OUI, LES FEMMES ONT TOUTE LEUR PLACE DANS LE SPORT BILLARD ! LA PREUVE AVEC CÉLINE QUI PRATIQUE LE BILLARD FRANÇAIS ET NOTAMMENT LE 3 BANDES.
Au billard, les femmes sont bien présentes, qu’elles sont précises, concentrées, efficaces, parfois compétitrices. Le témoignage de Céline vous donnera certainement l’envie de découvrir ce sport aux nombreux bienfaits !
Bonjour Céline, peux-tu te présenter ?
Je m’appelle Céline, j’ai 36 ans, je suis greffière au tribunal de Lille, et maman de deux petites filles de 6 ans et 2 ans et demi. Je suis pacsée à Steve, également pratiquant de billard. J’ai commencé à m’entraîner dans un petit village près d’Amiens. Je suis ensuite venue à Lille pour y faire mes études et j’ai poursuivi le billard, d’abord dans un club à Faches-Thumesnil puis ici à Ronchin.
Comment as-tu connu le billard ?
Comme beaucoup, grâce à mon papa. J’étais musicienne à la base. Je jouais de la clarinette et le solfège m’a vite ennuyée. Du coup, mon père m’a proposé le billard. Je l’accompagnais, régulièrement, lorsqu’il faisait des compétitions parce que j’aimais aussi passer du temps avec lui. Et puis, j’ai commencé à suivre les conseils que chacun voulaient bien me donner. Ensuite, j’ai progressé grâce à plusieurs personnes qui se sont proposées de me coacher au sein du club et j'ai notamment pris des cours avec plusieurs personnes, et notamment ceux de Steve, mon compagnon plusieurs fois champion de France, et ceux de Jean François Florent, qui m'a aidée à atteindre un bon niveau puisque j'ai dépassé les 10 de moyenne et fait mes premières séries de 100 grâce à ses conseils.
Qu’est-ce qui te plaît dans le billard ?
C’est le jeu en lui-même. C’est la maîtrise des billes. C’est être capable de les faire aller où l’on veut qu’elles aillent. C’est formidable ! Je pratique le billard 3 bandes et quand on voit la bille qui arrive vers la troisième, c’est vraiment un sentiment de réussite assez particulier. Aussi, enchaîner les séries procure une sensation terrible. Enfin, j’adore la compétition, car quand on commence à gagner, ça devient addictif et on a envie d’y retourner ! Ce qui me plaît beaucoup également, c’est l’esprit de famille qui règne dans le monde du billard. À l’occasion de nos voyages que ce soit pour moi ou pour Steve, on rencontre souvent les mêmes personnes. C’est très sympa et c’est un élément important qui fait qu’on s’attache vite ! En plus, le fait d’être tous les deux pratiquants de billard, ça aide beaucoup !
Quel est ton palmarès ?
J’ai été 2 fois championne de France à la libre et 7 fois aux 3 bandes. J’ai commencé à la libre comme la plupart des pratiquants et j’ai gagné plusieurs tournois. J’ai fait ma première série de 100 et j’ai réussi à atteindre 12 de moyenne générale sur les tables de billard de 2,80 m et j’ai fait la rencontre du pilier du 3 bandes en France, Richard Bitalis. Il est venu au Club et j’ai accroché avec lui et le 3 bandes. Il m’a conseillée. C’est un autre plaisir parce que ce ne sont plus les grosses séries qui comptent. Aux 3 bandes, c'est plus spectaculaire et c'est très satisfaisant.
Je ne joue plus à la libre par manque de temps. J’essaie de concilier vie de famille, travail et billard. Mais le jour où je pourrai y rejouer, je le ferai !
As-tu un beau souvenir à nous partager ?
Oui. L’année où j’ai gagné les 2 titres de ce qu’on appelait le multi-disciplines, c’est-à-dire que sur une semaine, tous les championnats de France, tous les titres, hommes, femmes confondus et toutes les disciplines étaient jouées dans la même salle. Il n’y avait pas moins de 10 tables de billard dans la salle et donc c’était juste génial parce qu’on jouait devant ceux qui étaient 100 fois plus forts que nous. C’est stimulant et motivant ! Et cette fois-là, j’ai remporté les 2 titres : à la libre et aux 3 bandes. J’avoue... c’était une grande satisfaction. En plus, j’ai appris le lendemain que j’étais enceinte de ma première fille et donc tout ça, c’était vraiment magique !
As-tu un conseil à donner à toutes les femmes qui aimeraient pratiquer ?
Je leur dirai de ne pas avoir peur de franchir la porte d’un club de billard parce que même si c’est un peu plus masculin, il y a une très bonne ambiance. On est tout le temps bien accueilli et jouer au billard, c’est passionnant ! Ça procure un sentiment de satisfaction qui donne envie d’y retourner. L’ambiance y est très familiale : il y a des filles, des jeunes et des
moins jeunes. On arrive tout le temps à trouver sa place. Il faut y aller ! C’est vraiment un super sport que je conseille à toutes les filles ! En plus, ici, au club de Ronchin, on a toutes les disciplines de billard donc on peut trouver son bonheur dans le snooker, le billard anglais, le billard français ou l’américain.
Un prochain défi ?
En fait, j’en ai 3 ! Le championnat de France est ma priorité en juin prochain! C’est mon événement à moi ! Je veux le titre. Ensuite, j’ai deux compétitions qui arrivent : le World Team Trophy (WTT) qui consiste à rendre le billard sport olympique. J’ai été sélectionnée pour représenter le 3 bandes féminin dans l’équipe de France. Il y aura 4 équipes hommes et 4 équipes femmes (France, Europe, Asie et reste du monde). Je vais jouer contre la championne d’Europe, la meilleure joueuse asiatique et contre une joueuse colombienne. Chez les hommes, il y aura le numéro 1 français et le numéro 2 mondial. Même si les résultats ne me serviront pas, c’est une super belle expérience ! Ensuite, il y aura les championnats d’Europe en mai prochain, en Allemagne. Mon objectif est d’atteindre le quart, voire la demie-finale. Il y aura la championne du monde en titre qui est hollandaise et celle d’Europe qui est Turque et elles sont imbattables ! C’est important pour moi d’y être !
Pourquoi sont-elles imbattables ?
Parce que ce sont des joueuses professionnelles. La joueuse hollandaise joue entre 4 et 8h par jour. Ce n’est même pas ce que je fais en une semaine ! C’est son travail. Tous les week-ends, elles sont en compétitions. Voilà pourquoi elles sont imbattables ! On ne joue pas sur le même tableau ! Il n'empêche qu’aux derniers championnats d’Europe, j’ai failli battre la joueuse hollandaise. J’ai fait une partie exceptionnelle comme je n’avais jamais fait. Et j’ai perdu 25 à 23. C’est très stimulant. Ça donne envie d’y retourner !
Est-ce que selon vous l’image du billard évolue ?
Oui, car il y a encore 2 ou 3 ans, la tendance était plutôt de dire que le billard n’était pas un sport et progressivement, je sens que cette idée est de moins en moins présente dans les esprits. C’est peut-être lié à la médiatisation du Snooker ? Du coup, même si ce n’est pas comparable à un marathon, pour réussir à gagner, il faut du travail et de l'entraînement. C’est sympa de voir dans le regard des autres du respect et de l’admiration. J’en suis fière !
A travers, le “billard au féminin” des 9 et 10 mars, j’espère que les femmes viendront dans les clubs pour s’essayer à ce sport si passionnant !