L'univers du voyage à vélo dispose de son propre langage, parfois abstrait. Découvrez notre glossaire pour mieux comprendre ce dialecte !
Parlez-vous voyage à vélo ? Le monde de l’itinérance sur deux roues est ponctué d’expressions et de termes techniques parfois abscons. A travers ce glossaire, on s’est employés à traduire et à définir ces vocables très éloignés, pour la plupart, du langage courant.
Rouler en chasse patate, se refaire la cerise, manger la luzerne, arroser les fleurs… Le jargon du cyclisme, tout un poème ! Pour décrire les déboires, faits d’armes et autres rebondissements de la course sur route, commentateurs et concurrents eux-mêmes ont développé un lexique savoureux garni d’innombrables expressions imagées.
L’univers du voyage à vélo est sans doute moins prolixe. Il n’empêche que cette pratique, vieille comme la bicyclette et aujourd’hui en plein essor, dispose aussi de son propre langage. Un sabir protéiforme qui reflète toute la diversité du phénomène. Il emprunte des termes issus de la culture outdoor anglo-saxonne, pioche dans le répertoire du camping et de la randonnée, se nourrit de vocables popularisés par le cyclotourisme…
Pour vous aider à mieux comprendre ce dialecte parfois impénétrable, nous avons ébauché ce petit dictionnaire du voyage à vélo. Décryptage par ordre alphabétique :
Ce terme, importé des États-Unis, combine les mots « bike » (vélo) et « packing » (empaqueter). Il est directement dérivé de l’expression « backpacking » que l’on peut traduire par « bourlinguer sac au dos » ou « voyager en routard ».
A l’origine, il qualifie le fait de barouder à bicyclette en autonomie complète à l’écart des routes revêtues. Mais sa définition a sensiblement évolué au fil du temps. Aujourd’hui, il désigne également le mode de portage associé à cette approche aventureuse du voyage à vélo. En effet, au cours des années 2010, une bagagerie spécifique s’est développée pour optimiser la mobilité sur terrain engagé et gagner en vitesse de déplacement. Celle-ci se caractérise par des sacoches légères et très compactes qui s’arriment, grâce à des sangles et des velcros, sur le cadre, le cintre ou la tige de selle de n’importe quel vélo. Cette solution ultra-light qui combine généralement une sacoche de guidon, une sacoche de selle et une sacoche de cadre, permet donc de se passer de porte-bagages.
Si à la base, le bikepacking impliquait une dimension « off road », cela n’est plus nécessairement le cas. Le terme est désormais utilisé par des inconditionnels du bitume pour qualifier leurs séjours à vélo sur revêtement lisse. Aujourd’hui, le bikepacking tend, de plus en plus, à désigner toute approche minimaliste du voyage à vélo.
Le terme désigne un campement sommaire improvisé en pleine nature. Il sous-entend l’emploi d’un équipement réduit (tente de randonnée, hamac, bivy voire nuit à la belle étoile) et une durée d’installation courte, de la tombée du jour au lever du soleil.
Au sein de la communauté outdoor, on distingue généralement le « bivouac » du « camping sauvage », ce dernier pouvant se pratiquer pendant plusieurs jours et impliquer l’utilisation de véhicules motorisés.
Le bivouac est généralement apprécié par les adeptes des séjours à vélo pour sa souplesse (on s’arrête où l’on veut, quand on veut… ou presque), sa gratuité et le contact qu’il offre avec la nature. La réglementation concernant le bivouac varie assez sensiblement d’un pays à l’autre. En France, il est autorisé partout où il n’est pas interdit ! Les limitations sont toutefois assez nombreuses : bords de mer, proximité de captages d’eau, forêts ou sites disposant d’un classement spécifique, zones soumises à une interdiction par arrêté municipal ou préfectoral et, bien sûr, propriétés privées sans accord préalable.
Cette housse de protection imperméable permet de préserver un sac de couchage et son propriétaire des intempéries.
Également appelé sursac, cet abri miniature en forme de sarcophage constitue une solution de couchage idéale pour les bikepackers en quête de légèreté lors de leur séjours à vélo qui ne souhaitent pas s'encombrer d'une tente.
Directement inspirée de la marche ultra-légère (MUL), cette approche a été développée par des vététistes désireux de prolonger leurs escapades sur sentier pendant plusieurs jours en autonomie complète. Elle consiste à engager une réflexion sur son rapport au matériel et au confort pour réduire son paquetage à sa plus simple expression. Un effort d’allégement pour gagner en maniabilité, en rapidité et, finalement, en plaisir de rouler.
Pratiqué à l’origine essentiellement avec un sac à dos, le BUL peut également intégrer des éléments de bagagerie bikepacking (sacoche de guidon, sacoche de selle, sacoche de cadre...) Bien qu’imaginés de part et d’autre de l’Atlantique, les deux pratiques se confondent d’ailleurs par bien des aspects.
Plus confidentiel, l’emploi du terme BUL reste, toutefois, cantonné à la sphère du VTT.
Il s’agit en quelque sorte d’un porte-bagages minimaliste à installer sur la fourche de son vélo. Ce type de support permet d’embarquer un bidon ou une sacoche dédiée. Une ou plusieurs courroies de serrage (straps) assurent leur maintien sur la structure.
Il s’agit d’un élément additionnel de la bagagerie bikepacking type. Autres noms des cargo cages : anything cages, fork bottle cages…
Cette expression bien française, apparue longtemps avant l’avènement du VTT, caractérisait les cyclotouristes qui s’aventuraient à l’écart des routes goudronnées sur les chemins de montagne et autres sentiers d’altitude autrefois empruntés par les convois de mulets. Le terme qualifie également les cols non-revêtus.
C’est, historiquement, le mot utilisé pour parler de randonnée ou de voyage à vélo en France. Contrairement au cyclo-sport, il exclut toute forme de performance ou de compétition. En cyclotourisme, la bicyclette est utilisée comme un instrument de loisir et de découverte des territoires traversés. Chacun reste libre d'imaginer son propre parcours sur la carte et de déterminer, selon ses envies et ses capacités, la longueur de ses étapes. Mais cette activité peut également se pratiquer sur des itinéraires cyclables déjà identifiés et spécifiquement aménagés pour la rando à vélo (balisage, voies sécurisées, infrastructures pour l'accueil des cyclistes...). Deux des plus populaires en France : la Vélodyssée et la Loire à vélo. En termes d'environnement, pas de limite. Pistes de bord de mer, chemins de halage, routes forestières et meme cols de montagne, les cyclotouristes s'aventurent sur tous les terrains.
Aujourd’hui, le mot « cyclotourisme » est parfois aussi employé en opposition au terme « bikepacking ». Il sous-entend l’emploi de sacoches latérales volumineuses montées sur porte-bagages (plus une sacoche de guidon), là où le bikepacking se contente d’une bagagerie légère ne nécessitant pas de support de fixation spécifique. Une manière de marquer le distinguo entre ces deux approches de l’itinérance à vélo : la première contemplative, l’autre plus sportive.
Le terme « cyclotourisme » tend toutefois à tomber en désuétude, victime d’une certaine dépréciation du mot tourisme. On lui préfère de plus en plus les expressions « voyage à vélo » ou « rando à vélo » voire « vacances à vélo » moins connotées et plus intemporelles.
Retour aux États-Unis. Là-bas, la Continental Divide ou Great Divide désigne la ligne de partage des eaux entre l’Atlantique et le Pacifique. L’épine dorsale du pays, en somme. Ce tracé de près de 4500 km à travers les Rocheuses sert de fil conducteur au plus long itinéraire cyclable tout-terrain du monde : la Great Divide Mountain Bike Route. Une piste mythique qui, depuis le début des années 2010, est le théâtre d’une épreuve cycliste longue distance : le Tour Divide.
Un concept qui n’a pas tardé à faire des émules à l’international. Dans le sillage du Tour Divide, d’autres événements du même acabit ont vu le jour à travers le monde en reprenant le suffixe « divide » dans leur appellation : la French Divide, l’Italy Divide, l’Inca Divide... Généralement chronométrées, ces longues traversées font toutefois davantage la part belle à l’aventure plutôt qu’à la pure compétition.
Il s’agit du guidon recourbé utilisé sur les vélos de route, mais également sur certaines machines dynamiques pouvant être employées en itinérance, comme les gravels par exemple… Le terme s’oppose au « flat bar », cintre droit, de rigueur sur les VTT et la plupart des vélos de voyage privilégiant le confort au rendement.
Littéralement sacoche de cadre. L’un des trois composants de la bagagerie bikepacking type avec la sacoche de selle et celle de cintre. Grâce à sa position centrale, ce type de sac n’a que peu d’impact sur le centre de gravité du vélo. On conseille d'y placer des objets lourds, mais peu volumineux (chargeur externe, outils…).
Il existe plusieurs tailles de frame bag. Les plus grands condamnent l’accès aux porte-bidons et impliqueront l’utilisation d’une autre solution de transport de l’eau : stem bags, cargo cages…
Si la pratique existe sans doute depuis les balbutiements du vélo, le terme, venu des Etats-Unis, s’est popularisé en France lors de la dernière décennie. Par gravel, entendez piste de gravier. Le mot désigne plus précisément une catégorie de vélos, à la croisée des chemins entre la route et le VTT, capables de s’aventurer sur ces chemins carrossables tout en restant efficaces sur le bitume.
Ces machines hybrides se distinguent généralement par un cintre recourbé, légèrement évasé, qui garantit une bonne maniabilité sur tout type de terrain. Elles chaussent des pneus relativement large (le standard actuel est d’environ 40 mm) munis de crampons. De nombreux gravels sont dotés d’œillets de fixation permettant l’installation de porte-bagages et peuvent donc constituer d’excellents partenaires de voyage. Légers, polyvalents et dynamiques, ils sont particulièrement appréciés pour les aventures en bikepacking.
Cette expression désigne une approche de l’itinérance à vélo qui contourne les contraintes logistiques liées à l’autonomie par le biais de la carte bancaire. Pas besoin de tente, de popote, de réserves de nourriture, on voyage léger en misant sur les restaurants et les hôtels pour la pitance et l’hébergement. Il existe meme des services de transfert de bagages qui permettent de pédaler sans la moindre sacoche entre deux étapes. Autre variante : voyager en mode « café-snikers ». Une formule qui sous-entend de partir avec le strict minimum pour gagner en vitesse en comptant sur les bistrots et les boulangeries pour se ravitailler.
Un vélo gravel bodybuildé chaussé de pneus très larges et copieusement cramponné. Si le gravel est le produit d’une union improbable entre un vélo de route et un VTT, les monstercross ont clairement hérité de ce dernier. Si elles disposent d’un cintre recourbé, ces machines survitaminées portent clairement l’aventure tout-terrain dans leur ADN. On les appelle parfois aussi gravel extrême.
D’abord observé dans l’univers du VTT, ce dispositif de transmission simplifié a gagné du terrain dans le monde du gravel, mais aussi dans celui du voyage à vélo. Avec un plateau unique à l’avant, on gagne en poids, en facilité d’utilisation (une seule manette pour changer les vitesses, plus de risque de croisement de chaîne), mais aussi en fiabilité (moins de déraillements, entretien plus simple). Des atouts particulièrement appréciables dans le cadre d’un périple sur deux roues. Pour conserver une plage de développements adaptée à toutes les situations, les vélos équipés en mono-plateau embarquent une cassette plus étendue, dotée de très grands pignons.
Vous êtes un inconditionnel des pédales automatiques et n’envisagez pas de partir en voyage à vélo sans vos chaussures à cales ? Dotées d’une face avec clip et d’une autre plate, les pédales mixtes vous offriront le meilleur des deux mondes. Elles vous permettront de profiter du rendement des pédales automatiques tout en bénéficiant de la spontanéité de mouvement des pédales classiques quand votre parcours impose des arrêts répétés, en ville par exemple.
Chargeur externe. Cette solution est fréquemment utilisée par les voyageurs à vélo pour recharger les batteries de leurs appareils électroniques (smartphone, appareil photo, lampe frontale et autres dispositifs USB…)
En anglais, ce mot signifie bâche. Dans le jargon de la communauté outdoor, il désigne plus précisément une toile légère permettant de confectionner à l’aide de cordelettes un abri de fortune. Très compact une fois replié dans un sac de compression, le tarp est une solution de couchage minimaliste très appréciée des bikepackers.
Encore un terme anglophone emprunté au jargon de la randonnée pédestre longue distance. A l’origine, on parle de thru-hikers pour désigner les marcheurs qui ont accompli d’une seule traite l’une des trois grandes traversées des États-Unis : sentier des Appalaches, Pacific Crest Trail et Continental Divide. L’expression a été déclinée en version vélo avec le développement d’itinéraires cyclables au long cours tels que la Great Divide Mountain Bike Route à travers les Rocheuses. Elle qualifie donc les cyclo-voyageurs qui couvrent en une seule fois l’intégralité du parcours en opposition à ceux qui l’empruntent par sections. Pour l’heure, l’usage du mot en France reste anecdotique.
Le pire ennemi du voyageur à vélo avec le vent de face sans doute ! Cette expression imagée désigne les déformations transversales qui affectent les routes non-revêtues sous l’effet de la circulation automobiles. Des vaguelettes en terre ferme redoutées par tous les cyclistes à cause des cahots et vibrations qui se répercutent sur leur machine, mais surtout dans l’ensemble de leur organisme, à commencer par les bras et les épaules.
Après l’anglais, un peu de latin désormais. Dans la langue de Cicéron, ultra signifie au-delà. On parle donc là, de cyclistes qui dépassent les bornes ! Le terme fait plus précisément référence aux épreuves de très longue distance qui se sont multipliées à travers le monde lors de la dernière décennie. Certaines traversent des pays, d’autres des continents entiers et peuvent donc s’étendre sur plusieurs milliers de kilomètres. En Europe, un événement fait référence en la matière : la Transcontinental Race (TCR) qui chaque année relie deux extrémités du vieux continent. Les concurrents les plus pugnaces pédalent parfois plus de 500 km par jour. Mais pour la plupart des participants, le défi consiste avant tout à rallier l’arrivée dans les délais. Plus vraiment un voyage ? Peut-être, mais assurément une forme d’aventure sur deux roues !
Autant d’appellations pour désigner une même catégorie de montures : celles destinées à l’itinérance. Généralement équipés de porte-bagages à l’arrière et parfois également à l’avant, ces vélos sont prêts à affronter, en autonomie, les difficultés de la route pendant des semaines, des mois voire des années. Ces machines sont, la plupart du temps, dotées de composants de bonne qualité, fiables et simples, pouvant être facilement réparés en cas de besoin. A la légèreté, elles préfèrent le confort et la robustesse. Elles disposent aussi, en principe, de développements permettant d’affronter le relief chargé avec de lourdes sacoches. Ces vélos dédiés au voyage ou à la rando se déclinent, aujourd'hui, en version à assistance électrique.
Le terme désigne un itinéraire de moyenne ou longue distance adapté à la circulation à vélo. Les véloroutes combinent généralement des sections sur pistes cyclables, à l’écart de la circulation, et d’autres sur routes ouvertes, le plus souvent des axes secondaires à faible trafic motorisé. Ces parcours, accessibles, en principe, aux cyclistes de tout niveau disposent d’un balisage plus ou moins étoffé et continu selon leur degré d’aménagement. Des infrastructures facilitant le tourisme à vélo sont généralement présentes le long du tracé (hébergement disposant du label Accueil vélo, stationnement, bornes de recharge VAE…).
En France, la véloroute la plus aboutie est sans doute la Vélodyssée. Balisée de bout en bout, elle traverse le pays sur 1200 km en bord de mer, le long de la cote atlantique. 70% du parcours s’effectue sur des axes sans voiture. La Vélodyssée appartient au réseau des véloroutes européennes sous le nom d’EuroVelo 1. Au total, 10 EuroVelo traversent l’Hexagone pour près de 9000 km cumulés.
Il s’agit d’espaces de circulation interdits aux véhicules motorisés. Les voies vertes sont notamment accessibles aux piétons, rollers et cyclistes. Des panneaux carrés à fond bleu délimitent leur entrée et leur sortie. Sécurisées et balisées, elles peuvent être aménagées sur des chemins de halage ou d’ancienne voies ferrées et présentent donc, en général, un faible dénivelé. Une voie verte peut constituer une section d’une véloroute.
L’AF3V (association française pour le développement des voies vertes et véloroutes) dispose sur son site internet d’une carte interactive recensant l’ensemble de ces axes dédiés au tourisme sur deux roues et à la mobilité active sur le territoire hexagonal (www.af3v.org).
Cette appellation générique englobe l’ensemble des machines positionnés entre le vélo de route et le VTT. Elles peuvent rouler efficacement sur le goudron, mais aussi s’aventurer sur des allées forestières, des chemins de halage, des voies agricoles, des pistes carrossables voire des sentiers peu dégradés. Les vélos de randonnée et de voyage peuvent être classés au sein de cette grande famille qui compte une large diversité de branches et de sous-ensembles.
Littéralement « douche chaudes » en anglais. Dans la communauté du voyage à vélo, ce terme fait référence à un réseau d’hospitalité destiné aux cyclistes. Le concept ? Mettre en relation des voyageurs sur deux roues en quête d’un toit pour la nuit avec des hôtes susceptibles de les accueillir. L’occasion de dormir dans un vrai lit, d’effectuer une toilette approfondie, éventuellement de laver son linge, mais surtout de faire des rencontres enrichissantes avec des inconnus partageant généralement le même intérêt pour le vélo et l’aventure. Car là réside toute la plus-value de ce service basé sur le principe de la gratuité entre les protagonistes.
La plateforme, gérée par une organisation à but non-lucratif du Colorado, compte 185 000 utilisateurs à travers le monde. Une application permet de géolocaliser les hôtes potentiels les plus proches de vous (https://fr.warmshowers.org).
Le jargon du voyage à vélo est une langue vivante. Il évolue et s’enrichit en même temps que la pratique. Ce petit dictionnaire n’est donc pas figé, il a même pour vocation de s’étoffer avec le temps.