Découvrez les risques possibles de l'exercice excessif, mais aussi les symptômes, causes et traitements associés à la rhabdomyolyse.
Que ce soit par son orthographe ou par ses symptômes, sur le papier, la rhabdomyolyse peut effrayer. Voici tout ce qu'il y a à savoir sur ce trouble, comment le traiter, mais surtout, comment l'éviter pour une pratique sportive en toute sérénité.
Peut-être êtes-vous déjà tombé·e sur des articles ou vidéos mentionnant la rhabdomyolyse liée à une pratique sportive trop intensive ?
Musculairement, c'est impressionnant et certain·es pratiquant·es de sports intenses comme le cross training, l'ultra-endurance ou encore le spinning (vélo en salle) en ont fait les frais. Mais ce trouble constitue-t-il un véritable risque et ce, pour tou·tes les athlètes, peu importe le niveau ?
Pour comprendre ce trouble, je me suis plongée la tête dans les bouquins, ou plutôt dans les études et revues scientifiques.
La rhabdomyolyse est un syndrome clinique et biologique dû à la destruction du tissu musculaire et de ses fibres. Pour être plus précise, ce sont les fibres musculaires striées squelettiques des muscles qui se dégradent. Vous n'y comprenez pas grand-chose ? Je vous invite alors à lire cet article, “Les muscles, ce n'est vraiment que du muscle ?", pour en savoir un peu plus sur vos muscles et leur composition.
Revenons-en à nos fibres musculaires. Une fois dégradées, celles-ci sont évacuées dans le sang, plus précisément via la circulation générale, le trajet que suit notre sang oxygéné dans notre corps en partant du ventricule gauche de notre cœur.
C'est un peu technique, je vous l'accorde.
Si vous voulez tout savoir, notez également qu'il existe deux types de rhabdomyolyse.
Il s'agit dans ce cas de lésions musculaires liées à une hypersollicitation musculaire. En gros, c'est quand vous en demandez un peu trop à vos muscles.
Dans ce cas, le muscle continue tout de même de fonctionner et ses fonctions métaboliques sont normales à quasi normales.
Ici, on parle d'un dysfonctionnement métabolique majeur. La rhabdomyolyse devient la conséquence d'un déséquilibre entre les apports en oxygène ou en substrats énergétiques et les dépenses. En bref, elle est le résultat d'un travail musculaire dans des conditions anormales et trop intenses pour un organisme pas assez armé.
La rhabdomyolyse est dans ce cas très souvent liée à : une déshydratation, l'exposition à de fortes chaleurs ou encore à une mauvaise alimentation ou hydratation.
Dans ce cas, le risque de complications rénales et générales est important.
En fonction des personnes touchées et de la gravité de la rhabdomyolyse, les symptômes peuvent diverger. Voici la liste des principaux :
👉 Une faiblesse musculaire
👉 Des douleurs musculaires aussi appelées myalgies : crampes, sensibilités à la pression
👉 Un gonflement musculaire
👉 Des vomissements
👉 Des urines brunâtres ou rougeâtres, voire une diminution du volume des urines
👉 Un état de fatigue intense anormal
Comme expliqué dans la revue scientifique Cardio & Sport dans son dossier sur la rhabdomyolyse d'effort du sportif, moins de 10 % des patient·es atteint·es présentent trois symptômes cumulés.
Il est important de diagnostiquer au plus vite la rhabdomyolyse. Non traitée, celle-ci peut entraîner des insuffisances et lésions rénales aiguës et des déséquilibres électrolytiques pouvant avoir de graves conséquences.
Seul·e un·e médecin est en capacité de diagnostiquer une personne malade et ce, après l'avoir examinée et avoir vérifié en laboratoire ses niveaux de créatine, précisément ceux de la créatine kinase. Chez les personnes atteint·es de ce syndrome, les taux de créatine kinase sont souvent 5 fois supérieurs à la normale.
Plusieurs facteurs peuvent engendrer une rhabdomyolyse. Parmi eux :
↪️ Un traumatisme
↪️ Une ischémie musculaire (privation d'oxygène des tissus)
↪️ La prise de médicaments ou de drogues
↪️ Une infection
↪️ Une forte déshydratation
↪️ L'exposition à des températures extrêmes
↪️ L'exercice physique intense, voire extrême
Ou encore, des troubles d'origine électrolytique, endocrinienne ou génétique.
D'autres facteurs liés à des pathologies, maladies, etc. peuvent également être à l'origine de la rhabdomyolyse.
Parmi les personnes souffrant de rhabdomyolyse, on trouve aussi des militaires ou athlètes et plus particulièrement les coureur·ses de marathon et longues distances. Toutefois, notez bien qu'avec une préparation, nutrition, hydratation et récupération adéquates, les risques restent très faibles.
Le risque de déclencher une rhabdomyolyse est plus important chez les personnes qui débutent ou reprennent le sport de manière trop intense. Mais ne vous empêchez pas de pratiquer pour autant ! Tout est une question d'équilibre. Avec de la progressivité, une nutrition et une hydratation adaptées ainsi qu'une écoute consciente de votre corps, vous mettez de côté les risques !
On ne vous le rappellera d'ailleurs jamais assez, mais l'intensité doit toujours être préparée. Vouloir se dépasser et repousser ses limites, c'est un chouette objectif, mais il est nécessaire de le faire progressivement, dans le respect des capacités de votre corps.
Vous êtes-vous déjà demandé si les progrès en sport étaient compatibles avec le plaisir ? Sportif·ve amateur·ice ou de haut niveau, on a souvent en tête que pour performer, les efforts et la douleur sont nécessaires… Et le bien-être et le plaisir dans tout ça ? Dans son livre, Yancy Dufour, préparateur mental, nous livre ses outils pour préserver notre bien-être tout en boostant nos capacités physiques.
Vous l'avez compris, l'essentiel réside dans la préparation et l'anticipation de l'effort. Pour éviter la rhabdomyolyse, on recommande alors de :
👉 Rester à l'écoute de son corps et de ses sensations
👉 Soigner son hydratation avant, pendant et après l'effort
👉 Rester attentif·ve à sa température corporelle en étant à l'écoute des sensations de "surchauffe"
👉 Ne pas hésiter à faire des pauses pendant l'effort et à adapter l'intensité de la pratique
👉 Se faire accompagner lorsque l'on commence une activité sportive particulièrement intense
Le traitement de la rhabdomyolyse se fait en milieu hospitalier. La première étape est souventla réhydratation.
Chez les personnes en bonne santé et particulièrement les sportif·ves, la rhabdomyolyse évolue de manière favorable. Elle reste cependant, dans certains cas, la cause de dysfonctionnements musculaires et rénaux irréversibles. Il est donc important de comprendre la cause de son apparition pour pouvoir la traiter et éviter toute récidive.
Enfin, il est également important de traiter les complications liées à la rhabdomyolyse.
Sur ce point, je n'ai pas de réponse précise à vous apporter. Tout dépend de votre niveau de forme physique et de votre santé, mais surtout de l'avis de votre médecin. La rhabdomyolyse n'est pas quelque chose d'anodin. Elle nécessite un accompagnement et un suivi médical. Dans ce contexte, les profesionnel·les de santé vous conseillent dans la reprise progressive d'une activité sportive adaptée.
Si la rhabdomyolyse peut être impressionnante, elle ne doit pas vous freiner dans votre envie de pratiquer le sport. Avec un suivi sportif et nutritionnel, ainsi que de bonnes stratégies d'hydratation et de récupération, vous mettez toutes les chances de votre côté pour pratiquer en toute sécurité.
Simplement, en cas de doute ou d'apparition de symptômes anormaux, n'attendez pas et tournez-vous vers le corps médical.
Bougez, prenez soin de vous et surtout : amusez-vous !
Sources :
Rhabdomyolyse, Par Anna Malkina, MD, University of California, San Francisco
La rhabdomyolyse d'effort du sportif, Club des cardiologues du sport
La rhabdomyolyse d'effort et l'insuffisance rénale aiguë, Priscilla M. Clarkson, Ph.D.
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