Vous avez décidé de vous initier à la photographie sous-marine ? Découvrez 10 astuces pour débuter et évoluer !
La photographie sous-marine requiert certaines techniques et un matériel adapté. Avant de vous initier, quelques petites astuces peuvent être utiles pour démarrer.
Olivier, ambassadeur Subea et collaborateur Decathlon, a longtemps travaillé sur la conception des combinaisons de plongée Subea. C'est un passionné de l'univers subaquatique et un très bon photographe sous-marin. Il nous livre ici ses conseils pour bien débuter et progresser en photo sous-marine.
Ne soyez pas impatient ! Préparez bien votre matériel photo avant toute immersion.
Le matériel de photo sous-marine étant souvent coûteux, mieux vaut prévoir un peu de temps avant d'aller plonger, encore plus quand celui-ci est flambant neuf ! Eau, sel, vent, sable, les conditions de plongée n'épargnent rien. Une attention toute particulière doit être apportée aux joints d'étanchéité qui doivent être vérifiés avant chaque sortie, notamment pour celui assurant l'étanchéité de la porte arrière. Nul besoin de les graisser avant chaque sortie, un excès de lubrifiant pouvant même nuire à l'étanchéité en attirant toutes les poussières aux alentours. Que la plongée s'effectue du bord ou d'un bateau, le choix d'une caisse de transport est primordial. Préférez une caisse de taille modeste, afin de pouvoir la ranger à l'abri dans le bateau (souvent sous les racks prévus pour les blocs de plongée). Sur la plage, le caisson ne sera que mieux protégé de l'intrusion toujours malicieuse du sable.Dernier point important, pour avoir l'esprit libre durant la plongée, mieux vaut avoir préparé son matériel au calme à la maison (appareil photo, caisson, flashs, ..). Il n'y a rien de plus stressant que d'imaginer l'ensemble faire gloup-gloup à la première immersion. Cela évite aussi quelques désagréments sur place : batterie déchargée, cordon de flash mal branché, carte mémoire oubliée...
Photographier, c'est avant tout plonger !
Hormis une première approche de la photo au départ du bord, la pratique de la photo sous-marine exige un minimum de technique et d'aisance. L'aisance sous l'eau est un pré-requis essentiel qui se traduit par une bonne maîtrise du gilet stabilisateur (la "stab") et par conséquent, de sa flottabilité sous l'eau. Il est aussi préférable de tenir informé ses collègues de palanquée quand vous souhaitez faire de la photo. En effet, vous aurez tendance à vous arrêter plus souvent, à être moins attentif aux autres. Prudence !
Outre votre capacité à être à l'aise sous l'eau pour mieux évoluer et faciliter l'approche des sujets, votre comportement sous l'eau peut, en outre, avoir un impact direct sur l'environnement. Le fait de faire de la photo ne signifie pas s'étaler sur le milieu et perturber la flore et faune locale. Comment ramener des images qui subliment le milieu en le détériorant ...
Découvrez la charte du plongeur responsable.
Soyez au niveau de votre sujet.
L'eau formant un filtre naturel et atténuant les couleurs, le contraste et le piqué, vous obtiendrez de meilleurs résultats en vous approchant au plus près du sujet. A moins d'un mètre, voir 50cm, vous multipliez vos chances. Avant l'approche à proprement parlé, il y a quelques détails sur le matériel à bien vérifier. Veillez à ce que tous vos flexibles (octopus, manomètres, torches ...) ne pendouillent pas devant vous. En outre et aussi surprenant que cela puisse paraitre, les bulles que vous rejetez effraient d'avantage les poissons que vous-même. Veillez donc aux derniers centimètres de l'approche ... Enfin prêt, face à face avec un gobie ? Pensez à l'image que vous souhaitez réaliser avant de déclencher. Mieux vaut ne pas trop shooter d'en haut ou en contre-plongée face à un poisson. Imagineriez-vous faire une photo du crâne ou même du coup de votre compagne en souhaitant réaliser un portrait ?
Il n'est pas nécessaire de descendre profond pour faire de belles images...
Bien au contraire, c'est dans peu d'eau, idéalement entre la surface et 10m de profondeur que les conditions de lumière et de visibilité sont souvent les meilleures. Proche de la surface, le soleil créé de splendides rayons lumineux, très photogéniques. Les couleurs n'en seront également que plus belles.Pour profiter au mieux de ces conditions, quelques règles de bases sont bonnes à rappeler. Préférez le soleil dans le dos afin d'éviter une lumière en contre-jour trop violente. La luminosité étant optimale, essayez, si votre appareil le permet, d'augmenter la vitesse de déclenchement afin d'éviter les photos floues. Vous vous rendrez vite compte combien la vie marine est en mouvement autour de vous ! Les capteurs ne nos appareils étant de plus en plus performants, n'hésitez pas non plus à monter la sensibilité ISO dans des valeurs plus élevées (jusqu'à 400 ou 800 ISO sans problème). Enfin si quelques particules sont trop visibles sur vos photos, coupez le flash intégré à votre appareil et vous verrez comment s'améliore le résultat de vos premières photos.
Sans flash, les images resteront inéluctablement ternes, sans contraste et dépourvues de couleurs brillantes
Au-delà de quelques mètres sous la surface (dès 3m), les rayons du soleil sont filtrés au point que certaines couleurs comme le rouge disparaissent rapidement. Le flash, interne à l'appareil photo, ou séparé de celui-ci (externe) devient indispensable, même sous un grand soleil et une eau parfaitement cristalline. On débutera bien sûr avec le flash intégré à son compact. Là encore, n'hésitez pas à "rentrer" dans le sujet de sorte à bénéficier pleinement de celui-ci. Un bon flash a une portée maximale d'1 mètre tout au plus. Le diffuseur intégré à de nombreux caisson est très utile et permet, outre une bonne diffusion de la lumière, de limiter la zone non éclairée créée par le flash et le hublot de votre caisson. L'achat d'un (voire de deux) flashs externes permet d'augmenter de façon significative la qualité des images et d'éviter la lumière un peu trop dure des flashs intégrés. Le bon positionnement des flashs est un thème souvent abordé car le photographe débutant sera rapidement confronté aux "particules" dues à l'éclair du flash. Positionnés latéralement et en retrait derrière le caisson (mais surtout pas dans les angles optiques comme le flash intégré), les flashs déportés offrent une lumière très homogène sans mettre en relief les particules. Bon à savoir. Ne soyez pas surpris, un bon flash coûte plusieurs centaines d'euros. C'est le prix à payer pour avoir des couleurs de qualité.
La "macro", c'est pouvoir faire ressortir "en grand" ce que l'on ne voit que tout petit à travers le viseur.
Cette technique photo est sans doute la plus rapidement gratifiante. Il suffit d'être muni d'un simple compact en mode "macro". Le plaisir à la vue des images est immédiat tant les couleurs et les détails qui en ressortent semblent incroyables. La difficulté dans ce type d'image n'est finalement pas la technique à proprement parler mais le choix du sujet. En effet, on a vite fait de passer à côté d'un bouquet d'anémones bijoux ou d'une blennie minuscule. A cela s'ajoute le courant ou la houle qui peuvent perturber la mise au point sur le sujet. Quant à la composition de l'image, pas facile à travers le "trou de souris" de l'oculaire d'un reflex. Les possesseurs de compacts sont mieux pourvus et ce pour 2 raisons. Le mode de visée à l'aide de l'écran arrière est souvent plus performants que sur les reflex. En outre, la petite taille des capteurs de compact améliore grandement la profondeur de champ offrant une zone de netteté plus étendue. Maintenant, à chaque fin sa solution et les possesseurs de reflex pourront également faire l'acquisition d'un viseur externe aussi coûteux que performant !
Qui n'a jamais rêvé face à des photos de dauphins, ou devant de fabuleux paysages sous-marin ?
Ce type de photo est lié à l'utilisation d'optiques grand angle, très prisées en photo sous-marine. Il existe pour les modèles de compacts les plus performants, des caissons pouvant recevoir des compléments optiques à visser devant le hublot. De grand angle à fisheye, ces compléments (appelées aussi optiques "humides") utilisés sur des compacts ont l'avantage d'être montables et démontables sous l'eau. A contrario, l'usage d'un reflex impose de le choix de l'optique avant de s'immerger, ce qui n'est pas une vraie contrainte, mais qui peut être gênant quand un gros sujet se présente alors qu'on est au 60mm ou 105mm macro ... Chez toutes les grandes marques de reflex, Nikon, Canon, Sony, .., il existe différentes optiques intéressantes pour l'usage subaquatique. Avec un capteur au format APS-C, mieux vaut privilégier une focale en dessous 15mm, idéalement un fisheye 10mm ou mieux encore un zoom de type 10-17mm qui donnera plus de possibilités. L'avantage du grand angle, outre la largeur du champ couvert, est la possibilité de se rapprocher très près du sujet. Ainsi, à seulement 20 ou 30cm du sujets, le flash délivre toute sa puissance sur le premier plan et il est toujours possible d'incorporer dans l'image un second plan.
Même si les conditions et le matériel sont quelque peu différents, les clés d'une belle image restent identiques à la photo terrestre.
Outre la qualité de la lumière, la composition est primordiale pour faciliter la bonne lisibilité et la compréhension de l'image. Une belle photo, bien construite, sera beaucoup plus forte à observer. Le débutant aura tendance à multiplier les prises de vue en pensant mettre toutes les chances de son côté. C'est malheureusement rarement la bonne méthode...Le choix du sujet et de l'angle de prise de vue sont des éléments bien plus important. Souvent, en tournant légèrement l'appareil ou en l'inclinant verticalement, les couleurs peuvent changer et chaque élément de l'image peuvent trouver leur place. Pas de belle photo sans un bon sujet. Celui-ci doit ressortir au premier regard. Ensuite, on s'attachera à donner du relief à l'image en incluant, par exemple, un autre plongeur dans l'image ou un second plan de couleur différente.
Le trio le plus délicat à apprivoiser car ces 3 paramètres sont intimement liés.
La vitesse de déclenchement, idéalement réglable via le mode M de votre appareil, vous permettra de jouer sur 2 aspects. C'est en touchant à la vitesse que vous figerez le mouvement du sujet ou, au contraire, créerez volontairement (ou non !) un flou de bougé. Mais attention c'est aussi en modifiant la vitesse que vous jouerez sur la luminosité de l'arrière plan. Au fish-eye, on n'hésitera pas à descendre jusqu'au 1/15 de seconde pour des sujets statiques. Un coup de flash aide bien évidemment à figer le mouvement. A contre-jour et par forte luminosité, on sera, quoiqu'il arrive, bloqué par la synchro flash de l'appareil, variant pour les reflex entre le 1/200 et le 1/500ème de seconde en fonction des modèles. Si la lumière est encore trop forte, on jouera alors avec le diaphragme en le fermant d'un cran. Ce 2ème paramètre joue évidemment le même rôle que la vitesse quant à la lumière qu'il laisse passer sur le capteur sauf que l'ouverture (du diaphragme) devra être conditionnée par la puissance de votre flash. Plus celui-ci est puissant, plus naturellement il faudra réduire l'ouverture (= le diaphragme), passer de f5.6 à f8 par exemple. C'est la raison pour laquelle les flashs externes les plus évolués ont des réglages de puissance partielles, très efficace pour moduler l'intensité de l'éclair. Le flash, quant à lui, ne sert finalement qu'à éclairer le premier plan. L'intensité de la couleur bleue ou verte de l'eau ne dépend que du choix de la vitesse étant donné que le diaphragme aura été préalablement réglé pour le flash. Ouf !
Comme pour tout équipement de plongée, votre matériel photo nécessite un entretien.
Le matériel de photo sous-marine n'est pas particulièrement fragile. Pour autant, qu'il s'agisse d'un appareil étanche par construction, d'un caisson plastique ou en aluminium, tous ces modèles sont sur le même pied d'égalité face à l'eau de mer. Le sel s'infiltre absolument partout, autour des ressorts des boutons poussoirs, sur l'ensemble des pièces métalliques formant très rapidement une couche de vert-de-gris des plus nocives dans le temps. Inéluctablement, sans un bon rinçage après chaque sortie, votre matériel s'abîmera. Les ressorts deviendront plus durs, les cordons de flashs plus difficiles à visser. Le plus simple, avant même l'entretien des joints, est de systématiquement faire tremper son matériel après chaque plongée. Un bon trempage d'une trentaine de minutes dans de l'eau douce permet à tout le sel de se dissoudre. Cette opération peut même se faire dans la caisse qui vous sert au transport ! Une fois l'opération terminée, sans retirer le caisson de l'eau, veillez à actionner plusieurs fois chacune des commandes et autres boutons afin d'extraire un maximum d'eau qui pourrait stagner autour des pièces sensibles. C'est la meilleure façon de faire. Un simple rinçage sous un jet d'eau n'est malheureusement pas très utile. Quant aux cordons ou autres prises, veillez à les dévisser soigneusement après chaque utilisation. Vous éviterez ainsi que les prises restent "soudées" au support. En respectant ces quelques consignes, votre matériel fonctionnera sans encombre durant plusieurs années.