Un indicateur remis en question
Vous l'aurez (peut-être) compris, d'un point de vue médical, le calcul permet donc de détecter des situations qui peuvent se révéler dangereuses pour notre santé, mais cet indicateur est de plus en plus controversé.
Un IMC élevé s'apparenterait à un cas d'obésité (plus ou moins élevée) et donc à un risque de développement du diabète, de maladies cardio-vasculaires, d'hypertension.... Quant à un IMC bas, il peut permettre de déceler des cas de dénutrition, de carences ou encore d'affaiblissement du système immunitaire. Le calcul permet donc d'identifier des risques sanitaires afin de trouver des réponses adaptées.
Alors, où est le hic dans tout ça ? Eh bien, le hic est que l'indice de masse corporelle est un indicateur statistique qui ne prend pas en compte la composition corporelle, c'est-à-dire la masse osseuse, la masse musculaire, la masse grasse et la masse hydrique. Et ça, ça fait quand même beaucoup d'indicateurs laissés sur le carreau.
En effet, le calcul de l'IMC ne différencie pas la masse maigre (qui comprend vos os, vos muscles, vos organes et vos tissus) de la masse graisseuse totale (dont la graisse viscérale qui, si elle est trop élevée, peut se révéler dangereuse pour la santé). Prenons l'exemple d'une personne dont la masse maigre est supérieure à la moyenne. Cette masse maigre vient alors gonfler le chiffre de la masse grasse totale, qui se retrouve, lui aussi, supérieur à la normale. Résultat ? Selon la mesure de l'IMC, vous êtes en surpoids et avez donc un risque d'être en mauvaise santé. En réalité ? Pas de raison apparente de s'alarmer.
Pour mieux comprendre ce qui peut biaiser le calcul de l'IMC, rien de plus parlant que des exemples, alors je vous en ai regroupé plusieurs :
- Une ossature légère ou une ostéoporose peut venir fausser le calcul de l'IMC (il en va de même pour la réciproque d'une ossature lourde).
- Le muscle pesant plus lourd que le gras, des personnes avec une masse musculaire très importante peuvent alors être déclarées en situation d'obésité selon leur IMC élevé, alors qu'elles sont en parfaite santé (c'est le cas de nombreux·ses athlètes de haut niveau).
👉 On vous donne rendez-vous dans cet article pour bien comprendre la différence entre la masse grasse et la masse musculaire.
- Certains traitements favorisent la rétention d'eau ou la fluctuation de poids. Les kilos qui ont été pris ou perdus sont donc dus au traitement en cours, mais ça, l'IMC n'est pas en mesure de l'identifier.
Des personnes avec des corpulences extrêmement différentes peuvent avoir le même IMC. « Je le rappelle, mais cet indicateur, à la base, n'a pas été conçu pour les personnes avec un IMC dit normal, mais bien pour celles qui sont en risque d'obésité », me dit Anne-Laure. « L'IMC seul n'est pas suffisant pour déterminer si le poids d'une personne est sain. C'est comme si, pour déterminer le bon fonctionnement d'une voiture, on regardait seulement si les pneus étaient gonflés ou dégonflés. Si le moteur ne marche pas, la voiture n'avancera pas, peu importe l'état des pneus. Un indicateur seul n'est pas suffisant si on ne regarde pas la structure dans sa globalité. Pour l'IMC, c'est pareil, si on le prend tout seul, il ne veut pas dire grand-chose. »