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Course à pied : pourquoi se muscler pour mieux courir ?

Avec Jean-Baptiste Hochart, coach sportif spécialiste en course à pied, on vous explique l’intérêt du renforcement musculaire pour se perfectionner en running.

Et si vous ajoutiez des séances de renforcement musculaire à votre planning d'entraînement de course à pied ? Car oui, on vous le dit, vous muscler est un moyen d’améliorer judicieusement vos performances en course à pied. On vous explique pourquoi et comment faire avec Jean-Baptiste Hochart, coach sportif spécialiste en course à pied.

Devenir un·e coureur·se plus économe grâce au renforcement musculaire

Pourquoi on parle d'économie de course ?

Économie ou efficacité dans l’effort, le renforcement musculaire a de nombreuses vertus :
- Diminue de 30%* risque de blessure et notamment de tendinopathie ;
- Prévient le risque de blessure du tendon d’Achille ;
- Améliore la puissance ;
- Améliore la foulée ;
- Améliore la posture globale sur le long terme.

*Source : La revue systématique de Lauersen (2013)

Si la VO2 max (le volume maximal d’oxygène qu’un organisme peut consommer lors d’un effort aérobie) est l'un des facteurs qui détermine le niveau d’un coureur·se à pied tout comme la VMA (Vitesse Maximale Aérobie), on observe qu’un ou une coureuse entraînée peut réduire son coût énergétique lorsqu’il ou elle met en place un programme de musculation de plusieurs mois. 

Explication : des appuis plus solides diminuent le temps d'impact au sol et baissent la consommation d’oxygène à une vitesse donnée. L’économie du geste devient alors un élément capital, particulièrement lors des épreuves de fond comme le 5 km, 10 km, semi-marathon ou encore le marathon.

Musculation et running, comment s'y prendre ?

Inutile de passer par des charges lourdes…

Évitez les efforts brefs et intenses qui pourraient être contre-productifs. Jean- Baptiste, coach sportif, mise sur un travail à charge légère (30 à 50% du maximum d’1RM), mais avec plus de répétitions : « S’il y a un déficit musculaire, le corps va s’adapter et va compenser avec le tendon, et trop de charge sur un tendon veut dire tendinite. Lorsque l’on commence le renforcement musculaire, il est important de respecter le principe de progressivité et d’être à l’écoute de chaque douleur, gênes ou autres courbatures. »

Soyez à l’écoute de votre corps

Si la manifestation de courbatures est parfois désagréable, sachez qu’il s’agit tout simplement de l’adaptation physiologique du corps à la charge de travail. Veillez toutefois à ce que ces courbatures ne durent jamais plus de 72h. Au-delà, cela signifie que l’intensité des charges et/ou la répétition des exercices est excessive. On a même un podcast sur le sujet "🎧 Qu'est-ce que les courbatures ?"

« Laissez le temps à votre corps de s’adapter aux contraintes à l’aide de mouvements que le corps tolère » ajoute Jean-Baptiste Hochart.

À propos de la prise de muscle : certains·es coureur·ses rechignent à pratiquer la musculation de peur de prendre du poids. Sachez que lorsqu’il s’organise autour d’exercices adaptés, ce travail n’est pas synonyme d’hypertrophie du muscle. La silhouette n’en est donc pas affectée et l’aiguille sur la balance ne bouge que de manière minime.

Quand faire du renforcement musculaire en course à pied ?

« Pour les athlètes qui s’entraînent quasiment tous les jours, c’est important de garder un entraînement dit “off” en course et en profiter pour faire une séance dédiée au renforcement musculaire ou à la musculation. »

Et si ce n’est pas possible, Jean-Baptiste propose une adaptation : « On peut aussi inclure le renforcement dans la séance de course à pied. Il y aura deux écoles, celles et ceux qui voudront commencer par le renfo et finir par un footing pour relancer la circulation sanguine et d’autres qui préféreront commencer par le footing en guise d’échauffement avant la séance de muscu. C’est en fonction de chacun et de chacune. Les séances de renforcement peuvent durer 20 à 45 minutes. »

Le coach en running insiste sur un principe fondamental, la régularité : « Il vaut mieux faire des séances courtes, mais régulières. »

Renfo, muscu : combien de fois par semaine ?

Cela va dépendre du nombre d’entraînements dédié à la course à pied. Jean-Baptiste conseille aux athlètes qui courent plus de 5 fois par semaine de pratiquer 2 à 3 séances de renforcement musculaire par semaine. Pour les personnes qui courent 1 à 3 fois par semaine, 1 séance de renforcement musculaire suffit. 

Si vos séances de running vous prennent beaucoup de temps et qu’il vous en reste peu à consacrer au renforcement musculaire, priorisez le renforcement du haut et du centre du corps au moyen d'exercices comme la planche et les pompes, plutôt que la musculation des membres inférieurs. Ceux-ci sont déjà largement sollicités pendant la course ou les exercices de gammes.

Équipements et infrastructures nécessaires

Et si vous le pouvez, entourez-vous d'un·e coach sportif·ve, c’est parfois plus accessible qu’on ne le pense. Ce·tte professionnel·le du sport saura vous accompagner au mieux dans le travail des jambes et du haut du corps, en fonction de vos besoins, de votre humeur et même de vos bobos du moment.

Renforcement musculaire, musculation et course à pied : le bon trio

Programme de renfo : quels exercices effectuer pour sa PPG (préparation physique générale) ?

Comment garder une bonne foulée le plus longtemps possible ?

Pour limiter le risque des blessures, il est nécessaire de stimuler de nombreux groupes musculaires : l'arrière des cuisses est autant important que la ceinture abdominale, le haut du corps, les fessiers ainsi que les muscles du dos pour se perfectionner en course à pied. Entretenir son corps participe à une bonne posture globale et plus le corps est équilibré, plus longtemps vous pourrez maintenir une foulée efficace.

Les exercices de renforcement musculaire à faire à la maison et en salle de musculation

5 exos pour votre préparation physique générale que l’on peut faire chez soi :

1- Les fentes

Position initiale : Debout, vos pieds sont écartés à largeur de vos hanches. Avancez la jambe droite devant vous, en gardant l’écartement. Décollez le talon de la jambe arrière.
Consignes d’exécution : Fléchissez les deux jambes en même temps à 90%. Veillez à garder le dos droit. Les genoux restent alignés aux hanches. Le genou de la jambe avant ne doit pas dépasser la cheville.
Inspirez quand vous descendez, expirez lorsque vous remontez.
Nombre de répétitions : Réalisez 5 séries de 15 répétitions à droite puis à gauche.

Complexifiez l’exercice en réalisant vos fentes avec un haltère dans chaque main.

2- Les squats

Position initiale : Debout, les pieds sont écartés un peu plus large que la largeur de vos hanches, ils sont parallèles. Placez vos bras devant vous à l’horizontal.
Consignes d’exécution : Fléchissez les deux jambes comme si vous alliez vous asseoir sur une chaise. Gardez le dos droit et contractez vos abdominaux. Veillez à ce que vos genoux restent dans l’axe de vos pieds (et qu’ils ne rentrent pas vers l’intérieur).
Inspirez en descendant, expirez en remontant.
Nombre de répétitions : Réalisez 5 séries de 20 répétitions

Augmentez la difficulté en réalisant des back squats (en commençant par porter une barre à vide).

3- Le gainage (ou la planche)

Position initiale : Allongez-vous, face au sol, prenez appui sur vos coudes et sur vos orteils. Vos coudes sont à la largeur de vos épaules et alignés avec ces dernières. Vos genoux sont à la largeur de vos hanches.
Consignes d’exécution : Montez le bassin en prenant appui sur vos coudes et vos pieds. Votre corps doit former une planche. Veillez à garder votre bassin en position neutre (ni cambrer ni retroversé) et contractez vos abdominaux profonds (transverse, obliques).
Nombre de répétitions : Gardez la position 30 à 45 sec et réalisez la 3 fois.
Compliquez l’exercice en ajoutant de l’instabilité grâce à un support (réalisez l’exercice de la planche sur un swiss ball par exemple) ou en ajoutant du mouvement (levez successivement le pied droit puis le pied gauche par exemple).

4- Les pompes

Position initiale : Placez-vous à 4 pattes, les mains alignées avec les épaules, écartées, plus larges que votre tapis, les doigts orientés vers l’avant. Sur les genoux ou sur les jambes tendues, placez-vous en position de planche.
Consignes d’exécution : fléchissez les deux bras en même temps, votre poitrine se rapproche du sol. Gardez vos abdominaux contractés et le bassin en position neutre. Attention à ne pas réaliser ce mouvement en deux temps (poitrine puis fesses) l’ensemble du corps descend et remonte en un bloc.
Nombre de répétitions : 5 séries de 10 répétitions
Augmentez la difficulté  en réalisant des pompes avec  les bras plus serrés.

Testez le programme spécial "pompes"

5- La planche dynamique

Position initiale : Face au sol, prenez appui au sol avec les mains à la largeur des épaules et les deux pieds à la largeur des hanches.
Consignes d’exécution : Montez les genoux à la poitrine.
Nombre de répétitions : 4 séries de 20 sec max.

Vous pouvez combiner cet ensemble d’exercices ci-dessus sous forme de HIIT, cette pratique souvent réalisée au poids de corps réunit un effort cardiovasculaire et des exercices de renforcement musculaire, idéale quand on a moins de 30 minutes devant nous. Il est aussi intéressant de se soumettre à un entraînement plus ciblé à l’aide de machines de musculation.

Veillez à vous échauffer (en courant sur tapis ou en pédalant sur un vélo statique durant 20 à 30 minutes par exemple) et débutez votre séance avec des charges légères ou avec une barre à vide afin de réduire les risques de lésions musculaires ou tendineuses.

Vers quelles machines ou ateliers se tourner ?

Jean-Baptiste m’explique que la presse inclinée peut être un outil intéressant pour les débutant·es, car c’est un exercice guidé, tout en étant attentif·ve à ses sensations. Le coach préconise de réaliser 4 séries de 6 à 12 rep par exercice, à adapter en fonction de vos ressentis au fur et à mesure des séances. Réalisez la première série sans charge.

1-  Le soulevé de terre
Cet exercice polyarticulaire favorise le gainage global du corps. Il sollicite la chaîne postérieure : dos, fessiers, ischios-jambiers.

Position initiale : Les pieds à plat, parallèles et écartés à la largeur des hanches, les genoux déverrouillés et les cuisses contractées. Placez vos épaules au-dessus de  la barre avec les bras écartés à la largeur des épaules. Vos mains en pronation sur la barre positionnée au niveau des tibias. Veillez à garder les omoplates fixées le long du dos, poitrine ouverte. Les abdominaux sont contractés, le dos est droit et le regard devant soi.
Consigne d’exécution : Pensez à respirer pendant le deadlift : soufflez en vous redressant et inspirez à la descente.


: https://conseilsport.decathlon.fr/le-souleve-de-terre-un-exercice-de-puissance-et-de-prevention

2 - Le tirage vertical sur poulie haute

Cet exercice développe les muscles dorsaux nécessaires dans la stabilité du bassin.
Position initiale : Asseyez-vous sur le banc de tirage, buste droit, légèrement incliné à 15 degrés maximum vers l’arrière. Attrapez la barre de tirage, en supination ou en pronation, au choix. Inspirez et contractez les abdominaux, les bras et le dos, tout en gardant les épaules baissées.
Consignes d’exécution : Tirez la barre vers votre torse en expirant. Vos bras doivent former un angle à 90 degrés le long du buste. Veillez à ne pas laisser les épaules remonter en fin de mouvement. Ralentissez le retour à la position de départ, en gardant une légère flexion en fin de mouvement.

3- L'extension des mollets

Position de départ : L’avant des pieds sont posés sur un step, les talons dans le vide. Vous portez une charge guidée sur les épaules.
Consignes d'exécution de l’extension des mollets : Montez sur demi-pointes puis descendez les talons au-delà de la ligne du step tout en contrôlant la descente.

💡 Conseil du coach : Pensez à bien travailler la phase excentrique (la descente), elle se fait sur trois temps. La montée, quant à elle, se fait de façon plus dynamique, sur un temps.

ℹ N’hésitez pas à demander conseil à un ou une coach de sport spécialiste en course à pied avant d’ajouter de nouveaux exercices de musculation à votre entraînement habituel. Visez toujours la progressivité, la régularité et chouchouter le temps de récupération, ça fait partie de l'entraînement !

Pourquoi ne pas tester la pliométrie ?

La pliométrie est un autre moyen de renforcer son corps et peut se montrer aussi très efficace.

 1-  Le step/squat
Pour renforcer les cuisses : Sur un step, laissez-vous tomber en avant pour atterrir en demi-squat. Contrôlez et stabilisez  votre réception. Le bassin doit être à la hauteur des genoux ( ne descendez pas les fesses jusqu'au sol) et maintenez la position quelques secondes à la réception.

2- La corde à sauter
Pour renforcer les mollets : Faites de la corde à sauter ou des petits sauts sur place si vous n’en avez pas.
Variante pour augmenter la difficulté de l’exercice : faites des sauts sur un pied !

Renforcement musculaire, musculation et course à pied : le bon trio

Renforcement musculaire spécifiques genoux

Quand on est runneur·se, nul besoin d'avoir une fragilité au genou pour faire du renforcement musculaire spécifique. Renforcer les muscles autour de l’articulation du genou améliore la solidité des appuis et réduit le risque de gêne ou de blessure qui peuvent ralentir la progression.
Jean-Baptiste considère le demi squat et la fente simple comme les indispensables du renforcement musculaire pour la course à pied. Quand ces deux exercices sont maîtrisés, le coach oriente les athlètes vers la fente bulgare qui accentue le travail sur une jambe et le squat pistol, qui consiste à s’asseoir sur un banc sur une seule jambe (le coach précise que cet exercice est épuisant, alors on y va mollo). 

Ces deux exercices sollicitent l’ensemble de la cuisse, notamment les muscles qui maintiennent l’articulation du genou. Ne vous en privez pas ! Réalisez 3 à 4 séries de 8 répétitions de chaque exercice, toujours en respectant les principes de progressivité, de régularité et de ressenti. ;)

Les entraînements croisés pour progresser en course à pied :

Avec ses bénéfices physiques et mentaux, l’entraînement croisé - qui consiste à pratiquer un autre sport en complément de son activité physique de prédilection - a le mérite de faire de vous un ou une athlète complète ! Continuez à activiter votre cardio et à renforcer votre corps en vous offrant d’autres sensations. Cela peut être un bon plan, surtout quand le temps ne vous motive pas à sortir la tête dehors…

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Alors, ça y est ? Vous avez trouvé une petite place au renforcement musculaire dans votre agenda sportif ? 
Merci à Jean-Baptiste Hochart pour tous ces conseils pour progresser en running.

Renforcement musculaire, musculation et course à pied : le bon trio

Céciliane

Journaliste et coach sportive

Toujours partante pour vivre les grands événements sportifs et partager les émotions du sport !

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