Faire du sport en couple, c'est une bonne ou une mauvaise idée ?

Mon conjoint se souvient encore de cette partie de padel avortée du fait de mon humeur massacrante. À ma décharge, il m'a mal expliqué les règles du jeu, ça m'a bloquée, j'ai catégoriquement refusé de jouer, la partie était donc pliée avant même de commencer. Si vous ne souhaitez pas vivre la même expérience, la communication sera de mise. On vous en dit davantage plus bas, pour que vos séances de sport en couple soient une parfaite réussite, et source de bien-être pour votre partenaire et vous-même ! 

Selon une étude menée par une équipe de l'Université de technologie de Nanyang de Singapour, le sport en couple chez les séniors ne serait pas l'idée du siècle. Les résultats de l'étude suggèrent en effet que les séniors réalisent moins de pas lorsqu'ils et elles pratiquent ensemble, plutôt que seul·es. « J'ai beaucoup moins la fibre sportive que mon mari, alors quand il a vraiment mis en place sa routine sportive à 67 ans, et qu'il a voulu m'embarquer avec lui, je me suis sentie en décalage, nulle, démotivée », explique Anne-Lise, 65 ans, à la retraite, « En revanche, le voir se mettre en mouvement régulièrement m'a donné envie de trouver un sport de mon côté pour m'y mettre ». À chacun ses préférences !

Bon, c'est une étude parmi d'autres, et une chose est sûre : le mouvement est bénéfique à tout âge. Alors, que vous pratiquiez en couple ou en solo, l'essentiel, c'est de bouger !

Le problème peut venir de deux choses. « Soit c'est une question de goût, soit une question de pédagogie, ou les deux », explique Sophie, « Certaines personnes n'aiment pas l'exercice physique, mais on peut apprendre à aimer au fur et à mesure, quand on pratique auprès de personnes qui nous transmettent cette envie avec pédagogie ». Si vous aimez le sport et que votre partenaire, non, il vous faudra donc redoubler de pédagogie pour partager votre passion.

« C'est aussi une question de communication : certaines personnes aiment qu'on les pousse à aller plus loin quand d'autres ont davantage besoin d'être épaulées et rassurées », précise l'experte. Soyez donc à l'écoute des besoins de votre partenaire ou, si vous êtes celle ou celui qui n'aime pas beaucoup le sport, faites preuve de transparence et exprimez vos besoins, vos doutes et vos attentes. « Mon copain n'aimait pas DU TOUT l'exercice physique : tout ce qui le faisait un tant soit peu transpirer le rebutait complètement », raconte Lou, 32 ans, juriste, « Or, après le boulot, moi, j'ai besoin de me défouler et seul le sport m'y aide. J'ai fini par avoir une longue discussion avec mon copain, qui m'a expliqué que son dégoût lui venait principalement du sport à l'école et de la pression qu'on lui mettait à l'époque sur son poids ». Cette discussion franche et ouverte a aidé le couple à mieux se comprendre, et a surtout pu aiguiller Lou dans ses propositions d'activités physiques moins conventionnelles. « Aujourd'hui, on fait de la danse de salon ensemble, deux fois par semaine », explique-t-elle, « On a trouvé un prof particulier, pour que mon copain ne soit pas gêné par le regard d'autres personnes, et ça fonctionne très bien, il s'épanouit et ça me rend heureuse de le voir comme ça ! » 

Bon, là, ça peut être compliqué, on ne va pas vous mentir, mais ce n'est pas forcément impossible.

Si vos agendas ne coïncident vraiment pas et qu'il n'y a aucun moyen de rectifier le tir, il vous faudra attendre l'invention de l'ubiquité pour être à deux endroits à la fois (c'est pas demain la veille, on préfère vous prévenir d'emblée).

Si vous avez un petit doute quant à la faisabilité du projet, prenez le temps d'en discuter avec votre partenaire. « Quand quelque chose nous tient vraiment à cœur, on trouve parfois des solutions : l'autre s'adapte et modifie finalement son emploi du temps dans la mesure du possible, on change nos plannings du week-end pour y glisser un moment sportif à deux... », illustre Sophie.

Mauvais·e joueur·euse, mauvais·e perdant·e, mauvais·e gagnant·e, compétiteur·ice... Vos sorties sportives en couple se transforment rapidement en cauchemar ? Il existe des solutions, la première étant de quitter votre partenaire. Je RIGOLE. Optons pour quelque chose de moins... radical : ne pas jouer l'un·e contre l'autre. 

Si votre moitié ne supporte pas la défaite, on vous déconseille également de jouer à ses côtés contre une autre équipe. En bref, choisissez un sport où chacun se bat contre lui ou elle-même. Prenez la musculation, par exemple : vous cherchez à évoluer par rapport à vos propres performances, ce qui réduit ici le risque de conflit.

Une autre solution ? Faire appel à un·e coach sportif·ve. En général, avoir un·e ennemi·e commun·e aide un peu (courage à votre coach, ceci dit).

Que ce soit pour relâcher les tensions du boulot ou celles accumulées à deux, l'activité physique permet de remettre les compteurs à zéro. « Bien sûr, ça suppose que les problèmes ne soient pas très profonds. On ne sauve pas un mariage en allant faire une partie de basket », précise Sophie, « Mais si l'une des deux parties boude depuis la matinée, aller s'exprimer sur un terrain autrement que par les mots peut aider à sortir du conflit, pour rentrer davantage dans une forme de communication ».

On l'a dit, le sport est aussi un moyen de s'exprimer. En restant à l'écoute de votre partenaire pendant vos moments sportifs, vous pouvez trouver un moyen de communiquer votre joie, votre frustration ou toute autre émotion pour laquelle les mots vous manquent. « Ça peut être le point de départ d'une discussion », souligne Sophie, « Si vous observez que votre partenaire joue perso avec vous là où il ou elle devrait jouer collectif, abordez le sujet une fois rentré·es à la maison, dans le calme de votre foyer et de manière constructive ». En somme, le sport vient agiter des green flags (les signes que tout va pour le mieux dans le meilleur des mondes) et des red flags (les petits ou gros signaux "attention, tempête") quant à l'état de votre relation.

Découvrir l'univers de l'autre permet aussi de raviver la flamme ou tout simplement de l'entretenir. On ne pense pas forcément à tester le sport pratiqué par notre partenaire et pourtant, celui-ci dit beaucoup de lui ou elle. Si vous souhaitez en savoir plus sur votre moitié, faire cette expérience peut être un plus et qui sait, peut-être vous trouverez-vous une passion commune ? Prenez Augustin et Alma : le premier est fan de musculation, la deuxième, de course à pied. À force de voir Alma se blesser, Augustin propose à Alma de l'emmener à la salle faire un peu de renforcement musculaire de temps en temps. « C'est simple : au début, elle trainait un peu les pieds, mais elle a rapidement vu les bienfaits que pouvait avoir cette pratique sur ses performances en course à pied », explique Augustin. Et Alma de poursuivre : « De mon côté, je lui propose régulièrement des petites sorties running, et il a repris goût au cardio grâce à ça ». Tout bénéf' !

Endorphines + moment passé avec votre moitié = bonheur. En bref, pratiquer un sport à deux, c'est l'assurance — lorsque les conditions sont réunies — de s'octroyer une double dose de bien-être.

Bon à savoir : au-delà du plaisir procuré par le fait de passer du temps ensemble, l'exercice physique peut aussi être vecteur... d'orgasmes 👀 Enfin, de "coregasm", pour être précise. Le coregasm, c'est la contraction de "core" (centre, muscles abdominaux) et "orgasm".... Orgasme, quoi. 

Si vous n’êtes pas convaincu·e de cette possibilité, sachez qu’elle a été scientifiquement prouvée. En effet, lorsque l’effort atteint son paroxysme, et que des muscles bien déterminés sont engagés, certaines parties de votre corps dédiées au plaisir s’activent également, et peuvent vous mener à l’orgasme (enfin, au coregasm). Une étude publiée en 2012 et menée par la docteure Debby Herbenick, chercheuse scientifique et directrice du centre pour la santé sexuelle de l’université de l’Indiana (États-Unis) et le docteur J. Dennis Fortenberry, professeur en pédiatrie dans cette même université, montre en effet que certains exercices permettent d’engager suffisamment le périnée pour déclencher in fine un orgasme spontané durant l’effort, peu importe votre genre.

Déjà, en se mettant d'accord sur l'activité en question, pour éviter tout conflit ou malaise chez l'un·e ou l'autre des partenaires. « Une fois le sport choisi, posez-vous des limites et exprimez chacun·e vos besoins », poursuit Sophie. Vous aimez mener la danse ? Être le ou la leader de l'équipe ? Plutôt agir en défense ? Soyez au clair sur vos attentes sportives.

Ensuite, ménagez votre partenaire s'il existe une différence de niveaux entre vous deux. Vous maîtrisez davantage le sport choisi que votre moitié ? Prenez le temps de lui expliquer les règles du jeu, de lui montrer comment faire et de l'accompagner dans sa pratique. Vous maîtrisez moins bien la thématique que votre partenaire ? N'hésitez pas à poser des questions et à dire quand quelque chose ne vous semble pas clair.

Prêt·e à vous lancer ? On a dix sports à vous suggérer mais en réalité, toutes les activités se prêtent à une pratique en couple ! C'est aussi ça, la beauté du sport.

• La danse, pour apprendre à communiquer par l'art de la musique et des pas coordonnés (ou pas)
• Le vélo, pour de belles balades en amoureux·ses
• La musculation, pour vous dépasser physiquement ensemble.
• La randonnée, pour arpenter de jolis sentiers romantiques et vous créer de beaux souvenirs en pleine nature.
• La course à pied, pour vous dépasser et transpirer un bon coup.
• L'escalade, pour atteindre de nouveaux sommets ensemble.
• Le roller, pour patiner vers votre avenir en commun.
• Le tennis, pour évacuer toutes les frustrations de la journée en tapant ensemble dans la balle.
• La marche nordique, pour prendre un bon bol d'air frais auprès de votre cher·e et tendre, main dans la main (ou pas).
• La natation : la bonne idée pour les mauvais·e perdant·e, puisque dans l'eau, on ne voit pas les larmes de rage couler.