Enfant des 90s né aux USA, le vélo single speed est plus qu’un moyen de se déplacer. Simple d’usage et efficace au quotidien, il rend possible un art de vivre qui nous fait du pied depuis quelques temps.
Alors, c'est quoi l'art de vivre à la single speed ? Qu'est-ce que ça change dans le quotidien ?
Témoignage de Mathieu, passionné de son deux roues.
Single speed, fixie... Deux types de vélos qui se confondent bien souvent. Dans les deux cas, il s'agit de vélos à pignon unique, c'est-à-dire avec une seule vitesse. Très pratique donc pour le milieu urbain, le vélo single speed nécessite tout de même un peu de pratique. La différence avec le fixie réside dans le fait qu'il est équipé d'un système de freinage classique, avec une roue libre (et non pas fixe, d'où le fixie...). Toujours pas clair ? Tous les détails dans le lien ci-dessous.
Le hasard a voulu que vous croisiez la route de son vélo single speed à la sortie de la boulangerie. Depuis, vous demeurez troublé·e par ce bel inconnu à la géométrie fine et élancée (pas le cycliste non, son vélo). Mais il faut croire qu'aujourd'hui est votre jour de chance !
En effet, nous avons retrouvé son pilote. En plus d'être celui qui vous parlera le mieux de son vélo coup de cœur (et du vôtre aussi, avouez-le donc), Mathieu incarne parfaitement l'art de vivre façon single speed.
Bon, vous n’avez peut-être pas vu Mathieu sur son vélo en sortant de la boulangerie. Mathieu, c'est lui, dans la vidéo, "le barbu avec des tatouages” (c’est lui qui le dit, et en même temps, il faut appeler un chat, un chat) qui arpente les rues de Brooklyn sur son single speed orange.
Donc, en plus d’être l’égérie du single speed, Mathieu fait partie de l'équipe Decathlon depuis cinq ans. D’abord vendeur au rayon vélo, il est aujourd’hui manager du rayon cycle et atelier. Il faut dire que le job est fait pour lui. “Cela fait dix ans que je me déplace exclusivement à vélo en ville”. Allez trouver mieux, vous.
Plus qu’un simple moyen de transport, le vélo a même longtemps été son outil de travail. “J’ai été livreur à vélo à Bruxelles et aussi en Australie. Je faisais de la livraison express, je transportais aussi bien des rayons X, que des archives d’avocats, en passant par des papiers à signer où il fallait alors allier trois courses en une seule ”, se souvient-il.
Alors, de Bruxelles, la ville de son enfance, en passant par l’Australie et la Corée du Sud, qui l’ont aussi vu grandir, du livreur à l'aventurier et à l’égérie du single speed, Mathieu n’a jamais quitté son vélo. À moins que ça ne soit l’inverse.
Contrairement à la plupart des personnes qui adoptent le vélo comme mode de transport pour éviter les embouteillages ou agir en faveur de l’environnement, pour Mathieu, ces arguments ne constituent que des plus. La passion, voilà ce qui le guide.
C’est la vingtaine fraîchement passée qu’il s’est épris de la culture fixie (ces vélos single speed, mais avec un pignon fixe qui induit un pédalage continu pour avancer, à l’inverse du système de la roue libre). Lorsqu’il s’offre son premier vélo, il réalise rapidement qu’il a fait le bon choix, à tous les points de vue.
Pour Mathieu, vous l’aurez compris, le vélo est un réflexe... Dans la multitude de capes qu’il a à endosser dans une journée, que ce soit celle du manager mobilité urbaine (bon, il faut dire qu'au vu de son statut, se déplacer en voiture au quotidien serait malvenu), celle du père de famille qui dépose sa fille à l’école avant d’aller travailler, ou encore celle du compétiteur.
Et bim ! Vous ne l’aviez pas vu venir celle-là, pas vrai ? Nous vous avions pourtant prévenu que Mathieu était un homme plein de surprises !
Il est donc cycliste dans une équipe de fixie. Et devinez donc où l’histoire a commencé ? En Corée du Sud, pardi ! C’est bien, vous suivez. Là-bas, il est repéré par une équipe coréenne dans laquelle il reste deux ans, et intègre ensuite une équipe française avec laquelle il court aujourd’hui depuis quatre ans.
“Grâce à mon équipe, j’ai pu voyager partout en Europe ! C’est incroyable quand on pense que c’est une discipline niche… Comparée aux équipes professionnelles sur route ! Nos courses sont en pignon fixe, donc sans freins. A chaque compétition, il y a entre 40 et 50 kilomètres à parcourir."
“Je ne fais jamais l’impasse dessus, pour ma fille, comme pour moi. Parfois, j’aperçois des parents qui équipent leur enfant d’un casque, alors qu’eux-mêmes n’en portent pas.
Je trouve ça dommage, l’enfant reçoit un message ambivalent… Pourtant, je n’ai rien à dire car, lorsque j’ai commencé à rouler en ville il y a dix ans, à Bruxelles, je ne portais jamais de casque. Et puis, je suis allé en Australie, où il est obligatoire, alors j’en ai pris un vraiment moche… Je l’ai d’ailleurs laissé là-bas (rires). Mais en rentrant au pays, je me sentais nu, c’est la première chose que j’ai achetée ! Désormais, je ne conçois même pas de rouler sans.”
Il semblerait que l’oiseau migrateur qu’est Mathieu ait trouvé ses ailes, alors pourquoi pas vous ? Avec de beaux week-ends en perspective…