Hymne à la gloire des supporters en trail (ou petit

Hymne à la gloire des supporters en trail (ou petit guide du bon supporter)

Il y a celui·elle qui court, et il y a ceux·elles qui l’encouragent. Il y a le·a vénéré·e sous l’arche d’arrivée, et les dévoué·es derrière les ganivelles. Ces hommes et ces femmes de l’ombre effectuent un travail de fourmis, titanesque. Oui, c’est de vous que l’on parle. Vous, les supporters qui n’en quémandent pas pour autant des éloges infinies. Un simple merci suffira. Vous, les bonnes fées grâce à qui le rêve de finisher est exaucé. Vous, sans qui votre traileur·euse préféré·e serait résigné·e à saliver devant le live de sa course tant désirée. Vous, qui êtes indispensable. Mais vous, qui ne le savez pas encore.

Pour votre plus grand plaisir, chauffeur, vous serez

Soif d’aventure y oblige, votre traileur·euse adoré·e coche de nombreux trails à son calendrier. Au programme ? De la route. Beaucoup de route. “Non, mais tu comprends, le trail à la montagne, c’est quand même mieux. Et puis, ça nous fera un week-end romantique !”. Ceci est la pire excuse de tous les temps. Pas concernant le trail à la montagne (pour ça, il·elle a raison). Mais le, soi-disant, “week-end romantique” n’est qu’une vulgaire tentative de sa part pour vous amadouer (le pire, c’est que cela fonctionne à tous les coups). Enfin, tout dépend de la définition qu’il·elle donne au romantisme. Si pour votre traileur·euse, cela consiste à pimenter votre couple, et voir si ce dernier résiste au stress procuré par le flash d’un radar (au cours d’un tête-à-tête d’une vingtaine d’heures dans la voiture), dans ce cas, oui, on part bien sur un week-end romantique. 

Permettez-nous de lever un doute pour vous : effectivement, le volant sera majoritairement (exclusivement ?) entre les mimines de Bibi. Les vôtres, quoi. Il ne faut pas que votre sportif·ve se fatigue avant sa course. Et ne comptez pas trop sur lui·elle sur le chemin du retour… Vous ne l’entendez pas ronfler ? Ou bien peut-être est-ce l’enfant, hilare, situé dans la voiture que vous venez de doubler, qui vous a mis la puce à l’oreille… ? Votre champion·ne roupille le visage étalé sur la portière. C’est tout simplement et purement A-DO-RABLE

En une course, une maman / un papa poule, vous deviendrez

Qui que vous soyez, préparez-vous à voir émerger un instinct parental que vous ne vous soupçonniez peut-être pas. 

L’angoisse pré-départ va lui faire perdre ses moyens. Pensez à bien vérifier que l’intégralité de son matériel obligatoire se trouve dans son sac à dos : son petit goûter et, Pinpin, son doudou, au cas où il·elle aurait un gros chagrin. Comme un enfant difficile, votre coureur·euse ne vous réclamera qu’un seul menu : des pâtes. Pâtes au jambon, à la bolognaise, et à la carbonara (on aurait pu s’arrêter au jambon, mais nous avions envie de vous donner faim). Bref, tout votre répertoire culinaire y passera, et vous seul·e mettrez la main à la pâte. Oui, parce qu’on a dit qu’il ne fallait pas qu’il·elle se fatigue, vous vous souvenez ? 

Sur la ligne de départ, à l’image de sa rentrée en maternelle, votre champion·ne aura besoin d’un gros câlin… Vous trouverez cela mignon tout plein, il·elle a besoin de vous. Mais ça, c’était juste avant de le·a voir partir en courant jouer avec les autres enfants. Ça y est, vous ne lui êtes plus utile, il·elle devient indépendant·e.

Pendant sa course, vous aurez de folles angoisses : “mais où est-il·elle  ”, “j’espère qu’il·elle boit et qu’il·elle mange bien”, “et s’il·elle tombait et se faisait un gros bobo ?”, “pourvu que les autres soient gentil·les avec lui·elle”. 

On ne vous parle même pas de l’après-course. Après avoir crapahuté des heures, c’est bien la personne que vous connaissiez que vous allez retrouver… Mais à l’âge de l’apprentissage de ses premiers pas. Ne vous plaignez pas, cela pourrait être pire : imaginez donc que votre moitié n’ait pas bien regardé devant ses pieds pendant son trail… À vous la petite souris ! 

Au ravitaillement, longtemps, vous attendrez

Les pieds ancrés dans les excréments de bovine d’Abondance, vous attendrez. Bien au chaud dans un sac poubelle improvisé en imper’, vous attendrez. Pendant plusieurs heures, en fait, vous attendrez. Pourtant, ce ne sera pas gagné, car un ravitaillement dans la montagne, ce n’est pas ce qu’il y a de plus facile à trouver. Mais vous y arriverez. À la fois inquiet·e et lassé·e par l’attente, vous loucherez sur le buffet destiné aux coureur·euses. L’odeur du fromage vous enivrera, et vous songerez que les biscuits n’ont pas l’air mauvais non plus. 

 

“Chéri·e ! Je suis là !”.

 

Vous voilà tiré·e de votre rêverie. Ce n’était pas trop tôt. Votre moitié vous donne un baiser. Hum, c’est salé, et il·elle ne sent pas très bon. Vite, vite, vite, lui donner… Quoi déjà ? Mince, au kilomètre 24, on avait dit du soda ou de la grenadine ? Oulala, il·elle a l’air stressé·e, si je lui demande, je vais me faire rouspéter.

De vous à nous, il vaut mieux lui poser la question. Un estomac en plein trail n’aime pas les surprises… Même si ce qu’il réclame peut surprendre. Alors que votre traileur·euse vous rappellera qu’au kilomètre 24, “c’est la grenadine”, vous manquerez d’avoir un haut-le-coeur. Le·a voilà qui ingurgite une tranche de saucisson et un morceau de banane dans une même bouchée. 

 

“ Bah quoi ? Pourquoi tu me regardes comme ça ? J’ai un truc coincé entre les dents, c’est ça ? ”

Sur les réseaux, un clin d'oeil, vous recevrez

Qui dit post sur les réseaux sociaux, dit illustration, by vous. N’oubliez pas de photographier votre champion·ne en plein effort. C’est vital. Vous devez être en mesure de lui proposer une pellicule suffisamment fournie pour qu’il·elle trouve un portrait à son goût : les yeux ouverts, le cuissot saillant, le ventre gainé, l’allure facile, de préférence avec un glacier en arrière-plan, et un chamois qui fait de la corde à sauter sur la gauche. 

Après la photo, vient le texte. Plus émouvant qu’un discours de mariage ou qu’une remise de prix Nobel. Récompensé par des centaines de likes et des commentaires d’admirateur·trices en délire. Votre traileur·euse vit là son instant de gloire. C’est ici que vous devez faire votre entrée sur scène. Même s’il·elle vous a identifié·e dans sa publication et que cela vous réchauffe le cœur, passez à l’offensive. C’est pour son bien. Il·elle accomplit des distances improbables, certes. Il·elle a remporté un cageot de produits locaux au tirage au sort lors de la pasta party, certes. Mais il·elle a toujours les pieds sur terre, et ne pratique pas le trail anti-gravitationnel. N’hésitez pas à le lui rappeler. 

Sollicité·e encore et toujours, vous serez

“ Ah c’est bon, je suis calmé·e. C’était mon dernier trail, j’arrête. Plus jamais ! ”.

 

Mirage, oh doux mirage. Quand te dissiperas-tu ? Ce n’est qu’une question d’heures. À croire que les bouteilles d’eau distribuées à l’arrivée contiennent un breuvage déclenchant l’envie de s’inscrire à un nouveau trail le soir-même.

D’ailleurs, le fameux soir-même, parlons-en. Il s’agit du moment au cours duquel vous êtes INDISPENSABLE. Pour l’aider à descendre les marches des escaliers (aïe), pour lui commander une pizza au chorizo (alors qu’il·elle est végétarien·ne), ou pour lui masser les jambes “ mais pas trop fort, parce que ça fait mal ”. Décidément, durant les quelques heures qui suivent l’après-course, il est primordial que vous laissiez de côté la personne que vous connaissiez… Afin d'accueillir comme il se doit son double maléfique : un mutant boiteux portant un t-shirt finisher sur le dos qu’il ne quittera pas de ci-tôt (à l’instar de votre cousin de deux ans et demi qui dort avec son casque de vélo et le slip de son père). Prévoyez aussi un pince-nez et un rendez-vous pour une pédicure. 

Pourtant, vous ne fuirez pas. Qu’on se le dise, quand il·elle vous a dit que c’était sa dernière course, vous avez été soulagé·e… Une seconde seulement. Pour ensuite être envahi·e par la nostalgie. Rendez-vous à l’évidence : vous adorez faire partie du clan des supporters.

Hymne à la gloire des supporters en trail (ou petit guide du bon supporter)

Adulé·e, vous demeurerez

Adulé·e par votre traileur·euse, par nous, et par le public aussi. Et oui, en tant que supporter officiel, vous avez parfois le droit de parcourir les derniers mètres à ses côtés, afin de franchir la ligne d’arrivée ensemble, main dans la main. Vous l’avez mérité, au moins tout autant que lui·elle. Peut-être même qu’il·elle profitera du passage sous l’arche pour vous demander votre main (sous le choc de l’émotion, évidemment, il n’y a pas d’autres explications). Que votre champion·ne soit finisher ou non, préparez-vous à rencontrer la fleur de peau en personne. Celle qui se laisse cueillir et qui fane. Celle qui aime et qui déteste en même temps. Celle qui pleure devant Titanic pour ensuite clamer, “ce n’était pas vraiment moi, j’étais dans un état second”. Mon œil. Le trail ne lui donne pas seulement des ampoules sous les pieds, il craquelle également sa carapace, bien comme il le faut. Tout ce qu’il·elle dit durant sa vulnérabilité d’après-course est recevable, et peut-être retenu contre lui·elle. On vous l’affirme, vous n’avez pas rêvé, il·elle vous a bien dit, “ tout ça, c’est grâce à toi ”.  Qu’est-ce qu’on disait ? Il·elle vous adule.

Vous souhaitiez connaître la vérité, c’est chose faite : être le supporter d’un·e traileur·euse, c’est une façon de vivre et de partager. Il ne s’agit pas seulement d’un accompagnement physique pendant les courses, mais d’un soutien au quotidien. Car avant le départ, il y a l’entraînement, physique et moral. Il y a les longues discussions sur la terrasse, une verveine fumante à la main. Il y a les compromis nécessaires à un épanouissement mutuel. Parce qu’être supporter, c’est bien, mais montrer à celui·elle que l’on supporte le chemin de la réciprocité, c’est mieux. Alors, si vous souhaitez vous engager dans cette voie, un conseil : faites un double-nœud à vos lacets (avec ou sans les oreilles de lapin, cela n’a pas d’importance), et serrez-les bien fort. C’est une belle aventure qui vous attend.

Hymne à la gloire des supporters en trail (ou peti

Manon

Fille, sœur, et compagne de cyclistes. Traileuse* élevée en plein air, à l'école du sport. Particule ultra* en cours d'acquisition. Marathonienne et championne de France Junior 2013 du 10 000 mètres marche athlétique. Mordue d'histoires de sportif·ves.

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