Pourquoi et comment travailler le processus anaérobie lactique ? (puissance, capacité, seuil…)
“En tant qu’entraineur, on ne m’a jamais demandé si je faisais courir une personne en aérobie ou en anaérobie, ni ce que cela représentait. Ce qu’il faut savoir, c’est que ce travail est intéressant en fonction du temps d’effort que notre discipline sportive nécessite” explique Jérôme Sordello. Dans le cas de la course, il ajoute qu' "en tant que coureur·se, il est intéressant de travailler à des intensités équivalentes au métabolisme anaérobie lactique pour gagner en vitesse, force musculaire etc. même si l’on ne prépare pas de 800 ou 1000 mètres”.
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Aujourd’hui, les meilleur·es coureur·ses de 800 mètres sont aussi celles et ceux qui vont être capables de maintenir une vitesse de course élevée malgré une forte production de lactate. Jérome Sordello constate d’ailleurs que, “si les sprinteur·ses sont généralement très musclé·es, c'est pour leur permettre de diffuser le lactate dans leur organisme et ainsi, ne pas de le centraliser dans les jambes”.
Par exemple, il rappelle qu'“aujourd’hui, nous savons que les meilleurs marathonien·nes sont aussi parmi les meilleur·es sur 1000 mètres”. Sans vouloir vous embrouiller, cela ne veut pas dire qu’ils et elles sont aussi les meilleur·es parmi les meilleur·es marathonien·nes sur 1000 mètres. Mais si nous prenons 2 marathonien·nes et que nous les faisons courir un 1000 mètres, le ou la meilleur·e sur cette épreuve le sera aussi sur un marathon. Pour les marathonien·nes qui veulent performer, il est donc intéressant de travailler aussi avec leur filière anaérobie.
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De toute façon, selon Jérôme Sordello, pour qu’il soit efficace, “un entraînement doit faire preuve de variété, autant en matière de métabolisme énergétique, que de charges, intensités, temps de récupération, mais aussi de typologie de mouvements, surfaces, conditions…” et ce, au fil d’un entraînement “comme au fil des années”.
Concernant la perte de poids, si c'est votre objectif, “un footing très lent avec utilisation du métabolisme aérobie (utilisation des lipides et des graisses) va être aussi intéressant qu’un travail de vitesse par exemple, avec 4 sprints de 30 secondes entrecoupés de 4 minutes de récupération”. Pourquoi ? Simplement parce que dans le cas du travail en vitesse et intensité, la dépense énergétique se poursuit après l’effort : “le fait de solliciter notre corps de manière beaucoup plus intense, booste notre métabolisme de base (celui que l’on utilise au repos) de 15% à 20%, et ce, même après l’entrainement” conclut-il.