Top 5 des idées reçues sur l’esport

Top 5 des idées reçues sur l’esport

On vous propose quelques arguments pour pimenter vos déjeuners de famille dominicaux. Et si ça ne prend pas, vous pourrez toujours parler des cyclistes !

Entre stigmatisation, apriori et, parfois, méconnaissance, l’esport est encore aujourd’hui source de nombreux préjugés et occupe régulièrement bien des débats (on pense aux hautes instances du sport plus qu'à vos repas en famille quand même).

L’esport, c’est pas du sport

Même si aujourd’hui la pratique du jeu vidéo est de plus en plus acceptée, intégrée et tend à se normaliser indépendamment de l’âge ou de la classe sociale, il est souvent difficile de comprendre la pratique de l’esport.
On commence avec un premier pavé dans la mare : l’esport est bien un sport. Même si l’idée du « sport » est corrélée à la pratique d’une activité physique (celle qui fait transpirer à grosses gouttes), il y a bien longtemps maintenant qu’elle intègre aussi des disciplines variées où l’effort se construit plus sur le mental que sur le physique (oui, on pense aux échecs par exemple).
De plus, si on pousse un peu… on se rend compte qu’il s’agit également de la pratique régulière d’une activité, d’un entrainement méthodique et du strict respect des règles imposées. Là déjà, nous nous approchons sérieusement de ce que peut être la pratique de l’esport aujourd’hui.

L’esport c’est un truc de geeks

L’un des clichés les plus répandus sur l’esport est celui de pratiquants jeunes, souvent masculins, solitaires, à l’hygiène relative, au teint blafard et plus intéressés par leurs jeux vidéo que par la « vraie » vie. Pourtant, ceux que l’on appelle parfois affectueusement, souvent avec condescendance, les geeks sont aujourd’hui très différent•es de l’image qui leur colle à la peau.

Selon le site France-ESport, il y a aujourd’hui trois grands groupes de pratiquant•es d'esport :
• Les esportifs•ves grand public qui sont au nombre de 10,3 millions (pour une proportion de 53% de femmes et 47% d’hommes). Ces joueurs•euses s’affrontent sans classement ni compétition.
51% ont entre 15 et 34 ans.
• Les esportifs•ves loisir qui représentent environ 2,1 millions de personnes et qui s’affrontent pour un classement (mais sans compétition). On compte une proportion de 70% d’hommes pour 30% de femmes.
66% ont entre 15 et 34 ans.
• Les esportifs•ves en amateur qui représentent environ 1,2 millions en France et s’affrontent aussi bien au classement qu’en compétition. Ils ne sont alors plus représentés que par 6% de femme pour 94% d’hommes et 95% d’entre eux ont entre 15 et 34 ans.

Il est alors clair que l’esport ne s’adresse plus simplement aux hommes et encore moins uniquement aux très jeunes.
La proportion de femmes pratiquant le esport en compétition est encore aujourd’hui très bas, mais tend chaque année à une augmentation significative.

L’esport c’est mauvais pour la santé

Cela fait de nombreuses années que les jeux vidéo sont pointés du doigt pour les dommages qu’ils causeraient (à nos yeux, notamment). Même s’il est difficile de séparer la pratique du jeu vidéo de l’utilisation intensive d’écran, c’est pourtant bien ce dernier point qui est responsable d’une certaine toxicité pour nos yeux. Et là, on peut aussi accuser télévision ou le téléphone. Donc bon, les jeux vidéo, coupables de tous les maux, peut-être pas.

L’esport encourage l’isolement et la violence

La violence liée aux jeux vidéo et à l’esport fait encore aujourd’hui beaucoup débat. Il n’existe pourtant à ce jour aucune étude et aucune preuve que les jeux vidéo puissent rendre violent•e ou nuire au développement émotionnel de l’enfant et de l’adulte. Et si on parle d'exergaming, on peut même se dire que l'esport et associés sont bons pour le lien social.

Patrick Markey, un professeur de l’université de Villanova tend même à prouver le contraire en rapportant que les hommes commettant des actes violents graves ne s’intéressent aux jeux vidéo qu’à hauteur de 20% contre 70% pour la population générale.

"Nous devons toujours être prudents avec les données corrélationnelles", a ajouté Markey. "La corrélation ne signifie pas la causalité. Mais nous n'avons pas seulement examiné les ventes de jeux et les crimes violents. Nous avons pris en compte les tendances dans les données. Nous avons supprimé des éléments qui se produisent généralement, comme un pic de meurtres en été et des ventes élevées de jeux à l'approche des fêtes, et le résultat est toujours négatif. Pour moi, ce qui est le plus étonnant, c'est que ce n'est jamais positif. C'est toujours statistiquement négatif."

L’esport, ça mène à rien

Ecole d’esport, centre de formation de cyber athlètes, journalistes esportifs… Petit à petit, le milieu se structure. C’est Paul Arrivé, journaliste e-sport pour le magazine L’Equipe qui nous dit ça dans ce grand dossier sur l’esport.
« Le eSport va peut-être aller jusqu'à prendre une génération pour atteindre ses objectifs. D'une discipline à l'autre, cela a toujours été long. Après tout, de l'émergence d'un premier club dans le nord de Londres au lancement d'une fédération internationale, il a bien fallu près de 60 ans pour faire décoller le football ».

L’évolution des comportements et les recherches scientifiques tendent à offrir à ce sport à part entière un nouveau crédit.
L’augmentation constante et significative aussi bien des pratiquant•es que des spectateurs•trices d’esport en fait aujourd’hui un sport ultrapopulaire et suivi dans le monde entier. Et peut-être que vous lirez cet article dans 10 ans (en 2032 donc) en le trouvant sacrément daté, allez savoir... 

Top 5 des idées reçues sur l’esport

Bérangère

Vélotaffeuse avertie. Runneuse en progression. Cyclotouriste qui s'accroche.
Billard (français) d'argent !
Kids friendly.
#TeamDecath

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