Vous chérissez la nature et l’incroyable accueil qu’elle seule sait vous réserver à chacune de vos sorties trail ? Vous souhaitez contribuer à sa protection et à sa préservation ? Il semblerait qu’il y ait de l’écoresponsabilité dans l’air ! Mais au fait, c’est quoi être écoresponsable ? Et comment le devient-on ?
Lorsqu’on vous parle d’écoresponsabilité, vous voyez déjà la liste-des-choses-à-ne-pas-faire pointer le bout de son nez. Oui, parce que, dans écoresponsable, il y a le mot responsable. Or, nous savons bien que les responsabilités appartiennent au monde des adultes, et que ce dernier croule sous toutes sortes d’obligations, d’interdictions, et d’injonctions pas très rigolotes à suivre à la lettre. Pourtant, ce n’est pas le regard que nous portons sur l’écoresponsabilité. Ainsi, dans les lignes qui suivent, il ne sera pas question de consignes moralisatrices, ni de jeter la pierre aux un·es et aux autres. Dans les lignes qui suivent, nous allons partir du principe que chacun·e fait du mieux qu’il·elle peut, avec les moyens qui lui sont donnés, et est susceptible de s’améliorer. Dans les lignes qui suivent, nous aurons à cœur d’être reconnaissant·es envers le monde, envers la nature, envers notre terrain de jeu privilégié, à nous, traileur·euses.
Parce qu’il faut bien mettre les pieds dans le plat un jour, et que ce n’est une surprise pour personne : le confinement n’a fait que confirmer et renforcer notre amour pour l’extérieur. Les grands espaces, l’air pur et frais, le sentiment d’être infiniment petit·e tout en étant profondément ancré·e sur terre et à notre place, font partie des choses simples, brutes, et limpides dont nous fait prendre conscience le trail au quotidien. Aussi, pour rien au monde nous n’échangerions notre place d’enfant gâté·e et bienheureux·se de l’être. Ce qui nous amène au constat suivant : quel meilleur moyen d’honorer la nature qu’en la respectant ? Mais comment être pleinement acteur·trice de sa préservation ? En bref, comment devient-on écoresponsable, et surtout, que cela implique-t-il ?
Vous criez au scandale ! Nous qui vous avions pourtant promis d’éviter toute forme de remontrance, vous avez comme l’impression que c’est précisément ce qui vous attend ici. Ah, toujours écouter son intuition… Non, sérieusement, attendez ! Ces conseils, c’est avant tout et surtout du bon sens, vous devriez donc aimer ça.
Qui n’a jamais entendu parler des éco-tasses ? Ne baissez pas les yeux, il n’y aucune honte à cela. Souvent offert au moment du retrait des dossards ou à l’arrivée d’une course, le gobelet réutilisable est la nouvelle coqueluche des ravitaillements. Et comment ne pas l’adopter ? Personnalisable, vous pouvez y inscrire votre nom au marqueur, comme vous le faisiez au temps de l’école maternelle. Hygiénique, l’éco-tasse vous permet de ne pas boire dans les gobelets des autres enfants, vous empêchant ainsi d’attraper la varicelle. Écologique, le gobelet réutilisable est recyclable, en plus d’être un excellent substitut aux gobelets jetables qui prolifèrent par centaines et qui aiment tant prendre la poudre d’escampette au moindre malheureux coup de vent (plongeant ainsi les bénévoles dans le désarroi le plus profond, vous noterez tout de même l’art maîtrisé de la table que ces dernier·ères s’efforcent toujours d’apporter au ravito, qui, soit dit en passant, finit constamment saccagé). Les poches à eau et leurs tétines en silicone possèdent, elles aussi, toutes ces qualités, en plus de présenter l’avantage (et pas des moindres) d’éviter aux plus maladroit·es d’entre nous (aka les-pas-doué·es-du-gobelet) d’ingurgiter leur boisson par la bouche… Et par les narines !
En parlant de narines, songez donc à l’inconfort que vous éprouvez rien qu’en imaginant y aspirer boissons, insectes, et autres lotions nettoyantes à l’eau de mer (berk et ouch x 1000). Et bien, disons-nous que cet inconfort est semblable à celui qu’expérimente la terre jonchée de déchets. C’est qu’elle bosse dur et longtemps pour les éliminer (alors qu’il nous suffit simplement de souffler par le nez pour évacuer l’eau qui s’y est infiltrée) ! Tenez, par exemple, il faut un mois à du papier toilette pour se “biodégrader”, trois à six mois à des pelures de fruits, cinq ans à un papier de bonbon, et plusieurs vies à une simple bouteille en plastique !
Question réflexes-pas-si-bêtes, il y a aussi le covoiturage pour nous rendre en course ou à l’entraînement avec les copain·ines, le cœur léger. Vous pouvez également faire don de vos innombrables tee-shirts finisher (que vous n’avez plus la place de stocker, ni le temps de porter) à des associations. Ou encore concocter avec amour de délicieuses barres de céréales maison 100 % à votre goût !
En bref, tout ce qui ne termine pas au sol, que vous pouvez laver et réutiliser, qui vous rapproche de vos ami·es et de votre famille, qui peut faire plaisir à autrui, et que vous pouvez fabriquer de vos propres mains : c’est bien, c’est même trèèès bien. Et vous, vous avez déjà adopté des/d’autres petits gestes écoresponsables pour poser votre pierre à l’édifice des grands changements ?
Le moins que l’on puisse dire, c’est que le récent confinement a ouvert les consciences quant à l’urgence écologique et au fait que nous, les Hommes, sommes responsables de son déclin fulgurant. Nous avons tous·tes aperçu quantités de posts sur les réseaux sociaux ou reportages télévisés montrant, entre autres choses, une qualité de l’air (rapidement) améliorée. Nous possédons également tous·tes un·e proche capable de témoigner du retour du chant des oiseaux dans les grandes villes, et quel autre symbole pourrait-il mieux incarner le fait qu’il y a, malgré tout, de la place pour tout le monde sur cette Terre ? Une place pour chacun·e, pas au détriment d’autrui, toutes espèces vivantes confondues, c’est ce qu’a prévu Mère Nature pour nous, ses enfants, toutes espèces vivantes confondues. Et auquel cas nous aurions oublié cela, cette dernière sait bien nous rappeler qu’elle sait se régénérer, avec ou sans notre aide. La personnification de la planète peut sembler insensée pour les plus cartésien·nes d’entre nous. Pourtant, quand on y pense, la Terre ne fait qu’agir, ni plus ni moins, comme nous le ferions tous·tes pour notre propre bien-être et sécurité au sein d’une relation destructrice.
Au fond, dans une relation saine et durable entre deux êtres, deux partis, tout n’est qu’une affaire de respect mutuel, d’acceptation de l’autre dans sa singularité, dans ses différences comme dans les similitudes que nous partageons avec lui. Il y a la confiance bilatérale, le fait de vivre sereinement parce qu’on sait que l’autre nous respecte, et qu’on entretient, ensemble, des liens harmonieux. Comme dans beaucoup de relations vivantes, il faut aussi compter sur le phénomène de dominance. Un rôle qu’endosse tantôt l’un, tantôt l’autre membre du couple, question d’équilibre. Ce n’est que lorsque l’un s’autoproclame dominant et occupe toute la place, y compris celle de l’autre, que la balance alors n’opère plus, que l’équilibre se rompt. Et c’est exactement ce qu’il se passe lorsque l’Homme en oublie qu’il fait partie d’un tout.
L’écoresponsabilité, c’est donc pouvoir et savoir prendre nos responsabilités dans notre relation avec la nature, comprendre que nous dépendons d’elle et qu’elle dépend de nous. Afin d’entretenir la solidité de notre lien si particulier, celui de la Vie, basée sur le respect, la confiance, et l’équilibre.
Le trail (au même titre que les sports outdoor tels que l’escalade, l’alpinisme, le ski et ses variantes, la randonnée, les activités aquatiques, etc), est LA discipline par excellence qui s’exerce au cœur de la nature. Mais à la différence des autres sports, le trail reste l’une des activités les plus accessibles et les plus faciles à mettre en application. Une paire de chaussures, un short, un tee-shirt, et le tour est joué, à vous l’aventure !
Et si l’on s’attache aux mots, le nom de notre chère discipline ne trompe personne : trail est un terme anglais renvoyant à sentier, chemin, piste. Le cadre est planté, c’est au sein même de la nature que l’action prend place. Et dans ce sport, il n’y a qu’une seule règle à respecter : évoluer dans un environnement naturel, prendre notre pied, le tout sans négliger notre sécurité. Le choix est donc vaste, une infinité de terres et de panoramas s’offre à nous, LE monde s’offre à nous.
Sur la plage, nos pieds, dans leur plus simple appareil, pressent le sable entre leurs orteils avant que ce dernier ne valse sous l’impulsion de notre foulée. En montagne, nous évoluons parmi le sifflement des marmottes, le tintement des sonnailles des bovins, et le pâturage qui agite sous notre nez l’odorant parfum d’un fromage pas encore né. En forêt, nous courons sous les yeux interloqués des oiseaux, et jonglons entre les racines et la rosée qui s’agite à notre passage. Oui, la nature est bel et bien le théâtre du trail. Aussi, il nous appartient à nous, traileur·euses, de ne pas troubler cette quiétude.
Nous sommes privilégié·es, parce que la nature est la nourriture de l’âme et qu’elle sait toujours nous contenter. Nous sommes privilégié·es, parce qu’il nous est donné de voir, d’écouter, de sentir, de ressentir, et de savourer le monde à travers nos escapades. Nous sommes privilégié·es, parce que la nature se montre accueillante à notre égard, et qu’il n’appartient qu’à nous d’honorer son invitation, de respecter sa maison, et de ne pas franchir les portes qu’elle ne souhaite pas nous ouvrir. S’il est indéniable que la nature laisse une trace indélébile en nous, l’inverse ne peut être vrai, du moins, pas physiquement parlant. Abandonnons-y nos doutes, laissons-y nos pensées, plantons-y nos rêves, elle en fera bon usage. Pour ce qui est du reste, jetons-le à la poubelle. C’est aussi cela, être écoresponsable.
Dire que tout n’est que coïncidence et hasard serait bien réducteur pour qualifier ce sport qui occupe une place si importante dans nos vies. D’ailleurs, cette place, parlons-en. Nous qui aimons tant proclamer que nous n’avons le temps de rien, dépassé·es par le train infernal de la vie, le tourbillon du quotidien... Qualifiez cela avec les mots qui vous plairont, vous voyez parfaitement à quoi nous faisons allusion. Cette place sur laquelle siège le trail est digne d’un trône. Parmi les joies et les tracas de tous les jours, nous lui avons dressons fièrement un fauteuil royal (avec appui-tête et repose-pieds intégrés, s’il vous plaît). Pas d’amalgame, nous ne disons pas préférer le trail à nos proches, ni que ce soit l’activité à laquelle nous accordons le plus du temps, mais cette activité est, précisément, celle à laquelle nous choisissons d’accorder DU temps, notre temps, histoire de prendre le temps.
Le trail réunit tout ce qui manque à nos vies : le temps (mais ça, vous l’avez déjà compris), l’espace, et le silence. C’est un sport qui ne pose pas de pansements superficiels sur ces carences quotidiennes. Le trail soigne en profondeur la rupture maladive et contre-nature avec la nature, par la nature. Le trail est un phénomène logique, qui en dit beaucoup sur nous, sur nos envies, sur nos attentes. Il y a l’épuisement lié à toutes ses journées où l’on fait 100 choses à 100 km/h, mais sans rien vivre, au sens pur et élémentaire que recouvre le terme vivre. Il y a cette volonté de nous déconnecter de l’urgence, de la vitesse, de toutes ces obligations qui ne peuvent pas attendre. Et puis, il y a ce besoin viscéral de contrer ce quotidien bien rempli, par quelque chose de léger, de fort, et de vivifiant.
Il faut aussi dire ce qui est, le trail est une micro-économie concourant à l’économie, c’est ainsi que va le monde. Mais cette conscience environnementale sensibilisée qui lui appartient et qui le caractérise est bien le symbole d’un renouveau, d’un modèle alliant civilisation et nature, d’une transition indispensable vers le monde. Et si les traileur·euses avaient tout compris ?
Décidément, la présence du trail dans nos vies ne peut être le fruit du hasard. Le trail vient combler de façon tout à fait naturelle, cette appétence ô combien naturelle de nature. Nous avons compris que l’extérieur nous fait du bien à la tête, au corps, et au cœur. Et si nous avons aussi compris qu’en appréciant la nature, nous la respectons, alors nous avons tout compris, et sommes, par conséquent, écoresponsables.
Les consciences environnementales se réveillent, et c’est le trail qui s’éveille ! À moins que ça ne soit l’inverse ?
Vous souhaitez devenir un·e traileur·euse écoresponsable ? Qu’il en soit ainsi. L’écoresponsabilité est un état d’esprit, un combat qui nous a rallié à sa cause, une valeur à appliquer et à vivre au quotidien. L’écoresponsabilité, c’est aussi du bon sens, c’est questionner les répercussions de telle ou telle action, c’est des gestes normaux, logiques, des réflexes. Et puis, au fond, vous demander si vous êtes écoresponsable ou souhaiter le devenir, c’est déjà l’être un peu, puisque votre conscience est éveillée… Une conscience qui apprend, se précise, et se bonifie avec le temps !
Ah, et nous aurions pu vous en faire part plus tôt, mais pour dire vrai, cela vous aurait paru tellement évident que, sans cheminement, ça n’en était plus vraiment intéressant : éco vient du grec ancien oikos, signifiant maison, habitat. Autrement dit, être écoresponsable, c’est être responsable de sa propre maison. Oui, parce que notre toit commun à tous·tes, c’est le toit du monde.
Alors, la vraie question est plutôt : souhaitez-vous être responsable de votre maison, de votre terrain de jeu, et y parvenir de mieux en mieux avec les années ? Après tout, nous avons tous·tes bien survécu au partage des tâches, à la vie commune, et aux “c’est ton tour de vaisselle ce soir”, alors, l’écoresponsabilité, si vous le voulez, ça ne doit quand même pas être si compliqué ! Ensemble, on devrait bien y arriver.
#protectnature