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Sport et mémoire, un vrai duo gagnant

Si les bienfaits du sport sur la santé physique sont indéniables, ils ont bien d’autres atouts, à compter dans une quête de bien-être global.

Si l’on n’associe pas forcément l’activité physique au fait d’avoir une bonne mémoire, on sait, études scientifiques à l’appui, qu’elles se complètent et s’entraident. Les explications de Robert Jaffard, neurobiologiste spécialisé dans l'étude de la mémoire et membre du Conseil scientifique de l’Observatoire B2V des Mémoires. 

Quels liens unissent sport et mémoire ? 

Faire du sport permet de rester en santé, d’avoir un corps mobile et tonique, de prendre soin de sa santé mentale, mais aussi de booster ses capacités cérébrales, comme le fait d’avoir une bonne mémoire. Ce n’est d’ailleurs pas pour rien que les professionnels de santé encouragent à bouger régulièrement tout au long de sa vie, ainsi qu’à stimuler son cerveau. Cela contribue en effet à retarder le déclin cognitif et réduire les risques de troubles neurocognitifs (Alzheimer, Parkinson...).   

« Des recherches montrent que l'exercice physique améliore la mémoire déclarative ou relationnelle (gérée par l'hippocampe), mais aussi les mémoires épisodique et spatiale », explique Robert Jaffard. Le cerveau dispose d’une étonnante « neuroplasticité », soutenue notamment par l’enzyme cathepsine B, produite pendant l’exercice. Ainsi, il peut générer de nouveaux neurones ou augmenter la densité des synapses si on l’encourage à développer de nouvelles capacités. « La pratique régulière du sport booste par ailleurs le fonctionnement du cortex préfrontal, impliqué dans l'encodage, la consolidation et le rappel des souvenirs » ajoute le neurobiologiste. Or, une mémoire infaillible est idéale pour tout.e sportif.ve qui a besoin de se souvenir des tactiques mises en place, des enchaînements... 

Performance sportive : l’importance de la répétition et de la préparation mentale  

Quel que soit le sport choisi, la pratique passe par une répétition inlassable des gestes les plus importants et s’intensifie selon le niveau de la discipline concernée. Chorégraphies de danse, plongeon ou natation synchronisée ; enchaînements bras/jambes en athlétisme ou gymnastique ou encore tactiques de jeu en équipe sont répétés inlassablement et leur apprentissage passe par 3 étapes cérébrales mettant à profit le cortex cérébral, le striatum et le cervelet. Il y a d’abord la phase cognitive où l’on décortique le geste pour le comprendre, puis la phase associative où l’on répète le geste tout en corrigeant les erreurs et enfin, la phase autonome, où le geste est devenu un « programme moteur » devenu quasi-automatique.  

En parallèle de cette préparation physique, de plus en plus de sportif.ve.s louent les bienfaits de la préparation mentale dans leur pratique et la réalisation de leurs exploits sportifs. Les plus aguerris s’entourent même de préparateurs spécialisés, à l’instar de Léon Marchand ou Florent Manaudou. Elle s’appuie notamment sur l’imagerie motrice, qui consiste à visualiser chaque mouvement à effectuer dans l’ordre et les sensations associées. On peut aussi chercher à visualiser toute l’étape de la compétition : l’arrivée sur le lieu de la compétition, le changement de tenue dans les vestiaires, l’échauffement, la compétition en elle-même, le contact avec le.la ou les adversaires... Visualiser permet de rassurer le cerveau et par conséquent d’évacuer le stress. C’est aussi une façon de changer de point de vue sur sa pratique en se plaçant plus du côté du plaisir de bouger que de celui de la performance. Mentale ou physique, cette visualisation active les mêmes régions cérébrales et leur consolidation est renforcée par le sommeil, qui est également un élément moteur chez les sportif.ve.s.  

La concentration, l’atout clef des sportif.ve.s 

Elle est cruciale pour la phase d’apprentissage, mais aussi au moment où la compétition est lancée. Quand on est en proie au « vagabondage mental », le mode par défaut du cerveau entre en conflit avec la concentration nécessaire à l'exécution d'une tâche motrice technique ou élaborée. Pour le faire taire – au moins juste avant et pendant une compétition - il est nécessaire de réduire l'activité du mode en roue libre pour se focaliser sur la tâche en cours en faisant appel aux capacités de recentrage du système exécutif du cortex préfrontal.

Pratiquer le sport de son choix régulièrement, c'est aider sa mémoire à être active et performante ; avoir une bonne mémoire, c'est se donner des chances en plus de performer dans son sport. Vous l'aurez compris, entre sport et mémoire, se forme un duo gagnant qu'on a tout intérêt à mettre à profit.

Sport et mémoire, un vrai duo gagnant

Loreleï Boquet-Vautor

Journaliste - LR Médias

Journaliste freelance depuis une dizaine d’années, je suis passionnée par toutes les thématiques en lien avec le bien-être holistique : la santé (mentale comme physique), la beauté et le bien-être, la forme et la nutrition (bienveillante si possible) et la sexo (100% inclusive). Si je m’éclate à écrire des enquêtes ou décrypter des tendances, c’est à travers des articles « conseils pratiques » que je me sens vraiment utile. Mon parcours sportif ? Éclectique et de plus en plus touche à tout : danse classique et valse, volley, water-polo, yoga, boxe et du tapis de course quand je suis proche de l’implosion (c’est idiot, mais je ne sais pas courir dehors).

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