La dysmorphie, grand tabou de la danse classique
C’est le thème principal du court métrage signé Disney, sorti en octobre 2022. L’héroïne, Bianca, une jeune ballerine, est en surpoids et faute de représentation à son image, se trouve en proie à la dysmorphie.
La dysmorphie, qu’est-ce que c’est ? C’est une perception erronée de notre corps, qui nous pousse à nous voir plus gros·se qu’on ne l’est, et à y appliquer un jugement négatif en associant la minceur ou la maigreur à la beauté. Dans le court métrage Reflect, cette dysmorphie est illustrée habilement, et permet de comprendre la souffrance derrière ce trouble. Lorsque que Bianca croise son reflet dans le miroir du studio de danse, celui-ci se fissure sous la pression du jugement que la petite danseuse porte sur son corps.
Dans le milieu de la danse classique, l’importance d’une représentation plus variée des corps, féminins comme masculins, se fait sentir et son absence peut favoriser le développement de troubles du comportement alimentaire pour “rentrer dans les normes”, ou de dysmorphie, comme illustré par Bianca. Faute de petit·es camarades à son image, Bianca se retrouve seule face à elle-même et à son reflet, qui se brise dans le miroir.
Alors que Bianca fait face à ses multiples reflets dans les brisures du miroir qui l’entourent désormais, elle prend une seconde pour se recentrer. Elle ouvre les yeux, et se lance dans la chorégraphie d’un cygne blanc revisité, tout en grâce et en élégance, et bien loin des codes corporels entretenus au cœur des ballets internationaux. Cette confiance retrouvée en les capacités de son corps lui permet de revenir dans la réalité de son cours de danse. À la barre, Bianca pose désormais un regard profondément empli de douceur sur son corps.
Sur les réseaux sociaux, le court métrage est salué par des danseuses et parents du monde entier. “Mon enfant a pleuré devant Reflect”, peut-on notamment lire sur Twitter. Pour Leila, danseuse classique de 27 ans, ce court métrage se fait le reflet d’une dure réalité, et d’un long cheminement vers l’amour de soi dans ce sport.