Fracture de fatigue : combien de temps dure la guérison ?

La fracture de fatigue est ce que l’on appelle une pathologie de charge. Cette blessure intervient à force de faire subir à l’os des charges et des contraintes trop importantes. C’est un peu l’inverse du claquage musculaire qui se caractérise davantage par une douleur vive après un choc.

La fracture de fatigue, « cela peut arriver aux débutant·es qui ne s’écoutent pas du tout et qui ignorent leurs problèmes tendineux. On le remarque surtout chez les coureur·ses de fond ou les athlètes jouant au basket ou encore au volley : les sports avec beaucoup de sauts », explique Mathilde, habituée à traiter cette pathologie dans son cabinet. D’après le Manuel msd, et contrairement à ce que le terme “fracture” pourrait laisser penser, les fractures de fatigue sont de petites fractures incomplètes (fissures) de l’os. Lorsque l’on parle de fatigue et de stress, il y a une fissure : l’os n’est donc pas cassé.

« Avant la fracture dite de stress se développe ce que l’on appelle le syndrome de stress, associé, souvent, à une tendinopathie ou même à une ​​périostite, c’est-à-dire une inflammation du périoste, la zone qui enveloppe l’os », précise Mathilde. Il est en effet rare de contracter une fracture de fatigue en dehors de la pratique d’une activité physique.

Et la femme alors, est-elle plus sujette à ce type de blessure ? « Les athlètes féminines pratiquant un sport de manière intense et ayant une alimentation non adaptée peuvent avoir  un terrain plus propice », constate la kiné.

Ainsi, un ou une débutant·e qui néglige les signaux envoyés par son corps, un ou une sportif·ve exposé·e aux sauts et à la course de fond et enfin les athlètes femmes présentant des carences alimentaires, sont de bon·nes candidat·es à cette fameuse fracture de fatigue…

À la palpation, la fracture de fatigue montre un point particulièrement sensible et douloureux. C’est d’ailleurs ce qui met le personnel médical sur la voie. On peut aussi, dans certains cas, noter l’apparition d’un œdème. Quoi qu’il en soit, au moindre doute, ne laissez pas la douleur s’installer : allez vite consulter un ou une médecin pour obtenir le bon diagnostic et le traitement adapté !

Pour tout, tout, tout savoir en détails sur la fracture de fatigue, c’est par ici !

Ouille, oui ! La fracture de stress intervient surtout sur les membres inférieurs et, en général, elle est très reconnaissable par ses symptômes : souvent, vous ne pouvez plus vraiment poser le pied-à-terre sans douleur ! Dans un second temps, la douleur perdure en continu : patience donc, cela finira par passer.

Mathilde insiste : « Le repos est indispensable pour la guérison, sans quoi la cicatrisation ne peut avoir lieu. On l’associe aussi avec des sports portés (le vélo par exemple) pour éviter l'arrêt total d’activité. C’est ce que l’on appelle un repos relatif. »

Lorsque la mise en appui de façon répétitive dépasse la capacité des muscles et des tendons de support à absorber la fatigue et à amortir les os, la fracture de fatigue peut se produire. Il n’est donc pas rare de traiter des fissures sur les os de la cuisse (notamment le col du fémur), au niveau du bassin ou du tibia.
Plus de la moitié des fractures de fatigue implique la partie inférieure de la jambe, le plus souvent les os du milieu du pied (métatarsiens). 

Il est plus exceptionnel qu’un membre supérieur présente une fracture de fatigue, mais les poignets et les coudes peuvent être touchés. En revanche, on y retrouve souvent des tendinopathies. Pour tout savoir sur le sujet, ne manquez pas notre article Combien de temps d’arrêt pour une tendinite ?

En lisant cet article, vous espérez très fort que je vous dise qu’en seulement une semaine de repos, l’affaire sera réglée ? Eh bien, j’ai le regret de vous annoncer qu’il va falloir prendre votre mal en patience.
Les lésions osseuses requièrent du temps. Pourquoi ? Tout simplement pour que le corps puisse créer la matière nécessaire à la fabrication de l’os. Mais pas de panique : on estime généralement qu’après six semaines, il est possible de reprendre une vie “à peu près normale” et qu’après trois mois, l’os commencera à se solidifier. Enfin, il faudra attendre un an pour que la réparation soit complète.

Pour guérir, pas de secret ! Du repos, du repos et encore du repos. De l’eau aussi, ainsi qu’un sommeil au top et une reprise progressive du mouvement pour remettre, doucement, la machine en marche 😉
« Lors de la rééducation en kiné, on propose de créer des charges différentes tout en conseillant d’autres types de sport. Nous mettons en place un renforcement musculaire et, dans le cas des coureur·ses, il peut être intéressant de quantifier la biomécanique de course (c’est-à-dire mesurer le stress exercé sur les tissus lors de la course à pied dans le but de prévenir les risques de blessure) », explique Mathilde, notre kiné spécialisée. « L’idée, c’est de changer les choses pour éviter la récidive. Il y a une partie pédagogique qui est essentielle dans la prise en charge », poursuit-elle.

Il y a quelques années, une radiographie ou échographie étaient parfois  prescrites. Il est plus rare aujourd'hui de vérifier l’état de l’os en passant par l’imagerie. On considère donc que vous êtes guéri·e lorsque vous ne présentez plus de symptômes, tout simplement.

Hop hop hop ! Ne vous précipitez pas ! Le dosage est essentiel dans le processus de guérison. Un équilibre entre le repos et l’activité doit se mettre en place de manière progressive.

Ne vous inquiétez pas, ça va bien se passer 😏. La bonne nouvelle, c’est qu’avec le repos relatif proposé dans le cadre du traitement, vous ne resterez pas longtemps sans activité sportive. Certes, vous pouvez oublier les entraînements pour le semi-marathon, mais un sport porté ou de la natation seront tout à fait envisageables, voire recommandés !

À titre d’exemple, après une fracture de fatigue du tibia (le type de fracture de fatigue le plus fréquent), la reprise se fait au bout d’environ 3 mois.

Appliquez les recommandations de votre kiné, suivez une bonne hygiène de vie et lisez nos conseils ici 👉 Peur de la blessure à la reprise ?

Une rééducation menée à terme est essentielle pour éviter toute récidive ! Le travail de renforcement musculaire permet également au corps d’adopter de meilleurs réflexes et de renforcer la zone autrefois lésée. C’est aussi en étant davantage conscient.e et à l’écoute des signaux envoyés par votre corps que vous éviterez ce type de blessure. Comment ? En commençant par ralentir le rythme en cas de symptômes, par exemple, et pensant à consulter quand les symptômes perdurent.

Ne négligez pas non plus l’hygiène de vie dans votre processus de guérison ni dans votre quotidien : on évite le tabac, on modère la consommation d’alcool, on favorise un sommeil réparateur et sans interruption, une alimentation adéquate… Tout cela favorise sans aucun doute la bonne cicatrisation et la consolidation totale de vos os.

Si, autrefois, on immobilisait la zone blessée en posant un plâtre, ce n’est plus le cas aujourd’hui (sauf pour les patient·es qui ont un peu trop la bougeotte !). Ainsi, le repos ou l’immobilisation constituent la première étape du traitement pour retrouver un os sain.
La chirurgie, quant à elle, est rarement proposée et encore moins en première intention.