Vous partez en bikepacking avec votre gravel et vous ne savez pas comment l'équiper ? Quelles sacoches choisir ? Suivez nos conseils !
On distingue souvent trois manières de voyager à vélo. Tout d'abord, le cyclotourisme. Il s'agit d'une pratique prônant le voyage au long cours, lent et confortable. Elle se pratique en général avec un porte-bagage et des sacoches à grand volume. A l'autre extrême, il y a le light bikepacking, que l'on pratique en général en micro-aventure ou en compétition d'ultra-cyclisme. Enfin, il y a la pratique dont je vous parlerai dans cet article : le bikepacking longue durée. Il s'agit d'une pratique au long cours, allant de plusieurs semaines à plusieurs mois, qui vise à tout de même s'alléger au maximum afin d'avoir une approche sportive du voyage. Dès lors, quelles sacoches de bikepacking utiliser pour quelle durée ?
Mais avant d'équiper mon vélo pour le bikepacking, refaisons un petit point sur quel vélo choisir pour une telle aventure. Votre vélo va accueillir sans doute entre 10 et 20 kgs de chargement, autant vous dire d'avance que le carbone est définitivement à proscrire pour ce genre de pratique. Préférez un vélo en acier ou en titane, ou même en aluminium.
Prenez avant tout un vélo confortable, sur lequel vous n'avez pas de gêne, ni de douleurs. Idéalement, utilisez un vélo sur lequel vous avez l'habitude de rouler, ou avec lequel vous avez eu le temps de vous entraîner. On utilise souvent un guidon de route, permettant ainsi de varier les positions pour alléger le dos, la nuque et les omoplates.
Une fois votre vélo choisi, il est temps de l'équiper de sacoches !
Les sacoches bikepacking offrant un volume de rangement limité, il est donc important de tout bien organiser et ranger dans ses sacoches. Voyons à présent où mettre quel matériel et faisons le tour de tout l'équipement nécessaire.
C'est la sacoche qui va le moins influencer le comportement du vélo, car elle est le plus proche du centre d'inertie du vélo. Il convient donc d'y mettre ce qui est lourd. De plus, elle est relativement facilement accessible, ce qui nous incite à y mettre des choses qui peuvent être utiles dans la journée. J'y mets donc la mécanique, le matériel de réparation, le matériel de pluie ou de froid en cas d'intempéries ou de longue descente, ainsi qu'un peu de nourriture.
La sacoche de selle, quant à elle, va beaucoup modifier le comportement du vélo, notamment en danseuse. De plus, si vous avez une tige de selle en carbone, elle peut l'endommager avec les frottements, il ne faut donc pas trop y mettre de poids. D'autant plus que la roue arrière supporte déjà l'essentiel de votre propre poids. La sacoche de selle n'est pas facilement accessible, il convient donc d'y mettre des choses dont on a besoin que le soir, une fois à l'arrêt. Vous l'aurez donc compris, j'y mets mon sac de couchage et mon matelas. Il convient de bien serrer tout le système de sangles pour veiller à ce que la sacoche de selle ne balance pas de droite à gauche.
C'est la sacoche la moins accessible des sacoches et celle qui va modifier le plus le comportement du vélo chargé. On peut la charger de poids car la roue avant du vélo est de toutes façons très peu sollicitée par notre propre poids. J'y range donc ma tente. Si vous êtes en cintre plat, aucun souci, l'installation sera simple. Si vous avez un cintre route, veillez à bien tester ou mesurer la sacoche et votre cintre, en fonction des fabricants vous pourrez avoir du mal à fixer la sacoche de cintre sans gêner le passage de vitesse.
Récemment, j'ai rajouté des sacoches sur la fourche, ce qui permet d'accroître considérablement ma capacité de chargement. Dans ces sacoches, je mets mon réchaud, ma popote, quelques provisions alimentaires et des habits de rechange. Les dry bags sont fixés sur un support qui se visse sur la fourche par un système de sangles très simple, permettant un montage et démontage facile et rapide.
Qu'est-ce que la sacoche top tube ? Comme son nom anglais l'indique, c'est une petite sacoche à accès rapide et simple qui s'installe au dessus du top tube du cadre. C'est un super complément pour stocker les affaires dont on a souvent besoin : les barres, les snacks, éventuellement les clés ou les papiers et le porte-monnaie, l'électronique, etc. La sacoche top tube est d'ailleurs l'une des seules sacoches bikepacking que je laisse sur mon vélo même lorsque je décharge les autres sacoches pour faire une journée sans tout mon matériel.
Et le food pouch dans tout ça ?
Le food pouch est une sacoche qui se fixe sur le cintre, en forme de porte bidon. Elle peut soit accueillir un bidon supplémentaire en cas de grand besoin d'eau, soit servir de fourre-tout.
Personnellement, j'y ai mon enceinte portative et mes lunettes de soleil. J'y ai aussi parfois quelques barres ou des fruits (une banane ou une clémentine). Je m'en sers aussi de poubelle éphémère ! Elle est ultra pratique car c'est la plus facilement accessible puisqu'elle n'a pas de fermeture éclair, ni de zip et s'ouvre et se ferme facilement à une seule main.
C'est la sacoche qu'il ne faut pas perdre ! Moi, j'y mets toute mon électronique (lampe frontale, différentes batteries externes et câbles, mes écouteurs, mon enceinte de musique), mes papiers, et ma trousse de toilette. Elle est très facilement accessible et déclipsable et peut donc être emmenée avec soi à n'importe quelle pause ou détour pédestre.
En bikepacking gravel on peut être amené à avoir besoin d'une certaine autonomie en eau lorsqu'il fait chaud où lorsqu'on est dans des zones assez isolées. On peut opter pour des bidons sur le cadre si on décide de se passer de sacoche de cadre. On peut aussi fixer deux bidons sur la fourche si on décide de ne pas s'équiper de sacoches de fourche. Une autre option est de choisir une poche à eau que l'on met dans la sacoche de cadre.
Personnellement, j'ai opté pour un système de porte gourde derrière la selle, qui permet en même temps de stabiliser la sacoche de selle. En été, lorsque j'ai besoin de plus d'eau, je rajoute deux porte bidons sur le guidon, et le tour est joué !
Attention, encore plus que sur route, en bikepacking gravel, les secousses sont nombreuses et il convient donc de bien fixer toutes les sacoches pour éviter de rayer le cadre de votre vélo. Il faut aussi veiller à bien serrer tous les systèmes de sangles, Il ne doit pas y avoir de frottement et il ne faut donc pas hésiter à bien serrer les supports de sacoches et les harnais. Si vous craignez pour votre cadre, une bonne méthode est d'appliquer du ruban adhésif, du scotch ou des autocollants de protection sur les endroits du cadres qui vont recevoir les sacoches, ou sur la tige de selle.
Avec tous ces conseils, vous êtes maintenant parés pour démonter vos porte-bagages et vous lancer dans le bikepacking !
A chacun sa pratique et ses besoins. Je suis nomade à vélo et habite littéralement sur mon vélo, équipé de toutes les sacoches bikepacking citées dans cet article. Voici un aperçu de ce que j'emporte :
- Le bivouac : une tente 2 places, un duvet, un matelas gonflable.
- L'alimentation : un réchaud, une popotte, des couverts, deux bidons d'eau.
- Les vêtements : une tenue pour la pluie, le froid et l'hiver (lien vers article rouler par tout temps ?), une tenue d'été.
- L'électronique : un smartphone, des écouteurs, une enceinte, une lampe frontale, des câbles et des batteries externes.
- La mécanique : un multi-tool, des maillons rapides, une pompe, deux chambres à air, des démonte-pneus, une pompe.
Retrouvez la liste du matériel pour un voyage à vélo :
Quoi qu'il en soit, peu importe le vélo que vous choisissez pour votre aventure à vélo, peu importe les sacoches que vous choisissez, les distances que vous souhaitez réaliser, l'autonomie souhaitée, n'oubliez jamais le béaba du cyclisme : le poids est l'ennemi du cycliste. Allégez vous au maximum, vos genoux et vos chevilles vous en seront reconnaissants. Partez avec du matériel testé, que vous connaissez et privilégiez du matériel standard afin des trouver des solutions en cas de casse ou de panne, peu importe ou vous vous trouvez. C'est à vous de rouler maintenant !