Mon premier triathlon

Mon premier triathlon XXL à Embrun - Jean Philippe

Participer et finir l'EMBRUNMAN® faisait partie intégrante de mes rêves d'enfant...

MON PREMIER TRIATHLON XXL A EMBRUN

Pourquoi Embrun ?

Participer et finir l'EMBRUNMAN® faisait partie intégrante de mes rêves d'enfant ;-)  Connaissant parfaitement les Hautes Alpes pour y avoir passé la plupart de mes vacances d'enfance... Pour y avoir habité plusieurs années et y avoir suivi mes études... Embrun a toujours représenté pour moi une course de fou ;-) et parmi les triathlons Ironman® "traditionnels" les plus difficiles compte tenu de son parcours mythique !

Je me souviens encore des nombreuses éditions qui passaient devant l'appartement. L'ambiance de malade que cette journée dégageait et la réelle souffrance des participants souvent due à la variation des conditions climatiques (grosse chaleur, froid ou neige au col de l'Izoard..) et qui, au mental, tentaient tant bien que mal de boucler le marathon à des heures perdues, titubant frontale au front et parfois sous l'orage ! Observant ces héros anonymes, je me fis cette promesse toute bête : "un jour, moi aussi j'y participerai et je terminerai !" Et puis Embrun, c'est le berceau du Triathlon ! Avec ses légendes et sa réputation. Un défi perso resté enfoui et présent dans un coin de la tête...

Après avoir accompli bien d'autres challenges, il y a 5 ans, je mets au tri et très rapidement j'y trouve plaisir et énormément de sensations. Mon premier triathlon : Embrun bien sûr ! Sur le Courte Distance. Course estivale que j'effectuais chaque année depuis, accompagné d'autres triathlon CD dans l'année (Chtri'man, Fourmies, Halluin etc) et autres cyclos (Lille Hardelot, Paris Roubaix challenge etc...). Après avoir participé à l'Etape du Tour de France "Briançon Izoard" en 2017 (premier gros challenge vélo) et mon 5ème Embrunman CD consécutif, j'éprouve un besoin radical de changement : il est peut être temps ? L'an prochain c'est peut être la bonne année pour passer le cap ?!

=> Gonflé à bloc, j'en parle avec mon épouse ;-) bien conscient de la préparation que demande cette distance XXL et particulièrement le parcours à Embrun. Je suis devant mon PC le 15 décembre 2017 à minuit pétante, bien décidé à valider mon inscription ! Un dernier clic...c’est validé, reste plus qu'à préparer ce challenge : MON 1er IRONMAN !

Quelle prepa ?

Dès mi-décembre, je commence à reprendre tout doucement les 3 activités, accompagnées par une petite préparation physique générale (squat, abdos, crosstraining) jusque fin janvier.

Etant plutôt à l'aise en natation, je focuse sur le "gros cailloux" du parcours c'est à dire le vélo. Je reprends dès janvier les sorties régulières sur mes parcours habituels dans les monts de Flandres (pas facile dans le nord ;-) et des longues sorties cyclo. Ainsi que mon point faible, la course à pied en commençant par essayer surtout de prendre un peu de plaisir et apprendre à courir au rythme sur la longueur ! Au vue du parcours vélo (5000m de dénivelé) et les 600m de dénivelé à pied, le marathon sera dur quoiqu'il en soit. Il faudra piocher dans les ressources mentales mais mieux vaut opter pour cette option que prendre le risque d'en faire trop et de se blesser...

Dès mi février j'attaque un programme de préparation propre pour l'Embruman, dégoté sur le web... Un programme qui s'étend sur 26 semaines à raison d'une douzaine à une quinzaine d'heures par semaine. (Programme qu'il me sera impossible de suivre à 100%, boulot et vie de famille avant tout ! ;-) Je me contenterai de le suivre environ à 60-70% sur la durée. En guise de courses pour repérage : 145 km du paris Roubaix Challenge, 160km de Lille Hardelot, 10km d'Hem, Triathlon de Fourmies (M) en juin, l'Half-Ironman du Chtriman en juillet. Et surtout, l'anticipation des congés pour être sur place 15 jours avant pour s'acclimater à l'altitude, rouler et courir sur place !

Retrait du dossard... 3 jours de maltodextrine...  dépôt du vélo au parc la veille... Je prépare mon sac de transition pour l'Izoard, celui pour la course à pied... La pression est là mais pas de "sur-pression"... je suis prêt à absorber la journée et atteindre confiance mon objectif : être Finisher !

Y'a plus qu'à ! ;-)))))))))))

 

L'Embrumman® : le jour J !

> Curieusement, j'arrive à dormir un peu malgré l'excitation !

Levé 03h00. Je suis reposé et bien déterminé à en découdre avec le Mythe ! J'avale un café, une crème hyperprotéinée et direction le plan d'eau d'Embrun ! 1203 participants se ruent dans le noir à la lueur des frontales. Ma femme et un ami m'accompagne jusque là, une petite photo et me voilà seul dans les allées du parc.

La préparation de mes affaires est assez rapide (je commence à être rodé ;-), y'a plus qu'à attendre : le plus long ! Je mange un peu et prend une boisson d'attente...  Naturellement la pression monte pour tous, mais curieusement je me sens assez "zen" et je n'ai pas mal au ventre dans la dernière heure contrairement à l'accoutumée ! Ce qui m'évite l'interminable queue pour les WC du parc !

>  05h50 : C'est parti pour les féminines ! Il ne reste que 10 minutes et j'y serai pour de bon !

Les hommes s'avancent... Je me place environ dans le milieu du paquet pour laisser partir les furieux et histoire que ne pas être trop bloqué non plus... De toute façon, sur 3800 mètres, j'aurai le temps de dérouler ma nage et de rattraper du monde si possible...

 

La partie natation

> 06h00 : Surtout prend ton temps et prend du plaisir !

Après l'excitation du speaker et les traditionnels applaudissements qui rend ce moment du départ natation unique, je regarde ma montre... plus que 30 secondes... 15 secondes... Je ne cesse de me répéter "Surtout prend ton temps.. gère ta journée et prend du plaisir !"

"PAAANNN"... C'est parti !!!!!!!!! Parmi les 1200 triathlètes au défi commun, je m'avance dans le noir, ressens l'eau monter sur la combinaison... Je me jette à l'aveugle dans l'eau sombre pour commencer à nager. La bagarre !!! Sur les 500 premiers mètres ça frotte ! Je suis surpris pour une telle longueur (autant sur des sprints.. c'est normal). Mais là je ne m'attendais pas à autant de coups et de tirages de pied sur un XXL ;-) Ma trajectoire est bonne et directe pour passer les premières bouées, je me sens bien malgré un petit soucis d'entrée d'eau dans les lunettes... et j'arrive peut une fois la cohue passée à poser ma nage !

Je me place derrière les pieds d'un autre nageur afin de ne pas trop dépenser d'énergie sur le 1er tour et accélère progressivement dans le 2nd pour me replacer. Je déroule les 3,8kms en 1h13mins. Je suis dans mes temps, donc serein !

> T1 : 6mins56

J'ai longtemps hésité mais je décide finalement de prendre le temps de me changer complètement. J'enlève la néoprène et file à la tente vestiaire pour enfiler une tenue de vélo. Je galère à mettre les gants et les manchons avec les mains mouillées... J'enfile le casque, décroche le vélo et c'est parti pour une longue journée de 188km !

 

La partie vélo

> LE PARCOURS VELO, tout simplement EXCEPTIONNEL !… Je pars confiant suite à ma préparation, de plus je connais parfaitement ces routes. Je ne cesse de me répéter que de toute façon il faut bien gérer la distance et ne pas me mettre dans le rouge. 5000m de dénivelé ce n'est pas rien...

A la sortie de la transition, j'attaque les premières pentes de la montée des puys (6% de moyenne sur les 7 premiers km), le cardio est bon tout comme les premières sensations, puis le fameux mur des Méans à 12%. La montée vers St Apollinaire... et enchaîne à toute allure la descente vers Prunières avec sa vue à couper le souffle sur le lac de Serre Ponçon ! Retour par Savines, Boscodon, les Crots et boucle les 45km et 1300m de dénivelé du parcours CD en 1h35. Déjà de retour sur Embrun... et pour la 1ère fois depuis 5 ans je tourne à droite vers la montée des Orres pour poursuivre le vélo ! On est dans la course des "Grands" maintenant ;-)))

L'ambiance est phénoménale ! Digne du tour de France, nous nous faufilons à travers un couloir composé de centaines de personnes.. Cependant, la pente n'est qu'à 2,5% ;-)) J'aspire le prochain virage, pour passer devant notre camping pour pouvoir faire un petit coucou aux enfants et aux amis. Ils sont tous là ! M'attendant pour exprimer leurs encouragements qui font chaud au coeur ! Cette fois, c'est parti pour plusieurs heures de solitude et l'enchaînement des difficultés.

> Le COL D'IZOARD

La particularité du parcours vélo est l'enchaînement permanent de bosses et autres côtes.. pas de repos ! Pour un cumul de 5000m de dénivelé positif au total. Après avoir avalé la route des balcons de la Durance et les premiers ravitos, j'arrive à Guillestre. C'est parti pour 33km vers le col d'Izoard (2361m). Les 14 premiers représentent l'approche du col à travers les gorges du Guil et son paysage magnifique ! Les pentes ne sont pas encore très élevées mais longues et régulières... Je prends le temps de bien m'hydrater, de m'alimenter et de respecter une prise régulière de gel longue distance (j'avais fait ça sur l'étape du tour et cela m'avait évité les crampes et les courbatures ;-)

La monotonie est bien présente dans ces gorges... Il faut être patient et je repense aux mois de préparation pour passer le temps ! On arrive au 84ème km, un virage à gauche et c'est parti pour les 14km d'ascension du col mythique. La partie que je redoute à chaque fois c'est cette traversée à 5% en ligne droite dans les villages d'Arvieux, La Chalp et de Brunissard... ;-( pas la partie la plus dure mais exposée en plein soleil et interminable !!! Vivement qu'on soit dans les virages les plus durs, je serai plus à mon aise !!!

Dans la pente, un petit message personnalisé peint sur le sol me donne le sourire (merci à la famille et amis ;-) au moment où les jambes commencent à tirer peu ;-) Globalement je suis bien. Je check le chrono pour évaluer mon avance sur le délai... 1h15 d'avance... pas de soucis donc je tiens mes estimations horaires ! Au petit train, j'enchaîne et attaque les pentes les plus sérieuses (8 à 10%). J'enchaîne bien les virages, j'affectionne plutôt de type de pente assez fortes et régulières. La beauté des paysages de ce col Hors Catégorie est unique et indescriptible ! Particulièrement le passage à Case Deserte. Plus que 2km... Puis le haut du col à 2361m d'altitude. Il est 12h05.. 06h20 de course déjà !

Je récupère mon sac ravito, enfile ma veste et fonce à toute balle dans la descente ! Pas très technique mais propre et extrêmement rapide (73km/h max), j'enchaîne les kilomètres vers Briançon. Une bosse me fait perdre une vis d'un de mes prolongateurs... ;-(( Il ne tient plus et j'aurais du mal à l'utiliser ensuite... mais il tient toujours et ne balance pas de trop. On fera avec, au pire s'il le faut, je le démonte et l'abandonne au prochain ravito ! ;-))

> Le retour vélo : Le plus dur commence !

Un dicton dit que quand tu as passé l'Izoard, tu as fait le plus facile... Je dirais que c'est plutôt vrai ! ;-) Il reste encore 90km de vélo et les montées s'enchaînent, la côte des vigneaux semble une formalité après le col.. Puis la montée du Pallon : 3km en ligne droite à 7%... dans le cagnard ! Elle tient sa réputation, elle fait bien mal aux jambes avec l'accumulation mais ça passe bien ;-) Surtout qu'il y a du monde et de l'ambiance au bord de la route !

Un peu plus de 08h00 de course... l'enchaînement vallonnée de la côte de Réotier et des balcons de la Durance se passent bien. Je commence déjà à penser au marathon... Du coup je lève un peu le pied ! ;-) De toute façon j'ai toujours mon avance pour sur le "hors-délai". Tout va bien, par contre je commence à ressentir une douleur au dos... (au niveau du trapèze gauche). Il est temps que j'arrive sur Embrun et j'aspire à changer de discipline. Je croise la famille et les amis sur le bord de la route ce qui redonne un bon coup de motivation pour en finir ! Il ne reste plus que 20km... dont le plus "redouté" de tous pour finir : Chavet !

La montée dans Embrun se passe bien, je passe la gare et puis c'est parti pour ses pentes à 7-8% en plein soleil qui cassent les pattes avant la 2ème transition ! La légende a dit vrai ;-) Durant cette dernière demi-heure de montée, mon dos me fait de plus en plus mal... Je commence à me dire que dans ces conditions le marathon va être (encore plus) un enfer ! En haut de Chalvet, mon frère m'attend. Ca fait du bien de voir un visage familier à ce moment là et je prendre le temps de discuter 2 mins.

La descente est périlleuse et la route dangereuse !.. Il y a souvent des accidents à cet endroit de la course... inutile de baisser son attention au risque d'en prendre une belle ! Je descends donc prudemment et prends le temps de m'étirer un maximum sur le vélo. J'arrive au parc à vélo. Le 5ème "finisher" en termine (le salaud... moi j'ai encore un marathon à faire ! ;-)))

> T2 : 6mins56

Il est temps de poser le vélo ! Et ça fait du bien ! Tout comme la T1, je prends le temps d'aller à la tente vestiaire pour enfiler ma tricombi. Lorsque je retourne dans mon allée, un signe du destin se présente à moi. Tout surpris, un t-shirt blanc me demande si je souhaite être massé. Dans la confusion et mentalement prêt à démarrer la course à pied, je mets du temps à répondre... Je réfléchis quelques secondes et lui mentionne ma douleur au dos... Il exerce quelques pressions de relaxation, des secondes qui me semblent me faire perdre de précieuses minutes ! En partie soulagé, je prends ma ceinture porte-bidons et attaque la course à pied.

7 mins petites minutes qui m'ont parues double !

 

embrunman jp velo

Le marathon tant redouté

En route pour 42,250Km avec ses 600m de dénivelé. Il est 16h13 j'attaque le marathon comme à l'entraînement. C'est à dire au petit trot.. bien calé sur une allure confortable (6min/km) qui me permet de gérer et de tenir sur la durée (n'ayant jamais fait de marathon... je préfère le prendre au sérieux ;-)) De toute façon les jambes sont "en partie" cuites avec le vélo et je me remémore mon objectif : aller au bout et pas de faire un temps précis.

C'est maintenant qu'il va falloir être fort ! Le changement de température se fait sentir, bien qu'il y ai du vent.. ça chauffe quand même. Les encouragements sont permanents et je croise de plus en plus de connaissances sur le bord de la route ! L'ambiance est énooorrmme ! Ayant bien pris mes repères sur ce parcours à pied, je prends le temps de marcher dans la fameuse "côte chamois" (7%) et dans la montée du centre-ville. Je m'hydrate un maximum, m'arrose et glisse une éponge dans ma trifonction pour soulager mon dos.

Je déroule la 1ère boucle de 14km en 1h42 (soit 1/2 heure de plus qu'en training ;-). L'important n'est pas là ! Je me sens bien. Aucune raison de ne pas aller bout ! Le hors délai est loin, j'ai l'esprit serein et tranquille... L'idée est bien de continuer à prendre du plaisir et de bien finir. Elle est longue quand même cette boucle ;-(... surtout le long de la Durance pour retourner au plan d'eau. De retour vers le parc, j'aperçois les finishers qui s'enchaînent... Allez "plus que" 2 tours !

Je reprends le temps de me faire masser 5 mins, ça me soulage. Dans le 2ème tour, j'alterne toujours marche rapide dans les montées et course... Mon dos me fait de plus en souffrir... Au 28ème kilomètre, j'en suis à 13h39 de course. Il ne reste plus qu'une boucle, je suis à 14 km de mon défi !! Allez courage, si je continue à gérer comme ça.. Ca va le faire !

Je me refais masser le dos, qui me fait de plus en plus souffrir, avant de parcourir le tour d'honneur ;-) Le dernier tour est un calvaire ! Les jambes vont bien mais chaque pas fait retentir directement ma douleur dans la nuque. Je prends un max sur moi. Lorsque la douleur est trop forte, je marche. Je presse une éponge sur la zone pour essayer de la soulager. Heureusement, l'ambiance dans Embrun est formidable et les encouragements incessants. Ca aide ! Je souffre le martyre, mais jamais je ne doute... J'arrive encore à courir au petit trot jusqu'au 34 kms. Puis soudainement, ça devient sérieusement impossible ! Ce n'est pas à 8 km de l'arrivée que je vais flancher ! ;-) Je décide donc de marcher rapidement, il n'y a que ça à faire... De toute façon, je me rends compte que je ne vais beaucoup moins vite, mais au moins je ne souffre pas.

21h15, la pénombre commence. Je me retrouve seul sans frontale, marchant dans les chemins sous le Roc d'Embrun pour en finir au plus vite... ces derniers kilomètres sont interminables ! A 2 kilomètres de l'arrivée, je commence à ré-entendre le speaker annonçant le nom des finishers au plan d'eau. Je commence à réaliser : J'y suis ! Moi aussi, j'en suis un !

Je me remets à courir comme je peux. Un ami sur le bord, m'accompagne en trottinant sur les derniers hectomètres. Je prends les derniers virages et (re)-découvre la longue ligne droite menant à l'arrivée ! Il est 22h00, avec un sursaut d'énergie et une certaine euphorie, je sprinte vers la ligne accompagné par les cris, les applaudissements et mon nom retentissant dans la nuit.

YEEEESSS.... I DID IT !

Jean Philippe

 

embrunman jp cap

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