> LE PARCOURS VELO, tout simplement EXCEPTIONNEL !… Je pars confiant suite à ma préparation, de plus je connais parfaitement ces routes. Je ne cesse de me répéter que de toute façon il faut bien gérer la distance et ne pas me mettre dans le rouge. 5000m de dénivelé ce n'est pas rien...
A la sortie de la transition, j'attaque les premières pentes de la montée des puys (6% de moyenne sur les 7 premiers km), le cardio est bon tout comme les premières sensations, puis le fameux mur des Méans à 12%. La montée vers St Apollinaire... et enchaîne à toute allure la descente vers Prunières avec sa vue à couper le souffle sur le lac de Serre Ponçon ! Retour par Savines, Boscodon, les Crots et boucle les 45km et 1300m de dénivelé du parcours CD en 1h35. Déjà de retour sur Embrun... et pour la 1ère fois depuis 5 ans je tourne à droite vers la montée des Orres pour poursuivre le vélo ! On est dans la course des "Grands" maintenant ;-)))
L'ambiance est phénoménale ! Digne du tour de France, nous nous faufilons à travers un couloir composé de centaines de personnes.. Cependant, la pente n'est qu'à 2,5% ;-)) J'aspire le prochain virage, pour passer devant notre camping pour pouvoir faire un petit coucou aux enfants et aux amis. Ils sont tous là ! M'attendant pour exprimer leurs encouragements qui font chaud au coeur ! Cette fois, c'est parti pour plusieurs heures de solitude et l'enchaînement des difficultés.
> Le COL D'IZOARD
La particularité du parcours vélo est l'enchaînement permanent de bosses et autres côtes.. pas de repos ! Pour un cumul de 5000m de dénivelé positif au total. Après avoir avalé la route des balcons de la Durance et les premiers ravitos, j'arrive à Guillestre. C'est parti pour 33km vers le col d'Izoard (2361m). Les 14 premiers représentent l'approche du col à travers les gorges du Guil et son paysage magnifique ! Les pentes ne sont pas encore très élevées mais longues et régulières... Je prends le temps de bien m'hydrater, de m'alimenter et de respecter une prise régulière de gel longue distance (j'avais fait ça sur l'étape du tour et cela m'avait évité les crampes et les courbatures ;-)
La monotonie est bien présente dans ces gorges... Il faut être patient et je repense aux mois de préparation pour passer le temps ! On arrive au 84ème km, un virage à gauche et c'est parti pour les 14km d'ascension du col mythique. La partie que je redoute à chaque fois c'est cette traversée à 5% en ligne droite dans les villages d'Arvieux, La Chalp et de Brunissard... ;-( pas la partie la plus dure mais exposée en plein soleil et interminable !!! Vivement qu'on soit dans les virages les plus durs, je serai plus à mon aise !!!
Dans la pente, un petit message personnalisé peint sur le sol me donne le sourire (merci à la famille et amis ;-) au moment où les jambes commencent à tirer peu ;-) Globalement je suis bien. Je check le chrono pour évaluer mon avance sur le délai... 1h15 d'avance... pas de soucis donc je tiens mes estimations horaires ! Au petit train, j'enchaîne et attaque les pentes les plus sérieuses (8 à 10%). J'enchaîne bien les virages, j'affectionne plutôt de type de pente assez fortes et régulières. La beauté des paysages de ce col Hors Catégorie est unique et indescriptible ! Particulièrement le passage à Case Deserte. Plus que 2km... Puis le haut du col à 2361m d'altitude. Il est 12h05.. 06h20 de course déjà !
Je récupère mon sac ravito, enfile ma veste et fonce à toute balle dans la descente ! Pas très technique mais propre et extrêmement rapide (73km/h max), j'enchaîne les kilomètres vers Briançon. Une bosse me fait perdre une vis d'un de mes prolongateurs... ;-(( Il ne tient plus et j'aurais du mal à l'utiliser ensuite... mais il tient toujours et ne balance pas de trop. On fera avec, au pire s'il le faut, je le démonte et l'abandonne au prochain ravito ! ;-))
> Le retour vélo : Le plus dur commence !
Un dicton dit que quand tu as passé l'Izoard, tu as fait le plus facile... Je dirais que c'est plutôt vrai ! ;-) Il reste encore 90km de vélo et les montées s'enchaînent, la côte des vigneaux semble une formalité après le col.. Puis la montée du Pallon : 3km en ligne droite à 7%... dans le cagnard ! Elle tient sa réputation, elle fait bien mal aux jambes avec l'accumulation mais ça passe bien ;-) Surtout qu'il y a du monde et de l'ambiance au bord de la route !
Un peu plus de 08h00 de course... l'enchaînement vallonnée de la côte de Réotier et des balcons de la Durance se passent bien. Je commence déjà à penser au marathon... Du coup je lève un peu le pied ! ;-) De toute façon j'ai toujours mon avance pour sur le "hors-délai". Tout va bien, par contre je commence à ressentir une douleur au dos... (au niveau du trapèze gauche). Il est temps que j'arrive sur Embrun et j'aspire à changer de discipline. Je croise la famille et les amis sur le bord de la route ce qui redonne un bon coup de motivation pour en finir ! Il ne reste plus que 20km... dont le plus "redouté" de tous pour finir : Chavet !
La montée dans Embrun se passe bien, je passe la gare et puis c'est parti pour ses pentes à 7-8% en plein soleil qui cassent les pattes avant la 2ème transition ! La légende a dit vrai ;-) Durant cette dernière demi-heure de montée, mon dos me fait de plus en plus mal... Je commence à me dire que dans ces conditions le marathon va être (encore plus) un enfer ! En haut de Chalvet, mon frère m'attend. Ca fait du bien de voir un visage familier à ce moment là et je prendre le temps de discuter 2 mins.
La descente est périlleuse et la route dangereuse !.. Il y a souvent des accidents à cet endroit de la course... inutile de baisser son attention au risque d'en prendre une belle ! Je descends donc prudemment et prends le temps de m'étirer un maximum sur le vélo. J'arrive au parc à vélo. Le 5ème "finisher" en termine (le salaud... moi j'ai encore un marathon à faire ! ;-)))
> T2 : 6mins56
Il est temps de poser le vélo ! Et ça fait du bien ! Tout comme la T1, je prends le temps d'aller à la tente vestiaire pour enfiler ma tricombi. Lorsque je retourne dans mon allée, un signe du destin se présente à moi. Tout surpris, un t-shirt blanc me demande si je souhaite être massé. Dans la confusion et mentalement prêt à démarrer la course à pied, je mets du temps à répondre... Je réfléchis quelques secondes et lui mentionne ma douleur au dos... Il exerce quelques pressions de relaxation, des secondes qui me semblent me faire perdre de précieuses minutes ! En partie soulagé, je prends ma ceinture porte-bidons et attaque la course à pied.
7 mins petites minutes qui m'ont parues double !