Surprise ! La pole dance ne se pratique pas uniquement sur la barre, elle se décline également dans des enchaînements réalisés au pied de celle-ci. C’est ce que l’on appelle le floor work et le basework. Cette semaine, j’ai donné de ma personne pour tester ces disciplines aussi physiques qu’artistiques !
La danse a toujours fait partie de ma vie, pour mon plus grand bonheur. Malheureusement, après une blessure à la cheville (non, pas de ligaments croisés ici), j’ai été contrainte et forcée d’abandonner la danse classique pendant un petit moment. Aujourd’hui, c’est à la barre que l’on me retrouve à nouveau, mais verticale, cette fois-ci ! Oui, de ballerine, je suis passée pole danseuse. L’occasion de s’ouvrir à de nouveaux styles et d’infinies possibilités, comme le floor work et le basework, testés cette semaine au Luha’s, un studio de pole dance situé à Tourcoing, dans le Nord de la France.
Il faut le savoir, je n’ai pas la fibre sensuelle dans l’âme. Alors, quand j’arpente l’internet mondial à la recherche de vidéos pour mieux appréhender mon expérience future, je me fige à la vue de mouvements sensuels, bien amenés. Mon strabisme convergeant à la moindre tentative de regard langoureux, mes gloussements inopinés et moi-même, on commence à se demander si tout ça, c’était vraiment une bonne idée. Mais sincèrement, je me disais encore il y a peu que soulever 150 kg à la seule force des fessiers était également impossible pour la petite crevette que je suis et pourtant, j’ai tout de même accompli cet exploit (passion hip thrust, tu connais).
Bref, je pars me coucher dans l’espoir que, le lendemain, je me réveille soudainement femme fatale (spoiler : ça n’est pas arrivé, mais c’est pas grave, je garde espoir).
C’est donc avec toute ma maladresse et mon absence de sensualité que je débarque au studio à 18h ce jour-là. Patricia, professeure de pole dance et de floor work au Luha’s, m’accueille et me rassure. « On se détend, et on détend la machoire », me répète-t-elle durant l’échauffement. L’angoissée que je suis tente de se prêter au jeu du mieux qu’elle peut. Avant de se lancer dans le floor work, c’est tout le corps qu’il faut échauffer. Et en effet, poignets, chevilles, abdominaux, bassin, bras, jambes, cou… Tout y passe !
Avant de se jeter à l’eau (ou au sol, plutôt), Patricia évalue mon niveau de souplesse, musculation et proprioception. Souplesse du dos? Ok. Écarts ? Pas tout à fait ok, mais Patricia me soutient qu’il est possible de « faker ses écarts » (entendez « faire semblant d’avoir lesdits écarts »). Musculation ? Ok pour le bas du corps, pas folle pour le haut. Proprioception… Quasi inexistante. Etant sourde d’une oreille, mon équilibre et ma capacité à appréhender mon environnement se trouvent être peu fiables. Bon, après avoir cogné mon pied contre une barre de pole, puis tapé la jambe de Patricia durant le premier exercice, elle s’est bien rendue compte que cette histoire de surdité et d’altération de ma proprioception, c’était pas de la blague (non pas qu’elle en doutait, mais elle en a eu la preuve formelle).
Patricia me montre alors quelques mouvements de base, et m’explique que le floor work, c’est un peu comme la pâte à modeler, « tu en fais ce que tu veux ». Et comme une image vaut mille mots, elle me le démontre au moyen d’une figure : l’exorciste. Ne fuyez pas, aucun sort n’a été jeté durant cette séance de test. Il s’agit simplement d’une contorsion qui, accompagnée d’une attitude particulière, peut rappeler la mythique descente des escaliers dans le film éponyme. Pourtant, Patricia m’en montre une autre variante, très sensuelle cette fois-ci. « Tu vois ? J’ai juste changé d’attitude, et le rendu est complètement différent ». Ok, je suis conquise, finalement ce sport est peut être fait pour moi.
La séance se poursuit, j’apprends à faire des vagues avec mes jambes, à faire semblant d’avoir mes écarts latéraux, et même à faire un handstand en appui sur une main et mon épaule (cf image ci-après, j’ai bien conscience que dit comme ça, vous ne risquez pas d’y comprendre grand chose). Bon à savoir : le floor work et le basework demandent un gainage presque constant, et les premières séances peuvent donc être fatigantes pour vos muscles profonds. Je n’ai pas vraiment de problème avec ça, j’appréhendais plutôt le cardio, ici. Pourtant, l’heure et demi passe à une vitesse folle, et mon souffle ne s’amenuise pas, mon coeur tient le coup malgré les efforts fournis.
De mes progrès, on arrive finalement à tirer une petite chorégraphie, et je découvre dans le miroir une facette de moi encore inexplorée jusqu’ici : je suis plutôt jolie, pas aussi gauche que je ne le pensais, et j’ai même l’air plutôt sûre de moi !
En somme, on peut le dire : je suis tombée en amour du floor work et du basework et, je le confesse, j’ai fini par m’inscrire à tous les cours du mois de septembre (oui, à ce point là). Mon estime de moi n’en sera que comblée et mon corps, bien gainé !
Tout comme la pole dance, il faut vous attendre à quelques bleus et courbatures après vos premières séances. Accordez à votre corps le temps de comprendre ce que vous lui faites faire. Le mien se remet peu à peu des roulades (volontaires ou non) de cette première séance. J’arbore donc fièrement un joli bleu dans le bas du dos, et quelques autres aux tibias, preuves de mon dévouement complet à cet essai en floor work.
Côté courbatures, c’est surtout dans les jambes que ça se passe pour moi, ce qui correspond bien aux principaux enchaînements travaillés la veille. À noter que je travaille déjà les jambes une fois par semaine, donc ma sensibilité dans cette zone s’est amoindrie avec le temps. Si vous n’avez pas l’habitude de travailler cette zone du corps, les courbatures seront peut-être plus prononcées, mais rien d’insurmontable, bien entendu. S’il fallait une comparaison, disons qu’une bonne séance de Pilates m’aurait fait le même effet !
Très sincèrement, malgré les bleus et les petites courbatures, je me réveille ce matin-là infiniment fière de moi, prête à conquérir le monde une fois cet article rédigé. Et si vous me rejoigniez ?