Sport : peut-on vraiment "attraper froid" ?

Techniquement parlant… non ! Mais alors, pourquoi dit-on constamment que l’on “attrape froid” ? Si cette locution verbale trouve une existence dans plusieurs langues, elle n’en est pas moins fausse, du moins en partie.

Le seul véritable effet direct du froid sur votre corps peut être l’hypothermie, résultat d’une exposition prolongée à des températures très basses. Le corps a froid, frissonne, mais finit par manquer d’énergie pour retrouver une température corporelle acceptable et tombe donc en hypothermie. Résultat ? Somnolence,  respiration plus lente et engelures éventuelles aux extrémités de votre corps. Donc même si le froid ne peut pas vous faire tomber malade à proprement parler, on évite de courir en slip en plein hiver, c’est quand même risqué.

Le froid n’étant pas un virus à lui seul, ce ne sont pas les basses températures qui vous rendront malade, mais bien le combo froid + virus environnant. Pour illustrer, si on place un individu en slip dans une pièce totalement stérile à température basse, il ne va pas passer un bon moment, mais il ne va pas non plus tomber malade. En l’absence de contaminant, notre sujet restera sain. Gelé, mais sain.

Si l’on est plus sujet aux virus en hiver, c’est avant tout parce que l’on passe plus de temps confiné·es, collé·es les un·es aux autres, dans des pièces chauffées et souvent mal aérées, créant ainsi un endroit propice à la prolifération desdits microbes. Cependant, le froid seul ne rend pas malade, certes, mais il augmente bel et bien le risque de contamination en présence d’un virus.

Si l’on ne tombe pas malade à cause d’un coup de froid, que ce soit global ou par les extrémités, le froid constitue effectivement un facteur de risque supplémentaire, augmentant vos chances d’attraper les virus environnants. Prudence, la gastro de Jean-Michel, l’angine de Carine et la rhino de Dédé vous guettent…

Dans une étude publiée en décembre 2022 dans le Journal of Allergy and Clinical Immunology, on peut ainsi découvrir que le froid, en limitant les effets protecteurs des cils et en fragilisant les bronches et le nez, offre un terrain propice à la contamination par les virus plus présents en hiver (la fameuse grippe, la gastro, les rhinopharyngites et angines notamment). Comme quoi, nos poils de nez et d’yeux ont bien leur utilité !

Mais alors, comment s’en protéger ? Avec des règles d’hygiène simples :
• On se lave les mains après avoir touché des poignées de porte et après avoir été aux toilettes
• On porte un masque en présence d’une personne porteuse d’un virus (et on en porte un quand on en est atteint soi-même, chacun ses microbes svp)
• On respecte les distances de sécurité
• On évite de porter les doigts à ses yeux ou sur sa bouche, son visage, pour ne pas risquer une contamination par cela

Et voilà, rien de plus simple !

Bon, déjà, quand votre corps a froid, par réflexe, il frissonne pour se réchauffer. De fait, il va également dépenser bien plus d’énergie que d’ordinaire pour maintenir une température corporelle suffisante. C’est pour cela qu’en hiver, on a davantage la flemme de bouger, et qu’on est plus enclin·e à répondre à l’appel du canapé et de la chaleur d’un doux feu de cheminée. En mode survie, notre cerveau va opter pour l’option la moins énergivore et la plus sécurisante possible, donc entre une sortie running par 5 degrés et un après-midi devant votre série préférée sous un plaid tout chaud, le choix est très (très) vite fait.

Pourtant, même en hiver, notre corps a besoin de bouger, de travailler sa mobilité. Si certain·es sportif·ves optent pour une trêve hivernale bien méritée (allant de quelques jours à quelques mois selon les disciplines et le besoin), certaines personnes gardent tout de même un certain niveau d’activité physique en hiver : on y va plus doucement dans sa pratique, on entretient sa souplesse, sa mobilité, on fait du renforcement musculaire à la maison ou en salle… En bref, on bouge moins que d’ordinaire, mais on bouge tout de même ! On ne va pas vous dire le contraire, bouger est bon pour le corps comme pour l’esprit, tout particulièrement en hiver, lorsque le taux d’ensoleillement baisse et notre dose de vitamine D avec.

En extérieur, on opte pour la technique multicouche ! Que ce soit en course à pied, en randonnée ou pour tout autre sport à l’air libre, mettre plusieurs couches de vêtements faciles à retirer est une excellente option. De fait, à mesure que votre corps se réchauffe au fil de la pratique, vous pourrez retirer le surplus de vêtements pour vous sentir complètement à l’aise. Vous n’aurez ainsi ni trop chaud, ni trop froid.

Parce que oui, si le froid en lui-même n’est pas responsable de votre rhume, faire du sport en étant frigorifié·e n’est jamais très agréable, on vous le concède.