Claquage musculaire : comment le prévenir et le guérir ?

« Il s’agit d’une lésion musculaire, que l’on nomme aussi lésion myo-aponévrotique », indique Alexandre Batz. Il explique : « Ce type de pathologie comprend plusieurs grades de gravité : dans les cas les moins graves, on parlera de crampe, de contracture, d’élongation, et, dans les cas les plus graves, de déchirure ». Le claquage n’est pas un terme scientifique ou médical utilisé par les professionnel·les de santé, néanmoins il fait référence à la déchirure incomplète du muscle. Toute personne, quel que soit son âge, peut se faire un claquage. Toutefois, c’est une blessure moins présente chez l’enfant. Elle est souvent le résultat d’un manque ou une absence d’échauffement, d’une fatigue musculaire ou d’une charge d’entraînement trop intense.

Vous ressentez une douleur vive qui ressemble à des coups de poignards ? Il y a de fortes chances pour que vous souffriez d’une lésion musculaire ! Or, de la simple élongation à la déchirure, le degré de gravité n’est pas le même. Pour identifier  le type de blessure, il faut poser le bon diagnostic. 

En cas de douleurs et après un choc, il convient toujours de s’adresser à son médecin traitant ou à un·e médecin du sport afin de mettre un nom sur la blessure et de pouvoir, ensuite, bénéficier du traitement adapté. L’examen médical (notamment les palpations) ou l’échographie donneront cette information, mais les symptômes, tels que l’apparition d’un œdème ou d’un éventuel hématome, vous mettront déjà sur la voie d’une déchirure musculaire.

On vous parle des Maux et Blessures et de la façon de les concilier avec la pratique sportive dans notre dossier dédié.

Au lendemain d’un effort, malgré le repos et une bonne hydratation, vous ressentez comme une crampe persistante, d’intensité croissante ? Vous pensiez d’abord à des courbatures, mais la contraction intense et la douleur brutale ressentie au moment de l’effort vous inquiètent ? N’attendez pas, c’est le moment de prendre rendez-vous avec votre médecin ! En fonction de vos symptômes et de l’examen médical, ce dernier nommera la lésion musculaire et vous prescrira le traitement adapté. Qu’il s’agisse d’une déchirure ou d’un claquage, des séances de kinésithérapie vous seront recommandées.

Dans la cuisse, au niveau de l’ischio-jambier, de l’abducteur, du genou ou des quadriceps… Notre corps comprend de nombreux muscles : tout autant de possibilités de se faire un claquage ! 
Dans les faits, le claquage et les accidents musculaires interviennent souvent sur les membres inférieurs, la cuisse en particulier. Dans de rares cas, on peut aussi souffrir d’un claquage au niveau des membres supérieurs (à l’épaule, par exemple, bien que la tendinite soit plus courante).

La lésion musculaire intervient lorsque vous avez fait subir à votre muscle une charge ou un stress trop important. Par exemple, si vous faites de la course à pied, il est courant de se faire un claquage lors de changements brusques de direction.

Parmi les bonnes pratiques à mettre en place après la blessure, on préconise :

👉 L’arrêt immédiat de l’activité et le repos, en tout cas les premiers jours suivant la blessure ;

👉 La compression du muscle pour soulager la douleur ;

👉 Avec parcimonie, l’application de glace sur la zone lésée (le froid est un analgésique puissant, c’est-à-dire qu’il pourra apaiser la douleur et remplacer la prise d’anti-inflammatoires, non recommandée dans ce type de prise en charge) ;

👉 Une fois la phase aiguë passée, vous pourrez commencer les séances de kinésithérapie (une dizaine, en moyenne) avec une rééducation passive au début, si le muscle est très contracté (avec des massages).

« Contrairement aux idées reçues, l’étirement du muscle n’est pas préconisé », indique Alexandre Batz. Il explique : « La zone est trop sensible pour être davantage sollicitée, on favorise donc la rééducation passive. »

Dans le cas d’une déchirure, le temps de traitement est plus long, il faudra compter deux à trois mois au moins. « Le protocole Peace and Love (acronyme définissant les règles de prise en charge des entorses, atteintes musculaires et autres traumatismes des sportifs), mis en place par la Clinique du Coureur, est également intéressant dans le traitement des lésions traumatiques », complète Alexandre.

Vous veniez de reprendre le sport, la motivation était au rendez-vous et là, c’est le drame. Le repos forcé, c’est long ? Rassurez-vous, en kiné, avec des exercices adaptés à la lésion et en augmentant graduellement la difficulté, une activité sportive modérée sera vite possible et même conseillée ! En quelques séances (10 en moyenne), le·a sportif·ve que vous êtes reprendra vite du service !

N’oubliez pas non plus que l’hygiène de vie est très importante dans le processus de guérison, mais aussi en prévention afin d’éviter toute récidive : une bonne hydratation, un sommeil réparateur et une alimentation équilibrée contribuent à reconstruire et renforcer les fibres musculaires.

Au début, il se peut que la douleur soit trop vive et que n’en ayez même pas l’envie. La règle, c’est de doser ! 
Si dans un premier temps, le repos est d’usage, vous pourrez vite solliciter vos muscles à nouveau, toujours de manière infra-douloureuse (l’idée étant de solliciter les muscles en faisant des exercices sans douleur).

Tout dépend de l’intensité de la douleur, du travail que vous faites et du mollet concerné ! En effet, si vous conduisez une voiture automatique et que vous souffrez d’un claquage au mollet gauche, votre mollet n’est pas sollicité pour la conduite. Peu importe l’activité, la règle reste la même : cela peut “tirer” un peu, vous pouvez avoir une sensation de gêne, mais vous ne devez en aucun cas sentir que la douleur s’aggrave. Arrêtez-vous avant ! 😉

Lorsque vous pourrez reprendre une activité sportive modérée et en accord avec votre ressenti, le kinésithérapeute vous l’indiquera. Vous pourrez par exemple reprendre la course à pied en alternant, au début, la course et la marche. La reprise doit se faire petit à petit et en ne négligeant pas le renforcement musculaire. Cela vous permettra de favoriser la récupération de votre muscle. Dans certains cas, ce dernier peut même intervenir en remplacement complet de votre sport habituel. 

Ne manquez pas tous nos conseils de pratiques sportives en cas de blessure.