Symptômes de règles + sport = mauvaise idée ? Pour répondre à cette question à 10 000 $, nous allons vous raconter une histoire.
Pleine de bonne volonté, le réveil sonne, vous êtes prête à (au choix) chausser vos baskets de running, enfourcher votre VTT ou dégainer votre tapis de Pilates. Mais ça, c’était avant la notification de Clue “vous entrez dans un nouveau cycle”. Passé le “!:#%”, vous scannez votre corps et, effectivement, cette crampe abdominale n’est pas de très bon augure… Dès lors, un doute s'immisce, peut-on faire du sport pendant ses règles ?
Cette question est totalement légitime ! En effet, outre le bouleversement hormonal, les règles engendrent quelques désagréments physiques. Parmi ces joyeusetés, les douleurs, l’acné et la fatigue figurent en tête de liste. Mais ça, ce n’est que le starter pack ! On pense aussi aux femmes souffrant de migraines, troubles du sommeil ou diarrhées... Revenons donc à notre problématique de départ : symptômes de règles + sport = mauvaise idée ?
Abonnement pour des cours en ligne pris, 3 semaines se passent et elle ne lâche rien. Puis, dame nature la rattrape et ses règles débarquent. Épuisantes, douloureuses, elles pulvérisent la volonté de la demoiselle de s’être mise au sport.
Ainsi, vous devriez purement et simplement stopper toute activité ? Parce qu’on ne va pas se leurrer, faire du sport pendant les règles c’est aussi réjouissant que de se cogner l’orteil contre un meuble.
Malgré tout, cela serait-il dû à une désinformation ? Ou alors, juste une excuse trouvée pour se reposer ? Épluchant la toile, sondant les expertises, analysant par le prisme sociétale, nous allons enfin lever le voile sur cette relation règles/sport. 3, 2, 1, c’est parti !
Lors des JO 2016 une athlète chinoise, Fu Yuanhui, a osé briser le tabou et faire un parallèle entre son efficacité et ses règles. Techniquement, le “problème” n'était pas physique. En effet, ce sont la fatigue et le moral dans les chaussettes qui ont eu un impact, de manière négative, sa performance. Il est d’ailleurs, malheureusement, désormais connu que certaines athlètes cherchent des solutions pour stopper leurs règles. Mais c’est loin d’être le pire cas de figure. En effet, les athlètes soviétiques des années 80 et 90 sortent du silence. Elles ont ainsi partagé la grossesse et les rapports sexuels forcés comme forme de dopage. Les hormones de grossesse et celles générées par l’activité sexuelle contrainte sont similaires. Dès lors, les coachs s’assuraient de leurs performances lors des compétitions sportives. Parmi elles, Olga Kovalenko qui explique qu’ensuite elle était contrainte d’avorter.
À partir de ce postulat, il est légitime de se demander si les règles, et particulièrement le bouleversement hormonal qui en résulte, ne seraient pas un élément discriminant, voire inégalitaire, dans le milieu du sport. Techniquement, le simple fait de devoir anticiper et adapter sa pratique sportive suffit à y voir une différence. Par extrapolation, quid de la situation où une femme ayant ses règles affronte des compétitrices qui, elles, ne l’ont pas ?
La société ne semble pas prête à s’attaquer à la situation. De fait, les règles ont mauvaise presse, assimilées à quelque chose de sale. Peut-être que si on expliquait correctement le cycle aux jeunes filles, les choses seraient différentes.
Selon une sophrologue spécialisée dans le cycle féminin, “en observant ses cycles, on comprend les symptômes dont on souffre. C’est de cette manière dont on les soulage”. Mais, en réalité, le secret ne serait-il pas de comprendre pour les accepter ? L’acceptation comme remède mais aussi comme moyen. Celui de vous permettre d’être totalement à l'écoute de votre corps. De cette manière, vous optimiseriez votre énergie et augmenteriez les bénéfices des phases de repos. N’oubliez pas, “Who runs the world ? Girls !”.
Pour répondre à cette question, il convient de distinguer deux périodes. Tout d’abord, celle sans avoir vos règles. Puis, dans un second temps, les effets pendant vos règles. En effet, le sport, en amont, peut avoir un impact sur votre cycle. Intéressant vous avez dit ?
Les effets du sport sur le cycle
Il y a un élément majeur intéressant (pour vous) que nous allons vous partager. Il s’agit de la diminution du flux sanguin. En effet, le sport a pour conséquence de limiter les règles abondantes. Ainsi, c’est la perte de tissus graisseux, engendrée par l’activité physique qui diminue l’œstrogène. Or, moins d’oestrogène signifie une paroi utérine plus fine et, par conséquent, moins importante, lorsqu’elle s’élimine.
Les effets du sport pendant le cycle
L’effet principal est la diminution des douleurs. Quoi, qu'ouïs-je, qu’entends-je ?! Vous avez bien lu ! Voyons, comment cela se passe, scientifiquement parlant.
C’est le flux sanguin qui cause des crampes douloureuses. Pour les diminuer, il faut donc améliorer ce flux, ce que fait l’ibuprofène par exemple. Or, la pratique du sport provoque les mêmes effets ! En améliorant la circulation et en libérant l’hormone du bien-être, le sport atténue vos douleurs menstruelles.
Un autre résultat est l’impact positif sur l’humeur et le mental. En effet, certaines personnes sont, ce que l’on appelle communément, au fond du gouffre durant cette période. Perte de confiance en elle, spirale de sentiments négatifs et goût à rien (sauf en la nourriture grasse, sucrée et chocolatée) sont au programme. Pas d'inquiétude, ni de culpabilité, tout ceci s’explique par le bouleversement hormonal !
Malgré tout, il est prouvé que l’hygiène de vie joue énormément sur ces troubles. C’est ainsi, par exemple, que certain•es naturopathes se sont spécialisé•es dans le cycle menstruel, afin d’alléger les maux. Cœur sur elles.
Un autre élément est à soulever ici : la société est-elle prête pour ça ? Après tout, les règles ont mauvaise presse. Les protections hygiéniques ou équipements sont loin d’être adaptées. Sans compter les fuites qui sont appréhendées comme quelque chose de diabolique.
Techniquement, physiquement, il n’y a aucune contre-indication quant à la pratique du sport. Une réserve est bien sûr à émettre lorsque les crampes empêchent toute activité, voire provoque des vomissements. Ça, c’est physiquement… psychologiquement, c'est une autre paire de manches !
En réalité, c’est bien d’un point de vue mental que la pratique du sport pendant les règles entre en jeu. Pourquoi ? Eh bien tout simplement parce que vous n’en avez pas envie, et c’est ok ! La motivation est proche de celle d’un bulot, vous ne vous sentez pas au top de votre forme, le corps gonfle et cela démotive. N’oubliez pas que cette période est propice au repos, votre corps se prépare à un nouveau cycle. Dès lors, la question n’est pas réellement “puis-je pratiquer du sport pendant mes règles ?”, mais, “comment me motiver ?”.
- Souvenez-vous des bienfaits ressentis une fois votre séance de sport terminée. Fierté, détermination et joie, pour ne citer qu’eux.
- Cela atténue les effets physiques et psychologiques des règles.
- Bien choisir votre protection (coucou la cup et les culottes menstruelles !), votre tenue et votre sport. Le confort de tous ces éléments est déterminant.
Finalement, les règles et le sport c’est un peu comme les règles et la vie quotidienne. On ne veut pas en entendre parler. Elles mettent mal à l’aise, on souhaite les cacher. Peut-être est-ce le manque d’information ou la volonté de ne pas s’informer. Toujours est-il que ce cercle est loin d’être vertueux. Dès lors, rappelons que plus on a de connaissance dessus plus on est en mesure de comprendre et d’accepter, voire de limiter les effets de ces bouleversements hormonaux.