Puis-je aller à la salle de sport si je souffre d’anxiété ?
La réponse est oui, et plus encore, la salle de sport peut même aider à combattre l’anxiété si elle est utilisée de la bonne manière.
Comment surmonter son anxiété à la salle de sport ? Voici tous nos conseils pour dépasser cette peur et enfin se sentir à l’aise.
Entre l’équipement inconnu, la peur d’être jugé·e, et la pression de la performance, la salle de sport peut devenir un lieu d’anxiété, ou "gymtimidation", pour certaines personnes. Comprendre les causes profondes de cette angoisse est la première étape pour la surmonter et faire de la salle de sport un espace source de pouvoir et de plaisir plutôt que de stress.
La réponse est oui, et plus encore, la salle de sport peut même aider à combattre l’anxiété si elle est utilisée de la bonne manière.
L'activité physique joue un rôle clé dans la santé mentale en stimulant la production d'endorphines, ces hormones du bien-être naturelles qui agissent comme des antidouleurs et des régulateurs de l’humeur. En augmentant notre sensation de bien-être, l’entrainement crée une barrière naturelle contre l’anxiété. De plus, il réduit les niveaux d'hormones de stress comme le cortisol et l’adrénaline, directement liées à l’angoisse. En pratiquant régulièrement, vous parvenez ainsi à équilibrer ces hormones. Résultat ? Un effet relaxant, qui vous aide à mieux gérer le stress au quotidien.
En dehors de cette régulation hormonale, le sport a également un impact positif sur vos cycles de sommeil, un bon point encore pour la santé mentale, puisque l’anxiété est souvent associée à des troubles du sommeil. Votre corps et votre esprit récupèrent mieux, et vous êtes plus apte à affronter les défis du quotidien.
Enfin, au-delà des bénéfices physiques, aller à la salle vous offre une véritable pause mentale. C’est un moment où vous pouvez échapper à vos pensées parasites et vous concentrer sur vos mouvements : que ce soit en vous concentrant sur les sensations dans votre corps, en améliorant votre posture, en comptant vos répétitions ou en suivant votre rythme, vous détournez votre esprit de vos inquiétudes. Ce recentrage est particulièrement bénéfique pour qui a tendance à un peu trop réfléchir, un trait bien connu des personnes anxieuses. Ainsi, en vous concentrant sur votre séance, vous permettez à votre mental de prendre un répit tout en avançant sur vos objectifs de fitness.
Quand vous commencez à voir les résultats de vos efforts – que ce soit soulever plus de poids, courir plus vite ou simplement mieux contrôler vos mouvements – vous ressentez un véritable sentiment d’accomplissement. Ce succès ne se traduit pas seulement par une meilleure forme physique, il booste également votre estime personnelle. Cette assurance joue également un rôle dans votre gestion de l’anxiété. En vous sentant plus fort·e, vous réduisez la sensation d'impuissance ou de manque de contrôle qui accompagne souvent les pensées anxieuses. Chaque progrès, aussi petit soit-il, renforce la conviction que vous êtes capable de relever les challenges de la vie, aussi bien dans le sport que dans la vie quotidienne.
Par ailleurs, si vous êtes à l’aise en groupe, les espaces de fitness offrent aussi des interactions sociales enrichissantes. Que ce soit lors de cours collectifs ou simplement en partageant l’espace avec d’autres personnes qui travaillent sur leurs objectifs, une connexion positive se développe. Ce cadre encourageant vous motive à persévérer. Ces échanges, même brefs – un sourire ou un hochement de tête à votre voisin·e de tapis – peuvent contribuer à améliorer votre humeur et à réduire la sensation d’isolement, exacerbée par l’anxiété. À la longue, ces petits moments de socialisation s’accumulent et vous donnent la sensation de faire partie d’une communauté, renforçant ainsi votre bien-être émotionnel et réduisant cette sensation de solitude au-delà de la salle. Qui sait, vous pourriez y rencontrer de nouveaux ou nouvelles ami·es, voire même… l'amour ?
Des activités comme le yoga, le Pilates ou encore la musculation en pleine conscience, où l'on se concentre sur sa respiration et sa conscience corporelle, réduisent le stress en favorisant la relaxation et la présence dans l'instant.
Avoir une routine régulière apporte également structure et prévisibilité, des éléments apaisants quand on fait face à l'anxiété. Cette routine devient un point d'ancrage durant les périodes de stress.
Soyons honnêtes cependant : intégrer l'activité physique ne guérit pas l’anxiété en soi, mais c'est un outil puissant pour gérer et atténuer les symptômes, surtout lorsqu'il est combiné avec d'autres stratégies comme la thérapie si nécessaire.
Qu’est-ce qui déclenche vraiment votre pic de stress dans cet endroit ? Est-ce l'idée de vous entraîner devant des inconnu·es ? Les vestiaires ? Il existe plusieurs raisons qui peuvent expliquer ces sensations – totalement légitimes d’ailleurs. Identifier la source de cette angoisse est la première étape pour la surmonter.
La préparation
Déclencheur : se sentir dépassé·e par le choix de sa tenue ou l'impression de ne pas être "assez bien" pour ce lieu.
Pensée : "Et si les autres jugent mon apparence ou mes vêtements ?"
Faire face à un environnement bruyant et bondé
Déclencheur : pénétrer dans un espace rempli de personnes qui semblent plus expérimentées que vous (que cela soit vrai ou non). Appréhension du bruit, de la foule et de la surcharge sensorielle d'une salle occupée.
Pensée : "Cet endroit est chaotique et ça me rend anxieux", "tout le monde ici est plus en forme ou sait mieux ce qu'il·elle fait que moi."
Utilisation des machines
Déclencheur : ne pas savoir comment utiliser correctement les machines ou les haltères.
Pensée : "Et si je m'y prends mal et que j’ai l’air idiot·e ?"
Sentiment d’être jugé, comparaison avec les autres et/ou pression liée à la performance
Déclencheur : voir les autres soulever plus lourd, courir plus vite ou paraître plus en forme, se concentrer sur combien vous soulevez ou à quelle vitesse vous courez, ressentir la pression de faire plus, craindre que les autres observent votre performance, votre technique ou votre apparence.
Pensée : "Je ne suis pas aussi bon qu'elles·eux" ou "pourquoi je ne progresse pas comme elles·eux ?", "si je ne soulève pas ça, ils·elles vont penser que je suis faible", "tout le monde remarque mes erreurs."
Inquiétudes liées à l’image de soi
Déclencheur : les miroirs ou vous voir à côté de personnes qui semblent plus en forme physiquement.
Pensée : "Je ne suis pas aussi bien que les autres."
Interactions avec les autres personnes
Déclencheur : devoir partager les machines, demander de l’aide, partager les vestiaires ou tout simplement être proche des autres.
Pensée : "Et si je dis ou fais quelque chose de gênant ?"
Mauvaise interprétation de vos propres sensations
Déclencheur : le boost d’adrénaline ressenti en soulevant des poids ou en faisant du sport en général.
Pensée : "C’est peut-être le début d’une crise de panique, il faut que j’arrête immédiatement."
En effet, comme l'indique une étude publiée en 2013 dans Front Psychiatry, « La sensibilité à l’anxiété est un terme qui désigne la tendance à mal interpréter et catastropher les sensations liées à l’anxiété en croyant qu'elles auront des conséquences désastreuses sur le plan physique, psychologique et/ou social (Broman-Fulks et Storey, 2008 ; Smits et al., 2008). McWilliams et Asmundson (2001) ont découvert une relation inverse entre la sensibilité à l’anxiété et la fréquence de l'activité physique, suggérant que cette relation est due à l’évitement des sensations physiologiques de l'exercice, souvent interprétées comme de l’anxiété ou une crise de panique. »
En comprenant ces déclencheurs, vous pouvez identifier ceux qui vous affectent le plus et prendre des mesures pour les diminuer - voire les faire disparaitre -, comme planifier vos séances à l’avance, aller à la salle durant des moments plus calmes, ou encore vous concentrer sur vos propres progrès plutôt que sur les autres, avec éventuellement un soutien psychologique si nécessaire pour y parvenir.
Surmonter cette peur permet d'augmenter la confiance en soi et de vivre un parcours sportif épanouissant. Pour ce faire, on a quelques conseils à vous partager :
L’une des façons les plus efficaces d’atténuer l’anxiété liée à la salle de sport est de bien se préparer. Créez un plan d’entraînement avant de vous rendre à la salle. Sachez quels exercices vous allez faire, combien de temps durera votre séance, et familiarisez-vous avec les équipements en ligne ou via des tutos. En arrivant avec un plan en tête, vous serez moins susceptible de vous sentir dépassé·e par votre environnement. Voilà qui élimine beaucoup d'incertitudes, vous permettant de vous concentrer sur votre entraînement plutôt que sur l’ambiance autour de vous.
Aux heures plus calmes, la salle de sport devient un excellent endroit pour renforcer votre confiance sans subir la pression de la foule. Les premières heures du matin ou l’après-midi sont des moments moins fréquentés, vous laissant de quoi explorer les équipements et vous entraîner à votre rythme. Moins de monde signifie aussi moins de stress lié à l’idée d’être observé·e ou jugé·e.
Si vous êtes nerveux·se à l’idée d’essayer de nouvelles machines ou exercices, commencez par des équipements que vous connaissez déjà. Le tapis de course, le vélo d’appartement ou les haltères sont des outils simples mais efficaces qui peuvent vous aider à vous acclimater progressivement à l’environnement de la salle.
Un moyen efficace de chasser les pensées anxieuses ? Apportez des distractions. De la musique, des podcasts ou même des livres audio peuvent vous aider à concentrer votre attention sur votre séance plutôt que sur l’atmosphère de la salle. Avec votre playlist préférée, vous aurez l’impression d’être dans votre propre bulle, une stratégie simple mais redoutablement efficace pour garder l’anxiété à distance.
S’inscrire à un cours collectif ou à une séance de coaching personnel peut vous aider à prendre vos repères plus facilement. Un cours vous introduit à ce nouvel environnement de manière encadrée, tandis qu’un coach peut vous guider dans l’utilisation des machines et renforcer votre confiance progressivement.
Chaque fois que vous allez seul·e à la salle, c’est une victoire en soi. Célébrez ces petites réussites : terminer un entraînement, essayer une nouvelle machine ou simplement franchir la porte… Plus vous y allez, plus cela deviendra familier. Et bientôt, cet espace qui vous intimidait au début deviendra un lieu où vous vous sentirez à l’aise et puissant·e.
Le fait de soulever des poids lourds présente des avantages indéniables pour le développement de votre force et de vos muscles, mais cela peut aussi provoquer de l'anxiété chez certaines personnes. Cela, parce que soulever des charges lourdes impose une forte pression sur les muscles et le système nerveux, ce qui pousse le corps à libérer des hormones de stress comme le cortisol et l'adrénaline – les mêmes que celles activées lors de la réaction "combat ou fuite" dans notre cerveau en cas de danger. Chez certain·es, ces niveaux élevés d'hormones peuvent imiter les symptômes physiques de l'anxiété, tels qu’un cœur qui s’emballe ou une tension musculaire accrue.
Ces sensations peuvent donc être interprétées à tort comme des signes de danger, provoquant une montée d'anxiété, voire une crise de panique en pleine séance. Cependant, affronter régulièrement ces sensations peut vous aider à réduire vos réactions face à elles, comme l’explique l'étude mentionnée plus haut : "Exposer une personne avec une sensibilité élevée à l’anxiété aux symptômes physiologiques qu’elle redoute, comme l’accélération du cœur, dans le cadre de l’effort physique, augmente sa tolérance à ces symptômes."
Par ailleurs, le risque de blessure en soulevant de lourds poids est réel, surtout si la technique n’est pas maîtrisée. Cette peur crée une tension mentale, rendant certaines personnes anxieuses à l’idée de se blesser ou d’échouer pendant un exercice. Le stress lié à la performance ajoute une pression supplémentaire.
Pousser son corps trop loin sans une récupération adéquate conduit au syndrome de surentraînement, lié à l'anxiété et à l'irritabilité. Le surentraînement ne fatigue pas seulement les muscles, il perturbe aussi le sommeil et les niveaux hormonaux, accentuant encore les sensations de stress.
Pour beaucoup, cependant, la musculation est un outil puissant pour gérer l’anxiété, grâce à la libération d’endorphines et au sentiment d’accomplissement qui accompagne les progrès physiques. Alors, quel est le secret ? Eh bien… L'équilibre : écouter son corps, s’assurer d’utiliser une bonne technique, et bien gérer le repos et la récupération pour éviter l’épuisement. Si soulever des poids lourds vous paraît trop intimidant, diminuer l'intensité ou intégrer des techniques de pleine conscience peut vous aider à maintenir une quiétude physique et mental.
Surmonter cette peur est un processus, mais avec les bonnes stratégies et le bon état d’esprit, ce qui semblait autrefois effrayant deviendra une belle aventure sportive !
Journaliste société, passionnée de réseaux sociaux (la Twitter fever, tu connais) et de sport. À mes heures perdues, on me retrouve sur une barre de pole dance ou sous la barre de hip thrust, ça dépend des jours.