La course à pied est un sport magnifique, addictif, vieux comme le monde et accessible à tous. Mais si courir est inné, la pratique que nous en faisons, parfois, peut amener notre corps au-delà de ses limites.
Mais je préfère laisser le coach sportif Jérôme Sordello, conseiller running DECATHLON et auteur de plusieurs « bibles du coureur », expliquer cela mieux que moi.
« Près de la moitié des runners se blessent chaque année avec pour conséquence une limitation ou un arrêt de la course dans un cas sur deux. Pour prévenir ces blessures, il faut d’abord se tourner vers les causes qui peuvent être multiples et très variées : volume d'entraînement, raideur des ischios-jambiers, fatigue, chaussures, type de surface, dénivelé ou encore passé traumatique du coureur. En fait, plus que chacun de ces facteurs, la survenue d’une blessure est souvent liée à un changement trop important ou trop rapide, c’est-à-dire sans progressivité, de plusieurs de ces facteurs. »
Même si Jérôme confirme que la chaussure est rarement la cause unique de blessure, chez Decathlon, nous prenons très au sérieux l’impact de nos chaussures sur la santé du coureur.
Chez Decathlon, notre responsabilité de concepteur, est donc d’étudier comment nos chaussures KALENJI (pour le jogging), KIPRUN (pour la course sur route) ou EVADICT (pour le trail) peuvent contribuer à réduire le risque de blessure.
Et pour cela, on sollicite muscles et cerveaux !
C’est le rôle de Decathlon SportsLab, notre centre de recherche sur le corps du sportif, au sein duquel une cinquantaine d’experts (docteurs en biomécanique, en physiologie, en thermophysiologie…) étudient l’effet du produit sur le corps humain et participe depuis 20 ans au développement des produits qui contribuent au bien-être et à la sécurité des sportifs.
Je vous propose de découvrir certains résultats intéressants issus de ces travaux, et plus précisément ceux concernant les curieux coureurs que nous sommes.
Ils ont été menés par le Decathlon Sportslab en partenariat avec le laboratoire de recherche du Luxembourg Institute of Health (LIH).
(Etude du LIH sur 848 coureurs - 2018)
848 coureurs de tous niveaux répartis aléatoirement de façon à constituer 2 groupes ont été suivis pendant 6 mois. Un groupe a couru avec un modèle de chaussure dont l’amorti était très mou, l’autre groupe a couru avec un modèle de chaussure dont l’amorti était très raide. Les deux prototypes de chaussures étaient strictement identiques, excepté en termes d’amorti (35% de différence). Durant les 6 mois de suivi, les coureurs nous rapportaient les données concernant leurs entraînements et leurs blessures, ce qui nous a permis d’étudier l’effet de l’amorti et du poids de corps sur le risque de blessure.
Les analyses statistiques montrent que sur l’ensemble des coureurs observés:
le risque de blessure était inférieur pour le groupe utilisant la chaussure avec l’amorti très mou.
le poids de corps n’a aucun effet sur l’incidence des blessures en course à pied.
Les analyses statistiques montrent également que :
chez les coureurs légers (masse inférieure à 78 kg chez les hommes, 63 kg chez les femmes), la chaussure avec l’amorti très mou semble préférable en termes de limitation du risque de blessure.
chez les coureurs lourds (masse supérieure à 78 kg chez les hommes, 63 kg chez les femmes), il n’y pas d’effet de l’amorti de la chaussure sur le risque de blessure.
Fort de ces enseignements, nos ingénieurs chaussure développent les nouveaux modèles en privilégiant un amorti plus moelleux.
(Etude du LIH sur 553 coureurs - 2018)
553 coureurs de tous niveaux répartis aléatoirement en 3 groupes et équipés de chaussures de drop 10 mm ou 6 mm ou 0 mm ont été suivis pendant 6 mois.
Les trois prototypes de chaussures étaient des chaussures standards, strictement identiques, excepté en termes de drop. Durant les 6 mois de suivi, les coureurs nous rapportaient les données concernant leurs entraînements et leurs blessures, ce qui nous a permis d’étudier l’effet du drop de la chaussure sur le risque de blessure.
Les analyses statistiques montrent que sur l’ensemble des testeurs, le drop de la chaussure n’était pas associé au risque de blessure. Cependant, l’effet du drop sur le risque de blessure dépend du profil du coureur !
Alors qu’une chaussure à drop réduit semble préférable en termes de limitation des blessures pour les coureurs occasionnels (moins de 6 mois de pratique de la course à pied sur les 12 derniers mois), il semble préférable d’utiliser un drop classique chez les coureurs réguliers (plus de 6 mois de pratique de la course à pied sur les 12 derniers mois) afin de limiter l’incidence de blessures.
=> C’est pourquoi nous proposons des chaussures ayant des drops différents.