Que vous soyez débutant ou skipper professionnel, le mal de mer peut vous atteindre.
Le skipper Tanguy De Lamotte, qui participe Vendée Globe, nous a confié qu’il lui arrivait aussi d’être touché par cette pathologie. En effet, c’est un phénomène qui ne dépend absolument pas du niveau de pratique. Voici quelques astuces pour éviter que votre estomac ne vous joue des tours.
C’est une forme de mal des transports (cinétose) son nom scientifique est « naupathie ». ~Ce qu’il se passe quand vous n’êtes pas bien, c’est qu’il y a une disjonction entre ce que vous voyez et ce que vous ressentez. Votre corps bouge au rythme du bateau qui tangue, mais vos yeux ne voient que les éléments fixes du bateau, ce qui agit négativement sur votre oreille interne, causant les sueurs froides, vertiges, sensations de membres lourds et autres nausées que vous avez pu ressentir.
Cette règle assez connue par les marins, permet d’identifier les 5 facteurs principaux du mal de mer. La Fatigue, le Froid, la Faim, la Foif, la Frousse.
Pour respecter les 5F : une bonne nuit, une bonne veste de quart et salopette, une polaire chaude un bon repas, une bouteille d’eau et une sensation de bien-être avec un programme et des conditions adaptés à votre niveau, vous protègeront contre le mal de mer.
En attendant de « s’amariner » (que son organisme s’habitue à la navigation), il y a quelques attitudes à adopter pour éviter les vertiges.
REGARDER LA MER
De la même manière qu’en voiture regarder la route soulage, regarder la mer quand on est sur le pont soulage. Voir les mouvements de l’eau permet à notre corps de synchroniser ce qu’il voit avec les sensations.
ÉVITER TOUT CE QUI PEUT FACILITER LES NAUSÉES
Les odeurs fortes comme le gazole ou la vision de personnes malades peut fortement impacter un début de nausée. Il en va de même avec la chaleur de la cabine. Il est donc conseillé de rester sur le pont, à l’air libre et frais, dès les premiers symptômes.
Rester actif concentrera votre attention sur autre chose que votre mal de mer...
Anticipez dès les premiers signes en prenant la barre.
ÊTRE DÉTENDU POUR ÉVITER LE MAL DE MER
Avant de partir naviguer, que ce soit pour une longue durée ou non, au préalable, le repos est essentiel. Privilégiez une bonne nuit de sommeil plutôt qu’une nuit courte pour limiter les risques. La fatigue et le stress sont des facteurs qui vont amplifier le mal de mer.
Et bien sur, plus on y pense, plus les effets se ressentent! Une fois à bord, soyez actif et occupez votre esprit à des tâches. Si vous pensez à la dernière fois que vous avez passé la tête par dessus bord, vous risquez de ressentir les mêmes sensations, de réitérer l’action.
Du jus de citron au chewing-gum en passant par le gingembre, il existe une multitude de petits remèdes à adapter aux goûts de chacun. Bon à savoir : la banane à le même goût dans un sens de passage, que dans l’autre...
Au delà des remèdes officieux, il existe des traitements pour lutter contre le mal de mer très recommandés pour les plaisanciers occasionnels. Les antiémétiques, antihistaminiques et autres patchs sont cependant à éviter pour les navigateurs réguliers à cause de leurs effets non désirés et nuisibles à la navigation des professionnels.
Certains kinésithérapeutes proposent des séances de 5 à 10 minutes contre le mal de mer (kiné vestibulaire).
Pour les médicaments, renseignez-vous auprès de votre médecin traitant, lui seul est à même de vous prescrire un traitement adapté.
Si vous n’êtes pas favorable à un traitement médical, sachez qu’il existe des produits d’équipement de voile qui peuvent limiter voire éviter les effets de la navigation sur votre organisme. Ces innovations comme des lunettes dont les montures intègrent du liquide bleu qui suit les mouvements du bateau qui tangue, permettent à votre oreille interne de s’adapter à la navigation. Il n’existe pas vraiment de méthode efficace pour prouver l’efficacité de ce type de produits.
Pour les sceptiques, un bon équipement permet de naviguer en de bonnes dispositions et c’est déjà un bon pas vers le bien-être donc un pas en arrière vers le mal de mer.