Route nationale, trottoir, sens interdit... Où peut-on faire du vélo ?

Si rouler en ville va de soi pour bon nombre d'adeptes de la bicyclette, la question des règles de circulation en dehors des agglomérations se pose parfois (voire souvent).

Est-il possible de faire du vélo sur une route communale ou départementale ? Est-on autorisé·e à rouler sur une route nationale ?
Sachez que dans le Code de la route, rien n’interdit de circuler à vélo sur des routes communales ou départementales. Cependant, certaines règles d’usage sont à connaître si vous êtes amené·e à emprunter ce genre de voies.

Par exemple, veillez à bien rester à droite, tout en prenant garde aux éventuelles ornières ou gravillons. Serrez à droite dans les virages et restez vigilant·e lors du passage d’un camion ou tout autre gros véhicule. L’appel d’air produit par son passage peut déstabiliser. Enfin, si vous roulez en groupe, mieux vaut rouler à deux de front (oui, c’est bien autorisé) ou en file indienne. En cas de dépassement par un véhicule, quand vous roulez la nuit ou lorsque les circonstances l’exigent, la file indienne est de rigueur.

Pour ce qui est des routes nationales, là encore, aucune interdiction ne figure dans le Code de la route. Sachez simplement que les routes dont la limitation est de 110 km/h à 130 km/h sont strictement interdites aux cyclistes.

Aucun permis de conduire n’est obligatoire pour enfourcher une bicyclette. Pour autant, les cyclistes ne sont pas complètement exempts de certaines règles à respecter. Comme n’importe quel autre usager de la route, ils ou elles doivent en effet se conformer à quelques obligations afin de rouler en toute sécurité.

Si rien n’est précisé concernant les routes nationales, départementales et communales, en revanche, le Code de la route interdit formellement de circuler à vélo sur les autoroutes et voies rapides. En effet, la différence de vitesse entre automobilistes et cyclistes rend ces dernier·es beaucoup trop vulnérables pour prendre le risque de s’y aventurer. Mais, de vous à nous, qui a vraiment envie de se faire taquiner le mollet par des voitures roulant à plus de 110 km/h ?

Qu’à cela ne tienne, les autoroutes et voies rapides mises de côté, vous allez voir qu’il vous reste tout de même un certain nombre de possibilités si vous souhaitez vous déplacer à bicyclette.

Depuis 1998, le Code de la route n’impose plus aux cyclistes l’obligation d’emprunter les aménagements cyclables. Selon l’article R 431-9 du Code de la route, « l’obligation d’emprunter les bandes ou pistes cyclables est instituée par l’autorité investie du pouvoir de police après avis du préfet ».

L’obligation d’emprunter un aménagement cyclable dépend donc de l’endroit où vous vous trouvez. En cas de doute, surveillez les panneaux. Un panneau de signalisation rond et bleu vous oblige à emprunter la piste cyclable tandis qu’un panneau carré et bleu indique le conseille (mais ce n'est pas obligatoire).

Le vélo n’est pas seulement un mode de déplacement. Pour certain·es, c'est avant tout une formidable occasion de se balader au grand air. Alors, si vous décidez de sortir un peu des routes tracées et balisées, voici les différentes possibilités que nous avons répertoriées.

La pratique du vélo en forêt est autorisée sur les chemins forestiers, dans le respect du lieu et des autres usagers : en forêt, le piéton reste prioritaire.

Notez que dans les secteurs très fréquentés, la circulation des vélos est limitée aux allées forestières larges de plus de 2,50 mètres et aux itinéraires balisés. En revanche, le free-ride ainsi que les circuits hors sentiers de VTT ne sont pas autorisés.

L’été, de nombreuses pistes sont ouvertes à la pratique du VTT. Renseignez-vous auprès de l’office de tourisme de l’endroit concerné pour connaître les parcours balisés. Ici encore, les sentiers peuvent être partagés et la priorité revient toujours aux piétons.

Si aucun panneau de signalisation n’est présent à l’entrée de la plage, vous pouvez circuler librement. Un conseil : prévoyez tout de même une monture adéquate, car tous les vélos ne sont pas adaptés à ce genre d’aventure !

Comme l’indique le Code de l’urbanisme, les sentiers côtiers sont destinés à assurer exclusivement le passage des piétons. Fragiles et sensibles à l’érosion, ils ne sont pas adaptés à la pratique d’autres activités et sont donc interdits aux vélos.

Maintenant que nous avons passé en revue l’ensemble des routes et des chemins que vous pouvez fréquenter, voyons d’un peu plus près les règles que vous devez respecter en tant qu’usager et usagère de la route. En effet, les cyclistes aussi doivent respecter un certain nombre de règles, en ville ou hors agglomération, de jour comme de nuit.

Comme pour les autres véhicules circulant sur la chaussée, en tant que cycliste, vous êtes tenu·e de vous arrêter aux feux rouges (on vous voit !).

Cependant, si vous ouvrez l’œil, vous pourrez observer un panneau de signalisation, apposé sur le mât de certains feux, vous autorisant à ne pas vous arrêter. Tututut pas si vite ! Sachez que cette autorisation n’est valable qu’à condition d’aller dans la ou les directions indiquées par les flèches présentes sur le panneau et de céder le passage aux piétons et aux usagers de la voie sécante. Alors, tout doux bijou... Ralentissez et prenez le temps de bien observer autour de vous avant de foncer !

Notez également qu’aux feux de signalisation se trouve parfois la présence d’un sas vélo. Situé entre la ligne d’arrêt destinée aux autres véhicules et le passage piéton, il s'agit d'un espace réservé aux cyclistes pour leur permettre de démarrer en toute sécurité.

Quant aux trottoirs, seuls les enfants de moins de 8 ans sont autorisés à y circuler à biclou. Et, si comme moi, vous n’avez plus 8 ans depuis longtemps, il vaut mieux les éviter. Pour les emprunter, c’est comme pour les passages piétons, vous devez descendre de votre vélo et circuler à pied.  

Enfin, concernant les ronds-points, si aucune réglementation du Code de la route ne s’applique de manière spécifique aux cyclistes, nous vous conseillons de rester bien en vue et si possible, au milieu de la voie la plus à droite. Ne serrez ni trop à gauche ni trop à droite au risque de vous faire doubler de manière imprévisible. Maintenez votre bras gauche tendu pour indiquer votre volonté de rester engagé·e sur le rond-point ou, à l’inverse, tendez votre bras à droite pour signaler votre sortie.

En matière d’équipement et de comportement, vous devez également respecter quelques obligations lorsque vous roulez à bicyclette. Voici une liste détaillée de ces dernières.

Pas très esthétique (j'en conviens) mais diablement efficace, le gilet réfléchissant est obligatoire la nuit, hors agglomération. Pensez-y également le jour, lorsque la visibilité est insuffisante (en cas de pluie ou de brouillard par exemple) et même par beau temps. Un·e cycliste bien visible est un· cycliste en sécurité !

Ces équipements, parce qu’ils peuvent entraver votre concentration et votre attention, sont formellement interdits lorsque vous circulez à vélo. Il en va de même, bien évidemment, pour l’usage du téléphone portable.

Sachez qu’il est interdit de rouler à vélo après avoir bu de l’alcool. Vous devez rester maître de votre véhicule en toutes circonstances. À vélo, le Sam, c’est vous !

Enfin, pour circuler en règle, votre vélo doit posséder les équipements suivants :

• Un avertisseur sonore pouvant être entendu à plus de 50 m (signalez-vous en fanfare !) ;
• Des freins avant et arrière fonctionnels (les baskets, c’est bien, mais pas franchement réglementaire) ;
• Un feu avant jaune ou blanc et un feu arrière rouge (une fois n’est pas coutume, osez briller !) ;
• Des catadioptres rouges à l’arrière, blancs à l’avant et orange sur les pédales (non, ils ne sont pas juste là pour faire joli).

En cas d’infraction routière à vélo et si vous êtes titulaire du permis de conduire, aucun point ne peut vous être retiré. Cependant, si vous commettez une infraction grave, telle que conduire en état d’ivresse ou mettre en danger de la vie d’autrui, votre permis peut être suspendu.

Et pour finir cette liste dans la bonne humeur, voici les sanctions auxquelles vous vous exposez en cas de non-respect de vos obligations (en date de janvier 2024) :

• Défaut d’éclairage : 11 €
• Défaut d’avertisseur sonore : 11 €
• Circuler à plus de 2 de front sur la chaussée : 35 €
• Non-port du casque pour un enfant de moins de 12 ans : 135 €
• Tenir son téléphone à la main ou porter des écouteurs : 135 €
• Circuler sur le trottoir en agglomération : 135 €
• Ne pas respecter l’arrêt au feu rouge ou à un stop : 135 €
• Rouler en sens interdit : 135 €
• Circuler sous l’emprise de l’alcool (entre 0,5 et 0,8 g d’alcool par litre de sang) : 135 €
• Ne pas respecter la priorité de passage à l’égard des piétons : 135 €
• Changer de direction sans avertir les autres usagers : 35 €
• Dépasser sans avertir les autres usagers  : 135 €

Si vous souhaitez maximiser votre sécurité lors de vos déplacements, vous pouvez mettre en place les bonnes pratiques suivantes :

• Équiper votre vélo d’un rétroviseur. Cet accessoire vous permet de voir plus facilement les véhicules situés derrière vous et ainsi, d’anticiper plus facilement leurs déplacements.
• Opter pour un écarteur de danger. Cela peut vous rendre encore plus visible et encourager les automobilistes à s’écarter lors de leurs dépassements. 
• Porter des vêtements de couleurs claires. Les vêtements sombres peuvent, en effet, vous faire perdre en visibilité. De même, certains accessoires trop longs ou trop encombrants peuvent contraindre vos mouvements et vous déstabiliser.  
• Vérifier l’état de votre vélo avant de prendre la route. Il ne s’agit pas de vous transformer en mécanicien·ne hors pair, mais d’effectuer régulièrement quelques vérifications d’usage (car un vélo mal entretenu peut nuire à votre sécurité). 

• Les pneus : des pneus abîmés ou mal gonflés sont plus sujets aux crevaisons et peuvent ne plus adhérer correctement au revêtement de la chaussée.
• Les freins : des freins en mauvais état ou usés peuvent être dangereux, notamment en ville où vous serez régulièrement obligé·e de vous arrêter.
• Les feux : ils sont obligatoires aussi bien pour voir qu’être vu.
  La chaîne : une chaîne mal entretenue, rouillée ou détendue, peut présenter un risque de rupture.
• Le dérailleur : s’il est mal graissé ou que son fonctionnement est endommagé par l’accumulation de saletés, le changement de vitesse risque de ne plus être efficace.