Quelle que soit la discipline, le stress est quasiment indissociable de la compétition. Mais, avec quelques astuces, il est tout à fait possible de bien le gérer. Suivez le guide !
La gymnastique artistique ne déroge pas à cette règle. Mais tout compétiteur peut mettre plusieurs atouts de son côté pour évacuer le stress ou en faire un allié. La gestion du stress s’opère sur le long terme, mais également à quelques semaines, quelques jours et même quelques secondes de l’entrée en scène ! Alors, voici quelques trucs pour transformer votre appréhension en bonne pression…
Avoir confiance en vous, c’est l’une des bases pour bien gérer l’anxiété qui peut être ressentie avant une compétition. Et pour savoir de quoi vous êtes capable, un mot d’ordre : la régularité.
Il ne s’agit pas, en effet, d’intensifier vos entraînement peu avant le jour J. Il faut au contraire pratiquer dans le temps, en profitant de chacune de vos séances pour vous perfectionner. Si vous êtes stressée, votre technique prendra le relais : alors ne négligez surtout pas votre préparation physique et soyez rigoureuse quant à votre planning.
Organisez-vous, posez des objectifs et fixez-vous de les atteindre selon certains délais. Oui, vous aurez parfois des coups durs et serez parfois découragé. Et certains caps peuvent mettre plus de temps que d’autres à être atteints.
Mais prenez votre temps et ne baissez pas les bras. Pour votre première compétition, assurez-vous seulement auprès de votre coach d’être techniquement prêt. Si vous avez son feu vert, faites vous confiance : vous pouvez y arriver !
Pour dédramatiser le jour J et réduire le stress, Levente Fekete, chef de produit gymnastique chez DECATHLON et ancien sportif de haut niveau, avait une astuce : “L’idéal est de se mettre en situation plusieurs fois avant l’échéance”, indique-t-il. “Le fait de s’immerger dans ce contexte et d’y réaliser intégralement son mouvement permet de bien se préparer. Il faut faire vraiment comme si vous étiez devant les juges, depuis l’arrivée au centre d’entraînement jusqu’au retour aux vestiaires. Parfois, certains clubs proposent de faire venir des entraîneurs extérieurs à la structure. C’est très bien, cela accentue encore davantage la mise en situation.”
Levente conseille de pratiquer cet exercice à plusieurs reprises : non seulement il vous permet de répéter votre enchaînement, mais également de mettre votre mental à l’épreuve !
Pour balayer les doutes et réduire au maximum la pression liée à la compétition, la préparation mentale peut devenir votre meilleure alliée. Quelques semaines et quelques jours avant le grand rendez-vous, imaginez-vous en train de réaliser vos exercices sur l’agrès, en contrôlant et en maîtrisant votre enchaînement. “Quand vous êtes chez vous, le soir dans votre lit par exemple, fermez les yeux et visionnez de A à Z votre mouvement. Il faut le faire de façon positive, sans pression, mais en ciblant avec concentration les gestes”, précise Levente. “Nous autres, gymnastes, avons de la chance : notre enchaînement tient en moyenne sur une minute. Il est donc tout à fait possible de le projeter mentalement, plusieurs fois et de façon intégrale, dans notre esprit !”
Pour une préparation mentale optimale, le sportif conseille de “poser des repères”, quatre ou cinq, sur certains mouvements, afin de pouvoir garder une concentration maximale. “Ces repères, qui peuvent consister à contracter les fesses ou à bien serrer les bras lors de tel mouvement, sont des points stratégiques, des passages obligés qui vont permettre au gymnaste de gagner techniquement en précision lors du déroulé. Il est important de les prendre en compte lors de la préparation mentale.” Pour visualiser votre performance à venir, privilégiez un environnement calme.
Si vous suivez un entraînement avant la compétition, ne vous épuisez pas la veille : rien ne sert, dans la dernière ligne droite, de répéter et répéter votre technique jusqu’à vous fatiguer.
Forcez vous à réaliser sereinement une dernière fois vos enchaînements complets, en vous concentrant sur vos gestes. Soyez positif, prenez du plaisir !
Si vous n’êtes pas loin de la salle de gymnastique où se déroule la compétition, n’hésitez pas à y faire un tour afin de repérer les lieux et constater la qualité ainsi que la disposition des agrès. Cela vous permettra d’imaginer vos mouvements sur ces derniers, vous serez moins surpris et votre esprit pourra uniquement se concentrer sur votre mouvement.
Avant d’aller dormir, optez pour un menu équilibré qui fait la part belle aux sucres lents (riz, pâtes, céréales...), à la viande blanche (dinde, poulet…) ou au poisson (saumon, maquereau, thon…), pour les protéines, ainsi qu’aux légumes (haricots verts, carotte, choux de Bruxelles…), pour les fibres et les vitamines.
“Ensuite après mon repas, pour rester zen, je prépare mes affaires du lendemain afin de penser seulement à ma compétition et à mes mouvements le jour J” précise Mathilde Esqurial, assistante chef de produit et ancienne compétitrice. Et n’oubliez pas de programmer votre réveil !
Bien évidemment, le jour venu, évitez une dose de stress supplémentaire et les retards ! Si vous parvenez à prendre un peu d’avance, cela vous permettra de rester serein, surtout si vous ne connaissez pas la salle dans laquelle vous concourrez !
“Le jour J, généralement, tout le monde a ses petits rituels”, confie Levente. “Au fur et à mesure des compétitions, le gymnaste met des choses en place, depuis le lever du lit jusqu’à l’entrée sur le plateau de compétition. Ces habitudes, qui planifient l’avant compétition, nous rassurent et nous permettent de bien rester concentrés. Si tout se déroule bien, nous sommes en confiance…”
Si le stress monte lors de votre arrivée sur le plateau de compétition, respirez profondément pendant plusieurs minutes afin d’évacuer efficacement l’anxiété. Si vous en ressentez le besoin, mettez-vous dans votre bulle avant de passer à l’agrès : cela vous aidera à gagner en concentration. Ne vous laissez pas déstabiliser par la concurrence : dites-vous que vos adversaires aussi ressentent du stress !
L’anxiété, en amont d’une compétition, est quasi inévitable : “je crois que j’avais le même stress sur mes compétitions quand j’étais enfant que lorsque j’ai participé en équipe aux championnats du monde”, termine Levente. “Mais avec le temps et quelques petits trucs, on peut véritablement parvenir à l’apprivoiser ! “ Alors si la compétition vous rend anxieux, rassurez-vous : vous n’êtes pas le seul et c’est loin d’être irrémédiable.