La première nuit en trail
Vous sentez encore toute l’excitation qui l’entoure, cette première nuit. Du jour où, planté·e devant votre ordinateur vous avez cliqué sur l’onglet inscription après avoir lu dans le descriptif de l’épreuve que le départ serait donné à minuit pile sur la place communale. Comme le sentiment d’être un·e guerrier·ère s’en allant affronter la froideur de la nuit, dangereusement guetté·e par ces hyènes et leurs yeux jaunes transperçant l’obscurité, leurs crocs acérés, tranchant comme… STOOOOP ! Mettez sur pause la bande-annonce du film produit (par vous-même) en hommage à votre gloire.
Vous vous trouvez précisément sur la place communale et vous ne vous étiez certainement pas préparé au choc. Rude. C’est magique. Le speaker fait le décompte, les fumigènes rouges embrassent la nuit. La quasi-totalité des habitants du village a veillé spécialement pour vous, les enfants ne sont pas au lit dans l’espoir de vous encourager depuis les fenêtres de leurs chambres. *Ce passage là est mieux que dans votre film*. Sauf que vous n’aviez jamais songé au gouffre qui se trouvait entre l’euphorie de toute cette agitation, et le fait de vous retrouver seul·e quelques demies-heures plus tard, au cœur de la nuit, votre lampe frontale comme unique alliée dans la pénombre.
D’ailleurs, pourquoi perd-elle en intensité au fil des minutes ? Pourquoi s’éteint-elle ? Quoi ? Les piles ? Comment est-ce possible ? Hugo, 13 ans, s’est simplement emparé des premières qui lui sont venues sous la main. Une partie de jeu vidéo n’attend pas Madame, Monsieur. Vous allez le déshériter, votre petit dernier ? Vous avez raison.