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Que se passe-t-il dans notre corps quand on dort ?

Découvrez ce qui se passe dans notre corps pendant une nuit de sommeil.

Ahh, dormir... On y passe un certain temps, non ? Enfin, certain·es plus que d'autres... Dans cet article, on vous explique ce qui se passe réellement dans le corps en phase de sommeil, avec l'aide du docteur Philippe Beaulieu, médecin somnologue, praticien-attaché dans le Centre de diagnostic et de traitement des maladies du sommeil au CHU Henri-Mondor.

Nous sommes nombreux et nombreuses à le constater : notre sommeil influence nos capacités et performances physiques comme intellectuelles. C’est ce que confirme d'ailleurs le docteur Philippe Beaulieu.
Avant de comprendre les différentes étapes et fonctions de celui-ci, commençons par le définir, ce fameux sommeil.

Qu'est-ce que le sommeil ?

La première chose à déconstruire, selon le spécialiste du sommeil Philippe Beaulieu, c'est l'idée selon laquelle dormir reviendrait à être inactif·ve. À l'inverse, le sommeil, c'est selon lui : "tout sauf ne rien faire". Il explique : "Les gens pensent souvent que le sommeil est une phase d'extinction de l'organisme alors qu'en réalité, il s'agit d'un processus actif pendant lequel il se passe plein de choses."

C'est d'ailleurs pour cela que "le sommeil ne doit pas être vu comme une variable d'ajustement, quelque chose dont on s'occupera quand on aura le temps. Il est important de l'adresser comme une activité à part entière, qui plus est, essentielle et vitale".

Les risques quand on ne dort pas assez

Aujourd'hui, on l'a presque toutes et tous constaté, après une ou plusieurs nuits de mauvais sommeil, on ne se sent vraiment pas au top. Constat fait également par le spécialiste : "Lors d'une carence de sommeil, la somnolence s'installe et devient un facteur d'accidentologie. L'organisme se dérègle, ce qui engendre de moins bonnes performances cognitives, une diminution des capacités de mémorisation et de la concentration, une sensibilité émotionnelle accrue... On est également plus irritable, voire triste." Manquer de sommeil, c'est aussi la porte ouverte à "l'apparition de fringales, aux dérèglements de la satiété et à l'augmentation de l'appétit".

Philippe Beaulieu explique également que, si un mauvais sommeil s'installe dans le temps, il devient un facteur de risque pour de nombreuses maladies comme les maladies cardiaques et cardiovasculaires, les risques d'hypertension artérielle, les accidents vasculaires cérébraux, l'obésité, le diabète de type II, l'anxiété, la dépression...

Qu'est-ce qui se passe dans notre cerveau quand on dort ?

Lorsque l'on dort, "il s'installe un état particulier", explique le spécialiste du sommeil. Il précise : "Dans notre corps, certaines choses sont prévues pour se passer uniquement pendant notre sommeil, et seulement à ce moment-là. Se priver de sommeil revient donc à se priver de certains phénomènes essentiels à notre bonne santé, comme la récupération physique et psychique, une synchronisation métabolique, une activation du système immunitaire..."

Pour être un peu plus précise, la récupération physique permet :

👉 La sécrétion de l'hormone de croissance ;
👉 Une stimulation du système immunitaire ;
👉 La régulation du système métabolique ;
👉 Et plus largement, le repos de plusieurs de nos fonctions vitales.


La récupération psychique, quant à elle, offre :

👉 Des mécanismes de consolidation de la mémoire ;
👉 Un meilleur tri et gestion des émotions ;
👉 Une "détoxification" de notre cerveau.

Comment fonctionne le corps pendant la nuit ?

La nuit, notre corps suit notre rythme biologique. Ainsi, "toutes nos fonctions biologiques sont au repos la nuit. Notre besoin calorique est ainsi moindre, mais pas nul". Cela explique notre capacité à "jeûner" la nuit, mais aussi l'importance d'avoir un dîner équilibré. Le docteur Philippe Beaulieu indique d'ailleurs que "jeûner le soir n'est pas vraiment une bonne idée, car cela peut perturber la continuité de notre sommeil".

Qu'est-ce qui se passe durant le sommeil ?

Le spécialiste explique : "On ne dort pas de manière homogène. Ce sont des cycles qui s'enchaînent avec des phases de sommeil lent, léger ou profond et de sommeil paradoxal." Comme chacun·e a son propre rythme biologique et cycle circadien, chacun·e a donc son propre "modèle" de sommeil : "C'est quelque chose que l'on ne maîtrise pas, qui est programmé dans nos gènes."

Philippe Beaulieu explique également que "nos différentes phases de sommeil se répartissent de manière involontaire en fonction de notre rythme naturel". Toutefois, "l'organisme va généralement produire le sommeil profond en début de nuit et le sommeil paradoxal en fin de nuit. Tout cela sera entrecoupé de phases de sommeil léger. Ce dernier représente environ 60 % à 70 % d'une nuit."

Et la sieste dans tout ça ?

Si vous en ressentez le besoin, la sieste peut être une bonne idée !

Toutefois, "dans la journée, il vaut mieux éviter de faire des siestes trop longues pour ne pas se retrouver dans une phase de sommeil lent et profond". Le risque ? "Diminuer les chances de mieux s'endormir le soir, et surtout, se retrouver au réveil avec des sensations désagréables."  Au mieux, la sieste doit être effectuée dans le "créneau" prévu par notre organisme. C'est ce que l'on appelle le "creux semi-circadien" soit généralement environ entre 13h et 15h.

Cette sieste doit aussi être courte : "L'idéal, c'est donc de rester dans une phase de sommeil léger. La sieste sera bénéfique pour notre cycle circadien si elle dure environ 15 minutes, que l'on dorme ou pas d'ailleurs." En effet, se mettre dans un état de détente pendant quelques minutes peut aussi vous permettre de récupérer.

Voyez donc la sieste comme un moment de pause, de récupération physique et psychique pendant lequel vous vous coupez des stimuli.

Enfin, pour les sportif·ves et la récupération, la sieste est toujours une bonne idée !

C'est quoi "bien dormir" ?

"Un bon sommeil, c'est un sommeil qui fait aller bien. On sait que notre sommeil est suffisant et de qualité à partir du moment où nos journées se passent bien", rappelle le docteur Philippe Beaulieu.

Ce qui doit alerter ? "Il est important de se questionner quant à la qualité de son sommeil à partir du moment où l'on constate que l'on se sent fatigué de manière chronique.” Quelques indices ? "Quand vous allez au cinéma et que vous piquez du nez alors que le film vous intéresse, quand vous vous trouvez à plusieurs reprises moins "efficaces", réactif·ves et attentif·ves au travail, que vous avez l'impression de ne plus avoir d'énergie ou encore que vous vous sentez souvent triste..."

Comment connaître son besoin de sommeil ?

Sur ce point, "il n'y a pas d'examen ni de prise de sang qui permettent de le définir", constate le spécialiste. Il ajoute : "Connaître ses besoins en termes de sommeil, ce ne peut être que le résultat d'expériences personnelles."

Alors comment fait-on ? La première chose à faire, c'est de se mettre en condition. "Profitez d'un moment pendant lequel vous n'êtes pas en privation de sommeil, c'est-à-dire pas pendant une période compliquée ni chargée, mais plutôt lorsque vous vous sentez globalement reposé·es", explique le médecin. Les vacances peuvent être une bonne période ! Laissez-vous quand même quelques jours avant de lancer le "test", histoire de récupérer avant toute chose.

Deuxième étape ? Observez. "On profite de cette période pour observer son sommeil. On peut se questionner : "Au bout de combien de temps mon organisme dit avoir assez dormi ? C'est-à-dire, quand se réveille-t-il naturellement après avoir le nombre d'heures de repos dont il a besoin ?"

Le piège à éviter ? Le syndrome du ou de la petit·e dormeur·se. "En fait, on peut toujours faire semblant d'être un·e petit dormeur·se et se forcer à ne pas dormir, or cela est dangereux pour la santé", rappelle le médecin. Alors n'oubliez pas de rester à l'écoute de votre corps et de ses besoins !

L'impact du sommeil sur le poids

Le sommeil permet la régulation d'une hormone : la leptine. Celle-ci va soutenir notre sensation de satiété et diminuer nos prises alimentaires, mais aussi augmenter notre dépense énergétique.

Mal dormir peut entraîner une production plus importante de ghréline, qui risque, quant à elle, de stimuler davantage l'appétit.

Bien dormir permet également une production saine de ghréline, qui, elle, stimule l'appétit.

La privation de sommeil entraîne donc un dérèglement de la production de ces hormones et en conséquence, une modification des comportements alimentaires.

Trop dormir peut faire grossir ?

"Si vous êtes programmé·es pour beaucoup dormir, non", répond Philippe Beaulieu.

À l'inverse, "la prise de poids peut être un facteur qui aggrave l'apnée du sommeil, et donc diminue la qualité du sommeil. Dans ce cas, la perte de poids peut être thérapeutique."

Vous vous questionnez quant à la qualité de votre sommeil et à une prise de poids ? Consultez votre médecin généraliste.

Mystère, mystère...

Philippe Beaulieu nous explique qu'aujourd'hui, "il y a encore plein de théories à ce sujet, mais pourtant, nous n'avons pas vraiment de réponse. L'une de ces théories serait de dire que le rêve nous sert à la préparation des événements et de nos ressentis". Ce qui se jouerait dans nos rêves nous préparerait donc au "stress" de nos journées, tout comme il nous permettrait de "digérer" certaines émotions. "C'est pourquoi, si nous manquons de sommeil et donc de sommeil paradoxal, cela pourrait jouer aussi sur la gestion de nos émotions et de notre moral", ajoute le spécialiste.

Les rêves se passent surtout pendant notre phase de sommeil paradoxal. S'ils nous paraissent parfois absurdes, c'est tout simplement parce que "pendant notre phase de sommeil paradoxal, nous débranchons certaines zones du cerveau, dont celles du jugement et de la raison."

Notez que l'on peut rêver sans s'en souvenir, donc pas de panique si vous avez l'impression de ne pas rêver !

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Que se passe-t-il dans notre corps quand on dort ?

Manon

Journaliste & rédactrice sport

Runneuse de coeur, je suis toujours partante pour tester avec vous de nouveaux sports !
Mon objectif ? Vous transmettre mes tips et ma passion pour le sport à travers mes contenus.

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