calculer son poids idéal

FORME : COMMENT CALCULER VOTRE POIDS IDÉAL ?

Poids de forme, poids de référence ou encore poids idéal… Existe-t-il vraiment ? Et si oui, comment le trouver ? Avec Laurence Haurat, psychologue et diététicienne, on vous aide à trouver le poids avec lequel vous vous sentez le mieux.

Vous êtes vous déjà demandé ce qu’était votre poids de forme ? Est-ce que ce poids correspond réellement à la silhouette que vous recherchez à tout prix ? Est-ce que c'est grave si ce n’est pas le cas ?

Je suis Céciliane, coach sportive et rédactrice Conseil Sport. Pour mener cette véritable enquête, je me suis appuyée sur vos réponses à notre sondage (c'est donc un peu grâce à vous que nous allons décortiquer ce vaste sujet) et sur Laurence Haurat, psychologue, diététicienne et autrice de l’ouvrage : “Et si vous trouviez (enfin) votre poids idéal ?” nous livre également ses connaissances sur le sujet.

1/ Le poids idéal, c'est quoi ?

Eh bien, pour commencer, je me suis frottée à ce que vous pensiez et voilà ce qui en ressort :

C’est le poids atteint avec des efforts raisonnables.”
“Je dirais que c'est le poids d'équilibre de notre corps. Ce qui ne veut pas dire que c'est notre poids idéal.
Le poids dans lequel je me sens bien physiquement et avec lequel je me trouve belle.”
“Le bon poids par rapport à mon âge, ma morphologie, mon activité, etc.”
“Le poids auquel je me sens le mieux et le plus performant.
Qui me permet de pratiquer le sport sans avoir mal aux genoux où me sentir lourde.

Si certain·es ont déclaré ne pas aimer cette expression, d’autres évoquent le poids idéal comme celui qui donne une harmonie à leur silhouette. J’ai creusé tout ça avec Laurence… Vous n’étiez pas si loin !

Pour Laurence Haurat, le poids idéal, le poids d’équilibre ou de forme, cela exprime la même chose : “ce poids auquel on se maintient le plus longtemps sans effort particulier alimentaire. Le corps fonctionne de manière optimale. Il bouge au gré des saisons, des cycles hormonaux, entre 2 et 3 kg et on ne se prend pas la tête avec lui.” Il peut aussi évoluer en fonction des évènements de la vie : grossesse, période d’excès ou de régimes, entraînement intensif ou arrêt d’une pratique sportive régulière. Mais vous devez savoir que vous aurez toujours tendance à revenir à votre poids d’équilibre, même si celui-ci ne correspond pas forcément à votre idéal !

Laurence explique que si atteindre le poids de forme n’implique pas de faire spécialement attention à ce qu’on mange, elle nuance, cela ne signifie pas manger n’importe quoi : “on est capable de réguler notre alimentation : on mange quand on a faim, on arrête quand on n’a plus faim.

Le poids de forme, ce sont aussi les notions d’instinct et de plaisir : “Il n’y a pas que les grammes et les calories qui nourrissent, le plaisir nourrit aussi. Quand on est en situation social et festive, on se pose moins de question. On n’est pas envahie par le poids d’injonctions ou de règles, de compensations pour essayer de maintenir son poids.

Le poids idéal, c'est donc votre poids de référence pour être au meilleur de votre forme (santé et condition physique) sans avoir à compter vos calories ou vos heures de sport. Ce poids est atteint à l’âge adulte et diffère selon les individus. En effet, rien ne sert de vous comparer avec votre entourage car le poids idéal est propre à chacun !

Forme : comment calculer votre poids idéal ?

2/ Les paramètres déterminants du poids ideal

Plusieurs paramètres ont un impact déterminant sur notre poids de forme :

- la taille
- la morphologie
- l’ossature
- la masse grasse
- la masse musculaire
- les antécédents familiaux
- la dépense énergétique au repos
- les habitudes alimentaires
- l’activité physique

À garder en tête : chaque organisme a des réactions différentes en fonction de son environnement et de son mode de vie. Nos habitudes prennent une place essentielle dans la santé de chacun·e, elles influencent notre équilibre naturel. Ainsi, pour essayer, au mieux, de maintenir un poids stable, voici de bonnes habitudes à mettre en place et de nouveaux réflexes à adopter dans votre vie quotidienne : évitez les situations de stress, ne négligez pas votre capital sommeil, mangez équilibré, ne sautez pas de repas et surtout n’oubliez pas de faire du sport quotidiennement.

Le poids d’équilibre reste-t-il toujours le même tout au long de la vie ?

Le poids idéal est atteint à l’âge adulte et diffère selon les individus. Inutile de vous comparer avec votre entourage !

On n’a pas le même poids à 25 ans qu’à 30, qu’à 45 ou qu’à 50 ans, après avoir eu des enfants, qu'on soit un homme ou femme d'ailleurs... Avec les hormones qui bougent et le métabolisme moins puissant.

Le poids de forme est donc individuel et particulier, car il est propre à chacun et chacune, avec son histoire, ses habitudes et surtout sa composition corporelle (le pourcentage de masse musculaire, de masse grasse, etc.).

Il peut aussi évoluer en fonction des évènements de la vie. En effet, en plus des bouleversements hormonaux que le corps vit et des différents déterminants cités plus haut, Laurence Haurat nous précise les autres facteurs qui peuvent intervenir et influencer notre poids de forme : “ les séparations, les accidents de voiture, les maladies graves, les deuils, les problèmes digestifs… Tout ça va faire bouger le poids dans lequel on se sent bien.”

Et c'est normal.

Est-ce qu’on revient naturellement à notre poids de forme sans rien faire ?

Si le poids de forme, c'est celui qu’on obtient sans effort, y revient-on facilement à un moment ou un autre ? Laurence modère cette pensée collective : “Tout dépend de notre histoire… Par exemple, les personnes qui ont un parcours de poids compliqué, qui ont fait beaucoup de régimes pour atteindre le “soi-disant” poids idéal. Elles ont perdu du poids, puis repris, puis perdu, puis repris… Le fameux effet yoyo ascendant. Ils sont rentrés en conflit avec la question alimentaire. Chaque choix est pesé, et ils sont rentrés dans un cercle vicieux appelé “la restriction cognitive". Ces personnes sont parfois dans l’impossibilité de perdre du poids et de revenir à leur poids de forme et s’ils y arrivent, cela prendra beaucoup de temps.

Forme : comment calculer votre poids idéal ?

3/ Comment connaître mon poids de forme ?

Les calculs savants

Il existe une dizaine de méthodes et d’outils de calcul qui permettent de déterminer votre poids soi-disant “idéal”. Toutes autant tarabiscotées les unes que les autres… Parmi celles-ci, on retrouve :

La formule de creff qui possède un calcul différent en fonction des morphologies, qu'il range en trois catégories "normale", "large", "gracile". Il y a également la formule de Broca (pour définir le poids  = la taille en cm - 100), le calcul de Monnerot-Dumaine qui prend, quant à lui, en compte l'ossature (le poids en kg = Taille (en cm) – 100 + 4 × Circonférence du poignet (en cm))/2)

Attention toutefois : ces formules savantes possèdent toutes des biais et des limites et restent des outils théoriques. Laurence, professionnelle de nutrition, ne les utilisent pas. La seule de ces méthodes mathématiques reconnue et utilisée par les hautes autorités sanitaires mondiales est le calcul de l’Indice de Masse Corporel (IMC) :
Indice de Masse Corporel = Poids en kg / Taille en M au carré.

Par exemple, si vous pesez 50 kg et mesurez 1m60 : 50 / (1,60 x 1,60) = 19,5.

Une fois votre IMC calculé, on peut interpréter son résultat parmi ces repères établis par l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS) :

Inférieur à 16 > Anorexie ou dénutrition
Entre 16.5 et 18.5 > Insuffisance pondérale ou maigreur
Entre 18.5 et 25 > Corpulence normale
Entre 25 et 30 > Surpoids
Entre 30 et 35 > Obésité modérée
Entre 35 et 40 > Obésité élevée
Supérieur à 40 > Obésité morbide ou massive

Résultat à nuancer : celui-ci vous permet d'obtenir une première idée de votre corpulence, mais il manque de précisions, car cette méthode ne prend pas en compte des éléments déterminants comme votre morphotype, votre pourcentage de muscle ou votre âge.

Laurence me rappelle d’ailleurs les origines de cet outil plébiscité par le milieu de la santé : “L’IMC a été créé par des assureurs dans les années 70 pour évaluer les risques santé de leur clientèle. En faire une norme de santé, aujourd’hui, c’est gênant. L’IMC est une tendance, une norme, calculer sur un très grand nombre de personnes et qui nous indique comment est la société. On est un individu, on n'est pas une moyenne.

Avec l’IMC, un rugbyman athlétique, entraîné et en déficit de masse grasse peut être classé dans la catégorie des obèses. Donc le calcul de l’IMC, c’est oui, mais à prendre avec des pincettes.

Et si on laissait de côté les calculs pour s’écouter ?

“Comment je me sens dans le poids dans lequel je suis ?”
Finalement, c’est la question que vous devez vous poser lorsque vous êtes dans une démarche de changement d’habitudes physiques et alimentaires. Est-ce que c’est votre tête qui a besoin de voir un chiffre précis sur la balance ? Comment vous sentez-vous dans votre corps ? Au-delà de l’image que vous vous faites de vous, est-ce que votre corps bouge de façon agréable ?

Si vous vous sentez fatigué·e, si vous avez des douleurs, remettez-vous en mouvement : “Visez une régularité, même si elle est inférieure à ce que vous vous étiez imaginé, elle permet de maintenir l’activité sur le long terme, quelles que soient les situations ex : fatigue, météo, etc.” Laurence rappelle la notion de plaisir, indispensable pour maintenir l’activité, quelle qu’elle soit : ”Faire du sport et se restreindre en alimentation, évidement que mécaniquement on maigrit, mais si le plaisir n’est pas là, cela ne durera pas.

4/ Comment savoir si j'atteins mon poids de forme ?

Dans le top 3 de vos réponses :

#1 Je me sens en forme.
#2 Je rentre dans mon jean.
#3 Je calcule mon IMC.

En fait, le poids de forme est assez ingrat, on en prend conscience que lorsqu’il n’est plus…
Mais alors, le poids de forme, une histoire de chiffre ? Pas que. Une histoire de ressentis, surtout.

Laurence me cite les indicateurs nécessaires et notamment sur lesquels nous pouvons nous fier pour savoir si nous sommes à notre poids de forme : ”il est important de s’appuyer sur ces ressentis corporels : je marche et je n’ai plus de douleur, je peux courir sans être essoufflé·e, je dors mieux, je n’ai plus de problème de digestion… Au niveau de mes sensations alimentaires, je m’écoute plus, parce que j’identifie quand j’ai faim. J’adapte mes repas en fonction de ce que j’ai envie de manger et quand j’ai envie de les manger. Petit à petit, on installe des choses avec lesquelles on se sent en harmonie. C’est confortable, c'est agréable. La relation à l’alimentation est pacifiée.
C’est ça le poids de forme.

Le jean est-il un indicateur de taille ?

C’est une forme de numérisation du poids”. Je sens d’ailleurs Laurence Haurat assez mitigée sur cette technique : “c’est vrai que pour certaines personnes, les repères comme les mensurations ou un jean sont importantes, et pour d’autres la pression peut être trop forte.  Mais, restons vigilant·es : si le jean est figé, votre corps, lui, ne l’est pas, il connait des variations ponctuelles. Pour les femmes notamment, en fonction du moment du cycle, le ventre est plus ou moins gonflé.” Il n’y a pas à dire, il n’y a rien de magique ni d’universel.

5/ Maintenir mon poids de forme, comment faire ?

La difficulté n’est pas tant dans le fait de trouver son poids de forme, mais plutôt de le garder. Alors pour essayer, au mieux, de maintenir un poids stable, vous m’avez cité quelques astuces que vous utilisez au quotidien : faire du sport régulièrement, avoir une alimentation saine et se regarder dans le miroir…

Miroir, miroir magique au mur

C’est très difficile d’être objectif·ve devant le miroir. En fonction de la lumière, de notre humeur, notre jugement de nous même est assez fluctuant. Selon Laurence : “c'est quand même important de se connecter à son corps, à travers des ressentis, en s’automassant, en le regardant et en s’appropriant son image. Il y a beaucoup de femmes qui ne se regardent plus. Qui ont comme un dégoût de soi, qui leur entraine plein de freins dans la vie intime. Essayez de délocaliser la partie du corps sur laquelle il y a un complexe, regardez-vous dans la globalité. Et si le visuel est difficile pour se reconnecter avec soi, ne pas hésiter à passer par d’autres sens (le massage, le sport, le chant etc.)”.

Le poids de forme oui, mais on reste connecté·e

Vous avez votre poids forme, ne changez rien, vivez ! Je vous glisse juste des petites astuces qui peuvent vous aider si vous sentez que votre rapport à l’alimentation est changeant ou que la culpabilité revient :
- Favorisez une bonne gestion du stress (grâce à une activité physique ou une activité qui vous plaît et vous détend, ex. : cohérence cardiaque, méditation).
- Chouchoutez votre sommeil.
- Dorlotez votre alimentation avec des repas équilibrés, pensez que chaque repas à son importance et que le plaisir doit faire partie de vos repas.
- Hydratez-vous de manière régulière.
- Bougez quotidiennement.
- Accordez vous des moments de plaisir, il n’y a que ça de vrai !

6/ Comment on fait quand on n'arrive pas à atteindre son poids de forme ?

Laurence nous l’a dit précédemment : parfois, à force de restreindre notre organisme, il finit par se braquer. Les restrictions alimentaires ne feront qu'augmenter votre frustration. Alors si vous pensez avoir quelques kilos à perdre pour atteindre votre poids idéal, choisissez plutôt d’être accompagné·e par un·e professionnel·le de la nutrition pour faire le point sur ce que vous mangez, la façon dont vous le faites et pourquoi vous le faites. Ces derniers pourront vous accompagner sainement, si cela se prête à votre situation personnelle, dans un rééquilibrage alimentaire.

Je me suis aussi demandée, si à certains moments, ce n’était pas mieux de tenter d’accepter ce que nous sommes (pas si facile !). Laurence Haurat revient sur ce terme : ”L'acceptation n’est ni un renoncement ni une résignation, mais plutôt le fait de savoir ‘’faire avec” et de s’organiser autour. Ce qui ne veut pas dire que cela ne bougera plus ! Ce n’est pas figé. Par exemple, j’ai acheté des vêtements qui sont à ma taille, qui me valorisent et dans lesquels je suis confortable. Accepter c’est faire avec ce qui est, au moment présent.” Cette acceptation est peut-être l’élan qu’il vous faut pour tenter des activités que vous ne vous estimiez pas capable de faire, et de reprendre plaisir à bouger !

“Chacun·e a le droit d’avoir des fonctionnements différents et d’attacher de l’importance à des choses différentes. Il n’y a pas une seule manière de penser, d’être, une seule manière de vivre, d’avoir un corps.”

Pour conclure, les trois mots de Laurence pour vous aider à trouver votre équilibre : s’écouter, expérimenter, se respecter.
Maintenant, à vous de jouer !


Je remercie Laurence Haurat pour cet échange riche sur cette notion tellement complexe qu’est le poids idéal. Je vous remercie, vous, internautes et collaborateur·rices qui avez bien voulu répondre à mes questions sur ce sujet : Bertille, Loris, Cédric, Laurence, Charlotte, Swanne, Solenne, Arthur, Justine, Caroline, Jérôme, Hélène, Bernie, Catherine, Katia, Seb, Sophie, Nadine, Françoise, Aurélie, Thomas, Marion, Sandrine, Laetitia, Pauline, Agnès, Béné et toutes celles et ceux qui ont participé.

Forme : comment calculer votre poids idéal ?

Céciliane

Journaliste & rédactrice conseils

Coach sportif personnalisé et grande adepte des activités artistiques. Toujours présente pour supporter et admirer les grands événements sportifs !

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