Programmer, analyser, optimiser ou simplement découvrir… le moins qu’on puisse dire c’est que le visage du sport a bien changé ! Grâce à quoi ? Comment ? Quand les innovations changent nos façons de faire du sport…
Souvenez-vous… Jadis vous faisiez du sport sans savoir à quelle allure vous couriez, quel dénivelé vous aviez parcouru ou à combien était monté votre rythme cardiaque. Et donc ? On a réfléchi (avec Simon, Céciliane et Marion), et on s’est amusé à lister ce qui avait changé notre façon de faire du sport ces dernières années. On en a vite conclu qu’on pouvait souvent résumer ça à un mot : internet. Mais il y a plus : innovations textiles ou développement techniques. Les terrains d’exploration restent larges.
Les confinements sont encore assez présents dans nos esprits et le home-trainer, avec son appli Zwift (il ne s’agit pas de la seule appli du type, on pourrait également citer Bkool ou Rouvy, mais Zwift est l’application qui s’est le plus imposée) est largement entré dans les maisons des particuliers. Lancée en 2015, la plateforme se situe entre le jeu vidéo et le sport. Oserait-on parler d’esport ? Tout à fait. Le but : pédaler sur son home-trainer. Mais pas n’importe lequel ! Connecté s’il vous plait. L’idée est de simuler du dénivelé, répercuté sur la résistance du home-trainer. En gros, si une côte se profile, vous le sentirez vite dans les cuisses. Après, à vous de pédaler en voyant les paysages défiler sur votre écran. Le truc en plus, par rapport à un vélo d’appartement classique, c’est que vous pouvez intégrer une équipe cycliste, parcourir une étape du Tour de France, etc. Une révolution ? Oui et non. Les home-trainers existent depuis bien longtemps (on trouve des gravures de vélo fixes datées du 18e siècles. On appelait ça des gymnasticon, ça ressemblait plutôt à des vélos d’appartement mais c’est un tout autre sujet qui n’est pas le nôtre maintenant). Bref ! Selon une étude de l’Union Sport & Cycle et de Sport Heroes, 10% des cyclistes réguliers ont acheté un home-trainer lors du premier confinement. Alors oui, les restrictions ont bien aidé à changer les habitudes, il n’empêche : tout était prêt (enfin, sauf les stocks) pour y parvenir. Ce qu’on observe encore aujourd’hui, en ce début 2022, c’est la tendance qui semble s’installer. Les communautés se fédèrent, Zwift lève des fonds et proposent de nouvelles fonctionnalités, les cyclistes peuvent continuer à faire des sorties régulières, même l’hiver ou quand les conditions météo ne s’y prêtent vraiment pas… On n’a pas fini de voir des vélos dans des salons, et trouver ça normal.
L’Observatoire du running (créé en 2018 par Sport Heroes) a parlé : en 2020, le nombre de coureurs a augmenté de + 12,5 % en France, soit environ 1,4 million de runners (et runneuses) supplémentaires par rapport à 2019. En tout, près de 13 millions de Françaises et Français ont chaussé leurs baskets pour aller courir, jogger, trotter, en 2020.
Et parmi eux, nombre avaient des montres connectées ! Là, je peux vous dévoiler quelques chiffres, tirés des études de DECATHLON : les utilisateurs de montres connectées sont plutôt des hommes (alors que les bracelets connectés sont portés par des femmes 7 fois sur 10). Parmi ces utilisateurs, c’est la pratique du vélo (encore lui) qui l’emporte, même si la, plus attendue, course à pied arrive sur la deuxième marche du podium. Ensuite, place à la rando. Bien sûr, les répartitions sont plus fines selon qu’il s’agit de montres cardio ou GPS, mais vous avez les grandes lignes.
Mais alors, ça change quoi ? Eh bien tout ! Ou rien, c’est selon. Car pour 10% des personnes qui se sont lancées, c’est un abandon après moins de 12 mois d’utilisation. Pour d’autres, vitesse, distance parcourue, fréquence cardiaque… tout sera prétexte à mesure… et partage. Garmin, Strava ou Decathlon Coach, mesurer sa sortie, c’est aussi (surtout ?) pour la partager. Et là, on touche à un autre gros changement dans la course à pied et plus généralement dans les sports mesurables et à potentiel communautaire.
“La montre GPS a clairement révolutionné ma façon de faire du sport ! nous confirme Emilie (qui nous raconte ici son trek à la Réunion). Bon, après il y a montre GPS et montre GPS. Moi, j’en ai une basique. Je peux suivre mon allure, ma distance… mais je n’ai pas de tracé GPS. En revanche Seb en a une -Seb, c’est son amoureux-, et ça, ça a vraiment changé la donne : tu vois ton parcours, même à vélo, on l’utilise tout le temps, plus besoin de regarder sur des cartes avant de partir, on met le parcours dans la montre et PAF ! On a le tracé et on ne se perd plus jamais en fait. Pareil pour tous les sports outdoor en fait. Ça permet aussi de partager ses parcours avec d’autres, et ça c’est canon. Ça permet aussi de jauger de l’effort qui reste à fournir. En rando, on a plus peur de se perdre si on va dans des sentiers non balisés (dans les Ardennes belges par exemple). En bref, c’est bien plus facile avec une montre GPS…”.
Côté chiffres, d’après le baromètre Odexa, 67% d’entre nous disent qu’un objet connecté les motive à faire du sport plus régulièrement. En d’autres termes, les applications et objets connectés font souvent office de récompense.
L’âge est un facteur déterminant : 63% des plus jeunes en utilisent contre 36% des 50-64 ans. Mais qu’est-ce qui se cache, derrière “objets connectés” ? Aussi bien des applications smartphone dédiées au sport que des objets permettant de mesurer la fréquence cardiaque ou encore la sudation (pour 20% des Français, tout de même).
Snorkquoi ? Le snorkeling, est une technique de plongée… mais en surface, pour ainsi dire. La pratique du snorkeling n’est pas récente (elle est apparue dans les années 40). Sa démocratisation en revanche…
Moins technique que la plongée sous-marine, l’idée est d’observer les fonds sous-marins MAIS sans s’encombrer de tuba. L’enjeu est alors plus d’observer la faune et la flore que de vraiment plonger pour s’entraîner à l’apnée. Mais pour bien observer justement… il fallait soigner le champ de vision. C’est là que le masque de snorkeling, un masque intégral permettant de voir et respirer dans l’eau aussi facilement que sur terre révèlent tout son intérêt. La respiration se fait par le nez et la bouche de manière naturelle. Le champ de vision panoramique à 180° offre une belle visibilité. Sur l’Easybreath, le masque de snorkeling de Decathlon, la buée est totalement éliminée grâce à un double flux d’air. Et pour garantir que l’eau ne rentre pas par le tuba, le masque est équipé d’un mécanisme qui obstrue le haut du tuba lors de l’immersion. Et, comme pour les montres connectées, faire ne suffit pas toujours… parfois ce qu’on aime le plus, c’est dire qu’on l’a fait. Alors avec une attache caméra, le tour est joué ! Ce type de masque peut même servir en cas de pandémie. Si ce n’est pas de l’innovation ça…
Les femmes sont-elles plus sensibles au froid que les hommes ? Ressent-on le froid de la même façon sur l’ensemble des régions du corps ? Nos origines ethniques ont-elles une influence sur notre sensibilité thermique ? Ces questions vous semblent surprenantes ? Et pourtant… c’est bien ce qui est étudié, pour concevoir LES vêtements (et sous-vêtements) qui vous permettront de rester le plus au chaud possible quand vous irez skier. Ou randonner dans la neige. Ou faire de la luge. Curieux•se des résultats ? En voici quelques-uns :)
Les études montrent que pour un même stimulus la sensation thermique diffère en fonction des régions du corps. La distribution des sensibilités entre les hommes et les femmes diffère surtout au niveau du dos et des bras.
Les femmes présentent généralement une sensibilité thermique plus importante que les hommes.
On ne distingue pas de différences majeures entre les Chinois et les Nigérians d’un point de vue de la distribution des sensibilités. Par contre, ces deux populations ont tendance à être plus sensibles au froid que les Anglais.
Et alors ? Ces résultats ont été utilisés pour la conception de produits body-mapping (les zones les plus sensibles au froid ont bénéficié soit d’une isolation thermique plus importante). Mais aussi pour prédire les températures limite d’utilisation d’un gant, optimiser l’isolation thermique et la respirabilité d’un gant, modéliser la régulation thermique de la main…
Et tout ça, pour pouvoir profiter du grand air plus longtemps (et plus sereinement).
Là, c’est encore la marque fondatrice du concept qui en parle le mieux : “Nous sommes en 1989. Michael Eidson, passionné de vélo, participe au Texas "Hotter'N Hell 100", une course sur route de 100 miles. L'eau est vitale pour survivre à la course et en tant que technicien médical d'urgence de profession, il remplit un sac intraveineux d'eau, le glisse dans une chaussette et le fourre dans son maillot. Avec un tuyau sur son épaule, il le serre avec une pince à linge. L'hydratation mains libres est née.”
Bon après il a fallu travailler la R&D tout en maintenant une entreprise, alors fragile, à flots. Et à les lire, ça n’a pas été simple. Toujours est-il qu’aujourd’hui cette idée de poche à eau glissée dans un sac adapté permet d’aller plus loin, que ce soit à pied ou à vélo…
Si un avion est capable de décoller grâce au principe de portance, pourquoi pas une coque de bateau ? Pourquoi pas, en effet. C’est donc le principe du foil : créer une surpression pour soulever une partie de coque… ou de planche de kite. Adieu les frottements de l’eau, bonjour les (grosses) accélérations et les envolées !
Avant, pour accéder à une séance de sport à faire chez soi, il fallait attendre l’heure de diffusion de Véronique et Davina (je ne résiste pas à vous partager un extrait).
Aujourd’hui… Eh bien, vous voyez. Appli (qui en plus permettent de fédérer des communautés), chaîne YouTube, podcast, replay… des coachs sont disponibles partout et tout le temps. Là encore, on dit merci (ou pas d’ailleurs) à internet, et surtout, internet haut-débit.
On peut ajouter que, plus généralement, l’accès à l’information est un vrai moteur : si on a accès à tout un tas de conseils qui nous expliquent comment et pourquoi le sport est bon pour nous, notre bien-être, on sera peut-être plus enclin•e à se motiver…
L’accès à la vidéo, et le développement de la télétransmissionabilité (bref, vous voyez) d’un sport, n’ont pas été sans conséquences.
Dans cette publication du cairn, on peut par exemple lire que le tie-break au tennis ou au volley-ball n’a été introduit que pour mieux maîtriser la durée des retransmissions télévisées des matches. En aucun cas, cette nouvelle règle n’a été élaborée dans « l’esprit » des disciplines concernées. Bien au contraire, elle dispose de « l’esprit » pour le formater aux exigences de la télévision.
Utiliser un VAE, c’est faire du vélo plus loin, plus longtemps, plus chargé•e, accompagner quelqu’un sui va plus vite… ou encore tout simplement rester mobile. La tendance des vélos électriques n’est pas près de s’arrêter. Sur Vélo & Territoires, on peut lire que “le VAE représente 19 % du marché. Son évolution est impressionnante : +29 % en volume par rapport à 2019, alors que la croissance annuelle des dix dernières années était, en moyenne, de l’ordre de 25 %. En valeur, l’évolution est encore plus nette : +58 % d’augmentation du chiffre d’affaires. Avec 56 % du chiffre d’affaires total, les ventes de VAE dépassent le milliard d’euros en 2020.”
Et s’il n’y avait qu’une chose à retenir, c’est qu’en 2020 le marché des VAE, en valeur, dépasse celui des vélos classiques. Et ce volume, assorti au développement des technologies permet de baisser les prix, encourageant encore ainsi les ventes…
Dans le football, l’analyse comparée de la fatigue physique et physiologique d’un joueur en fonction de l’historique de ses blessures donne aux entraîneurs des outils de coaching et de préparation prédictifs pour un match. L’entraîneur recevra une alerte de risque de blessure et ainsi de le substituer. Et si demain, ces technologies étaient accessibles au grand public ?
Grâce à ces innovations technologiques, les athlètes peuvent mesurer leurs performances, obtenir des conseils pertinents et personnaliser leurs entraînements (et surveiller leur fréquence cardiaque, leur température corporelle, leur niveau d'hydratation…). Ils peuvent aussi observer leur amélioration au fil des mois et se fixer des objectifs. Ainsi, les innovations technologiques dans le sport permettent aux sportif•ves de rester motivé•es et de s’améliorer perpétuellement.
Toujours dans le football, on peut parler du Footbonaut : “au centre, un cercle. Et tout autour, des cibles (72, en tout). Le joueur, situé dans le rond central, reçoit des ballons à intervalles réguliers, propulsés par des robots lanceurs depuis plusieurs endroits. Il doit ensuite contrôler le plus rapidement possible et renvoyer la balle dans la cible qui vient de s'allumer.”
Sur le terrain, on pourrait aussi parler de la goal line technology (ou technologie sur la ligne de but. Il s’agit d’un dispositif électronique utilisé pour déterminer de façon certaine si un ballon a franchi entièrement ou non la ligne de but).
Enfin, toujours selon le baromètre Odexa, pour 67% des Français•es, la technologie pour rendre les retransmissions sportives plus intéressantes en les agrémentant par exemple de statistiques ou en utilisant de nouvelles caméras (voire la 3D). Elle peut aussi rendre encore meilleure l’expérience dans les stades selon un•e Français•e sur deux.
On pourrait encore citer la démocratisation de l’accès aux salles de sport (notamment grâce au développement de salles de sport low cost), le marché du loisir et du sport qui suivent de tendances similaires (hier le golf, aujourd’hui l’escalade) ou encore la montée de l’exergaming. Ajoutons à cela des “nouveaux” sports (on en pense quoi de l’esport et du metasport ?) et on en conclut la même chose : le sport n’en finit pas de se réinventer.