices-risques de cette pratique en étant enceinte. Quand j’en ai parlé à mes médecins, on m’a dit que le plus gros risque, c’était le déséquilibre à cause du ventre et les chutes, mais on peut chuter pour x ou y raisons autres que le vélo !”, explique-t-elle, “Qui plus est, dans notre cas, ce n’est pas un problème, car en tandem, c’est mon mari qui a la direction”.
Alors bien sûr, Marie-Charlotte n’a pas échappé aux divers maux subis par les personnes enceintes, et les nausées matinales, odeurs devenues insupportables et autres joyeusetés sont venues s’ajouter à son quotidien, mais le sport aura su atténuer certains aspects de la grossesse.
Côté mental également, l’activité physique régulière maintenue durant la grossesse aura eu son lot d’effets positifs pour l’éducatrice sportive ! “Sur le bien-être mental, j’aurais été triste de me priver du tandem avec mon mari à cause de fausses croyances, c’est notre activité à deux !”, confie Marie-Charlotte, “Ça m’aide aussi à redescendre en stress face à toutes les questions qu’on peut avoir en étant enceinte”. Un exutoire bénéfique donc, contre un stress qui peut être néfaste médicalement parlant.
En somme, dans sa balance bénéfices-risques, Marie-Charlotte a vu un bilan plus positif qu’autre chose. Un constat validé par ses médecins. “Ça aide à garder des repères, sur le plan social. Si j’avais tout arrêté, ça aurait bouleversé mon mode de vie”, conclut-elle, “Ça me donne un rythme, une hygiène de vie… C’est un tout qui fait que la grossesse se passe bien”.
En route vers son troisième trimestre, on ne peut que souhaiter à Marie-Charlotte une grossesse aussi sereine que possible, et des réseaux sociaux aussi bienveillants que son discours.