Blessure : les bienfaits de la rééducation en piscine

L'eau recèle de bienfaits et de propriétés ! Pour mieux comprendre pourquoi la rééducation en piscine est une excellente idée, je vous propose de faire un petit tour d'horizon des propriétés de l'eau.

La première : la poussée d'Archimède. Ça vous dit quelque chose ? C'est normal. En bref, c'est ce qui nous fait flotter ! Quand on est dans un bassin rempli d'eau, cette même eau pousse notre corps vers le haut. Si cette force est assez forte par rapport à notre poids, on flotte. Sans cette poussée d'Archimède, on coulerait comme des pierres.

« C'est la première propriété intéressante pour la rééducation. La poussée d'Archimède diminue le poids du corps qui est plongé dans l'eau. Concrètement, quand vous êtes immergé·es jusqu'au cou, vous n'appuyez plus qu'environ 5% du poids de votre corps sur vos pieds. Pour des personnes qui n'ont pas le droit de s'appuyer sur leur jambe ou qui ont des articulations douloureuses, c'est une excellente manière de rééduquer les membres inférieurs et de continuer de faire de l'exercice », précise Jérôme.

En évoluant dans un milieu aquatique, on est donc porté·es, résultat, plus de risque de chute ! « On peut être déséquilibré·es par certains exercices mais à aucun moment on ne risque de tomber ou de se faire mal. Ça permet de faire un tas de choses ! Ce principe est notamment important pour les personnes âgées en perte d’équilibre, les femmes enceintes qui risquent de tomber, ou les syndromes post-chutes », complète Jérôme.

Les superpouvoirs de l'eau ne s'arrêtent pas là. Le prochain est lié à la pression hydrostatique. Le principe ? La pression de l'eau n'appuie pas que vers le bas ou que vers le haut mais en tout sens. Ok et concrètement, ça donne quoi ? « Quand on plonge un membre gonflé ou douloureux, l'eau effectue une pression dessus qui va faciliter le drainage. C'est notamment important dans le cas d'oedème, de pathologies veineuses, de jambes lourdes ou pour les des femmes enceintes. »

Et, il y a d'autres propriétés de l'eau à connaître pour mieux comprendre ses bénéfices dans la rééducation ? Oui, nous n'en avons pas fini !

La tension superficielle de l'eau, ça ne vous dit rien ? Je vous rassure, avant que Jérôme m'en parle, moi aussi j'étais un peu perplexe. « Un même exercice réalisé juste en dessous de la surface de l'eau est plus difficile à effectuer que s'il est réalisé plus en profondeur. » Léon Marchand le sait bien, plus on nage longtemps sous l’eau et plus on va vite.

Enfin, la dernière propriété intéressante : la viscosité de l'eau. Ok, dis comme ça, c'est pas super attrayant. Je vous explique, enfin, Jérôme vous explique : « Il s'agit de la résistance à l'écoulement de l'eau sur le corps. Dans l'eau, cette résistance augmente avec la vitesse du mouvement. Concrètement, un mouvement rapide sera plus difficile à effectuer qu'un mouvement lent. Alors que dans l'air, que votre mouvement soit rapide ou lent ne change rien à la résistance que vous rencontrerez. » On peut aussi ajouter que dans l'eau, la résistance augmente avec la surface des objets que vous utilisez (d'où l'intérêt de nager avec des palmes).

Eh bien, pour tous les arguments déjà listés plus haut ! Je vous le refais en condensé ?

• La poussée d'Archimède est plus forte que la loi de la gravité, résultat, dans l'eau, vous ne subissez pas le poids de votre corps, c'est donc idéal pour travailler en douceur, sans charge sur les articulations. Pas de risque non plus de chutes ou de chocs.
• En fonction de vos objectifs (et au fur et à mesure de vos progrès), vous pouvez facilement augmenter la résistance du travail, sans avoir à soulever des charges. La résistance de l'eau est un excellent outil de travail !
• La pression de l'eau va effectuer un drainage naturel, intéressant pour bon nombre de blessures.
  

« Dans le cadre légal, en France, tout le monde peut bénéficier de la prise en charge des séances de balnéothérapie, même sans qu'elles soient précisées sur l'ordonnance ! » partage Jérôme.

En premier lieu, on effectue un bilan, afin d'identifier la pathologie et les objectifs.
La séance suivante, on file dans la piscine et on entame le travail ! Les séances de rééducation en piscine durent entre 45 min et 1h. Elles sont généralement effectuées en groupe et viennent compléter les séances individuelles de kinésithérapie classique.
Le kinésithérapeute qui vous suit peut être soit hors de l'eau, soit dans le bassin, avec vous, afin de mobiliser les membres ou les masser. Vous ne serez jamais seul·es et livré·es à vous-même !

« La première étape de la séance, c'est l'échauffement, avec des exercices pour se mettre en jambe. On passe ensuite au corps de séance, adapté aux objectifs définis en amont (renforcer ou mobiliser une zone, avoir moins mal...) et à la progression du patient. Ensuite, on termine par un retour au calme comme des massages au jet d'eau, une flottaison sur des tapis... Sans oublier l'étape douche, obligatoire avant et après la séance ! » explique Jérôme.

En entamant un travail de rééducation du genou, la priorité numéro est de récupérer la mobilité perdue. Pour ça, vous pouvez effectuer des exercices de pédalage, avec ou sans résistance, afin de travailler le mouvement de flexion / extension.

La deuxième étape ? Récupérer votre force musculaire ! Squat, fentes, exercices avec élastiques... De quoi solliciter vos muscles et rendre votre jambe plus forte.

In fine, la rééducation du genou doit vous permettre de récupérer vos capacités, c'est-à-dire, pouvoir marcher, sauter, vous accroupir, monter et descendre des escaliers... Avec la kinésithérapie en piscine vous travaillez sans douleur, mais les résultats sont garantis !

Assurément ! « La première fonction du dos est de protéger la moelle épinière. La seconde ? Bouger ! Notre dos n'est pas une colonne grecque immobile. Nous sommes des vertébrés, nous sommes faits pour nous mouvoir. La fonction du dos est d'être à la fois stable et mobile », explique Jérôme.

« Après une opération, la première étape est antalgique, l'eau est excellente pour cela ! La balnéothérapie va permettre d'explorer les capacités du dos, tout en restant sous le seuil douloureux. On aide les patient·es à reprendre conscience que le dos c'est aussi fait pour bouger », partage l'expert.

Quand on dit qu'on a une tendinite, en réalité, il y a 3 cas de figure :

• Premier cas, c'est la tendinopathie réactive : notre organisme déclenche une inflammation, on en a pour environ 3 semaines.
• Deuxième cas de figure : le tendon est altéré et perd de ses capacités, il n'a pas sa structure normale, on le voit à l'aide d'une échographie.
• Troisième cas : le tendon est carrément fissuré ou rompu, c'est la conséquences d'années d'évolutions d'un tendon qui perd ses capacités mécaniques. C'est le cas le plus abouti de la tendinopathie.
  

L'eau est une alliée précieuse contre les douleurs chroniques, comme l'arthrose, les lombalgies ou les sciatiques. Dans la piscine, votre corps se libère de son poids, rendant les gestes plus fluides. La résistance douce de l'élément aquatique renforce vos muscles tout en apaisant les tensions. En plus, bouger dans l'eau booste la circulation et aide à réduire les inflammations. La température de l'eau joue également un rôle antalgique. C'est l'occasion de retrouver sa mobilité et sa confiance en soi tout en laissant les douleurs au bord des bassins !