Aller à l’école à vélo : quel est le bon moment pour les enfants ?

Parmi les modes de transport doux utilisés par les enfants, le vélo, le trajet à pied et la trottinette sont les plus plébiscités. Privilégier le vélo, c’est ce qu’encourage Génération Vélo, le programme mobilité active pour lequel travaille Colombe, notre interlocutrice. Celui-ci a pour objectif de soutenir le déploiement du savoir rouler à vélo et de « permettre aux enfants de 6 à 11 ans d’apprendre à se déplacer à vélo en autonomie et en sécurité », indique notre experte du réseau d’associations pro vélo.

Aujourd’hui, 80 % des écolier·ères, 29 % des collégien·nes et 19 % des lycéen·nes sont accompagné·es jusqu’à leur établissement par un·e adulte (selon l’étude « Encourager et accompagner la mobilité à vélo des collégiens et lycéens » , ADEME, 2022). Selon un sondage IFOP pour le bureau d’études ECOCO2 réalisé du 16 au 22 septembre 2020, plus de la moitié des parents se montrent favorables au développement de l’usage des mobilités actives en matière de transport scolaire.

Alors, qu’est-ce qui nous met des bâtons dans les roues 🤨? « C’est l’appréhension face au danger que représentent les automobilistes qui rebute les parents. », explique Colombe Guy-Seiler.

Les chiffres confirment ce constat autour de la sécurité.

👉 7 parents sur 10 indiquent être inquiets à l’idée que leur enfant soit victime d’un accident de la route en se rendant à son établissement (sondage IFOP pour le bureau d’études ECOCO2 du 16 au 22 septembre 2020).

👉 44 % des accidents impliquant des enfants ont lieu sur le trajet domicile-école et 58 % de ceux-ci sont dus à des voitures mal garées (source : Prévention routière)

La solution ? Au-delà des précautions de bon sens (l’apprentissage de la signalisation et du savoir rouler ainsi que le port du casque), il est pertinent, en tant que parents d’élèves, de s’engager et de militer pour des politiques publiques, en exigeant notamment des aménagements sécurisés. Selon Colombe, « embrasser une grande culture vélo de la part des usager·ères poussera à la mise en place de ces politiques. »

Laisser son enfant aller à l’école à vélo, c’est le·a sensibiliser aux questions environnementales et l’habituer à une activité physique quotidienne.
Cela crée un cercle vertueux : pour les parents, c’est la liberté de faire un choix santé et plus responsable, en s’éloignant aussi de la contrainte temps (entre autres) imposée par un trajet en voiture. Lorsque l’on est parent, on ne peut négliger l’importance d’être un « role-model » : en montrant l'exemple, les bonnes pratiques sont acquises par mimétisme.

Ainsi, ces adultes pourront, eux aussi, décider de se rendre au travail à vélo ou de privilégier les transports en commun.

On le sait, la sédentarité touche de manière croissante la population. Aujourd’hui en France, 73 % des jeunes de 11 à 17 ans n’atteignent pas les recommandations de 60 minutes d’activité physique par jour. (Étude Esteban de 2014-2016).
Pourtant, plus on s’habitue tôt à bouger, plus ces comportements sains seront ancrés dans la vie des adultes de demain.

Besoin d’un coup de pouce pour motiver vos enfants à se mettre au vélo ? On vous donne quelques idées ici.

S’il n’y a pas de règle ni même de loi indiquant un âge minimum légal pour rouler seul·e à vélo, il convient, pour se prémunir des risques d’accident sur le trajet de l’école, de  connaître et respecter le code de la route :  s’arrêter à un feu rouge et à un stop, laisser la priorité à droite, ne pas prendre les sens interdits...
Le site du gouvernement précise : « [L’enfant] doit connaître les panneaux de signalisation essentiels pour circuler (stop, céder le passage, sens interdit, piste cyclable, etc.). »
Plus largement, la FUB insiste sur deux points :

👉 Le fait de rouler sur des aménagements sécurisés et séparés de la circulation automobile ;

👉 Le “savoir rouler” à vélo, pour que les enfants soient autonomes dans leurs déplacements à vélo à leur entrée au collège. Il existe une formation spécifique au niveau national, délivrée par les différents acteurs, professionnels et bénévoles du secteur et en partenariat avec l’Éducation nationale et les collectivités, majoritairement réalisée sur le temps scolaire : Génération Vélo est un programme de financement éligible aux certificats d’économies d’énergie (CEE) destiné à soutenir le déploiement du Savoir Rouler à Vélo. (Plus d’informations sur votre région auprès de la FUB !).

Il n’y a donc pas un âge déterminé pour commencer à se déplacer seul·e à vélo, mais l’entrée en 6ᵉ peut être un repère pour les parents afin d’établir des étapes d’apprentissage.

Vous souhaitez commencer dès les trajets maison-crèche / nounou ? Cet article est fait pour vous !

Colombe Guy-Seler précise que s’il n’existe pas de permis vélo, le programme Génération Vélo permet déjà de rassurer les parents en accompagnant les enfants grâce à 10 heures de formation. Ce programme peut débuter dès l’école élémentaire. Ensuite, « chaque école ou collectivité peut adapter l’enseignement en fonction de ses aménagements.
Ainsi, celui-ci se découpe en 3 blocs :

👉 l'acquisition des fondamentaux, le "savoir pédaler" et l'apprentissage des éléments de sécurité de son vélo ; 

👉 un apprentissage des notions de sécurité routière (panneaux de signalisation) et des interactions avec les autres usager·ères sur un circuit en milieu sécurisé, coupé de la circulation (cour d’école, parking fermé ou piste de sécurité routière) ;

👉 la pratique des enfants en autonomie en les faisant évoluer sur un petit parcours, sur la voie publique. »

Entre la volonté de sécuriser son enfant et celle de le·a laisser circuler en toute autonomie, il n’y a qu’un pas. Et si la solution intermédiaire, c’était une option solidaire ?

Pour les plus petit·es, à l’école élémentaire, il existe dans certaines collectivités des initiatives de ramassage scolaire à vélo menées par des élu·es, ou technicien·nes de mairie, ou encore des bénévoles. « Chaque enfant a son propre vélo et il suffit qu’ils·elles se rendent aux arrêts de vélo-bus et attendent d’être récupéré·es par l’adulte et le groupe afin de réaliser le trajet ensemble », explique Colombe.

Ces  expériences positives sont partagées entre les territoires afin de mettre en valeur ce qui fonctionne sur ces derniers, selon qu’ils sont urbains, péri-urbains ou ruraux. La mobilité étant plus complexe en territoire rural, les solutions d’aménagement et de mobilité doivent être adaptées.

En résumé : seul, on va plus vite, ensemble, on arrive à bon port !

Là encore, il n’existe pas de recommandation spécifique sur le port de charge à vélo. Faites simplement preuve de bon sens et veillez à ce que le cartable de votre enfant soit le plus léger et compact possible.

😉 Le petit conseil de Colombe ? Un cartable-sacoche, pour en faire de futur·es vélotafeur·ses !

Selon les collectivités, il existe des aides à l’achat, récemment élargies au vélo d’occasion.
D’autres astuces ? 

👉 Se rendre en recyclerie ou ressourcerie afin de dénicher la perle rare ;

👉 Aller voir les associations locales pour des vélos à moindre coût.

Pour plus de ressources sur le sujet, n’hésitez pas à consulter notre article sur les aides spécifiques.

Renseignez-vous localement pour connaître les associations et les initiatives locales qui vous accompagneront et apprendront à votre enfant à entretenir son vélo. « Pour la FUB, l’idée d’autonomiser s’étend aussi à l’entretien du vélo, c’est pourquoi nous encourageons les collectivités à mettre en place des ateliers parent-enfant pour apprendre à réparer son vélo », indique notre experte en mobilité douce.

Plus il y aura d’enfants sur les vélos, moins il y aura de voitures sur les routes !

Retenez l’essentiel :

↪️ Habituez les enfants le plus tôt possible au vélo.

↪️ Impliquez-vous en tant que parent dans les assos locales.

↪️ Allez-y progressivement : accompagnement parental, trajets en groupe, puis solo.

↪️ Le plus important : le port du casque est obligatoire pour les enfants de moins de 12 ans !