Souvent utilisé pour les trajets quotidien, le siège enfant fait partie des solutions de transport pour randonner à vélo avec vos enfants.
C’est sans doute la solution la plus simple et la plus économique pour découvrir les joies de la randonnée à vélo en famille. S’il est majoritairement utilisé en ville pour les trajets du quotidien, rien n’interdit de prendre le large avec un siège enfant pour une balade à la journée ou sur un week-end. Et pourquoi pas même partir pour un voyage à vélo plus long en l’associant à une remorque ? Voici nos conseils pour tailler la route en famille équipé d'un fauteuil de transport pour enfant.
En bref :
Âge : de 9 mois à 5-6 ans
Usages : balades et randonnées courtes
Les + : peu coûteux, encombrement réduit, facilité d’utilisation
Les - : enfant exposé à l’air libre, transport passif, complique la fixation de sacoches
Pourquoi opter pour un siège enfant ? Deux avantages : son prix, tout d’abord, bien plus abordable que celui des autres solutions de transport d’enfant. Sa facilité d’utilisation ensuite. Une fois le module de fixation installé, le fauteuil se clipse et se déclipse en une poignée de secondes sur le vélo de papa ou maman. Pas d’attelage ou d’équilibrage savants à prévoir ! Si vous en avez une utilisation régulière, vous pouvez même le laisser à demeure sur votre vélo. Car c’est un autre atout du système : il est peu encombrant. Fixé sur votre monture, vous le stockerez facilement et le déplacerez sans encombre entre les étages, si vous habitez en immeuble. Simple, minimaliste, le siège enfant incarne la solution de facilité et la garantie de départs spontanés et rapides.
En principe, ce type de dispositif est davantage destiné à un usage urbain pour assurer les petits déplacements familiaux du quotidien. Mais rien n’empêche de l’utiliser pour de courtes balades voire des randonnées un peu plus longues sur une journée ou un week-end. Vous envisagez de partir plus longtemps ? Alors il est sans doute préférable d’opter pour une remorque. Elle offrira davantage de confort à votre rejeton et surtout une protection contre les intempéries. C’est là l’une des limites du siège enfant, il est en prise directe avec les éléments. Mais il est tout à fait possible d’imaginer une solution hybride associant remorque et fauteuil. Lorsqu’il est éveillé et désireux de communiquer ou d’observer le paysage, il pourra prendre place dans le siège. Pour la sieste ou si la météo se dégrade, l’habitacle lui offrira une solution de repli.
Il est recommandé d’attendre que votre petit soit en mesure de rester seul assis. Autour de 9 mois donc. Pour les très jeunes enfants, un siège avant pourra s’avérer plus rassurant. Positionné sur le tube de direction du vélo, ce type de fauteuil vous permet de garder votre rejeton sous les yeux en permanence. Il facilite également la communication. Dans cette configuration, aucune difficulté pour lui parler et le réconforter si nécessaire. De plus, placé juste derrière, vous formerez avec vos bras un cocon protecteur qui lui conférera un fort sentiment de sécurité.
Sur un siège avant, votre enfant est aussi aux premières loges pour profiter du paysage. Vous vivrez avec lui une expérience plus intime et étroitement partagée.
Les inconvénients des ce type de siège ? Placé en tête, le petit passager est le premier exposé au vent (à moins d’installer un pare-brise). Autre limite, ces modèles de fauteuil acceptent des enfants jusqu’à 15 kg maximum (3 ans environ). Au-delà, il faudra opter pour un siège arrière au risque de connaître des difficultés de conduite : déséquilibre, gêne pour manipuler le guidon. Les fauteuils arrière peuvent être utilisés jusqu’à 22 kg soit autour de 5-6 ans environ.
Généralement dotés d’une assise matelassée et d’une coque épousant les formes du petit passager, siège avant et siège arrière offrent un niveau de confort très satisfaisant. En cas d’assoupissement, il sera correctement maintenu et voyagera dans de bonnes conditions même si la balade se prolonge plus longtemps que prévu.
Pas nécessairement. Pour les sièges arrière, deux systèmes d’attache existent : sur le porte-bagages donc, mais aussi sur le cadre du vélo, au niveau du tube de selle. Attention formule à proscrire si vous disposez d’un vélo en carbone. Si votre enfant à moins de 3 ans, vous pouvez également opter pour un siège avant qui, on l’a vu, se fixe sur le tube de direction du vélo parental.
Votre vélo est équipé d’un porte-bagages ? Assurez-vous tout de même de sa solidité avant de l’utiliser comme support pour un siège enfant.
Il est tout à fait possible d’associer sur un même vélo un siège avant et un siège arrière pour embarquer deux marmots simultanément. Du moment que vos enfants respectent les limites de poids inhérentes à chaque dispositif (15 kg à l’avant, 22 kg à l’arrière). Bien sûr, il faudra composer avec cette surcharge non négligeable. Gare aux déséquilibres à l’arrêt et aux redémarrages ! Une configuration en trio envisageable pour de courts trajets sur terrain plat, le temps d’aller savourer un pique-nique en famille, par exemple. Pour une rando plus longue, il sera préférable de s’en remettre à une autre solution de transport.
C’est totalement interdit et particulièrement dangereux. Jusqu’à 5 ans, le jeune passager d’un cycle a l’obligation légale de voyager dans un siège homologué (norme EN 14344 ) doté d’un harnais (3 ou 5 points) et de repose-pieds protégeant le bambin de tout contact avec les rayons. Ces fauteuils, adaptés à la morphologie des tout-petits, sont pensés pour les déplacements à vélo et offrent un grand confort permettant le bon déroulement d’une sortie de quelques heures : coussins déhoussables, renforts matelassés voire dossier inclinable pour la sieste.
Rappelons enfin que le port du casque est obligatoire jusqu’à 12 ans. Pour une sécurité optimale, il devra être attaché avant que l’enfant ne monte sur le siège et retiré, seulement, une fois de retour au sol. De nombreuses chutes se produisent, en effet, à l’arrêt sur le trottoir alors que le vélo est encore béquillé.
C’est une des limites du siège enfant lorsqu’on souhaite partir en itinérance. La plupart des modèles rendent inutilisable le porte-bagages. Impossible, en théorie donc, d’y fixer des sacoches. Il faudra vous contenter des sacoches avant pour transporter votre équipement ou d’une sacoche de cadre type bikepacking. A moins que vous n’optiez pour une de ces solutions de secours : un porte-bagages à double rail ou une extension de porte-bagages.
Des incompatibilités peuvent exister en particulier sur les modèles se fixant sur une partie du cadre (tube de selle, tube de direction). Prenez les mesures correspondantes sur votre vélo et renseignez-vous précisément avant d’acheter !
Prénom et âge de l’enfant : Raphaëlle 2 ans
Itinéraire effectué : boucle de 300 km dans le Cantal
Kilométrage quotidien moyen : 45-50 km
Instagram : @sopampastic
Pour Camille et Giorgio, la randonnée à vélo est synonyme de partage, de communion familiale. Pour transporter leur petite Raphaëlle, ils ont opté pour un siège avant associé à une remorque. Une solution hybride qu’ils ont testée pour la première fois lors d’un périple de 300 km autour du Cantal. Ils nous racontent.
Initialement, c’est une solution que nous utilisons pour nos trajets du quotidien. L’installation d’un siège arrière condamnait l’accès au porte-bagages. Comme nous ne déplaçons jamais sans nos sacoches, nous avons fait le choix d’investir dans un siège avant qui ne gêne pas le transport des bagages. En randonnée, cette approche prend encore plus de sens.
Oui, pour toute la famille, en réalité. Dans la remorque, les interactions avec l’enfant sont très limitées. On ne peut quasiment pas communiquer et partager nos impressions en direct. Cette situation nous frustrait beaucoup d’autant que Raphaëlle aime beaucoup échanger au quotidien. Le siège avant nous permet désormais de vivre chaque coup de pédale en commun. Raphaëlle l’utilise comme son poste d’observation. Elle repère les animaux dans les champs, imite la vache ou la poule, se met à chanter, à rire aux éclats. On peut commenter ensemble tout ce qu’elle voit. On est en phase physiquement et émotionnellement. Et elle ne s’ennuie pas un instant !
Elle peut facilement restée assise une heure ou une heure et demie. Mais dès que le besoin s’en fait ressentir, elle reprend sa place dans la remorque. C’est le cas généralement en début d’après-midi pour la sieste. Dans le Cantal, nous parvenions malgré le relief à rouler ainsi environ 45 kilomètres par jour.
Il y a un petit temps d’adaptation. Le poids du siège et de l’enfant se fait légèrement ressentir sur la direction et sur le centre de gravité de vélo. Mais c’est très facilement gérable, on prend vite l’habitude. Pour ma part, je n’ai jamais eu peur. Je suis même plus rassurée qu’avec un siège arrière. Raphaëlle reste en permanence sous mes yeux. Je vois tout ce qu’il se passe.
Oui, d’autant plus que Raphaëlle vient d’avoir une petite sœur. Nous allons désormais randonner avec une remorque bi-place tout en conservant le siège avant. Il nous permettra de ménager des moments d’intimité avec l’aîné tout en laissant plus d’espace à la petite dernière pour faire la sieste.