Estime de soi, confiance en soi : quel rôle chez l'enfant ?
La nuance entre estime de soi et confiance en soi est ici importante. "L’estime de soi est la valeur qu’on se donne, la capacité de l’enfant à s’aimer. Un enfant qui aura de l’estime de soi sera plus indulgent envers lui-même", précise Karine, "quant à la confiance de soi, c’est la capacité à essayer. Si l’enfant a de l’estime de soi et échoue, il envisagera de davantage s’entraîner ou de changer de sport". À l'inverse, s’il en manque, il se dévalorisera.
Le problème des enfants, c'est qu’ils n’aiment pas perdre. "Or, craindre de perdre un match amène à mal jouer", poursuit notre experte, "en intégrant et en acceptant la possibilité de perdre le match, sans partir perdant pour autant, l’enfant jouera son match à fond". La peur sclérose, y compris celle des parents : votre façon de croire en eux influencera leur réussite. "Les parents craignent pour leurs enfants, souhaitent leur réussite et ont l’impression que l’enfant est malheureux quand il perd. Il n’est pas malheureux, il est simplement triste", explique Karine, "aux enfants qui répètent la phrase d’adulte 'l’important, c’est de participer', je leur dis 'Ça va pas ? Moi, quand je fais un match, j’ai envie de le gagner'".
Un compétiteur ne vient pas pour participer, mais pour essayer de battre son adversaire. "L’important est de gagner", poursuit l'experte, "en revanche, il faut intégrer que, de temps en temps, il faudra serrer la main de son adversaire et le féliciter d’avoir été meilleur que soi". Si ceux qui ne savent pas perdre, même aux jeux de société, peuvent être un vrai problème, dans le même temps, un vrai champion est un mauvais perdant qui a trouvé son sport et a la rage de gagner.
Ainsi, quand votre enfant sort du terrain après une défaite, il n’est pas capable d’entendre que "ce n'est pas grave". Il est déçu d’avoir perdu, et c’est bien normal. Dites-lui plutôt "mince ! Tu es passé au travers aujourd’hui" et cherchez ensemble ce qui a manqué.