On dit souvent que le sport “c’est dans la tête” : c’est vrai ?
Notre cerveau, c’est celui qui nous accompagne au quotidien dans tout ce que l’on fait, dit, pense. Anaïs Roux le définit : “comme le centre de contrôle de notre corps, celui qui régule nos organes, nos muscles et nos nerfs”. C'est lui qui décide si oui ou non, on va la faire cette séance de sport. Mais concrètement, qu’est-ce qu’il se passe dans notre tête ? 🤔
Pour m’expliquer comment se traduit l’effort dans notre cerveau, Anaïs Roux m’explique une expérience menée par Boris Cheval, chercheur suisse en Neuropsychologie. Pour ce test, les participant·es étaient face à un ordinateur. Ils et elles devaient cliquer avec leur souris sur un avatar avec la possibilité de le glisser soit vers une image qui représentait une activité physique et sportive, soit vers une image qui représentait une activité plus sédentaire : lecture, télévision, plage… Ensuite, il a été demandé aux personnes de rapprocher l’avatar le plus rapidement possible des images liées au sport puis de l’éloigner des images représentant la sédentarité et inversement. Résultat ? “D’un point de vue purement comportemental, les participant·es étaient plus rapides pour aller vers le sport et éviter ainsi les images de sédentarité” explique la psychologue.
Alors on en retient quoi ? Que chez la majorité d’entre nous, l’intention d’être sportif·ve et d’aller vers le sport est bien là. Par contre, pour notre cerveau, c'est une autre histoire. Elle poursuit : “plus les participant·es se rapprochent rapidement du sport et s’éloignent des activités sédentaires, plus cela leur demande de ressources énergétiques”. Cela signifie donc que notre cerveau travaille plus et consomme davantage d’énergie à l’idée de faire du sport qu’à l’idée d’aller s’allonger sur la plage pour bouquiner ou bien, à celle de s’installer devant une série.
“Aller vers le sport à un coût plus important pour notre cerveau que de ne rien faire” et c’est normal, car de base, “notre cerveau est là pour économiser de l’énergie”. En bref ? Comprenez que oui, le sport, c'est dans notre tête. En fait, si “instinctivement, nous aurons davantage tendance à aller vers la sédentarité” c’est parce que notre cerveau nous orientera toujours vers les activités les moins énergivores.
En fait, lorsque l’on décide de faire du sport, certaines zones de notre cerveau sont particulièrement stimulées : la zone de gestion de conflits (sport = conflit, oui oui) et la zone qui “empêche les comportements automatiques“ (aller vers la sédentarité = automatisme). Et ça, ça marche pour tout le monde, même chez les grand·es sportif·ves.
Alors pourquoi cette envie de faire du sport ? Parce qu’une fois que l’on s’est affranchi·e de tous ces obstacles, et que nous avons bougé, on constate assez rapidement les bienfaits et les bénéfices sur notre corps et notre mental. On se sent bien tout simplement et on en redemande !