Gymnastique : les cercles Thomas et le flip Korbut
Au cheval d’arçons comme au sol, les cercles Thomas constituent une figure impressionnante : les mains au sol ou sur les arçons selon l’agrès choisi, le gymnaste effectue une rotation autour de l’agrès, jambes écartées. Les cercles Thomas tiennent leur nom de Kurt Thomas, un gymnaste américain également à l’origine du “salto Thomas”, une figure interdite en gym féminine en raison de sa dangerosité. Elle aura notamment valu à Elena Mukhina sa paralysie, en 1980.
Toujours dans le registre des sauts, le flip Korbut vient de la gymnaste soviétique Olga Korbut, qui le réalise aux Jeux Olympiques de Munich en 1972. Le Korbut flip consiste en un flip arrière sur poutre ou barres asymétriques. Sur poutre, la gymnaste commence debout sur l’agrès et entame un flip arrière avec réception sur les mains, pieds de part et d’autres de la poutre. Sur barres asymétriques, l’athlète commence debout sur la barre haute, ce qui lui vaut une sortie du code de pointage des épreuves de gymnastique, car jugé bien trop à risque. Surnommée “The Darling of Munich”, Olga Korbut attire l’attention de l’Occident par son talent quand, sur fond de Guerre Froide, le dialogue entre les deux blocs semble rompu. Le gouvernement soviétique voit en la jeune gymnaste l’opportunité de changer le regard du monde sur sa jeunesse, et propulse Olga Korbut au devant de sa propagande, au point que l’on retrouve la gymnaste… sur des timbres et des affiches de l’époque. Propagande mise à part, cette figure révolutionne alors le monde de la gymnastique et introduit une technicité certaine dans la discipline, jusqu’alors très proche de la danse.