Sport et don de sang : comment ça marche ?

Tout simplement, le don de sang est un prélèvement de sang. En fonction de la morphologie des donneur·ses, on y prélève entre 400 ml à 500 ml.

Oui, mais pour quoi faire ? Eh bien, à l’issue de votre don, les équipes médicales vont venir collecter votre sang pour y récupérer des globules rouges (qui transportent l’oxygène), du plasma (la partie liquide du sang qui contient, entre autres, des protéines et des anticorps) et des plaquettes (pour la coagulation).

Grâce au prélèvement de ces produits, chaque don de sang peut sauver jusqu’à trois vies et aujourd'hui, en France, pour subvenir aux besoins médicaux, nous avons besoin de 10 000 dons chaque jour. Oui, rien que ça.

“Toute personne qui se sent en forme et en bonne santé de 18 à 70 ans” explique le Docteure Richard. Elle ajoute : “Et en général, quand on est sportif·ve, on est aussi en bonne santé !”. Sentez-vous concerné·es 😇

À savoir, certaines contre-indications existent quand même. Celles-ci peuvent d’ailleurs être ponctuelles : un récent retour de voyage dans un pays “à risque”, une carence particulière, un tatouage dans les 4 derniers mois, des relations sexuelles avec plusieurs partenaires au cours des derniers mois…

Vous retrouverez d’ailleurs l’ensemble des contre-indications sur la documentation de l’EFS.

Ensuite, il faut savoir que les femmes peuvent donner leur sang maximum quatre fois par an et les hommes six. Rapide calcul : je suis une femme et admettons que je donne mon sang 4 fois par an et que chacun de mes dons sauve 3 vies, ça fait… 12 vies sauvées chaque année. Ça fait réfléchir non ?

Au fait, pourquoi une différence entre les hommes et les femmes ? Simplement car les taux d’hémoglobines entre les deux sexes sont différents, comme le niveau de nos réserves en fer d’ailleurs. Nous, les femmes, nous avons en moyenne un taux d’hémoglobines plus bas que celui des hommes et surtout, moins de réserves en fer et donc une plus grande exposition à l’anémie (carence en fer). Cela est dû à une perte régulière de fer que bien des femmes éprouvent chaque mois : nos règles. Oui, encore elles 😅

Le plus proche possible de chez vous. Pour ça, il vous suffit de trouver une date de collecte mobile qui vous convient près de chez vous. Comme pour moi, celle-ci peut vous être proposée sur votre lieu de travail, mais aussi via une association, collectivité, fondation, établissement scolaire…

Sinon, il est aussi possible de s’orienter vers une maison du Don.

Vous êtes pret·e à prendre rendez-vous ? En ligne, il vous sera alors proposé un petit quiz pour confirmer que vous ne présentez aucune contre-indication évidente.

1️⃣ L’administratif

Lorsque j’arrive, je passe toujours par la première étape : l’administratif. Promis, ça ne prend que quelques minutes. Une personne à l’accueil vérifie simplement mon sexe, âge, adresse et me donne un questionnaire à remplir. Dans celui-ci, je réponds une première fois à une liste de questions qui vont ensuite être réévaluées par le ou la professionnel·le de santé que je m’apprête à rencontrer (on reprend entre autres les différents points du questionnaire disponible en ligne).

2️⃣ L’entretien pré-don 

Dans une cabine plus confidentielle, je rencontre un·e médecin ou un·e infirmière formé·es qui vérifie que je ne présente pas de contre-indication définitive ou temporaire (dans le respect du secret professionnel bien sûr). Par contre-indications, on entend un facteur de risque que ce soit pour les receveur·ses de produits sanguins (VIH, hépatite…) comme pour vous et votre sécurité au cours et après le don !

3️⃣ Le prélèvement 

Ici, une personne de l’équipe médicale me prélève donc les fameux 400 ml à 500 ml de sang dans une poche. À cette étape, on me prélève également plusieurs tubes de sang sur lesquels seront faites plusieurs analyses comme la recherche de maladie infectieuse, mais aussi la détection de mon groupe sanguin et mon taux d’hémoglobine. 

Pour faciliter le bon déroulement du don, on m’encourage aussi à faire quelques exercices de contraction musculaire avec mon bras pour favoriser, entre autres, la circulation du sang.

En lui-même, le prélèvement dure une dizaine de minutes, mais pour les 4 étapes confondues, il faut compter environ 1 heure de son temps.

La première chose à faire, c'est de boire de l'eau, notamment pour récupérer les 400 ml à 500 ml de sang prélevé. Ensuite, il est recommandé de manger un petit goûter ou votre repas, selon votre appétit ! L'important, c'est de rester attentif.ve aux signaux de votre corps et d'adapter vos occupations et activités en fonction.

“Juste après un don, on déconseille de faire immédiatement une activité physique et sportive, surtout si celle-ci doit être intense”, rappelle Pascale Richard. L’idéal, c'est d’attendre quelques heures avant de mener une activité sportive. Ces conseils sont à adapter bien sûr à votre niveau d’entrainement, mais retenez que vous lancer dans un nouveau sport dont vous ne mesurez pas forcément l’intensité juste après un don, ça n’est pas vraiment une bonne idée.

Dans certains sports où le risque de malaise présente un plus grand danger (comme : la plongée, le parapente, le pilotage…), le délai recommandé avant la pratique est de 36 heures. "On demandera aux personnes qui pratiquent un sport à risque d’attendre un délai plus long que pour une pratique douce de yoga ou course à pied où quelques heures suffiront”, confirme la directrice médicale de l'EFS.

Tout dépendra aussi des conditions météo, de votre état de forme, de votre niveau d’entrainement… Ici, c’est un peu du cas par cas, alors n’hésitez pas à en discuter avec la personne qui vous recevra à l’entretien pré-don pour des recommandations personnalisées et adéquates.

Même si l'on a l'habitude, "il vaut mieux tenir compte d'un don de sang dans le cadre d’une préparation à une compétition sportive intense", rappelle la Docteure. Le mieux, quand c’est possible, c'est de le faire à distance. Par exemple, dans le cadre d’une préparation pour un marathon (j’en parle parce que c’est dans mes projets), l’idéal, c’est de donner environ 2 mois avant le jour de la compétition. En revanche, si vous faites des tournois réguliers comme en football ou en badminton, il n’y aura normalement pas d’incidence particulière.

Pour le très haut niveau, même chose. L’idéal, c'est d’attendre entre 1 et 2 mois pour laisser au corps le temps de reconstituer ses réserves.

Comme l'explique simplement Pascale Richard, gardez bien en tête que “dans plus de 95% des cas, les personnes ne ressentent pas de fatigue particulière et peuvent reprendre leurs activités tout à fait normalement après un don de sang”.