Si vous souffrez d'apnée du sommeil, le sport peut vous aider à atténuer certains symptômes, en plus d'un suivi médical approprié.
L'apnée du sommeil peut rapidement tenir une place inconfortable dans votre vie. Pour retrouver une certaine qualité de vie, le sport peut être votre allié, couplé aux recommandations de votre médecin.
Selon le site officiel de la sécurité sociale, Ameli.fr, l'apnée du sommeil comporte une définition bien précise : "L’apnée du sommeil ou syndrome d’apnées–hypopnées obstructives du sommeil (SAHOS) est un trouble de la ventilation nocturne dû à la survenue anormalement fréquente de pauses respiratoires".
Ce syndrome, dû à des "épisodes répétés d’obstruction des conduits respiratoires de l’arrière gorge" peut avoir de sacrées répercussions sur la qualité de vie de celles et ceux qui le subissent. Les personnes souffrant de ce trouble voient leur sommeil interrompu par des pauses de respiration. Celles-ci "durent de 10 à 30 secondes, voire plus, se produisent au moins 5 fois par heure de sommeil et peuvent se répéter une centaine de fois par nuit", peut-on lire sur le site web d'Ameli. En conséquence, le cerveau se trouve en manque d'oxygène, et la personne se réveille brièvement pour assurer un nouvel apport en oxygène lors de "micro-réveils".
Les causes peuvent être multiples, mais toutes renvoient à une problématique physique : un obstacle (langue, amygdales...) empêche la personne concernée de respirer correctement durant son sommeil. La consommation d'alcool ou de somnifères peut également accentuer cette condition, et perturber d'autant plus la qualité de votre sommeil.
Si vous vous trouvez somnolant·e durant la journée, et que vous vous réveillez plusieurs fois par nuit en ayant l'impression de suffoquer, un petit tour chez votre professionnel·le de santé pourrait vous éclairer quant à votre situation et déterminer si oui ou non, vous souffrez d'apnée du sommeil. Bon, ce diagnostic ne s'effectue pas en un claquement de doigts, et vous pourriez avoir à séjourner quelques jours en clinique du sommeil, mais que ne ferait-on pas pour tout simplement dormir ?
Un autre symptôme peut être le ronflement. Votre partenaire de vie ou colocataire vous a peut être déjà alerté·e quant à votre niveau sonore nocturne. Auquel cas, encore une fois, votre médecin pourra vous aider à trouver l'accompagnement médical nécessaire pour réduire ces symptômes et soigner votre trouble.
Les troubles du sommeil peuvent grandement affecter votre organisme. Au-delà de l'irritabilité provoquée par le manque de sommeil, la fatigue a également pour conséquences une concentration altérée, des migraines matinales, un appétit perturbé, un taux de cortisol trop élevé et à terme, des troubles du rythme cardiaque et/ou une dépression.
Promis, si cette liste est loin d'être réjouissante, il existe des dispositifs médicaux pour vous aider à réduire ces risques et retrouver une qualité de vie suffisante. Pour cela, l'activité physique peut également constituer un atout majeur en complément de votre suivi médical.
Pour réduire vos ronflements et améliorer la qualité de sommeil de tout votre foyer, vous pourriez opter pour la gymnastique... de la langue ! En effet, parmi les causes du ronflement, on trouve le relâchement des muscles de la langue. En entraînant ceux-ci, vous pourriez ainsi noter quelques améliorations. Consultez votre médecin pour obtenir des conseils adaptés à votre situation.
C'est une étude réalisée en 2020 par des chercheurs de l'Université d'Adélaïde en Australie et publiée dans le Journal of Medical Sleep Medicine qui pointe lesdits bienfaits.
"Les résultats de la présente étude confirment l'importance potentielle de l'activité physique pour réduire le risque d'apnée du sommeil. Nos résultats suggèrent qu'une augmentation de l'activité physique totale de 15 MET-h/semaine est associée à une réduction du risque prédit de SAHOS d'environ 10 % chez les hommes et d'environ 10 % chez les femmes", peut-on lire dans le détail de l'étude. "C'est quoi, le MET ?", vous demandez-vous sûrement. Nous aussi, on s'est posé la question ! Il s'agit d'une méthode permettant de mesurer l'intensité d'une activité physique et la dépense énergétique : 0,9 MET correspond au sommeil, quand 18 MET correspond à une course à pied à 17,5 km/h.
Selon les chercheurs de l'étude en question, "15 MET-h/semaine correspondent à une augmentation relativement modeste de l'activité physique, par exemple une augmentation de 8 minutes d'activité intense par jour et une augmentation de 20 minutes de marche par jour".
Si vous vous demandez comment le sport peut concrètement vous aider dans votre quotidien, le témoignage de Maxime devrait répondre à quelques-unes de vos questions. À 47 ans, cet informaticien souffre d'apnée du sommeil depuis maintenant 16 ans. Son médecin, en charge du suivi de son trouble, lui conseille rapidement d'inclure une activité physique dans son quotidien, afin d'atténuer les symptômes de son apnée du sommeil et les répercussions sur sa santé. "Franchement, au début, je n'étais pas très motivé. Ça parait tellement paradoxal de demander à quelqu'un d'épuisé de se bouger", explique-t-il. Seulement voilà, si grâce au suivi médical, Maxime voit quelques améliorations, elles ne sont pas suffisantes aux yeux de l'homme. "J'ai fini par me lancer dans la marche sportive, histoire de voir ce que ça donnait", précise-t-il, "C'est là que j'ai pu noter des améliorations vraiment appréciables sur la qualité de mon sommeil et sur mon état général en journée". Lorsqu'il demande à son médecin les raisons de cette amélioration, il obtient alors des réponses plus détaillées, qui ont désormais du sens dans l'esprit du néo-sportif. "Il m'a expliqué que la réduction de la sédentarité par le sport permet de libérer des endorphines, qui de fait réduisent le stress provoqué par le manque de sommeil, d'où les améliorations constatées concernant mon état général", explique-t-il, "Qui plus est, ça m'a aidé à retrouver un rythme de sommeil plus sain, en plus de mon accompagnement médical sur les causes physiques de mon apnée du sommeil".
En effet, la sédentarité et un niveau d'activité physique insuffisant constituent des facteurs de risques concernant le syndrome d'apnée du sommeil. De fait, se défaire de ces facteurs de risques en incluant une routine sportive dans son quotidien peut être un geste salvateur, un petit mouvement sportif à la fois !
"Nous avons démontré que la marche et l'activité physique d'intensité élevée sont associées à une diminution du risque de SAOS, indépendamment d'autres facteurs de risque", précisent les chercheurs dans les conclusions de l'étude. Cependant, n'importe quelle activité sportive peut vous aider. En réalité, on ne peut que trop vous conseiller de trouver le sport qui vous convienne le mieux avant tout, afin de faire perdurer votre pratique sur le long terme.
Si le sport n'a pas encore trouvé sa place dans votre vie, allez-y progressivement. Commencez par exemple par 10 minutes de marche chaque jour, puis 20, puis 30, tout en restant à l'écoute de vos limites. Pour trouver l'activité physique la mieux adaptée à votre profil, consultez votre médecin et si vous le pouvez un coach sportif agréé pour vous encadrer dans votre pratique.
De manière générale, l'activité physique a sa place dans votre routine, et vous en ressentirez rapidement les bienfaits une fois cette routine installée. Allez, on se retrouve dans les bras de Morphée ?