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Motivation : c'est inné… ou ça s'apprend ?

Ah, la motivation, cette force mystérieuse qui nous pousse à nous dépasser, à accomplir des exploits sportifs ou à atteindre nos objectifs personnels… On en parle ?

D'où vient vraiment la motivation ? Est-elle innée ou peut-elle se cultiver ? Et sommes-nous tou·tes égaux·ales face à cette énergie ? 

D'où vient la motivation ?

La motivation est un moteur puissant qui nous pousse à agir. Mais d’où vient-elle ? De notre cerveau ? De nos muscles ? De nos tripes ? Les scientifiques s'accordent à dire qu'elle est le fruit d'un cocktail d'émotions, de désirs et de besoins. Selon la célèbre pyramide de Maslow, nos actions sont guidées par des besoins hiérarchisés : des besoins physiologiques de base jusqu’à l’accomplissement de soi. Ainsi, la motivation prend ses racines dans ces différents niveaux, allant de la nécessité de survivre à celle de se réaliser pleinement.

Les neurosciences nous donnent également des pistes quant au rôle des neurotransmetteurs comme la dopamine dans le déclenchement de la motivation, qui crée une sensation de plaisir et de récompense lorsque l'on atteint nos objectifs. C’est ce sentiment de satisfaction qui nous incite à répéter les comportements positifs qui ont mené au succès, et donc à la fameuse dopamine, mécanisme de récompense du cerveau. Seulement voilà, l'idée de la délivrance de ladite dopamine ne suffit pas à déclencher une action.

Motivation : c’est inné ou ça se travaille ?

Certaines personnes sont-elles naturellement plus motivées que d'autres ? La réponse n'est pas si simple, mais il est vrai que les prédispositions génétiques peuvent jouer un rôle dans notre propension à être plus ou moins motivé·es. Une étude publiée en 2012 dans le Journal of Neuroscience a contribué à creuser ce sujet, et notamment le rôle de la dopamine dans le déclenchement de l'action menant à la récompense. "En utilisant une technique de cartographie du cerveau appelée tomographie par émission de positons (TEP), les chercheurs ont constaté que les "fonceurs", prêts à travailler dur pour obtenir une récompense, libéraient davantage de dopamine, un neurotransmetteur, dans des zones du cerveau connues pour jouer un rôle important dans la récompense et la motivation, à savoir le striatum et le cortex préfrontal ventromédian", précise l'étude en question. En revanche, les personnes moins disposées à travailler dur pour obtenir une récompense présentaient des niveaux élevés de dopamine dans une toute autre zone du cerveau jouant un rôle dans l'émotion et la perception du risque, l'insula antérieure. Pour vulgariser : la dopamine ne suffit pas à susciter la motivation, encore faut-il qu'elle soit délivrée dans la bonne zone du cerveau.

Qu'on se rassure cependant, la motivation est loin d'être figée à la naissance. Elle se cultive, se développe et peut même se renforcer au fil du temps. "Le tout est de comprendre comment la stimuler", précise Luisa, psychiatre à Atlanta (États-Unis), "Si vous avez du mal à vous fixer des objectifs sur le long terme, alors il faudra vous fixer de petits objectifs à court terme, pour déclencher votre système de récompense plus régulièrement, le temps de vous construire une habitude sportive". L'experte suggère ainsi de se donner d'abord pour objectif de faire du sport une fois par semaine pendant un mois. Puis, deux fois par semaine pendant deux mois, jusqu'à atteindre l'objectif final choisi. "Et si vous loupez une séance pour X ou Y raison, ne baissez pas les bras", rappelle la psychiatre, "Les effets bénéfiques du sport s'installent sur le long terme, une simple séance loupée ou écourtée ne ruinera pas vos efforts si vous persévérez les semaines suivantes". Un rappel qui… fait du bien, on ne va pas se mentir.

À large échelle, l'environnement, l'éducation et les expériences influencent aussi grandement notre niveau de motivation. Les encouragements reçus, les succès remportés, mais aussi les échecs et les obstacles surmontés, forgent notre détermination. "Un enfant qui grandit dans un environnement qui ne valorise pas la pratique du sport, ou qui dévalorise ses efforts, aura plus de mal à s'auto-motiver par la suite", souligne la psychiatre, "Une thérapie, même tardive, peut aider à travailler cet aspect-là pour retrouver pleinement une confiance en soi suffisante, clé de déclenchement de la motivation".

Dans l'immédiat, la fatigue va aussi jouer son rôle dans votre niveau de motivation. "Lorsque l'on est plus fatigué·e qu'à l'accoutumée, on aura davantage tendance à procrastiner", souligne Luisa, "Ceci, parce que notre cerveau va nous pousser vers le choix le moins énergivore, pour nous préserver". D'où l'intérêt également de ne pas foncer tête baissée dans une routine sportive quotidienne, mais plutôt d'installer notre pratique petit à petit, jusqu'à trouver le rythme adéquat, celui qui nous fait nous sentir bien, avec des jours de repos suffisants dans la semaine. Vous habituez ainsi votre cerveau à recevoir sa petite dose de dopamine à chaque réussite, de quoi vous motiver les jours de grisaille ou de bad mood : si dans l'immédiat, vous mettre en mouvement ne vous fait que peu envie, vous vous rappellerez qu'à la fin, on se sent bien. Il est là, le tremplin !

Enfin, on peut aussi s'inspirer des meilleur·es ! Les athlètes utilisent des routines bien particulières pour rester motivé·es : visualisation de leurs performances, coaching mental, fixation de petits objectifs intermédiaires ainsi que l’utilisation de mantras motivants. La motivation est donc bel et bien une compétence qui se travaille et s’entretient au quotidien… comme un muscle, finalement !

Est-on tou·tes égaux·ales face à la motivation ?

Si nous avons tou·tes la capacité de développer notre motivation, il serait presque naïf de croire que nous sommes tou·tes égaux·ales face à elle. Les différences individuelles, telles que la personnalité, les expériences de la vie, la dépression, le handicap, la fatigue et même la situation socio-économique, jouent un rôle capital dans la motivation, ou l'absence de celle-ci. "Une personne en situation de handicap physique peut avoir plus de difficultés à se mettre en mouvement, puisque les obstacles qui jalonnent sa pratique seront plus nombreuses que pour une personne valide : trouver un·e coach formé·e à l'accompagnement de personnes ayant le même handicap, regard d'autrui en milieu sportif public, fatigue et douleurs chroniques…", explique Luisa, "Se mettre en mouvement suppose donc une plus grande demande d'énergie, et donc un degré de motivation plus conséquent encore".

Certaines personnes sont également naturellement plus résilientes, et persistent face à l'adversité, tandis que d'autres peuvent être plus facilement découragées. Les ressources et le soutien dont dispose une personne influencent aussi sa capacité à rester motivée. Un environnement favorable, des mentors inspirant·es et des ressources variées et fiables peuvent faire une grande différence. En bref, soyez les premier·es supporters de vos proches démotivé·es, pour les aider à remettre le pied à l'étrier, ou dans une basket de sport !

On a toutes et tous le potentiel de nourrir et de renforcer notre motivation, mais les conditions et contextes de chacun·e créent donc des disparités. La bonne nouvelle ? Avec les bonnes stratégies et un environnement positif, par l'entourage ou un accompagnement psychologique adéquat, chacun·e peut apprendre à maximiser sa motivation et à réaliser ses objectifs.

autrice

Val Leroy

Journaliste - rédactrice web

Journaliste société, passionnée de réseaux sociaux (la Twitter fever, tu connais) et de sport. À mes heures perdues, on me retrouve sur une barre de pole dance ou sous la barre de hip thrust, ça dépend des jours.

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