Cinq freins à la routine sportive et comment y remédier

Sept freins à la routine sportive et comment y remédier

Trouver son rythme sportif et installer une véritable routine n’est pas chose aisée pour tout le monde. Voici nos conseils en la matière !

Vous avez tout tenté : l’inscription à la salle, le test de divers sports, tous les horaires possibles… mais rien n’y fait, la routine ne semble pas s’installer. Vous nous avez confié vos difficultés, on a quelques idées pour vous aider.

“Des freins ? Quels freins ?”

Si vous êtes sportif·ve aguerri·e, vous vous posez peut-être la question. Le sport fait partie de votre routine et vous ne pourriez plus vous en passer, tant vous avez conscience de ses bienfaits. Seulement voilà, ce n’est pas le cas de tout le monde, et ce, pour bien des raisons. Qu’en est-il alors de celles et ceux qui n’arrivent pas à accueillir le sport dans leur quotidien ? 

Pendant un temps, j’ai été dans ce cas-là. Après un rapport au sport très problématique lié à mon anorexie et une bonne thérapie, je me suis retrouvée à… avoir peur de retourner à la salle. Effrayée à l’idée de reprendre de mauvaises habitudes, désemparée face à mon absence d’objectifs précis, un peu bête devant les machines de musculation inconnues et avec la flemme de tout reprendre à zéro… En bref, j’ai abandonné le sport pendant trois ans. Et puis, dans un déclic, je me suis mise à la pole dance, puis à musculation pour m’aider dans ma pratique de la pole. 

Il aura fallu cinq ans pour que je me détache de l’idée qu’une routine sportive, c’est “faire du sport tel jour, à telle heure, chaque semaine”. Aujourd’hui, je fais du sport deux à trois fois par semaine, dans la discipline qui me fait envie sur le moment, à l’horaire qui me convient cette semaine-là, et je me lance de temps en temps des défis sportifs en m’inscrivant à des compétitions amatrices. 

Si vous ressentez comme moi à l’époque des difficultés à reprendre le sport sur le long terme, alors cet article est pour vous !

Le regard des autres

Pour Alexia, en surpoids depuis son adolescence, c’est le regard des autres qui se hisse en barrière entre elle et la reprise du sport. “J’en ai envie, mais je n’ai pas les connaissances pour me lancer seule chez moi et en même temps, j’ai peur des regards qu’on pourrait me lancer à la salle de sport”. Plusieurs fois, la jeune femme s’est retrouvée à faire le chemin jusqu’à la salle de sport de son quartier, puis demi-tour face à celle-ci, par crainte du jugement que l’on pourrait porter à son encontre.
Oui, la peur du jugement peut être paralysante lorsqu'il s'agit d'adopter une routine sportive. Surmonter ce frein est plus facile à dire qu’à faire, mais un travail sur soi-même pour rationaliser ses pensées et faire face à l’impolitesse d’autrui peut aider sur le long terme. “J’ai commencé à voir une psychologue pour lui parler de mes difficultés et de mes craintes”, poursuit Alexia, “Petit à petit, je sens que les barrières commencent à sauter et que je reprends confiance en moi”. 

Pour vous sentir plus à l'aise, envisagez de trouver une personne de confiance en guise de partenaire d'entraînement, avec qui vous pouvez partager vos objectifs. L'exercice en groupe peut créer un sentiment de confiance plus accru et réduire les craintes d’être jugé·e.

Qui plus est, la plupart des gens sont trop concentrés sur leurs propres activités pour prêter attention aux autres. Et si malgré tout, quelqu’un semble avoir oublié sa politesse au vestiaire, sachez que vous avez ici toute une équipe qui vous soutient dans votre nouvelle démarche sportive.

Cinq freins à la routine sportive et comment y remédier

Et la procrastination, dans tout ça ?

Parfois, on se lance dans une toute nouvelle routine et le lendemain, c’est la déception : notre cerveau refuse catégoriquement de poursuivre tout effort physique et choisit plutôt l’option “grasse matinée”. On repousse donc la séance et le jour d’après, c’est le même phénomène. On appelle cela la procrastination, et ça ne vient pas de nulle part ! On vous en parle dans notre article dédié, disponible ici-même :

Les horaires aléatoires

Si vos horaires varient constamment, que votre vie professionnelle vous pousse à voyager régulièrement, il peut être difficile de créer une routine sportive soutenue. “Dans ma tête, la routine doit avoir des jours et heures fixes, et c’est pour ça que j’ai du mal à m’y tenir avec le boulot”, explique ainsi Marine, avocate, “j’ai tenté de me dire plusieurs fois ‘essaye d’y aller deux fois par semaine peu importe le jour et l’heure’, mais j’ai beaucoup plus de mal”.

Cependant, cela ne signifie pas que c'est impossible. Trouvez une salle de sport proche de votre lieu de travail, à laquelle vous pourrez vous rendre aisément. Identifiez les créneaux horaires où vous êtes plus susceptible d'avoir du temps libre et bloquez-les pour l'exercice, même si cela doit être fait la veille au soir en raison de votre planning changeant.

Si vous ne pouvez pas respecter cet horaire en raison d'obligations imprévues, assurez-vous de reprogrammer votre séance dès que possible. Oui, je sais, il est tentant de tout abandonner quand une séance saute, peu importe la raison, mais il vaut mieux remonter en selle dès que possible pour ne pas laisser votre motivation s’évaporer.

En moyenne, il faudrait trois mois pour qu’une routine s’installe pleinement et que votre cerveau redemande son petit shoot d’endorphines provoqué par le sport. C’est là que ça devient plus simple, et que le sport s’installe pleinement dans votre vie !

Le coût du sport

Si le coût des abonnements de salle de sport ou des cours spécialisés est un obstacle, il existe des solutions :
• L’entraînement à la maison, via des applications de coaching gratuit, comme Decathlon coach
• Les aides financières de l’État, dont on vous parle juste ici
• Les activités en extérieur comme la marche, la course à pied ou le street workout ne nécessitent souvent que peu ou pas d'équipement.

Recherchez également des promotions, des offres d'essai ou des options de paiement mensuel pour rendre le sport plus accessible.

La fatigue chronique

Peintre en bâtiment, ouvrier·e sur un chantier, vendeur·euse en magasin, ou tout simplement parent solo, les raisons de votre fatigue peuvent être nombreuses. C’est peut-être le signe que vous vous dépensez déjà beaucoup au quotidien ! Ce n’est pas parce que “porter votre enfant pendant trois heures par jour” n’est pas un sport fédéré, que ce n’en est pas un effort physique pour autant. Cependant, pour vous éviter des douleurs au dos (ou ailleurs), le sport peut venir en allié à vos efforts quotidiens. 

Évaluez les gestes que vous répétez au quotidien, et les exercices qui pourraient venir muscler les zones du corps sollicitées. Un coach ou certaines applications mobiles pourront ainsi vous aider à vous constituer une petite routine de renforcement musculaire salvatrice ! 

Assurez-vous également de prioriser votre sommeil. Un bon repos favorise non seulement des séances d'entraînement plus efficaces, mais aussi une meilleure qualité de vie en général.

Enfin, écoutez votre corps. Si votre fatigue perdure, consultez un·e professionnel·le de santé, à même de vous accompagner dans votre situation.

Les troubles des conduites alimentaires

Lorsque l’on soufre de troubles des conduites alimentaires, faire du sport régulièrement peut sembler vain. “À quoi bon aller à la salle, quand je fais des crises de boulimie tous les deux jours ?”, souligne Sonia, étudiante, “J’ai l’impression que les efforts que je fournis sont ruinés à chaque crise”. Ici, on ne peut que trop vous conseiller de vous tourner vers des professionnel·les de santé, pour vous aider à adopter de meilleures habitudes alimentaires tout en creusant le fond de votre mal-être. Petit à petit, le sport pourra ainsi trouver une place saine dans votre vie. 

Évitez les régimes drastiques, qui risquent d’aggraver vos TCA, et concentrez-vous sur une alimentation saine et nutritive qui viendra en soutien de vos séances d'entraînement.

Le rapport aux réseaux sociaux

Les réseaux sociaux peuvent créer des attentes irréalistes en matière d'apparence et de performance sportive. “À chaque fois que je suis fière de reprendre le sport, je vais sur Instagram, et je tombe immédiatement des nues”, explique Alice, mère au foyer, “J’y vois des corps sculptés, pas un gramme de gras, pas de vergetures, pas de bourrelets, et je finis par me dire que je n’y arriverai jamais, que ça ne sert à rien d’essayer”. 

Si vous suivez des comptes de fitness sur les réseaux sociaux, assurez-vous qu'ils promeuvent une approche réaliste et saine de l'exercice plutôt que des objectifs inatteignables. Danae Mercer, Gaëlle Prudencio et bien d’autres influenceur·euses adoptent désormais cette démarche et avouons-le, ça fait du bien !

Les aléas de la vie

La vie est imprévisible, des événements inattendus peuvent perturber votre routine et vous vider de votre énergie. C’est le cas de Rayna, entrepreneure dans la tech, dont la vie professionnelle et le statut de proche aidant passent en priorité, devant le sport. Depuis quelques années maintenant, les évènements s’enchainent pour Rayna, et le sport est donc relégué au second plan. “Dans mon esprit, le sport est important, mais pas urgent, alors que les aléas de la vie, eux, revêtent ces deux caractères et passent donc au-dessus de tout”, précise-t-elle ainsi. Résultat : elle n’a plus d’énergie à allouer à l’activité physique, ou de manière éparse, non comme elle le voudrait.

Ici, trois choses peuvent vous aider :
• Accepter le fait que parfois, ce n’est tout simplement pas le moment (oui, plus facile à dire qu’à faire, mais ça peut se travailler auprès d’un·e professionnel·le de santé). Le sport sous contrainte est le meilleur moyen de s’en dégoûter tout court. Dans la maladie, après un décès, une blessure, ou tout autre aléa, le corps et l’esprit ont besoin de récupérer.
• Dans les moments plus calmes, partez à la recherche d’un sport qui saura allier plaisir et effort, pour que l’activité physique vienne en soutien à votre santé mentale. De fait, quand les temps seront plus durs, vous pourrez percevoir votre sport comme un refuge, non comme une contrainte.
• Ayez un sport “de voyage”, une activité physique à équipement minime que vous pourrez pratiquer n’importe où. La course à pied ou encore le yoga et le Pilates en sont des exemples, mais il en existe bien d’autres encore !

Enfin, soyez flexible autant que possible. Si vous manquez une séance d'entraînement en raison d'un événement imprévu, d’un dossier urgent à rendre, ou pour toute autre raison, ne vous blâmez pas. Revenez à votre routine dès que possible sans culpabilité. Le bien-être physique ne se construit pas en un jour, mais sur le long terme. De fait, louper une séance ne devrait pas ruiner la totalité de vos efforts, promis.

Chacun de ces freins à la routine sportive peut sembler insurmontable, mais avec des ajustements appropriés et une nouvelle approche, il est possible de les surmonter. Trouver votre rythme sportif personnel demande du temps et de la persévérance, mais les bénéfices pour votre santé physique et mentale en valent la peine. Restez concentré·e sur vos objectifs, soyez flexible face aux défis et rappelez-vous que tou·tes les champion·nes ont un jour rencontré leurs propres obstacles. Nous, on croit en vous ! 

Cinq freins à la routine sportive et comment y remédier

Val

Journaliste - rédactrice web

Journaliste société, passionnée de réseaux sociaux (la Twitter fever, tu connais) et de sport. À mes heures perdues, on me retrouve sur une barre de pole dance ou sous la barre de hip thrust, ça dépend des jours.

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