Relativisez vos échecs par… le sport !

Relativisez vos échecs par… le sport !

Si dans la course effrénée qu’est l’âge adulte, les échecs et les déceptions sont des compagnons inévitables, quand bien même, on s’en passerait bien. Face à ces revers, chacun·e réagit différemment, influencé·e par sa sensibilité propre.

Si la notion d’échec reste propre à chacun·e, le sport se pose comme un puissant levier pour aider à les relativiser, à gérer le stress qui en découle, et à transformer ces déceptions en opportunités d'épanouissement personnel. Curieux·se ? On vous explique tout ça ! 

Faire face à l'échec à l'âge adulte : à chacun·e sa sensibilité

Chacun d'entre nous est unique et réagit différemment aux épreuves de la vie. Cette réaction dépend de multiples facteurs : l'éducation, les expériences passées, les valeurs et les mécanismes de défense personnels.

Pour certain·es, l'échec est une source de profonde remise en question. Ils et elles se sentent alors submergé·es par des émotions négatives (culpabilité, colère, tristesse…). Leur confiance en elleux peut être ébranlée, et ils ou elles ont du mal à relativiser leurs erreurs. Cela peut entraîner des sentiments de désespoir et de dévalorisation personnelle, les poussant parfois à abandonner leurs objectifs. C’était le cas d’Élodie, avant qu’elle n’entame une thérapie. “À chaque échec, j’avais l’impression que toute ma vie s’écroulait, que j’étais nulle, que ça ne servait à rien de persévérer”, explique l’assistante sociale de 27 ans, “À cause de ça, j’ai notamment abandonné le sport, parce qu’au moindre obstacle, je sortais de la salle en larmes, avec un sentiment d’échec profond”. La jeune femme finit par se lancer dans une thérapie auprès d’une psychologue et trois ans de travail sur elle-même plus tard, c’est une tout autre Élodie qui en ressort !

D'autres personnes réagissent à l'échec de manière différente. Elles considèrent les revers comme autant d’opportunités d'apprentissage et de croissance. Plutôt que de se laisser envahir par la négativité, elles cherchent des leçons à tirer de leurs erreurs. Cette attitude peut les motiver à persévérer, à ajuster leur approche, et à travailler plus dur pour atteindre leurs objectifs. Pour elles, l'échec n'est pas un point final, mais une étape sur le chemin du succès. “C’est cette perspective qui me manquait : je voyais l’échec comme une fin, et j’ai appris à le voir comme un début, un challenge à surmonter, une opportunité de me prouver que j’étais forte, résiliente”, explique Élodie, “Aujourd’hui, je vais régulièrement à la salle, j’ai un objectif final et des objectifs intermédiaires pour me motiver à continuer ma pratique”. Oui, changer sa façon de vivre l’échec, ça s’apprend, rien n’est figé dans le marbre !

La sensibilité individuelle face à l'échec est complexe et multifactorielle. Elle peut être influencée par des expériences de vie, telles que des échecs passés, des traumatismes, des succès précédents, les valeurs...  En bref, plein de choses propres à chacun·e ! Par exemple, une personne élevée dans un environnement qui valorise la performance à tout prix peut être plus encline à mal vivre un échec, quand une autre ayant déjà fait face à bien des déceptions dans l’enfance relativisera plus facilement face à celui-ci.

Les mécanismes de défense personnels jouent un rôle crucial dans la façon dont nous réagissons à l'échec. Certain·es ont des mécanismes de défense plus adaptatifs, ce qui signifie qu'ils sont capables de faire face à leurs émotions, d'accepter leurs erreurs, et de chercher des solutions. D'autres ont tendance à adopter des mécanismes de défense moins sains, tels que la fuite dans le déni ou la projection de la responsabilité sur les autres. Le classique “c’est pas toi, c’est moi” devient alors “c’est pas moi, c’est toi”.

Le sport se révèle un outil puissant pour aider chacun·e à mieux comprendre et gérer sa sensibilité face à l'échec. En pratiquant un sport, on est confronté à des défis, des échecs, et des succès, tout en bénéficiant d'un environnement structuré et d'un encadrement. Cette expérience aide à développer une meilleure connaissance personnelle et des réactions émotionnelles plus saines. On y apprend à canaliser ses émotions négatives, à persévérer malgré les obstacles, et à adopter une attitude de résilience. “Personnellement, j’ai appris à rationaliser les échecs : j’ai échoué parce que je n’étais pas en forme, parce que j’ai manqué un élément essentiel, ou tout simplement par manque d’attention ? En fonction de la réponse, je réajuste la fois d’après, pour un résultat plus satisfaisant, et je me fais moins de nœuds au cerveau face à l’échec !”, souligne Élodie, “Après la thérapie, le sport a été le terrain de jeu de mon travail personnel : la salle de sport m’a permis de mettre en œuvre ce que j’avais appris et de voir que l’échec n’est pas un ennemi, juste un passage obligatoire de la vie, dans tous les domaines. On peut en faire un problème constant ou une source inépuisable d’apprentissage”.

Le sport favorise la création de mécanismes de défense plus adaptatifs. Les sportif·ves apprennent à faire face à l'échec en cherchant des solutions, en s'appuyant sur leurs compétences, et en acceptant que les revers font partie intégrante de la compétition. Cette approche peut être transférée dans d'autres domaines de la vie, aidant ainsi les adultes à relativiser leurs échecs et à les considérer comme autant d’opportunités d'apprentissage.

De l'enfance à l'âge adulte : le sport, allié contre les déceptions face à l'échec

La recherche scientifique a largement démontré les bénéfices du sport en tant qu'allié dans la gestion des déceptions liées à l'échec, en particulier lorsqu'on examine la transition de l'enfance à l'âge adulte. Cette période de la vie est cruciale dans le développement de compétences émotionnelles et mentales qui influenceront la manière dont chacun·e réagit aux échecs à l'âge adulte.

Le développement de la résilience dès l'enfance

Selon une étude publiée dans le Journal of Pediatric Psychology (Compas et al., 2017), les enfants qui pratiquent un sport ont tendance à développer une plus grande résilience face aux échecs. Les défis rencontrés dans un contexte sportif, tels que la compétition, la défaite ou les blessures, les aident à apprendre à faire face à l'adversité de manière constructive. Ils développent des compétences telles que la gestion du stress, la persévérance et l'acceptation des revers, ce qui les prépare à mieux réagir aux échecs à l'âge adulte.

L'impact du sport sur l'estime de soi

Une étude menée par Harter (2015) et publiée dans le Journal of Applied Sport Psychology a montré que la pratique sportive peut contribuer de manière significative à l'amélioration de l'estime de soi chez les enfants et les adolescent·es. Cette confiance en soi renforcée est essentielle pour faire face à l'échec. Les jeunes sportif·ves ont tendance à percevoir leurs performances sportives comme des indicateurs de leur valeur personnelle, ce qui peut se traduire positivement dans d'autres domaines de leur vie, y compris à l'âge adulte.

La socialisation et le soutien dans le sport

Une étude de Weiss et Smith (2002), publiée dans le Journal of Sport & Exercise Psychology, a mis en évidence l'importance de la socialisation et du soutien social dans le contexte sportif. Les amitiés et les relations qui se forment au sein des équipes sportives offrent un réseau de soutien crucial. Lorsque les jeunes vivent des échecs sportifs, ils sont entourés de pair·es et d'entraîneur·euses qui les aident à relativiser ces revers, à apprendre de leurs erreurs, et à se remettre sur la voie de la réussite.

Préparation à la compétition de la vie adulte

Le sport enseigne aux jeunes des compétences telles que la planification, la discipline, la gestion du temps et la résolution de problèmes. Une étude menée par Crane et Temple (2015) et publiée dans le Journal of Youth and Adolescence a montré que ces compétences sont transférables et essentielles pour faire face aux défis de la vie adulte. Les jeunes qui pratiquent un sport sont mieux préparé·es à gérer la pression professionnelle, les relations interpersonnelles et les défis personnels.

En somme, ces études scientifiques confirment que le sport joue un rôle crucial dans la préparation des jeunes à faire face aux échecs à l'âge adulte. Il contribue au développement de compétences émotionnelles, mentales et sociales qui favorisent une attitude positive face à l'adversité. En tant qu'allié précieux, le sport aide celleux qui le pratiquent à relativiser leurs échecs, à tirer des leçons de leurs déceptions, et à aborder la vie adulte avec confiance et résilience.

Pratique sportive et santé mentale : comment trouver son équilibre dans l’adversité ?

Lorsqu'il s'agit de faire face aux échecs à l'âge adulte, le sport est un précieux allié, mais il ne saurait être la seule réponse. Pour développer une attitude résiliente face à l'échec, il est essentiel de maintenir un équilibre entre la pratique sportive et la recherche de solutions pratiques pour résoudre vos problèmes.

Comprendre la différence entre gestion des émotions et résolution de problèmes

La pratique sportive peut aider à gérer les émotions négatives associées à l'échec, mais il est tout aussi important de se concentrer sur la recherche de solutions pratiques pour surmonter les obstacles. La théorie de la résilience suggère que la capacité à réguler les émotions est une compétence clé, mais elle doit être complétée par des compétences de résolution de problèmes pour obtenir un résultat positif. Gérer ses émotions est une solution de court terme, résoudre le problème de fond en est une sur le long terme.

L'importance de l'auto-compassion

Selon la psychologie positive, l'auto-compassion est cruciale pour faire face aux échecs. Il est essentiel de se traiter avec bienveillance et de se donner la permission de faire des erreurs. Bon ok, plus facile à dire qu’à faire, mais promis, avec de l’entrainement et un bon accompagnement psychologique, ça finit par porter ses fruits !
Le sport peut aider à développer l'auto-compassion en permettant à tout un chacun  de se concentrer sur l'amélioration personnelle plutôt que sur l’attente de la perfection à tout prix, y compris celui de votre santé mentale.

La complémentarité de la thérapie et du sport

Pour certain·es, les échecs à l'âge adulte peuvent être particulièrement éprouvants sur le plan émotionnel, et la pratique sportive seule peut ne pas suffire. C'est là que la psychothérapie entre en jeu. La thérapie cognitive-comportementale, par exemple, peut aider à identifier et à remédier à des schémas de pensée négatifs, à développer une certaine gestion du stress, et à trouver des solutions pratiques pour faire face aux défis que représentent les échecs de la vie.

L'intégration de la pleine conscience et de la méditation

La pleine conscience, ou la méditation pleine conscience, est une pratique qui peut compléter la pratique sportive pour renforcer la résilience face à l'échec. La pleine conscience aide à développer la conscience de ses pensées et émotions, ce qui permet de mieux gérer le stress et de prendre du recul par rapport aux échecs. L'intégration de la pleine conscience dans la vie quotidienne, en parallèle du sport, favorise une approche plus équilibrée et sereine face à l'adversité.

Le sport est donc un allié puissant pour relativiser les échecs à l'âge adulte, mais il doit être complété par une recherche de solutions pratiques pour résoudre vos problèmes face à l’adversité. L'équilibre entre la gestion des émotions, l'auto-compassion, la psychothérapie si nécessaire, et la pleine conscience permet ainsi de développer une attitude résiliente et constructive face à l'adversité. Cette approche globale contribue à la croissance personnelle, à la réussite à long terme, et bien sûr, à votre bien-être mental.

Relativisez vos échecs par… le sport !

Val

Journaliste - rédactrice web

Journaliste société, passionnée de réseaux sociaux (la Twitter fever, tu connais) et de sport. À mes heures perdues, on me retrouve sur une barre de pole dance ou sous la barre de hip thrust, ça dépend des jours.

De la même autrice :

Sportive se demandant pourquoi elle s'est lancée dans la pratique sportive

Aimer le sport : ça vient quand, exactement ?

Alexandra Gros, neuroscientifique, nous donne les clés pour établir la parfaite idylle entre le sport et vous.

entrainement d'un couple dans son salon

Image de soi : faire du sport, ça change quoi ?

La pratique sportive peut vous procurer le bien-être psychologique nécessaire pour un rapport à votre corps apaisé.

Grossesse, sport et image de soi : le témoignage de Danae Mercer

Grossesse, sport et image de soi : le témoignage de Danae Mercer

En matière de self-love, Danae Mercer a une parole puissante sur Instagram. Entre grossesse, image de soi et sport, voici son témoignage.

une femme qui sort de son lit

Il se passe quoi dans notre cerveau quand on procrastine ?

Pourquoi notre cerveau est-il aussi récalcitrant face à l’effort, et nous pousse à procrastiner ?