Danser, c’est tout un sport, physique comme mental. “Comment ça, mental ?” vous demandez-vous peut-être. Eh bien, danser devant un public, que ce soit en représentation sur scène ou en cours collectif, peut demander un sacré travail sur soi pour les plus introverti·es d’entre nous.
Dans la dernière vidéo en date postée sur sa chaîne Youtube, la créatrice de contenu Léna Situations partage un blocage rencontré par de nombreux·ses danseurs·euses : la peur du jugement d’autrui, la barrière du regard des autres. Aucun partenariat ici, juste une envie de partager les bonnes vibes véhiculées par Léna Situations.
“Le mur de la honte, c’est comme un petit mur de brique qui se construit en grandissant, qui t’inhibe et t’empêche de danser comme quand tu étais enfant”, décrit Léna Situations dans sa vidéo, “pour moi, danser devant des gens, ça n’est plus du tout possible, c’est la raison pour laquelle j’ai refusé plusieurs fois de faire Danse Avec Les Stars”. Ce “mur de la honte”, c’est donc un blocage entre vous et vous-même, souvent, une peur du jugement sur les réseaux sociaux ou IRL (ndlr : “in real life”, dans la vraie vie, comme disent les gens sur l’internet mondial), parfois. En tout cas, ça vous bloque, ça vous freine, ça vous tétanise, et ça vous gâche le plaisir de partager votre passion pour la danse avec le reste du monde.
Comme Léna Situations, de nombreux·ses adeptes de la pratique ont fait face à cet obstacle. C’est le cas de Sandrine, 55 ans. “À mon âge, on est vite catégorisée comme ‘la quinqua gênante qui danse mal’, et j’avais peur de danser aux mariages, dans des soirées, ou même de m’inscrire à un cours de rock, là où il y a une majorité de jeunes gens”, souligne-t-elle, “un jour, j’en ai eu marre, et je me suis inscrite sur un coup de tête, j’ai pu ainsi découvrir un univers plein de bienveillance, où le regard de l’autre te permet de progresser et ne te tire pas vers le bas”. Sur les réseaux sociaux, c’est une autre paire de manches, en témoignent les vidéos de danse face-cam de Britney Spears, régulièrement critiquées et tournées en ridicule, parce que jugée non conventionnelle. “De mon côté, ses vidéos me font du bien, on voit qu’elle se fiche du jugement quand elle danse, elle le fait pour elle-même, et c’est un joli message à véhiculer”, explique Sandrine.
La danse, c’est un moment profond à apprécier avant tout pour soi-même. “Facile à dire” ? Peut-être, mais promis, ça se travaille. En se focalisant sur ce qui vous fait du bien dans votre pratique sportive et artistique, en vous appuyant sur une musique que vous aimez tout particulièrement et en vous laissant porter par celle-ci, peu à peu, le monde peut s’effacer autour de vous. “De ma salle de bain, j’ai commencé à danser dans le salon, puis dans la rue au rythme de la musique dans mon casque audio, et enfin, sur scène une fois mon année de cours de danse terminée”, explique Leïla, 28 ans, “j’ai eu un trac immense avant d’entrer sur scène, et puis l’effet de groupe m’a réconfortée, et j’ai pris un grand plaisir à montrer à des personnes inconnues à quel point j’aime ce sport”.
Pour parvenir à ce degré de confiance en soi, Leïla a dû passer plusieurs étapes clefs. “D’abord, j’ai filmé quelques-unes de mes chorégraphies improvisées, ça m’a non seulement permis de m’habituer à mon image, mais aussi à corriger certains mouvements”, explique la jeune femme. Ce n’est pas un hasard si les murs des salles de danse sont recouverts de miroirs. Votre image est la clé de votre développement et de votre progression dans la pratique. Enfin, votre image, la confrontation à celle-ci, et la confiance en soi qui en découle peu à peu. Si vous ne vous sentez pas à l’aise dans votre corps, apprenez à apprécier ses jolies capacités. Ces mouvements que vous réussissez à force de travail, cette souplesse que vous faites progresser… Tout cela, vous pouvez en être infiniment fier·e, et avez pleinement le droit de partager cette fierté au monde entier, quoi qu’en disent les haters. Nous, en tout cas, on reste au premier rang pour vous applaudir des deux mains.
En parlant des haters, la deuxième étape de Leïla a été de poster certaines de ses chorégraphies sur les réseaux sociaux. Parfois critiquée et moquée, la jeune danseuse a failli arrêter de partager son amour pour la danse à cause de ces commentaires. “Pour dix commentaires positifs, il en fallait un seul pour me ruiner le moral”, déplore Leïla, “au final, j’ai appris à passer outre en regardant à nouveau mes vidéos, en me trouvant jolie, gracieuse, créative, et en me le répétant jusqu’à ce que mon cerveau imprime cette réalité et non celle véhiculée par quelques malotrus”. Peut-être y aura-t-il toujours des personnes malintentionnées sur les réseaux sociaux et dans les rues, ou peut-être comprendront-elles un jour que le bonheur des un·es ne ravit en aucun cas leur propre bonheur, et elles cesseront de vouloir mettre des nuages là où le soleil brille (c’est vous, le soleil, juste au cas où).
Une autre possibilité -plus difficile cette fois-ci- serait, comme Léna Situations, de débloquer ses appréhensions aux côtés de Pierre Niney. Bon, on ne lui a pas demandé son avis, et à vue de nez, son agenda ne permet pas d’accueillir tou·tes les danseur·euses en proie à de tels blocages, mais ça se tente, non ? À défaut, trouver le ou la partenaire pour vous accompagner dans votre pratique et vous couvrir des compliments que vous méritez comme des conseils que vous attendez pour progresser, ça, ça se fait ! “Je pense que quand on est entouré·e des bonnes personnes, elles peuvent nous aider à casser petit à petit les briques du mur de la honte”, explique Léna Situations dans sa vidéo. Un message qui fait du bien, on ne va pas se mentir.
En bref, ce que votre cerveau (ou quelques benêts sur internet) vous dit est loin de la réalité. La danse est un sport, certes, mais c’est aussi une discipline profondément artistique, et comme dans tout art, vous êtes libre d’en faire ce que vous voulez. Tout ce qui importe, c’est le plaisir que vous pouvez en retirer.