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Activité physique et insuffisance rénale : bouger pour mieux vivre

Vous êtes atteint·e d'insuffisance rénale et vous vous demandez si le sport est fait pour vous ? La réponse est un grand OUI. On vous explique tout !

Yann Plessis et Romain Cariou, enseignants APA (activité physique adaptée) au Centre Hospitalier Bretagne Atlantique, vous expliquent comment bouger avec plaisir et à votre rythme, améliore votre santé, réduit la fatigue et préserve votre autonomie au quotidien lorsque vous êtes atteint·e d'une insuffisance rénale.

Est-il possible de faire du sport avec une insuffisance rénale ?

Vous êtes atteint·e d'insuffisance rénale et vous vous demandez si le sport est toujours une bonne idée ? C'est une excellente question et la réponse va vous plaire. Mais avant tout, voyons de quoi on parle.

Concrètement, l'insuffisance rénale, c'est quoi ?

Pour faire simple, c'est quand les reins n'arrivent plus à faire leur travail correctement, c’est-à-dire filtrer et nettoyer le sang. Il existe deux grands types d'insuffisance rénale :

- L'insuffisance rénale aiguë : elle peut survenir de manière brutale, mais transitoire.
- L'insuffisance rénale chronique : c'est la perte progressive de la capacité des reins à exercer leurs fonctions. Ici, ils perdent leur capacité petit à petit, et c'est durable. (source : INSERM)

Cette forme chronique évolue par étapes, elle est classée en 5 stades. Le stade 5 étant le plus sévère, il s'agit d'une « Insuffisance rénale chronique terminale », c'est lorsque les deux reins ont perdu plus de 85 % de leur fonction, il devient indispensable d’assurer la survie du patient.e en intervenant par dialyse ou transplantation rénale.

Alors, l'activité physique dans tout ça ? C'est OUI !

L'état actuel de la recherche sur l’effet de l’activité physique (AP) sur « le rein » n’en est encore qu’au stade initial, les études récentes portent notamment sur les mécanismes anti-inflammatoire et le ralentissement de la fibrose rénale. Retenons tout de même que l’ensemble des études validées par les hautes autorités de santé, s’accordent sur des effets bénéfiques majeurs de l'AP sur les comorbidités de la maladie. Une comorbidité, c’est quand une ou plusieurs troubles s’associent à la pathologie primaire. Cette maladie rénale peut entrainer d’autres problèmes de santé comme une augmentation des pathologies cardiaques et vasculaires, une hypertension artérielle, un risque accru de déclencher un diabète etc ….

Le sport ou l'activité physique, c'est donc oui et c'est même un grand OUI, peu importe le stade de la maladie ! Loin d'être un risque, l'activité physique est fortement recommandée pour ses nombreux bienfaits sur votre santé.
L'objectif ? Viser la même chose que pour tout le monde en suivant les recommandations de l'OMS : environ 30 minutes d'activité à intensité modérée chaque jour. C'est le meilleur moyen de rester en forme et de prendre soin de vous.

Loin d'être un risque, l'activité physique est fortement recommandée pour ses nombreux bienfaits sur votre santé.

Bouger, les bienfaits concrets

Vous vous demandez ce qu'une pratique sportive peut vraiment changer pour vous ?  L'activité physique a un effet direct sur votre bien-être général et aide aussi à mieux gérer les autres soucis de santé, cités plus haut, qui peuvent accompagner la pathologie. Pratiquer une activité physique régulière possède de nombreux aspects positifs pour votre qualité de vie :

- Plus d'énergie et un meilleur souffle au quotidien. Vos capacités cardio-respiratoires s'améliorent, ce qui vous aide à vous sentir plus en forme.

- Une meilleure qualité de vie et plus d'autonomie. Des gestes simples comme faire vos courses ou vous promener redeviennent plus faciles.

- Un vrai coup de boost pour le moral. Vous dormez mieux, vous vous sentez moins fatigué·e et le moral s'améliore.

- Moins d'inflammation dans votre corps, ce qui est bénéfique pour votre santé sur le long terme.

Et le plus important : une espérance de vie qui s'améliore.

Comment adapter sa pratique sportive ?

1. Le plaisir avant tout !
C'est la règle d'or. Pour que l'activité physique s'installe durablement dans votre quotidien, choisissez une pratique sportive qui vous plaît vraiment. C'est un moment pour vous, une source de bien-être.

2. Allez-y pas à pas (et sans pression)
Pas besoin de courir un marathon demain ! Si l'objectif de 30 minutes par jour vous semble lointain, commencez par de petites actions qui comptent énormément. L'idée, c'est de bouger plus au quotidien :

- Garez votre voiture un peu plus loin quand vous faites les courses.

- Lancez-vous dans un projet de jardinage.

- Sortez votre animal de compagnie pour une balade supplémentaire.

Chaque mouvement est une victoire contre la sédentarité ! La progressivité fait partie de la recette pour maintenir une activité physique dans le temps.

3. Écoutez-vous et faites-vous accompagner
Votre corps vous envoie des signaux : apprenez à les écouter et à viser une intensité modérée qui vous convient.Et surtout, parlez-en aux professionnels qui vous suivent. Ils sont là pour vous conseiller sur les activités physiques les plus adaptées. Vous pouvez aussi vous tourner vers des ressources utiles, comme des podcasts spécialisés sur le sujet, pour trouver des informations et de la motivation.

Bonne nouvelle, vous avez le choix ! L'idéal est de combiner deux types d'activités très complémentaires. D'un côté, les sports d'endurance pour le souffle et le cœur, et de l'autre, le renforcement musculaire pour garder des muscles toniques.
Parmi les sports d'endurance, vous pouvez piocher dans ce panel :

- La marche ou la marche nordique,
- Le vélo, qu'il soit classique, avec assistance électrique ou en appartement,
- La natation.

Oui, c'est même un excellent choix ! Avec des ami·es, votre chien ou un podcast dans les oreilles, cette activité physique est accessible et très efficace. En la pratiquant régulièrement, vous bénéficiez de tous les bienfaits des sports d'endurance simple : vous améliorez vos capacités cardio-respiratoires, votre qualité de vie et vous gagnez en autonomie pour les gestes du quotidien.

Le renforcement musculaire est même fortement recommandé pour lutter contre la fonte musculaire, un phénomène qui peut accompagner la défaillance rénale. Et pas besoin de soulever de lourdes charges pour être efficace ! Des activités comme le jardinage (porter, tirer, pousser) ou des exercices simples comme le "lever de chaise" dit "squat" dans le jargon du fitness, pour muscler les cuisses sont déjà très bénéfiques.

Quel est le meilleur exercice ?

En fait, le meilleur exercice n'existe pas ! Le véritable secret, c'est de choisir une activité qui vous fait plaisir. C'est la clé numéro 1 une pour rester motivé·e et pratiquer une activité physique régulière et sur le long terme. Alors, écoutez vos envies ! Si vous avez besoin d'un coup de pouce, on vous propose de tester le gainage, un exercice très complet, qui renforce principalement la sangle abdominale ainsi que de nombreuses chaînes musculaires nécessaires à un bon maintien de la posture.

Témoignage de Ludovic atteint d'insuffisance rénale et du Dr Wegner, Néphrologue

L'activité physique régulière est votre allié ! À votre rythme et avec plaisir, bougez pour préserver votre physique, votre mental et garder votre autonomie. Gardez en tête : chaque mouvement est une victoire pour votre bien-être, alors osez et enfilez vos baskets !

Cet article a été écrit avec la participation du CHBA et le magasin Decathlon de Vannes.

Activité physique et insuffisance rénale : bouger pour mieux vivre

Yann Plessis et Romain Cariou

Enseignants APA au centre hospitalier Atlantique Bretagne de Vannes.
Retrouvez le profil de Yann Plessis.

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